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Qualité Références n°84

Solutions numériques : de la GED à l’IA

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de la GED à l’IA

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DES SOLUTIONS NUMÉRIQUES : DE LA GED À L’IA

DOSSIER

processus plus efficaces et plus sécurisés

grâce au numérique. Dans le domaine

des Parcours de vente et d’achat, le but

est de répondre au mieux aux demandes

des clients B-to-B ou B-to-C, en

comprenant leurs nouvelles attentes, afin

de concevoir des produits plus pertinents

et éventuellement leur associer des

services. Ce qui est frappant dans tous

les interviews que nous avons menés,

c’est qu’il n’y a aucun secteur dans lequel

le digital n’a pas d’impact. Et pourtant,

nous avons rencontré des entreprises

qui semblent au premier abord très

éloignées de la transformation digitale,

comme le groupe minier et métallurgique

mondial Eramet, ou la PME UTT

(Union Textile de Tourcoing).

Le premier objectif des industriels est

souvent d’anticiper une disruption et

d’éviter que des concurrents – existants

ou nouveaux – ne profitent de la

nouvelle donne digitale pour prendre

des parts de marché. C’est une approche

souvent défensive. D’ailleurs, un des

dirigeants que nous avons rencontrés

nous a expliqué que la vraie révolution

dans son entreprise, s’était opérée est le

jour où il avait compris que sa société

était mortelle et que demain elle pouvait

disparaitre. Même si la vision est défensive,

on note aussi l’ambition d’aller sur

de nouveaux terrains et de développer

des innovations pour élargir l’activité de

l’entreprise. Le digital permet de créer de

nouvelles opportunités sur de nouveaux

terrains de jeux.

Q.R. : COMMENT LES SOCIÉTÉS

INTERVIEWÉES SE SONT-ELLES

ORGANISÉES POUR METTRE LE

NUMÉRIQUE AU SERVICE DE LEURS

OBJECTIFS ?

B.Z. : Le plus souvent, tout débute par

une prise de conscience de la part des

dirigeants : rien ne peut évoluer tant que

le PDG n’a pas compris l’urgence de la

situation et le besoin de se transformer.

Après, il doit transmettre cette vision en

interne. Cela se traduit par des recrutements,

en identifiant en interne comme

en externe des personnes capables d’insuffler

un esprit « digital » à l’entreprise :

c’est par exemple le rôle des Chief Digital

Officer, qui s’est fortement développé ces

dernières années. Mais de plus en plus,

la transformation globale de l’entreprise

se cristallise autour du client : des postes

de chargé de client et de directeur d’expérience

client voient le jour dans l’industrie.

Pour mobiliser toute l’entreprise

autour de cette vision, il y a un très fort

enjeu humain. C’est la conclusion de tous

ces interviews réalisées : on a tendance

à réduire la transformation numérique

à la technologie, à des outils, alors qu’en

fait, il s’agit avant tout de mener une

conduite du changement, qui consiste à

faire évoluer les pratiques et les manières

de réfléchir.

« Le digital permet de créer de

nouvelles opportunités sur de

nouveaux terrains de jeux.»

Q.R. : COMMENT LA RELATION CLIENT

ÉVOLUE-T-ELLE AVEC LE DIGITAL ?

B.Z. : Les entreprises interviewées

sont conscientes qu’il faut penser en

termes de « clients » plutôt que de

rester centré sur les produits. Quelle

que soit leur proximité avec le client

final, leur point commun est, en effet,

cette prise de conscience de l’importance

de la relation client et de la volonté de

communiquer avec le client final. Par

exemple, le groupe Saint-Gobain, qui

opère principalement en B-to-B, avec

un modèle intermédié, a récemment

nommé une directrice de l’expérience.

Autre exemple : CETIH, entreprise qui

vendait traditionnellement des portes

et des fenêtres aux artisans, s’est rendu

compte que le client final, le particulier

qui fait construire ou rénover sa maison,

est de plus en plus prescripteur et a son

mot à dire dans le choix de la porte d’entrée.

Elle a nommé une directrice expérience

client : cela était impensable pour

ce type d’entreprise de taille intermédiaire,

il y a encore 4 ans.

Q.R. : QUEL EST L’IMPACT DU

NUMÉRIQUE SUR LES DIFFÉRENTS

MÉTIERS, DONT CEUX DE LA

QUALITÉ ?

B.Z. : On observe souvent un antagonisme

entre le monde digital, qui est celui

du temps court, de l’expérimentation et

des tests, et le monde de l’industrie, qui,

lui, fonctionne plus dans le temps long,

avec des investissements lourds et de

forts enjeux de sécurité et de qualité. Ces

deux mondes répondent à des logiques

très différentes.

Répondre aux impératifs d’innovation

digitale, lancer rapidement de nouveaux

produits et changer très vite n’est pas

toujours compatible avec une approche

industrielle. Mais les exemples dans le

livre montrent qu’il est possible de suivre

ces deux temporalités de front. Les dirigeants

sont conscients de la nécessité de

faire évoluer leurs approches afin d’accélérer

la transformation, sans pour autant

négliger la qualité et la sécurité.

Q.R. : QUELLES DIFFÉRENTES

STRATÉGIES DE TRANSFORMATION

NUMÉRIQUE LES SOCIÉTÉS

ADOPTENT-ELLES ?

B.Z. : Il n’existe pas de modèle type car

chaque entreprise a son marché, son

histoire et une organisation : chacune

adoptera donc une démarche spécifique.

Mais il existe des points communs. Les

grands groupes fonctionnent davantage

selon des logiques de « plans », sur

plusieurs années, avec des investissements

importants, en particulier pour la

technologie et la formation. Concernant

les PME et les ETI, les démarches se font

davantage de manière itérative. Toutes

les entreprises passent par des POC 1 , des

petits tests de dispositifs innovants avec

des start-ups, d’autres PME ou d’autres

1. Proof of Concept.

QUALITÉ RÉFÉRENCES • N°84 • Janvier - Février - Mars 2020 I31

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