Production Maintenance n°49
MAINTENANCE MÉCANIQUE : Assurer la maintenance des moteurs industriels
MAINTENANCE MÉCANIQUE :
Assurer la maintenance des moteurs industriels
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<strong>Maintenance</strong> mécanique<br />
Quels types de moteurs – toutes<br />
énergies confondues – trouve-t-on<br />
dans l’industrie ?<br />
Sont actuellement présents dans l’industrie<br />
le moteur asynchrone : certainement<br />
encore le plus utilisé, il est peu couteux et il<br />
n’utilise pas d’aimant. Sa maintenance est<br />
simple. On le retrouve dans toutes les puissances,<br />
en traction, machines diverses,<br />
tapis, pompes, ventilateurs, ascenseurs<br />
etc. Ensuite, nous pouvons citer le<br />
moteur brushless, dit encore auto-synchrone,<br />
autopiloté, AC ou DC servomotor<br />
ou encore servomoteur synchrone. Le<br />
moteur lui-même est synchrone, donc très<br />
ancien, mais grâce au développement de<br />
l’électronique – indispensable ici – et en<br />
particulier des processeurs rapides, il a été<br />
possible de gommer ses inconvénients et<br />
d’améliorer des caractéristiques intéressantes.<br />
Le brushless est donc un moteur<br />
synchrone (voir ci-après) à faible inertie<br />
(forme allongée). Il est pourvu d’un codeur<br />
précis monté sur le rotor. Ce codeur permet<br />
à l’électronique de connaitre en permanence<br />
et précisément la position de<br />
celui-ci ; ainsi, en jouant avec les courants<br />
et la fréquence sur le couple et la vitesse du<br />
champ tournant, on est capables de maitriser<br />
complètement son comportement.<br />
Ce moteur remplace progressivement<br />
les moteurs à courant continu, avec<br />
leurs avantages mais sans les inconvénients<br />
(qui sont arcs électriques dus à la<br />
commutation, usures, parasites, et donc<br />
la maintenance des balais et des collecteurs).<br />
On le retrouve dans le positionnement,<br />
axes, machines-outils, robotique,<br />
véhicule, « vérins électriques » et dans<br />
des formats très réduits, modélisme,<br />
petits ventilateurs. On retrouve aussi le<br />
moteur brushless dans des applications<br />
pour lesquelles leurs caractéristiques ne<br />
sont pas indispensables, pour améliorer<br />
les rendements globaux ou réduire le<br />
nombre de références en stock.<br />
Le moteur à courant continu est donc<br />
quant à lui de moins en moins utilisé ;<br />
toutefois, on l’a vu, il présente tout de<br />
même des intérêts comme la variation de<br />
vitesse et le changement de sens aisé. Il<br />
est encore utilisé pour des puissances<br />
importantes. Enfi n, d’autres moteurs,<br />
« dits anciens », reviennent sur le<br />
devant de la scène, en raison pour certains<br />
de leurs rendements intéressants.<br />
Et qu’en est-il du moteur synchrone ?<br />
Le moteur synchrone est aussi utilisé sans<br />
codeur (ce n’est donc plus un brushless).<br />
Le stator est du même type que pour<br />
un asynchrone, mais le rotor peut être<br />
bobiné et alimenté en courant continu<br />
ou plus souvent, de nos jours, constitué<br />
d’aimants permanents ce qui réduit les<br />
pertes. L’inconvénient majeur du synchrone,<br />
sa mise en vitesse voire aussi le<br />
décrochage, est réduit par l’utilisation de<br />
variateurs appropriés. Il peut ainsi remplacer<br />
économiquement (pour un meilleur<br />
rendement) le moteur asynchrone.<br />
Le dernier type de moteurs utilisés dans<br />
les entreprises est le moteur pas à pas,<br />
à aimants permanents ou à réluctance<br />
variable. Il se retrouve dans beaucoup<br />
de petites applications, positionnement,<br />
indexation etc.<br />
Que peut-on dire sur la surveillance<br />
et la maintenance de ces moteurs<br />
industriels ?<br />
Sur l’ensemble des moteurs se<br />
retrouvent les mêmes sous-ensembles,<br />
lesquels subissent donc les mêmes<br />
défaillances. A part les moteurs à courant<br />
continu qui exigent une surveillance<br />
et une maintenance particulières,<br />
les paramètres à surveiller sont, par<br />
exemple, les vibrations engendrées par<br />
la rotation du moteur ; il s’agit d’un indicateur<br />
très utilisé pour suivre le comportement<br />
du matériel, des déformations,<br />
mauvaises interventions, détérioration,<br />
usures… Les causes sont l’usure des<br />
roulements, le mauvais lignage, la mauvaise<br />
fi xation ou, plus gênant et moins<br />
fréquent, la déformation du rotor et le<br />
déplacement d’enroulements…<br />
Autre point à surveiller : les caractéristiques<br />
électriques et en particulier la résistance<br />
(l’impédance) des bobinages et leur<br />
isolement. Cela permet de diagnostiquer<br />
une fatigue de l’actionneur pouvant se<br />
terminer en claquage (arc électrique entre<br />
bobines ou entre bobine et carcasse).<br />
Outre l’âge des moteurs (certains bien<br />
entretenus atteignent plusieurs dizaines<br />
d’années), il important d’être vigilant sur<br />
les défaillances citées précédemment<br />
car celles-ci peuvent être amplifi ées ou<br />
générées par une mauvaise utilisation<br />
ou défaillance de la ventilation.<br />
Il est aussi important de surveiller la<br />
surcharge fréquente du moteur, en puissance<br />
ou en vitesse, le faire travailler en<br />
dehors de sa plage nominale ou dans<br />
une zone de rendement faible ; ce phénomène<br />
engendre généralement une<br />
élévation de la température des bobinages,<br />
du fer, des roulements etc.<br />
Il est également possible de voir se<br />
déformer irréversiblement des éléments<br />
du moteur, de détériorer l’isolant des<br />
bobines, pouvant engendrer assez rapidement<br />
un court-circuit plus ou moins<br />
franc. Enfi n, si la ventilation est naturelle<br />
ou réalisée indirectement par la rotation<br />
du rotor, à faible vitesse, la ventilation<br />
est réduite alors que le moteur peut<br />
développer une puissance importante<br />
PRODUCTION MAINTENANCE JUIN 2015 PAGE 47