Production Maintenance n°69
DOSSIER : Covid-19 La prévention des risques au cœur de la stratégie industrielle
DOSSIER : Covid-19
La prévention des risques au cœur de la stratégie industrielle
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ÉVÉNEMENT
Salons CFIA
Des solutions pour
la maintenance dans
l’agroalimentaire
N° 69 | mai-juin-juillet 2020 | Trimestriel | 20€
TECHNOLOGIES
Dossier
Assurer la maintenance
des machines
tournantes
DOSSIER 50
Covid-19
La prévention des
risques au cœur de la
stratégie industrielle
8 14 34 42
MAINTENANCE
MÉCANIQUE
Lubrification
Comment optimiser le
graissage des machines
MAINTENANCE EN
PRODUCTION
Assets
Assurer une bonne gestion
de ses pièces détachées
simalube – le graisseur automatique
pour point de lubrification individuel
La solution idéale pour l’industrie alimentaire et des boissons.
Système de lubrification adapté à l’industrie agroalimentaire
Gain sur les coûts de maintenance grâce à une lubrification continue et précise des machines
Gain de productivité grâce à une augmentation de la disponibilité des machines
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Monsieur Patrice Rankel
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ÉDITORIAL
Revenir à l’essentiel…
en attendant des jours meilleurs
Olivier Guillon
Rédacteur en chef
C’est promis, cet éditorial n’aura pas pour objet de vous inciter à investir dans la technologie
pour faire face à la crise. C’est promis, il sera encore moins question de rappeler que nous
vivons une période sans précédent, ni que cette crise, à la fois brutale et violente, aura
anéanti en seulement quelques mois près de vingt années de croissance. Enfin, c’est promis,
nous ne vous promettrons pas des lendemains qui chantent tout en vous rappelant, très
chers lecteurs, qu’il va bien falloir se serrer la ceinture
durant une période indéterminée.
Dans cet éditorial, je tenais simplement, au nom
de toute la rédaction du magazine Production
Maintenance, à vous témoigner notre soutien le
plus absolu. Non seulement que nos activités soient
intimement liées, vous, produisant et assurant la
maintenance des équipements, et nous, fournissant
aux professionnels de la maintenance une veille
technologique et des informations et pratiques pour
vous aider à optimiser vos tâches quotidiennes.
« Très chers lecteurs,
la rédaction
de Production
Maintenance,
vous témoigne
son soutien le plus
absolu »
Nous vous exprimons notre soutien, sincèrement et simplement, car – et la période de
confinement que nous venons de traverser nous l’a démontré à plusieurs reprises – il est
parfois nécessaire de revenir aux choses essentielles… ●
Envie de réagir ?
@productionmaint
ÉDITEUR
MRJ Informatique
Le Trèfle
22, boulevard Gambetta
92130 Issy-les-Moulineaux
Tél. : 01 84 19 38 10
/Facebook.com/
productionmaint
/@productionmaint
Direction :
Michaël Lévy
Directeur de publication :
Jérémie Roboh
Rédacteur en chef :
Olivier Guillon
o.guillon@mrj-corp.fr
COMMERCIALISATION
Publicité :
Sonia Cheniti
s.cheniti@mrj-corp.fr
Diffusion et Abonnements :
vad.mrj-presse.fr
Prix au numéro :
20 €
Abonnement 1 an :
80 € TTC papier et numérique
Abonnement 1 an Etranger :
130 € TTC
Règlement par chèque
bancaire à l’ordre de MRJ
RÉALISATION
Maquette :
Gaëlle Vivien
Impression :
Rivadeneyra, sa
Calle Torneros, 16
Poligono Industrial de Los Angeles
28906 Gerafe - Madrid
N°ISSN :
1632 - 4153
Commission paritaire :
0121 T 83214
Dépôt légal : à parution
Périodicité : Trimestrielle
Numéro : 69
Date : mai-juin-juillet 2020
RÉDACTION
Ont collaboré à ce numéro :
Jean Colomier (Afim),
Patrice Dannepond (SDT
Ultrasound Solutions),
Matthieu Jolens (JIConseil),
Jean-Louis Ligier (HEIG-VD),
Yannis Maghrabi (Dynae),
Daniel Mazières (UESystems)
et Jean-Luc Vasselin (Dynae)
Membre du réseau REPM-EMPN
CRÉDITS
photo de couverture :
Photo : iStock
Crédit : ©Feverpitched
Toute reproduction, totale ou
partielle, est soumise à l’accord
préalable de la société MRJ.
Ce numéro comporte :
Catalogue DENIOS
PRODUCTION MAINTENANCE • N°69 • mai-juin-juillet 2020 ı1
SUPPLY • ERP • MES
ÊTRE PLUS PROCHE...
pour aller plus loin
Arnaud BROCHAND
DAF PÂTISSERIES GOURMANDES
Romain Thierry
Chargé d’affaires VIF
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Se dit de notre propension à nous dépasser pour
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d’accompagner vos innovations et votre développement.
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SOMMAIRE
DOSSIER
ÉVÉNEMENT
Salons CFIA
Des solutions pour
la maintenance dans
l’agroalimentaire
DOSSIER 50
Covid-19
La prévention des
risques au cœur de la
stratégie industrielle
8 14 34 42
TECHNOLOGIES
Dossier
Assurer la maintenance
des machines
tournantes
MAINTENANCE
MÉCANIQUE
Lubrification
Comment optimiser le
graissage des machines
MAINTENANCE EN
PRODUCTION
Assets
Assurer une bonne gestion
de ses pièces détachées
50
GRÂCE À LA PRÉVENTION DES RISQUES
FAIRE FACE À LA CRISE SANITAIRE
50 La prévention des risques plus que jamais au cœur de la stratégie
sanitaire de l’entreprise
52 Des mesures sanitaires pour éviter les tensions en entreprise
56 Covid-19 et reprise en temps de crise – Des professionnels de la
maintenance témoignent
57 Panorama des technologies existantes pour lutter contre la pandémie
dans les usines
59 Comment les nouvelles technologies s’adaptent à la crise sanitaire
61 Un usage croissant de la réalité virtuelle pour améliorer la sécurité
N° 69 | mai-juin-juillet 2020 | Trimestriel | 20€
Actualités
06 La faible demande et la
trésorerie au cœur des
préoccupations d’Artema
06 RS et Allied ensemble pour aider
la distribution à faire face au
Covid-19
06 Aveva Unified Learning intègre
la solution de microlearning
d’Axonify
06 Formation Ultrasons Niveau I -
CAT I UESystems à Paris du 22
au 26 juin
19 Mise en place d’un plan de
maintenance préventive à l’aide
des ultrasons
24 La technologie RFID pour
assurer une séquence de
production plus précise
28 Diagnostic des machines
tournantes : la capture de
phénomènes transitoires
30 La technologie des ultrasons,
acteur majeur du diagnostic et
de la surveillance de machines
tournantes
33 Recourir à une surveillance 4.0
des machines tournantes !
41 Briser les trois mythes autour du
graissage
© SSI Shaefer
Spécial CFIA 2020
08 Les robots escaladeurs à l’assaut
des usines de l’agroalimentaire !
09 Le CFIA tente sa chance à
Toulouse puis Nantes cet
automne
10 La simulation numérique
au service de la « predictive
maintenance »
Technologies
14 Machines tournantes –
Projecteur sur l’expérience
d’un leader de la maintenance
industrielle
Maintenance
mécanique
34 De la tribologie à la
maintenance : prévision et
anticipation des dégradations
38 Un logiciel pour gérer les tâches
de lubrification et la fiabilité
40 La lubrification automatique
comme fer de lance de la
productivité
41 Recourir à l’inspection non
destructive pour détecter les
micro-fissures
Maintenance
en production
42 Vers des solutions de gestion de
stocks plus automatisées
44 De l’« Asset Management » au
« Physical Asset Management »
46 Productivité, achats et stock de
pièces détachées, maintenance...
un défi quotidien
Outils
63 Agenda
64 Au sommaire du prochain
numéro
64 Index des entreprises citées et
des annonceurs
64 Le chiffre à retenir
PRODUCTION MAINTENANCE • N°69 • mai-juin-juillet 2020 ı3
GMAO WEB ET MOBILE
+ DE 250 FONCTIONNALITÉS FULL WEB
Maintenance préventive et curative
Pièces détachées, achats et stocks.
Suivi et réduction des coûts
App mobile avec mode déconnecté
Module QHSE : Règlementation, conformité...
Module 3D et intégration BIM, supervision...
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NOS DOSSIERS EN UN CLIN D’ŒIL
PRÉVENTION DES RISQUES / HSE
Faire face à la crise sanitaire
p. 50 à 62
© DR
Et c’est parti pour une nouvelle crise. Sauf que, contrairement
à 2009, celle-ci n’est pas seulement financièrement (elle
ne l’a pas été longtemps d’ailleurs) et économique (là en
revanche, elle l’est, et en plus violent)… cette crise, et cela
n’aura échappé à personne, est avant tout sanitaire. Sauf qu’en
période de déconfinement, cela a toute son importance, et
tout particulièrement dans l’industrie puisque de nombreuses
mesures d’hygiène s’imposent désormais.
TECHNOLOGIES
Assurer la maintenance des
machines tournantes p. 14 à 34
© DR
© CRC Industries
MAINTENANCE MÉCANIQUE
Les machines tournantes sont le cœur de nombreuses usines
et ateliers de production, et ce dans de multiples secteurs
d’activité. Assurer leur bon fonctionnement est souvent vital,
à plus forte raison à l’issue de la période d’hibernation que
viennent de subir des milliers d’entreprises industrielles sur
le territoire. Des solutions technologiques existent afin de
surveiller en temps réel ces équipements critiques… encore
faut-il savoir les mettre en œuvre.
Usure et tribologie : les atouts
d’un bon graissage p. 34 à 41
La surveillance des machines et de leur état de santé globale ne
fait pas tout. Qu’il s’agisse d’opérations de maintenance préventive,
ou dans le meilleur des cas de maintenance prévisionnelle, la
lubrification et le graissage des composants mécaniques, à
commencer par les roulements, figurent parmi les fondamentaux de
la maintenance. Retour dans ce focus entièrement consacré à ce sujet
avec à la fois des solutions technologiques et des conseils pratiques.
MAINTENANCE EN PRODUCTION
Optimiser la gestion des stocks de
ses composants p. 42 à 49
© O. Guillon
Bien gérer le magasin de pièces détachées ou de pièces
de rechange est encore trop souvent mis à la marge.
Pourtant, l’optimisation de ce poste de travail peut s’avérer
particulièrement rentable et profitable. Le point dans ce nouveau
numéro de Production Maintenance qui revient notamment sur
l’intérêt des solutions de stockage de plus en plus automatisées
permettant de gagner du temps dans la recherche de pièces
mais également d’éviter les erreurs humaines.
PRODUCTION MAINTENANCE • N°69 • mai-juin-juillet 2020 ı5
ACTUALITÉS
EN BREF
RS et Allied ensemble pour
aider la distribution à faire
face au Covid-19
Afin d’assurer l’approvisionnement
des produits essentiels, RS
Components et Allied Electronics &
Automation ont décidé mi-avril de
mettre leur réseau de distribution
mondial et leur chaine logistique à
la disposition des fournisseurs et
des distributeurs afin de les aider
concrètement à acheminer les
commandes. ●
Aveva Unified Learning
intègre la solution de
microlearning d’Axonify
L’éditeur de logiciels industriels
et d’ingénierie a annoncé miavril
avoir signé un partenariat
stratégique avec Axonify, éditeur
d’une plateforme SaaS B2B
en rapide expansion et acteur
majeur du microlearning. Le but
de ce partenariat est de proposer
une solution de Microlearning
adaptative basée sur l’Intelligence
artificielle et intégrée dans l’offre
Aveva Unified Learning. ●
Formation Ultrasons
Niveau I - CAT I UESystems
à Paris du 22 au 26 juin
UESystems, spécialiste de la
maintenance conditionnelle par
ultrasons organise sa prochaine
session de formation Ultrasons
Niveau I - CAT I à Paris du
22 au 26 juin prochain. Cette
formation certifiante au sens du
référentiel ISO 18436-8 s’adresse
aux acteurs de la maintenance
industrielle souhaitant acquérir et
développer des compétences sur
les sujets suivants : « Réduction
des dépenses énergétiques par
ultrasons » et « Maintenance
conditionnelle & détection précoce
des défaillances par ultrasons ». ●
EN SAVOIR PLUS >
www.uesystems.com/fr
PAGE PARTENAIRE
La faible demande et la
trésorerie au cœur des
préoccupations d’Artema
Trois questions à
Laurence Chérillat,
déléguée générale
d’Artema
Comment vos adhérents vivent-t-il la crise
actuellement ?
Face à l’arrêt brutal des marchés, au confinement et à la
désorganisation, les adhérents ont rapidement réagi pour assurer la
sécurité des salariés, informer les clients et les fournisseurs, prendre
les mesures préventives et participer à l’élan de solidarité envers
le monde hospitalier avec la fabrication de visières en impression
3D et la fourniture de composants pour les respirateurs…
Une enquête portant sur 80 adhérents d’Artema révèle que début mai tous sont ouverts,
avec un taux d’activité de plus de 50% pour la moitié d’entre eux. Les baisses de chiffres
d’affaires sont de -23% en mars, -45% en avril et -40% en mai par rapport à 2019. Quant
aux difficultés rencontrées, elles concernent la demande clients insuffisante (pour 82% des
adhérents) et les retards de paiement (60%) ainsi que de fortes tensions sur la trésorerie.
Dans ces conditions, le maintien des mesures d’accompagnement et notamment le
dispositif d’activité partielle sont vitaux pour notre secteur et pour l’industrie. Seules
les entreprises fournissant les secteurs de l’énergie, l’agroalimentaire et la santé ont été
nettement moins touchées.
Comment se positionne Artema vis-à-vis de cette crise à la fois sanitaire et
économique ?
Artema s’est tout de suite organisé pour répondre aux interrogations et inquiétudes
des adhérents (télétravail, suivi des annonces des mesures mises en place). Située à un
carrefour d’informations et grâce à des enquêtes sur la situation des adhérents, Artema
a fait remonter aux pouvoirs publics les difficultés rencontrées et a obtenu des réponses.
Notre plateforme collaborative et sociale My Artema a été un outil indispensable pour
passer les informations, recueillir les commentaires. Sur le plan sanitaire, Artema s’est
associé à la FIM et au Cetim pour passer une commande de masques : 30 adhérents
y ont souscrit et notamment les PMI. Mais la vie du syndicat ne s’est pas arrêtée pour
autant (réunions des groupes professionnels, avancée des travaux collectifs avec plusieurs
guides ou recommandations qui devraient sortir avant l’été, réunions du bureau et du
conseil d’administration).
Comment la mécatronique peut-elle aider les entreprises à rebondir ?
Cette crise va provoquer des changements dans les entreprises et sans doute une
accélération de l’automatisation, de la maintenance à distance et des process plus
durables ; la mécatronique peut largement y contribuer et aider à optimiser les lignes de
fabrication, leur maintenance (et donc leur taux de service) et l’efficacité énergétique. ●
Propos recueillis par Olivier Guillon
EN SAVOIR PLUS > www.artema-france.org
6ı PRODUCTION MAINTENANCE • N°69 • mai-juin-juillet 2020
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PRODUCTION MAINTENANCE • N°69 • mai-juin-juillet 2020 ı7
ACTUALITÉS
INSPECTION
Les robots escaladeurs à l’assaut
des usines de l’agroalimentaire !
Crise sanitaire oblige, l’inspection des sites industriels est en première ligne dans ce contexte de réouverture
des usines. Les spécialistes du robot escaladeur, tels qu’Invert Robotics, jouent à ce titre un rôle essentiel.
Focus sur cette société innovante, très présente dans le secteur de l’agroalimentaire.
À quel moment a été créée cette solution de robot escaladeur ?
Contacté par un leader mondial du marché du lait en poudre pour mettre au point
une solution rapide et innovante de solution d’inspection non destructive sur ses
tours de séchage, notre solution devait être en mesure d’intervenir y compris durant
les périodes de production en minimisant les temps d’arrêt et sur des équipements
construit à partir de matériaux non magnétiques (l’acier inoxydable). Le service
qu’Invert Robotics propose depuis maintenant près de dix ans devait également
éviter toute entrée de personnel dans un espace confiné et disposer d’un rapport
d’inspection de l’item immédiatement à la suite de l’intervention permettant si
besoin d’apporter toute mesure corrective nécessaire.
Coronavirus : Invert Robotics
s’implique pour assurer la
sécurité et l’hygiène des
équipements agroalimentaires
En raison de la nature même de
ses services, Invert Robotics est
considéré comme un fournisseur
de services essentiels par les
gouvernements et les entreprises.
Chaque intervention se déroule
dans le plus grand respect des
consignes de protection liées au
Covid-19, mais aussi des lois et
des règlements locaux des pays
dans lesquels cette PME exerce
son activité. Chaque robot est doté
de caméras haute définition et
d’une technologie de détection, afin
d’offrir une analyse scientifique de
la qualité des équipements. « Nos
robots assurent une détection avec
beaucoup plus de précision qu’un
humain ne pourrait le faire. Ce niveau
de résultat reste inégalé dans le
monde », précise Gilles Gauderlot,
directeur du développement des
affaires d’Invert Robotics en France
et dans le sud de l’Europe. Les
inspections robotisées minimisent
la présence humaine dans les zones
dédiées au produit. Elles limitent
ainsi les risques liés à l’hygiène
des produits et évitent toute
contamination d’origine humaine. Le
personnel reçoit des images vidéo
en temps réel, et n’a plus besoin de
prendre des risques en grimpant à
l’aide d’échafaudages ou de cordes,
ou de rester prisonnier d’espaces
confinés : il reste au sol, en toute
sécurité.
8ı PRODUCTION MAINTENANCE • N°69 • mai-juin-juillet 2020
ACTUALITÉS
De quelle nature sont les besoins des industriels ?
À l’origine, les clients avaient besoin que les inspections non
destructives soient moins empiriques, plus détaillées. L’inspection
visuelle par caméra au moyen d’un robot escaladeur de paroi permet
de générer des images HD donnant la possibilité aux groupes de
travail chez les clients d’échanger sur les défauts constatés et les
mesures correctives à apporter ; la maniabilité du robot nous permet
en un temps record et jusqu’ici inégalé de visualiser l’intégralité des
défauts (fissures, pseudo-fissures, soudures défectueuses, résidus
alimentaires, défauts mécaniques, etc.). Pour ce qui concerne la
sécurité des personnes, nul besoin de faire pénétrer du personnel
dans un espace confiné comme avec les autres solutions : le robot
se fixe sur la paroi de l’item inspecté et il est immédiatement
opérationnel. Les plans de prévention avant intervention en sont
d’autant simplifiés et la sécurité des personnes préservée.
Quels équipements peuvent être inspectés par vos robots
dans l’agroalimentaire ?
La genèse de notre activité est intrinsèquement liée à l’industrie
des poudres de lait : donc, les tours de séchage et items associés
(cyclones, lits fluidisés, filtres à manches, cribles, etc.), puis les
cuves et les camions-citernes de lait, mais aussi les Cheese Block
Formers et Cottage Cheese Vats de Tetra Pak pour l’industrie des
fromages ; dans l’industrie agro-alimentaire en général, tout ce
qui est cuverie et tuyauterie de très gros diamètre…
Pouvez-vous nous donner un exemple concret
d’application ?
Chez Heineken, nous inspectons chaque mois leur cuverie (souvent
en acier carbone, revêtue intérieur epoxy) car elle est soumise à de
fortes contraintes mécaniques (pression) et la surface doit rester
intègre. En cas de fissure de la couverture, le client peut alors
procéder à un nouveau coating. ●
Propos recueillis par Olivier Guillon
ÉVÉNEMENT
Le CFIA
tente sa
chance à
Toulouse
puis Nantes
cet automne
Les industriels de l’agroalimentaire se donneront rendez-vous au salon CFIA (initialement
prévu à Rennes du 10 au 12 mars dernier) qui ouvrira ses portes du 29 septembre au
1er octobre à Nantes. En un peu plus de vingt ans, l’événement référent de la filière
est devenu une véritable plateforme de business pour l’ensemble des acteurs du premier
secteur industriel français aussi bien en termes de chiffre d’affaires que d’emplois. Durant
trois jours, le CFIA réunira plus de 22 000 professionnels et 1 600 sociétés de toutes tailles
rassemblant l’intégralité de l’offre du secteur.
UN NOUVEL ÉVÉNEMENT DÉDIÉ AUX IAA DANS LE GRAND SUD-OUEST
Attaché aux valeurs de CFIA (convivialité, échanges et proximité), ce nouvel événement
– qui aura lieu au nouveau parc des expositions de Toulouse du 22 au 24 septembre – a
pour ambition de permettre à tous les acteurs des IAA du sud-ouest de réaliser une veille
technologique en leur faisant bénéficier d’un salon proche de leurs unités de production.
Plus de 350 fournisseurs seront au rendez-vous pour répondre aux enjeux de l’usine
agroalimentaire de demain, dédiés aux secteurs : Ingrédients & PAI, Équipements & Procédés
et Emballages & Conditionnements. Ils apporteront leur expertise et des solutions innovantes à
destination de tous les métiers de l’usine. ●
PRODUCTION MAINTENANCE • N°69 • mai-juin-juillet 2020 ı9
ACTUALITÉS
SPÉCIAL CFIA TOULOUSE
La simulation numérique au service
de la « predictive maintenance »
Julien Ferrazzo. Fondateur et dirigeant
de la société CKP Engineering.
Bien connu des industriels pour la conception de leurs produits,
la simulation numérique s’est considérablement démocratisée en
l’espace de quinze ans. Au point que des bureaux d’études tels que CKP
Engineering travaillent aujourd’hui pour de multiples secteurs d’activité,
à commencer par les machines agricoles. Mais le bureau d’études fondé
il y a un peu moins de trois ans par Julien Ferrazzo a la particularité de
prendre en considération la dimension « predictive maintenance ».
Imaginer des produits avec des
logiciels de simulation numérique
dans le but de prendre en compte
la maintenance dès la conception
n’a jamais été chose simple mais forcé
de constater que l’usage de logiciels
auparavant destinés aux seuls ingénieurs
de calcul et d’essais se démocratise et
s’adresse désormais à l’ensemble de
l’industrie. À tel point qu’aujourd’hui, la
question de la maintenance prévisionnelle
est centrale dans le développement
d’un produit. « De nombreux fabricants
subissent la pression des donneurs d’ordres
tant en matière de coûts qu’au niveau
des calendriers prévisionnels, explique
Julien Ferrazzo, dirigeant et fondateur
du bureau d’études CKP Engineering.
Nos clients nous demandent de repenser
les systèmes existants tout en gardant les
mêmes géométries. D’où l’usage croissant de
Simulation de déformation de pièce dans une
machine agricole
la simulation numérique qui nous permet
de comprendre tous les efforts que vont
subir les pièces et les composants d’un
même équipement ou d’un véhicule ».
En travaillant avec l’outil logiciel de
l’éditeur Altair, CKP Engineering est
aujourd’hui en mesure de concevoir des
systèmes plus performants, robustes et
durables pour une durée bien déterminée.
« L’essentiel est d’avoir une vision globale
du système et pas seulement de se focaliser
sur tels ou tels composants, qu’il s’agisse
des supports, des éléments de maintien et
de fixation, ou des roulements pouvant
causer des dommages dans l’ensemble du
Verbatim
Patrick Bizon, concepteur chez CKP Engineering
« Aujourd’hui, en matière de simulation et d’optimisation, les bonnes pratiques consistent
à trouver les limites du système existant et à correctement dimensionner le nouveau
système afin qu’il résiste aux mêmes contraintes que l’ancien. À ce titre, nous utilisons
Inspire de l’éditeur Altair car il est intuitif, puissant et fiable en étant basé sur le noyau
de calculs OptiStruct ® tout en restant simple et rapide avec le maillage automatique ; celui-ci intègre la reconnaissance
automatique des fixations, la possibilité d’ajouter ou de modifier de la géométrie directement dans le logiciel sans passer par
la CAO et un logiciel associé. Avec cet outil, tout comme avec simSolid, Altair est tourné vers le gain de temps et les nouvelles
méthodes telles que le passage directement à la fabrication additive ».
10ı PRODUCTION MAINTENANCE • N°69 • mai-juin-juillet 2020
NANTES
2020
29•30 SEPT•1 er OCT
EXPONANTES (Parc des
expositions La Beaujoire)
INGRÉDIENTS & PAI | ÉQUIPEMENTS & PROCÉDÉS | EMBALLAGES & CONDITIONNEMENTS
cfiaexpo.com
ACTUALITÉS
véhicule. » Et le dirigeant de CKP Engineering sait de quoi il
parle ; l’entreprise a notamment travaillé avec PSA Motorsport
à l’exemple d’un système de transmission destiné au 3008
DKR Peugeot Sport. « La complexité était de concevoir des
transmissions capables d’absorber de très grands débattements,
couplés à des masses non suspendues très importantes (roue
d’1 mètre de diamètre) et un couple moteur important ainsi
que des terrains accidentés, avec des changements d’adhérence
et des contraintes extérieures difficiles (sables, environnement
salin, températures élevées etc.) »
La société utilise pas moins de trois outils : la suite d’Altair pour
les calculs vibratoires, linéaires et non linéaires ou de fluides
(…), Romax Powertrain pour la chaîne de puissance du moteur
Réunion d’équipe au sein du bureau d’études
thermique et électrique, la boîte de vitesses et les éléments de
transmission dans le but de baisser les consommation d’énergie
en améliorant les rendements des moteurs, et enfin la V5
de Catia (de l’éditeur Dassault Systèmes) pour le calcul de
dentures, ou encore pour mettre au point la cinématique d’une
machine agricole… Objectif ? Prévoir le plus finement possible
la durée de vie des composants et de l’ensemble du véhicule
durant son exploitation. Un pas de plus vers la « predictive
maintenance ». ●
Olivier Guillon
Retour d’expérience dans
la mécanique agricole
ALAIN AURENSAN
Issu d’une formation agricole, Alain
Aurensan est un autodidacte dans
la mécanique agricole. L’ingénieur
a déjà à son actif le dépôt de deux
brevets. Depuis 1995, il évolue sur le
terrain et dans le milieu agricole, ce
qui en fait un parfait connaisseur.
Quels sont vont domaines
d’activité ?
Spécialiste de la vente de
pièces détachées agricoles, les
établissements Aurensan conçoivent
et fabriquent des machines agricoles
comme des semoirs, des éléments
semeurs, des trémies. Ils œuvrent
également dans la maintenance de
machines agricoles.
À quelles problématiques de
production et de maintenance êtesvous
confronté au quotidien ?
Les plus gros problèmes auxquels
nous sommes confrontés sont les
coûts de fabrication et de montage
des machines intégrant l’optimisation
des matériaux, des assemblages. On
a un produit qui fonctionne très bien.
Il s’agit d’un élément semeur. Reste
que nous devons encore améliorer et
optimiser la maintenance.
À quel moment êtes-vous entré en
contact avec CKP Engineering ? Pour
quelles raisons ?
Une connaissance commune nous a
mis en contact, et elle a bien fait. CKP
Engineering bénéficie d’une notoriété
dans un autre domaine que le nôtre,
la compétition automobile de haut
niveau. Mais pour moi cela n’est pas
un frein, bien au contraire. Les deux
secteurs se rapprochent finalement
beaucoup : on parle de conception,
d’optimisation et de fiabilité. Les
exigences sont identiques dans nos
domaines respectifs. Le savoir-faire de
CKP et leur méthode de travail représentent
réellement un plus. C’est un
avantage pour moi que de collaborer
avec leur bureau d’études, en mode
partenariat. Moi qui cherche toujours
à avoir un coup d’avance et à innover,
CKP est l’arme secrète à utiliser.
En quoi l’utilisation de la simulation
vous a-t-elle aidé à relever vos défis
et quels en sont les résultats ?
Sans la simulation, nous ne pourrions
pas nous rendre réellement compte
des contraintes qu’il peut y avoir.
Nous aurions des difficultés à savoir
précisément ce que nous devons et
pouvons optimiser ou renforcer. On
a tout intérêt à travailler de cette
manière dans la mesure où cela nous
procure un gain de temps colossal.
Les calculs et simulations sont
en cours afin de continuer à nous
améliorer. Affaire à suivre. ●
Propos recueillis par Olivier Guillon
12ı PRODUCTION MAINTENANCE • N°69 • mai-juin-juillet 2020
PRODUCTION MAINTENANCE • N°69 • mai-juin-juillet 2020 ı13
TECHNOLOGIES
ENTRETIEN
Machines tournantes
Projecteur sur l’expérience d’un
leader de la maintenance industrielle
Endel Engie, filiale de Engie Solutions, fort de sa
position de leader de la maintenance industrielle
et des services à l’Energie, est engagé dans la
transition énergétique et digitale. L’occasion de
demander à Rabah Achemaoui, directeur des
contrats de maintenance, comment ce spécialiste
français et international intervient sur les machines
tournantes.
Rabah
Achemaoui,
Directeur du
département
Maintenance au
sein de la société
Endel Engie
(groupe Engie)
Que representent les machines
tournantes au sein de votre activité ?
Les machines tournantes représentent une
part importante de notre activité. En effet sur
nos contrats de maintenance, cette activité
peut représenter entre 20 et 30% de la charge
globale du contrat. Nous intervenons sur
tout type d’équipement comme des moteurs,
pompes, ventilateurs, agitateurs, broyeurs,
compresseurs, surpresseurs, turbines, etc.
À quelles problematiques de
maintenance ce type de machine
est-il confronté ?
importants sur la qualité d’un produit
fabriqué, sur les impératifs de production,
sur l’organisation de la production et de
la maintenance ou son optimisation, sur
sa durée de vie. Tous ces aspects génèrent
un coût supplémentaire pour nous et
nos clients, et altèrent le rendement de
manière plus ou moins significative selon
la criticité des équipements concernés par
une mauvaise détection de leur défaillance.
Chez Endel Engie, les enjeux se situent
plus spécifiquement au niveau des coûts
de maintenance, son organisation et son
optimisation. En effet, l’absence ou la
mauvaise détection des défaillances sur les
machines tournantes aura des répercussions
sur le planning des interventions de
maintenance chez nos clients (fournitures,
disponibilité du personnel…). Prenons
le cas de la maintenance préventive
réalisée sur des équipements critiques
comme des compresseurs par exemple.
Cette maintenance est faite de manière
systématique à des fréquences figées
(8 000 h, 16 000 h, 32 000 h) pour des
coûts de mise en œuvre parfois importants.
La mise en place des outils de la
maintenance conditionnelle comme
l’analyse vibratoire ou l’analyse des
ultrasons permet d’avoir une vision de l’état
En fonction du type d’équipement, nous
sommes confrontés à des usures et modes
de défaillance différents. Pour chaque
typologie de machine et pour chaque
utilisation, nous définissons une stratégie
et un plan de maintenance spécifiques pour
éviter les pannes. En effet, une casse sur une
machine tournante peut avoir des enjeux
14ı PRODUCTION MAINTENANCE • N°69 • mai-juin-juillet 2020
PRODUCTION MAINTENANCE • N°68 • janvier-février-mars 2020 ı15
TECHNOLOGIES
de santé de l’équipement et ainsi de décider
du déclenchement d’une maintenance
préventive de manière opportune. De
fait, on pourra faire l’économie d’une
casse prématurée ou adapté le plan
de maintenance préventif (cibler les
taches de maintenance à effectuer,
décaler le début des travaux) selon l’état
de l’équipement. Nous voyons que la
détection des défaillances et leur suivi est
un levier important pour l’optimisation de
notre maintenance et l’amélioration des
performances de nos clients.
Quels sont les enjeux d’un entretien
optimal des machines tournantes
et, à l’inverse, que risque-t-on
lorsqu’une d’entre elles tombe en
panne ?
Les enjeux sur les machines tournantes sont
nombreux. Le premier, bien entendu, est
la sécurité. Mettre en œuvre un suivi des
équipements pour garantir la sécurité des
personnes, des biens et de l’environnement
est notre première préoccupation. Ensuite,
on retrouve l’enjeu de fiabilité et de
disponibilité. Certaines machines critiques,
lorsqu’elles tombent en panne, peuvent
arrêter la production et donc engendrer
des pertes de production importante. Puis on
retrouve l’enjeu lié aux coûts de maintenance.
Mettre en œuvre une maintenance au juste
nécessaire et, à l’inverse, éviter la sur – ou
– sous-qualité et surtout, l’acharnement
thérapeutique pour disposer d’une vraie
gestion de ces actifs industriels.
Enfin, pour terminer, un enjeu lié à la
consommation énergétique qu’il ne faut
pas oublier. Un mauvais graissage, un
mauvais alignement d’arbre moteur, une
mauvaise conception ou dimensionnement
va engendrer une augmentation de la facture
d’énergie. Malheureusement, le responsable
maintenance n’a pas toujours plus de
budget maintenance même s’il réduit la
consommation d’énergie alors que, pourtant,
les machines tournantes représentent un
des principaux consommateurs dans une
usine. Nous préconisons d’ailleurs d’être
très attentif dès la phase d’acquisition d’une
machine tournante car le coût d’achat de
cette dernière est faible au regard du coût
de sa consommation d’énergie sur sa durée
de vie.
Quelles technologies avez-vous mis
en place afin de suivre l’ensemble
des machines ainsi que les machines
les plus critiques ?
Au-delà des rondes de surveillance,
de graissage et de lubrification sur les
machines tournantes, nous mettons en
œuvre des moyens de surveillance et
parfois de supervision. Un des moyens
de surveillance le plus utilisé est le suivi
vibratoire des équipements. Suivant des
fréquences bien établies, nos techniciens
se déplacent de machine en machine pour
effectuer les collectes vibratoires et ainsi
connaitre l’état de santé des équipements.
L’autre technologie que nous conseillons
est la mesure des ultrasons lors du
graissage des roulements. Le technicien
va ainsi injecter une quantité de graisse
au juste et nécessaire. En effet, beaucoup
de défaillances sont liées à des problèmes
de lubrification.
Avez-vous développé des solutions
en interne ?
Nous expérimentons régulièrement de
nouvelle solution avec des partenaires
spécialisés. De plus, Engie Digital a
développé une solution appelée Agathe
que nous proposons à nos clients pour la
surveillance des centrales de traitement
d’air. Cette solution permet non seulement
de suivre l’état vibratoire mais aussi
d’optimiser la fréquence de remplacement
des filtres. Par ailleurs, de nombreuses
études et de nombreux projets mettent
en œuvre l’internet des objets (IOT),
le Big Data ou encore l’intelligence
artificielle en vue de développer des outils
de supervision des installations, outils,
machines. Engie a ouvert une plateforme
16ı PRODUCTION MAINTENANCE • N°69 • mai-juin-juillet 2020
AdoRec ®
la solution pour capturer
les perturbations fugitives
Déclenchement intempestif d’une machine par vibration haute, perturbation électrique transitoire,
défaut de fabrication erratique… AdoRec ® ne laissera rien passer et vous aidera à établir les corrélations
multiparamétriques pour identifier l’origine du défaut.
Consultation des indicateurs pendant la surveillance
AdoRec ® enregistre les signaux en continu jusqu’à 52.1kEch/s pendant plusieurs semaines : impossible de
rater les événements ou les phases critiques d’essais à capturer !
Connectez jusqu’à 32 capteurs (vibrations, températures, vitesses de rotation, contraintes, etc) aux
modules d’entrées interchangeables, suivant les grandeurs statiques ou dynamiques à enregistrer.
Vous suivrez les indicateurs sur l’écran tactile tandis que les données brutes sont stockées en continu pour
être ensuite analysées.
AdoRec ® , pour que rien ne vous échappe !
Les experts de DYNAE sont à vos côtés pour réaliser les mesures ou vous équiper.
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PRODUCTION MAINTENANCE • N°69 • mai-juin-juillet 2020 ı17
TECHNOLOGIES
plus besoin de déplacer un technicien
pour réaliser la collecte vibratoire. Les
capteurs transmettent les informations
via le réseau 4G sur une plateforme
informatique où on vient ensuite s’appuyer
sur des algorithmes pour définir l’état de
l’équipement mais surtout pour faire de
la prévision de panne. Nos techniciens et
le client sont informés en temps réel de
toute dérive automatiquement par email
et disposent d’un site Web dédié pour
visualiser l’état de l’ensemble des machines
du site.
dédiée à des acteurs « startupper » de ces
différents domaines pour développer les
outils de demain.
Au-dela des technologies mises en
place, quelles solutions préconisezvous,
en particulier au niveau de
l’organisation et des plannings de
maintenance ?
Sur la partie organisation et planning
de maintenance, nous préconisons
de regrouper toutes les interventions
concernant le même équipement. D’ailleurs,
s’agissant des machines tournantes, bien
souvent elles ne sont disponibles pour la
maintenance corrective uniquement lors
des arrêts d’usine. En effet, l’idée est de
réaliser par exemple les rondes vibratoires
et les rondes de graissage et de lubrification
en même temps.
Avez-vous un ou plusieurs exemples
concrets à nous faire part ?
À travers l’un de nos contrats de
maintenance portant sur des machines
tournantes dans le secteur des matériaux
nous avons équipé certaines machines de
capteurs de vibration connectée. Ainsi,
Quelles sont les bonnes pratiques à
mettre en place et les erreurs a ne
pas commettre ?
La bonne pratique pour les machines
tournantes est de bien définir le plan
de maintenance conditionnelle en se
basant sur une approche de type MBF
(maintenance basée sur la fiabilité). Ce
plan précis permettra d’identifier et de
bien définir les moyens de mesure et de
contrôle les plus adaptés. Il sera ensuite
indispensable d’impliquer et de former
vos techniciens de maintenance qui
interviendront sur les installations.
Ensuite sur l’utilisation des nouvelles
technologies, attention à trois points.
Le premier est de bien identifier les
pannes que l’on veut rechercher pour
bien choisir les paramètres à surveiller
et finalement les capteurs à installer si
nécessaire. Le deuxième porte sur le
réseau à utiliser. Nous avons constaté
que dans un environnement industriel
compliqué il était difficile certaine fois
d’avoir une bonne connexion 4G, idem
pour les autres supports tels que WiFi,
LoRa (réseau par ailleurs limité pour la
surveillance vibratoire). Troisième point
enfin, la durée de vie opérationnelle des
capteurs : les batteries sont limitées
dans le temps et il faut parfois recourir
au raccordement au réseau électrique ce
qui augmente les coûts et réduit l’intérêt
économique de la solution. ●
Propos recueillis par Olivier Guillon
18ı PRODUCTION MAINTENANCE • N°69 • mai-juin-juillet 2020
TECHNOLOGIES
RETOUR D’EXPÉRIENCE
Mise en place d’un plan de maintenance
préventive à l’aide des ultrasons
Ici un retour d’expérience dans une papeterie qui a mis en place une politique de maintenance préventive sur
le suivi de machines tournantes à l’aide des ultrasons. SDT International a contribué au bon déploiement de ce
programme de surveillance en formant et en accompagnant les équipes de fiabilité de maintenance mécanique.
Cette papeterie pratique la maintenance préventive depuis
de nombreuses années, en 2018, elle décide d’élargir cette
surveillance aux équipements à vitesses de rotation égales
ou inférieures à 30 tr/min ainsi qu’à leurs réducteurs.
Après l’acquisition d’un détecteur ultrasonore type SDT270 en version
DU et de son logiciel UltrAnalysis (UAS), SDT International et le
service fiabilité de la papeterie ont établi un programme de formation
adapté au projet de surveillance de machines tournantes. La première
étape a consisté à créer la base de données de l’ensemble de ces 70
équipements. Après une analyse simple sur site (écoute ultrasonore) et
une analyse plus détaillée (mesures globales ou statiques et, spectrales
ou dynamiques) à l’aide d’UAS, des seuils de pré-alarme, alarme et
de danger ont été assigné à chaque point de mesure.
RETOUR D’EXPÉRIENCE
APRÈS LES CAMPAGNE
DE MESURES SUR SITE
DU 10/2018 À 11/2019
▶Surveillance d’un réducteur à trains parallèle
Décanteur – Palier d’entrée grande vitesse du réducteur
On constate sur les spectres temporels (échelles identiques)
une apparition de chocs par rapport à la première mesure
À gauche : mesure effectuée 16/10/2018
À droite : mesure effectuée 20/09/2019
Exemple de visualisation de la base de données dans le logiciel UAS
Légende :
Visualisation de l’arborescence avec l’ensemble des machines tournantes
sous surveillance et les états d’alarmes de chaque équipement.
Dans ce cas précis, on visualise 19 machines tournantes, dont 2 ont dépassé
le seuil de danger sur les roulements de moteur arrière. L’enjeu de ce
programme de maintenance préventive est triple :
• Mise en évidence de l’efficacité de la mesure ultrasonore sur des
machines tournantes.
• Pertinence du diagnostic
• Proposer une maintenance préventive avec des indicateurs fiables.
effectuée en 2018. Les courbes de tendance montrent bien
l’évolution de la valeur statique RMS : de - 4,3 dBµV en 2018
et de +16,8dBµV en 2019.
PRODUCTION MAINTENANCE • N°69 • mai-juin-juillet 2020 ı19
TECHNOLOGIES
Le client a procédé au démontage du réducteur pendant un
arrêt de production.
En haut, mesure effectuée 10/07/2018. - En bas, mesure effectué
29/10/2019 après changement du réducteur
L’écoute du roulement et le spectre fréquentiel (voir graphique
ci-dessus) a permis de confirmer le diagnostic en voyant émerger
des pics significatifs liés à cette dégradation d’engrenage.
On constate des chocs répétitifs liés à la fréquence du
pignon d’attaque (GV) d’entrée du réducteur (24,93 Hz et ses
harmoniques) avec une démodulation à chaque pic. Dent cassée
et jeu de denture. Changement du réducteur lors d’un arrêt
programmé de production qui a évité une casse intempestive
qui aurait pu entrainer des coûts très importants en termes
de perte de production.
Mesures effectuées le 11/12/2016
▶Surveillance d’une dégradation de roulement de réducteur
petite vitesse (opposé transmission)
Réducteur séparateur de sommet – Réducteur train parallèle 4
trains
Dès le début de la surveillance de ce réducteur (08/2018) par
la méthode ultrasonore, on constate sur le spectre temporel
une apparition de chocs.
En faisant un zoom sur le spectre temporel on constate des
chocs répétitifs à 9,756 Hz (voir tableau ci-dessous) liés à la
fréquence de la bague interne du roulement de la petite vitesse
du réducteur (côté opposé transmission). Diagnostique confirmé
sur le spectre fréquentiel (schéma).
▶Détection d’une usure de dents de vis sans fin d’un
réducteur roue et vis
Agitateur Filtre à boue de Chaux – Palier d’entrée grande
vitesse du réducteur
On constate qu’entre chaque révolution de la vis sans fin un
phénomène apparait que l’on entend grâce à l’ultrason comme
un glissement de l’engrenage (vis sans fin/roue bronze).
Un zoom sur le spectre fréquentiel FFT nous a permis de
mettre en avant une dissymétrie des modulations autour de
la fréquence d’engrènement, qui est la caractéristique d’un
engrènement dégradé.
20ı PRODUCTION MAINTENANCE • N°69 • mai-juin-juillet 2020
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m+p international fournit des solutions logicielles hautement performantes
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électrodynamiques ou hydrauliques ; l’analyse vibratoire et acoustique ;
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TECHNOLOGIES
Le défaut de type écaillage est modulé en amplitude par la
vitesse de rotation. Cela se traduit sur le spectre par un pic à
la fréquence du défaut de la bague interne du roulement sortie
réducteur et des bandes latérales à la fréquence de rotation de
l’arbre soit 0,5Hz – 30 tr/min (PV réducteur).
En haut : mesure effectuée 16/10/2018.
En bas : mesure effectué 07/01/2019
Les courbes de tendance montrent bien la diminution après
l’intervention de la valeur RMS +12 dBµV le 08/2019 à +1,2
dBµV le11/2019.
En haut : mesure effectuée 26/08/2019.
En bas : mesure effectué 25/11/2019 après changement du
réducteur
On constate sur les spectres temporels (échelles identiques)
une apparition de chocs dès le début de la surveillance de ce
roulement. Une fois le remplacement du roulement effectué
tous les chocs ont disparu. Les éléments roulants n’étaient plus
retenus dans leurs logements
Les courbes de tendance montrent bien la diminution après
l’intervention de la valeur RMS
(+10,7 dBµV le 10/2018 à -4,4 dBµV le 01/2019)
Changement du réducteur lors d’un arrêt programmé de
production qui a évité une casse intempestive et qui aurait
pu entrainer un coût de perte de production très importante.
▶Surveillance d’une dégradation de roulement (opposé
transmission) de vitesse lente :
Filtre à boue de chaux– Palier opposé transmission 23140 CCK
– 14.28 tr/min
CONCLUSION
La mise place d’un plan de maintenance préventive de 70
machines tournantes fut bénéfique et concluant. Il sera étendu
à 100 autres équipements courant 2020. SDT International à
proposer une solution simple et des outils de mesures adaptés
associés à une formation certifiante LEVEL1 ASNT. Fort de
cette expérience le service fiabilité a décidé de se lancer dans des
campagnes de graissage assistées par ultrasons. La polyvalence
du détecteur ultrasonore SDT270DU a permis également de
mettre en place : une politique sur les économies d’énergie, le
contrôle des ramoneurs et la maintenance préventive sur les
installations électriques haute tension. ●
Patrice Dannepond – Area Sales Manager SDT Ultrasound Solutions
22ı PRODUCTION MAINTENANCE • N°69 • mai-juin-juillet 2020
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TECHNOLOGIES
REPORTAGE
La technologie RFID pour assurer
une séquence de production plus
précise
Il est évident que la numérisation a fortement impacté l’industrie du papier, confrontant la presse écrite à un
avenir incertain depuis déjà plusieurs années. Mais l’ère du numérique est aussi depuis longtemps une réalité
dans la production de papier. L’entreprise allemande Kabel Premium Pulp & Paper et son usine en sont la
preuve, ne montrant aucun signe de nuages sombres à l’horizon, en partie grâce aux technologies de RFID
chargées de surveiller la fiabilité de la production et de l’état des rouleaux en temps réel.
Garder une vue d’ensemble du
processus de production est
crucial pour Kabel Premium
Pulp & Paper ; mais cela se
fait en plusieurs étapes. La papeterie
utilise une solution d’identification
reposant sur la RFID, intégrée dans
un système de transmission sans
fil performant doté d’une interface
spécifique au sein de son propre
système informatique interne. Objectif
? Permettre aux collaborateurs de Kabel
de suivre en permanence l’étape de
production en cours pour un lot de
papier donné. Enroulés sur des rouleaux
pesant plusieurs tonnes, des dizaines de
milliers de mètres de papier sont ainsi
fabriqués selon les spécifications du client
avant d’être livrés aux clients dans les
largeurs demandées.
UN PAPIER LOURD ET RUGUEUX
AU DÉPART
Quiconque pose le pied sur le sol de
l’usine est sûr de se retrouver dans un
monde à part, dominés par de lourds
rouleaux de papier suspendus tout le
long du hall. Des ponts roulants les
transportent d’une étape à l’autre. Selon
l’épaisseur du papier, les rouleaux de 7,20
mètres de large transportent entre
50 000 et 60 000 mètres de produits
et pèsent jusqu’à 20 tonnes.
Kabel Premium Pulp & Paper
produit chaque rouleau de
papier – un « tambour » pour
reprendre le jargon – en fonction
des spécifications du client. Le
processus de production du papier
démarre par la fabrication du papier
de base. Comme celui-ci est encore
24ı PRODUCTION MAINTENANCE • N°69 • mai-juin-juillet 2020
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s mauvaises pratiques de
issage Les mauvaises sont la pratiques cause majeure de de
faillance graissage des sont roulements.
la cause majeure de
défaillance des roulements.
ombreux départements de maintenance planifient
ilement De nombreux les intervalles départements de regraissage de maintenance se planifient basant
une inutilement périodicité les préétablie. intervalles de Il regraissage en résulte en des se basant
sur une périodicité préétablie. Il en résulte des
lements avec trop ou trop peu de graisse qui
roulements avec trop ou trop peu de graisse qui
teignent pas leur durée de vie théorique.
n’atteignent pas leur durée de vie théorique.
Le LUBExpert vous vous dit dit quand
graisser ... et ... en et en quelle quantité.
raisse La graisse réduit réduit le le frottement dans dans les les paliers. Moins
riction
de friction
signifie
signifie
une
une
plus
plus
longue
longue
vie.
vie.
Le
Le LUBExpert
vous avertit lorsque les niveaux de frottement
s avertit lorsque les niveaux de frottement
augmentent, vous guide pendant la re-graissage et
mentent, évite une vous sur-lubrification.
guide pendant la re-graissage et
e une sur-lubrification.
Lubrification optimale
des roulements :
Lubrification optimale
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Bon lubrifiant
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Bon endroit
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Bon dosage
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TECHNOLOGIES
avec des produits chimiques ou de l’huile de machine. Nous
avons dû exclure les solutions basées sur la détection optique
en raison du risque de contamination. C’était également le cas
pour les marquages visuels, qui ne résistent pas au contact avec
l’huile, par exemple ».
De plus, une solution avec des temps de lecture très courts était
nécessaire, car les tambours sont constamment en mouvement.
« Nous marquons nos tambours avec un numéro à huit chiffres,
qui comprend à la fois la date de production et l’année, ajoute
Johannes Broer. Les noyaux des tambours portent un numéro
à trois chiffres. Outre le fait que les postes de lecture peuvent
être difficiles à atteindre pour nos travailleurs, les longs chiffres
peuvent également entraîner des erreurs de saisie manuelle. La
détection automatisée nous permet d’assurer un suivi précis et
d’alléger la charge de travail de nos travailleurs ».
très rugueux, il n’est pas adapté aux produits d’impression de
haute qualité. C’est pourquoi une deuxième étape consiste à
lisser le papier, c’est-à-dire qu’il est enduit sur les deux faces avec
des produits chimiques spéciaux. En fonction de la qualité de
papier et de la finition de surface souhaitées, le tambour passe
ensuite dans la calandre pour lisser la surface sous pression. La
calandre élimine les irrégularités du papier afin que les contours
ne soient pas flous lors de l’impression ultérieure. Avant de
quitter l’usine, les rouleaux sont coupés à la largeur individuelle
souhaitée pour faciliter le traitement pour les clients.
Le papier est enroulé sur des mandrins métalliques afin que
les rouleaux de plusieurs tonnes puissent être transportés. Ces
« mandrins de tambour » en métal robuste sont suspendus
à leurs extrémités à chaque étape de la production et sont
également transportés en tant que tels par les ponts roulants.
Une centaine de ces mandrins sont utilisés en permanence.
SURVEILLER CHAQUE ROULEAU
Dans de telles circonstances, les défauts de production à Hagen
peuvent signifier le gaspillage de dizaines de milliers de mètres.
Pour surveiller de près la fiabilité et la qualité de production
de chaque rouleau, Kabel Premium Pulp & Paper utilise une
solution RFID sur mesure de l’intégrateur de systèmes Intelligent
Data Systems (IDS) avec vingt-six dispositifs de lecture RFID
fournis par les experts en capteurs de Sick. « Nous avions
besoin d’une solution pour assurer la détection automatique
des mandrins de tambour dans le flux de production, explique
Johannes Broer, responsable de l’informatique chez Kabel
Premium Pulp & Paper. Nos exigences comprenaient, entre
autres, des composants de système fiables et une transmission de
données sans fil à notre système informatique. Les composants
utilisés sont exposés à la contamination, à la poussière et à la
chaleur liées au processus. Ils doivent pouvoir résister au contact
C’est pourquoi les noyaux de tambour sont marqués avec des
étiquettes RFID passives, lesquelles sont lues à chaque station.
Lorsque le tambour est déroulé pour la première fois, le système
enregistre à quel noyau le lot est attribué et, de là, chaque station
lit avec précision les informations. Au total, vingt-six appareils
de lecture UHF-RFID de Sick ont été installés à l’usine pour
déchiffrer les étiquettes passives sur les mandrins. En fonction
de la distance de lecture, les RFU620 sont utilisés pour une
portée de lecture allant jusqu’à un mètre et les RFU630 pour
des portées de lecture plus importantes. Les étiquettes RFID
passives n’ont pas de source d’énergie propre qui nécessiterait
une inspection régulière et sont plus fiables que les étiquettes
actives en ce qui concerne le traitement ; une option pertinente
pour les objets soumis à de fortes contraintes mécaniques,
comme les noyaux de tambour.
UN SYSTÈME NUMÉRIQUE FOURNI SUR PLACE
Afin d’adapter les systèmes à chaque application, les équipes de
Sick inspectent soigneusement la situation sur place, à l’usine.
Ici, il a fallu observer un certain nombre d’aspects : le métal
réfléchit les ondes radio et peut entraîner des défaillances du
système. C’est pour cette raison que les étiquettes RFID sur
les noyaux métalliques devaient être suffisamment résistantes
pour que la proximité du métal ne présente aucun danger.
L’entreprise a intégré les dispositifs de lecture Sick dans son
système de suivi en ligne des rouleaux appelé « Rolf » qu’elle
avait elle-même développé. Le système collecte tous les résultats
directement à partir des dispositifs de lecture RFID, les visualise
et met les données à disposition pour un traitement ultérieur.
Cela signifie que toutes les données de traitement peuvent être
facilement consultées dans la base de données de production
de Kabel Premium Pulp & Paper et que chaque tambour peut
être directement affecté. ●
26ı PRODUCTION MAINTENANCE • N°69 • mai-juin-juillet 2020
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alerté en temps réel
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PLC, automates, interfaces machines…
PRODUCTION MAINTENANCE • N°69 • mai-juin-juillet 2020 ı27
TECHNOLOGIES
AVIS D’EXPERT
Diagnostic des machines tournantes :
la capture de phénomènes transitoires
Certains équipements peuvent se mettre à vibrer de façon anormale dans certaines conditions de
fonctionnement, d’autres présentent des problèmes apparaissant de façon erratique. Ces phénomènes sont
aussi parfois responsables du déclenchement de la machine par température ou vibration haute.
La problématique est d’arriver à enregistrer les indicateurs
décrivant le comportement de la machine avant et
pendant l’apparition du défaut incriminé. Nous
avons pendant longtemps utilisé des analyseurs FFT
multicanaux en programmant des triggers pour déclencher
l’acquisition des signaux sur dépassement de seuil, avec un
système dit de pré-buffer pour capturer les signaux quelques
secondes avant le déclenchement afin de caractériser le
phénomène transitoire incriminé, présentant des limites (quels
sont les indicateurs et les seuils à programmer ? Sur quelles
entrées faut-il programmer des triggers ? Quelle est la nature
des enregistrements à capturer avant et pendant le transitoire
?). Une fois le système programmé, nous étions donc en mode
« plug and play ! » selon l’expression, espérant que le transitoire
serait bien capturé !
L’évolution des processeurs et des capacités de stockage des
données a permis de développer une nouvelle méthodologie de
capture des transitoires : celle-ci consiste à enregistrer en continu
les signaux, sans plus utiliser de trigger. On pourra utiliser des
entrées lentes pour les paramètres process, et des voies rapides
pour les signaux dynamiques. Un calcul simple montre qu’avec
un disque dur de 10 terra octets, on peut enregistrer 16 voies
avec 25 600 échantillons par seconde soit une bande passante
utile de 10 KHz pendant une centaine de jours.
Afin de ne pas générer un « méta-fichier » ingérable par
Windows ou autre, les enregistrements sont découpés par blocs
de quelques dizaines de secondes, pour être stockés dans autant
de fichiers sur le disque dur. Par ailleurs, des indicateurs scalaires
sont calculés pour chaque bloc, et affichés en continu sur l’écran
du système d’enregistrement. Des indicateurs standards sont
systématiquement proposés, et on pourra également paramétrer
des indicateurs dédiés au défaut rechercher : amplitude à une
fréquence, etc. On peut ainsi observer sur le site, ou à distance
avec une liaison internet, si le phénomène transitoire recherché
a été capturé.
Une fois la période d’enregistrement terminée, il reste à
effectuer l’analyse fine du transitoire ; on va pour cela exporter
automatiquement trois blocs temporels qui encadrent le
transitoires : Le bloc pendant lequel l’événement s’est produit,
celui qui précède et celui qui suit. Ces enregistrements sont
ensuite post-traités avec un logiciel d’analyse de signaux pour en
extraire les signaux utiles : temporels filtrés, spectres, cascades
de spectres, profils etc. On pourra ainsi établir des corrélations
entre des grandeurs de natures différentes.
Dans ce contexte, un enregistrement de longue durée permet à la
fois de corréler les vibrations aux conditions de fonctionnement
dans un cas, et de capturer les phénomènes transitoires dans
AdoRec : système
multiparamétrique de
capture de transitoires
AdoRec est un nouveau système
de mesure développé par Dynae
dédié à la capture de phénomènes
transitoires ou erratiques.
Il enregistre en continu les
vibrations mais aussi d’autres
paramètres physiques, lents ou
dynamiques : contraintes, pression,
déplacement, bruit, etc. Les portions
d’enregistrement intéressantes sont
extraites pour être post-traitées et
analysées avec le logiciel DynamX.
Ce système compact et robuste est
composé de cartes d’acquisitions
interchangeables suivant les
grandeurs à enregistrer, d’un écran
tactile permettant de paramétrer
et de consulter les indicateurs de
surveillance, et des disques durs
de stockage en temps réel des
enregistrements bruts. ●
28ı PRODUCTION MAINTENANCE • N°69 • mai-juin-juillet 2020
TECHNOLOGIES
l’autre cas. Cette surveillance permet également aux services
d’exploitation et de maintenance de mieux connaître ses
équipements. Les deux retours d’expériences qui suivent
exploitent le potentiel d’une surveillance continue d’une
installation pendant 24 h.
CORRÉLATION DES VIBRATIONS DE DEUX POMPES
AVEC LEUR DÉBIT
Deux pompes centrifuges sur le même circuit vibrent
anormalement suivant leurs conditions de fonctionnement.
L’exploitant suspecte un phénomène de cavitation. Le système de
surveillance AdoRec est placé pendant 24 heures pour enregistrer
les vibrations des deux pompes. Les courbes d’évolution des
niveaux globaux de vibrations sont alors comparées à celles
du débit dans le circuit : une forte corrélation entre les deux
paramètres apparait.
Évolution des niveaux globaux vitesse [10-1000Hz]
plus optimale (flux tangentiel), et provoque des pulsations de
pression. Ce phénomène est sans gravité pour la durée de vie
de la pompe, contrairement à de cavitation comme le craignait
l’exploitant.
CAPTURE D’UN PHÉNOMÈNE TRANSITOIRE
L’exploitant d’un compresseur centrifuge multi-étagé détecte des
alarmes plusieurs fois par jour, sur son système de surveillance
mesurant le déplacement vibratoire relatif des arbres dans leur
palier lisse. Le système AdoRec est placé pendant 24 heures pour
enregistrer le signal de la sonde de proximité générant les alarmes,
mais aussi de manière plus large, les vibrations du compresseur et
de certaines tuyauteries. On note des crises vibratoires toutes les
trois heures, correspondant à la mise en route d’un réchauffeur
en aval du compresseur. Les nombreux points de mesures choisis
permettent de localiser plus précisément la source du phénomène :
celui-ci n’est présent que sur les étages 1 et 2 du compresseur.
Evolution des déplacements crête à crête des arbres
Evolution du débit
L’export vers DynamX du signal brut permet une analyse
fine, spectrale et temporelle, du phénomène : il s’agit d’un
phénomène périodique sub-synchrone à 15 Hz, imputable à
un léger phénomène de pompage, et qui n’est pas dangereux
en l’état. ●
Extraction du signal brut de deux sondes
Les enregistrements ont permis d’identifier la plage de débit
générant le moins de vibration (zone 3) correspondant à des
valeurs proches du débit nominal. Lorsque le débit est trop faible,
les vibrations augmentent (zone 1). Lorsque le débit fluctue de
manière importante, les vibrations fluctuent également (zone 2).
Enfin, l’exportation et l’analyse sur DynamX montrent que les
vibrations élevées sont à la fréquence de passage des aubes :
en s’éloignant du débit nominal, l’interaction aubes/ouïes n’est
Yannis Maghrabi et Jean-Luc Vasselin - Dynae
PRODUCTION MAINTENANCE • N°69 • mai-juin-juillet 2020 ı29
TECHNOLOGIES
AVIS D’EXPERT
La technologie des ultrasons,
acteur majeur du diagnostic et de la
surveillance de machines tournantes
Paliers, moteurs, réducteur, roulements,
convoyeurs, pompes... Les machines tournantes
exigent une surveillance de tous les instants.
La maintenance prévisionnelle de ce type
d’équipements peut être mise en œuvre de façon
simple et efficace grâce à la technologie des
ultrasons ; principes et exemples concrets dans cet
article.
Daniel Mazières,
Directeur de la filiale
Europe francophone
d’UESystems, spécialiste
de la technologie et des
solutions de détection par
ultrasons
Autrefois réduite à la seule application de détection
de fuites, la technologie est aujourd’hui de plus en
plus utilisée par les professionnels de la maintenance
et les fiabilistes. La courbe I-P-F ci-dessous reflète
ces pratiques.
Nous devons nous préoccuper de l’intervalle P-F situé après la
détection d’une défaillance mais aussi de l’intervalle I-P avant que
celle-ci n’apparaisse. Pour le cas d’un roulement nouvellement
installé, l’intervalle I-P constitue généralement la période pendant
laquelle sont effectuées les opérations d’équilibrage et d’alignement
d’arbre. C’est aussi avant l’apparition d’une défaillance que la
technologie ultrasonore joue un premier rôle essentiel par la
mise en place d’une lubrification appropriée et optimisée. Le
niveau ultrasonore d’un roulement étant représentatif de son
niveau de friction, la technologie des ultrasons est aussi utilisée
pour optimiser la lubrification et éviter les excès de graisse.
La courbe I-P-F montre que la technologie des Ultrasons permet une
détection très précoce des défaillances et de l’usure des roulements
LA MÉTHODE COMPARATIVE
Une manière très simple de savoir rapidement si ce que j’écoute est
« bon » ou « mauvais » est d’utiliser l’approche par comparaison.
Grâce à cette méthode, l’inspecteur compare simplement les
niveaux en décibels de roulements identiques, mesurés au
même endroit sur des équipements identiques. À l’aide de cette
méthode, l’inspecteur « entraîne » également son oreille à la
signature ultrasonore des machines tournantes testées. Il est
évident que la signature sonore d’un roulement présentant un
défaut particulier sera différente de celle d’un roulement sans
défaut. La valeur de référence peut alors être définie comme la
moyenne des niveaux ultrasonores en décibels pour les points
comparés. Cette valeur de référence est paramétrable dans le
logiciel de suivi de tendance ultrasonore.
LA MÉTHODE DE SUIVI DE TENDANCE
La méthode de suivi de tendance est la méthode préférée pour
établir les références et niveaux d’alarmes associés à chaque
roulement. En utilisant cette méthode, l’inspecteur établit
d’abord une ronde d’inspection vierge et prépare sa base de
données dans le logiciel dédié. La ronde d’inspection désignant
tous les équipements et points de mesures est ensuite chargée
dans l’instrument d’inspection ultrasons. Lors de l’inspection,
l’utilisateur n’a qu’à suivre cette ronde sur l’écran de son instrument.
Il va ainsi d’équipement en équipement, effectue et enregistre les
mesures dans son instrument. Cette opération est très rapide et
30ı PRODUCTION MAINTENANCE • N°69 • mai-juin-juillet 2020
Solutions 4.0 pour la
maintenance conditionnelle
SmartObserver & capteur VV :
la clé pour améliorer facilement votre TRG
• Systèmes de contrôle (capteur de vibration et logiciel)
pour optimiser la fiabilité de votre process
• Suivi en temps réel de la santé de vos installations
• Réduction des temps d‘interventions et arrêts non
planifiés
• Détection anticipée des dégradations machine
• Augmentation de la productivité et de la durée de
vie des pompes, ventilateurs et moteurs
Garantie
ans
sur les produits ifm
Tél. 09 70 15 30 01 · info.fr@ifm.com · www.ifm.com/fr
PRODUCTION MAINTENANCE • N°69 • mai-juin-juillet 2020 ı31
TECHNOLOGIES
très simple. Les données ainsi mesurées et collectées sont ensuite
transférées au logiciel de suivi ultrasons pour donner lieu à un
graphe de suivi de tendance comme dans l’exemple ci-dessous.
Les fréquences de tests sont établies en fonction de la criticité
des équipements, des risques de défaillances et des historiques
de données collectées. Ces fréquences sont en général ajustées
et optimisées au fil des inspections.
Lorsque les références sont prises, les rondes de collectes peuvent
par exemple être effectuées de façon mensuelle voire tous les
deux ou trois mois. Lorsqu’une intervention est effectuée sur
l’équipement, un changement de roulement par exemple, il est
nécessaire de prendre une nouvelle référence. Cette nouvelle
valeur sera ensuite paramétrée comme référence dans le logiciel
de suivi.
PARAMÉTRAGE DES NIVEAUX D’ALARMES
Dès lors que les références ont été établies, soit par la méthode
comparative, soit par la méthode de suivi de tendance, les niveaux
d’alarmes peuvent être définis. Une alarme basse correspond à
un problème de lubrification, une alarme haute à un défaut sur
le roulement testé. Suite à un très grand nombre de données
et de cas étudiés, une moyenne représentative pour placer ces
niveaux d’alarmes est : +8dB / référence pour les alarmes basses,
+16dB / référence pour les alarmes hautes. Ces valeurs doivent
être adaptées au cas par cas selon les vitesses de rotation, charges,
types de roulements et d’équipements.
L’image ci-contre a été
prise par un instrument à
ultrasons lors de la collecte
de données. Il s’agit d’une
mesure ultrasonore sur un
moteur de pompe. On note
les paramètres et valeurs
des mesures effectuées sur
la photo elle-même. L’installation compte dans ce cas huit pompes
identiques.
L’image ci-dessus montre une capture d’écran pour une
ronde d’inspection de trois pompes. Le point DriveA a
été développé pour afficher l’historique des six mesures
effectuées. La mesure du 20 mars en gras représente la
référence. Deux niveaux d’alarmes ont été atteints dans
l’historique de ce point. Une alarme basse le 20 mai (point
Pompe 4 : spectre ultrasonore - Notez la présence d’harmoniques à la
Fréquence de 175,8 Hz
UNE TECHNOLOGIE SIMPLE ET RAPIDE À METTRE EN
ŒUVRE
en jaune), une alarme haute le 20 juillet (point en rouge).
L’image ci-dessus correspond à la représentation graphique des
mesures au point DriveA. La droite verte correspond au niveau
de référence, la droite jaune au niveau de pré-alarme (graissage),
la droite rouge au niveau d’alarme de pré-défaillance. Les valeurs
mesurées sur six mois (une mesure par mois) sont représentées
par la ligne bleue.
La mise en œuvre d’une stratégie de maintenance conditionnelle
à l’aide de la technologie des ultrasons est beaucoup plus simple
qu’il n’y paraît. L’efficience de la technologie permet d’obtenir
des résultats rapides avec un minimum d’analyse. Il serait donc
inutile de vouloir analyser les spectres ultrasonores de chaque
roulement inspecté. On réservera cette démarche aux roulements
défaillants dont on souhaite identifier la cause origine du défaut.
Le suivi de tendance des valeurs en décibels apporte à lui seul
une information très pertinente et précoce sur le niveau de
dégradation et d’usure des roulements. ●
Daniel Mazières
32ı PRODUCTION MAINTENANCE • N°69 • mai-juin-juillet 2020
TECHNOLOGIES
SOLUTION
Recourir à une surveillance 4.0
des machines tournantes !
Optimiser la disponibilité des lignes de fabrication reste un objectif clef pour l’industrie, tous secteurs
confondus. C’est ici que l’application des techniques modernes de détection et de diagnostic d’anomalies liées à
la maintenance 4.0 trouve tout son sens.
S’il est vrai que, pour beaucoup,
l’approche « 4.0 » reste souvent floue
dans son contenu, I-care la résume
en sept étapes majeures reprises dans le
schéma ci-contre.
Il est en effet essentiel de mesurer
l’impact de ce changement culturel et
technologique sur l’organisation, tant en
matière de budget, de compétence, de
stratégie et d’infrastructure IT / OT. Vient
ensuite l’identification des « candidats »
(équipements, lignes de fabrication…)
nécessitant la mise en place d’un pilote
(PoC) qui apportera de la valeur au
déploiement ultérieur des solutions 4.0.
La génération des données et leur collecte
au sein de la plateforme I-see sont une
étape clé avant de se plonger dans ce
qui est considéré comme le cœur d’une
approche 4.0, à savoir l’analyse de données
de toutes origines au moyen d’algorithmes
modernes et consistants (qui ont du sens).
Les étapes de décisions par la visualisation
des résultats au sein de tableaux de bords
interactifs et de passage par l’acte de
maintenance complètent la feuille de route
4.0 d’I-care.
À titre d’exemple, I-care a pu mettre en
œuvre une application deep learning par
réseaux neuronaux sur un équipement
rotatif en industrie papetière. Dans
ce cas précis, les propriétaires de
machines s’appuient généralement sur la
technologie des vibrations pour détecter
les défaillances des roulements qui, si non
détectées, entraîneraient des temps d’arrêt
imprévus et des dommages secondaires
considérés comme catastrophiques.
L’approche traditionnelle de contrôle
vibratoire périodique peut désormais être
fortement soutenue par le développement
de modèles d’IA permettant une détection
de défaillance aussi proche que le point
P sur la courbe P-F de dégradation d’un
composant de machine.
L’INNOVATION D’I-CARE :
LES CAPTEURS DE VIBRATION
WI-CARE
Ainsi, I-care collabore depuis 2014 avec
une industrie du carton dans le nord de
la France, déployant des technologies de
PRODUCTION MAINTENANCE • N°69 • mai-juin-juillet 2020 ı33
TECHNOLOGIES
EN APPLICATION
De la tribologie à
la maintenance :
prévision et
anticipation des
dégradations
surveillance conditionnelle telles que l’analyse des vibrations
et de l’huile. L’un des rouleaux de presse supérieur les plus
importants sur la machine à papier ci-dessus a montré
une dégradation précoce des roulements détectée avec
les technologies de vibration portables classiques. En
collaboration avec le propriétaire de la machine à papier,
I-care a décidé de mettre en œuvre le capteur de vibration
sans fil Wi-care 100 afin de mieux suivre ce défaut jusqu’à
au prochain arrêt programmé. L’avantage d’un capteur de
vibration sans fil, alimenté par batterie, est sa facilité de
placement et de mise en œuvre, tout en garantissant un
suivi rapproché de l’équipement surveillé (une mesure par
heure, par exemple) et en avertissant automatiquement
et à distance, tout dépassement de seuils établi par voie
d’intelligence artificielle.
Le résultat obtenu pas l’approche de réseau neuronaux (Deep
Learning), se concentrant sur une déviation de l’erreur dans
le modèle au cours du temps, a permis de garantir le suivi
de la défaillance détectée dans le roulement jusqu’à l’arrêt
programmé de maintenance prévu trois mois plus tard. Si la
défaillance avait eu lieu sans prévenir, elle aurait occasionné
une indisponibilité non programmée de +20 heures, avec
des dizaines de milliers d’euros de coûts supplémentaires.
Ainsi, la maintenance 4.0 n’est pas seulement une question
d’analyse de données mais aussi une question de mise en
œuvre complète de la feuille de route. Elle apporte une
disponibilité aux lignes de production. Enfin, les technologies
de surveillance basées sur les conditions sont maintenant
prêtes pour une approche de maintenance complète 4.0,
via une approche machine / deep learning. ●
La tribologie, autrement dit la science
des frottements, implique de nombreux
domaines scientifiques comme la
mécanique des solides déformables dont
la mécanique des contacts, la thermique,
la lubrification, la chimie et des couplages
entre ceux-ci. Cette science concerne
ainsi de multiples aspects du frottement
jusqu’aux endommagements.
Jean-Louis Ligier,
Professeur de mécanique à la Haute École
d’ingénierie et de gestion du canton de Vaud
(HEIG-VD) et ancien expert mécanique chez
Renault, Jean-Louis Ligier est également
l’auteur de plusieurs ouvrages et de
nombreuses publications dans les domaines
de la mécanique, la lubrification, les vibrations et les défaillances
mécaniques pour lesquels il effectue régulièrement des
expertises pour des industriels.
Afin de permettre au lecteur d’appréhender les
différents endommagements d’origine tribologique
ayant un impact sur la maintenance d’un organe
ou d’un dispositif mécanique, nous avons dressé
un panorama de ceux-ci, en soulignant comment ces
endommagements évoluent au cours du temps. Au travers
de cette présentation, il ressort que grâce à des approches de
34ı PRODUCTION MAINTENANCE • N°69 • mai-juin-juillet 2020
MAINTENANCE MÉCANIQUE
Figure 1 : Évolution temporelle
type ingénieur, il est possible de qualifier,
voir quantifier, certains phénomènes
d’endommagement.
Ainsi, les principales familles d’endommagement
abordées sont l’usure, le grippage,
la pollution et les phénomènes induits par
des microdébattements dans les interfaces
de contact. Cependant les opérations de
maintenance survenant dans le temps, il
convient de répertorier les principales
lois d’évolution temporelles des endommagements
d’origine tribologique. Ces
dernières sont décrites sur la figure 1 à
savoir une loi linéaire (1), puissance (2),
à seuil (3) et une loi exponentielle (4).
Toutes ces lois peuvent aussi posséder des
seuils par rapport à d’autres variables, par
exemple le niveau de contrainte.
USURE
Ce type d’endommagement, qualifiant
la perte de matière d’une surface, peut
être généré par de multiples mécanismes
comme l’attestent les différentes formes
d’usure mentionnées ci-après. En pratique,
l’usure demeure un sujet que l’on cherche
à maitriser, car les conséquences de
celle-ci représentent un coût estimé à
4% du PNB pour la France, selon une
étude du Cetim (cf. Felder, 2015). Pour
ces différentes usures, des lois temporelles
sont disponibles.
Figure 2 : Usure par cavitation sur un
maneton (Source M. Estermann, moteur
MAK 70 000 heures)
GRIPPAGE
Ce phénomène correspond à l’arrêt d’un
déplacement relatif entre deux surfaces
résultant d’un frottement trop intense
souvent associé à un emballement
thermique. Bien que son occurrence soit
soudaine, il y a souvent des signes avantcoureurs
dus à du scuffing (microsoudure
Figure 3 : Palier grippant sous une charge
croissante
locale froide), (cf. figure 3). La soudaineté
du grippage induit la destruction presque
complète du système frottant, ce qui ne
laisse généralement aucune possibilité
d’identifier la cause de cette défaillance.
Pour la prévision de cette défaillance,
on raisonne sur l’écart de condition de
fonctionnement par rapport aux conditions
minimales conduisant au grippage (cf.
Ligier).
POLLUTION
Il s’agit d’un sujet insuffisamment étudié
au regard des problèmes de maintenance
qui en découlent. La pollution de la
lubrification est produite par la présence
de particules dures, de particules tendres,
de liquides ou de gaz. En ce qui concerne
les particules dures, leur nombre est
souvent sous-estimé : une pollution de 10
mg de silicium de particules de 6 microns
de diamètre dans un litre d’huile donne 38
millions de particules, soit 32 particules
par seconde pour un débit de 1 mm3/s. En
pratique, la taille des particules circulant
librement dans le circuit de lubrification
est bien supérieure aux épaisseurs mini
de film dans les liaisons lubrifiées. De
ce fait, à leur passage, il se produit un
labourage de surface. L’usure abrasive
de surface par le passage de particules
est donc inévitable.
PRODUCTION MAINTENANCE • N°69 • mai-juin-juillet 2020 ı35
MAINTENANCE MÉCANIQUE
Pour les particules tendres, la situation
diffère dans le sens où l’amas de particules
tendres peut produire des sousalimentations
en lubrifiant de certaines
zones de contact amenant celles-ci à être
en contact direct. C’est par exemple le
cas avec des suies dans des huiles qui
produisent des bouchons d’étanchéité
en amont de zones de contact. Dans un
moteur thermique, les zones concernées
sont les articulations de maillons de
chaine, contact de cames, segmentation…
« Bien que les prévisions d’endommagement demeurent
un sujet actif en recherche, les approches de type ingénieur
couplées avec l’expérience demeurent parmi
les approches les plus pertinentes
pour une maintenance robuste »
Pour la pollution par des bulles de gaz
comme de l’air, on constate une variation
de viscosité du fluide. Cette variation
peut être positive ou négative selon les
conditions de cisaillement et le taux
d’aération. Pour la dilution de l’huile,
la viscosité du mélange ne respecte pas
les lois de mélange et donne de forts
abaissements de viscosité (gazole).
En ce qui concerne les émulsions, la
non-homogénéité peut entrainer une
lubrification par le seul contaminant (eau)
dans des zones de très faibles épaisseurs
de film.
PHÉNOMÈNES INDUITS PAR
DES PETITS DÉBATTEMENTS
CYCLIQUES
Ceux-ci sont souvent désignés par fretting
dans la littérature anglo-saxonne. En fait,
lorsque l’on déforme cycliquement une
structure, un assemblage, on constate des
microdéplacements dans les interfaces
de contacts. Lorsque dans ces zones,
la pression nominale de contact peut
instantanément atteindre au moins un
MPa, les débattements ont une amplitude
de quelques dixièmes de microns à
une cinquantaine de microns et que la
fréquence de sollicitation est au moins
de quelques hertz, on se trouve alors
dans une situation où différents types
de dommages surviennent. Selon la façon
dont les cycles de sollicitation évoluent au
cours du temps, on constate (cf. figure 4) :
a) des microsoudures ou du fretting
fatigue (adaptation du cycle et
Figure 4
absence d’hystérésis),
b) du fretting corrosion ou du
fretting usure (cycle stabilisé ou
accommodé),
c) de la microreptation (nonstabilisation,
similaire à l’effet
rochet en plasticité).
Il est possible d’établir des lois d’évolutions
temporelles de nombreux dommages pour
des conditions de fonctionnement donné
et par voie de conséquence d’optimiser
des intervalles de maintenance. Dans
cette même optique, il est important
de souligner la nécessité de retours
d’expérience vers les bureaux d’étude
afin de leur permettre de mieux prévoir
les endommagements potentiels. Bien
que les prévisions d’endommagement
demeurent un sujet actif en recherche,
les approches de type ingénieur couplées
avec l’expérience demeurent parmi les
approches les plus pertinentes pour une
maintenance robuste qui, outre les gains
induits, s’inscrit parfaitement dans une
politique de développement durable. ●
Références
Jean-Louis Ligier (HEIG-VD)
Felder E., Montmitonnet P.,
Théorie de l’usure, mesure,
caractérisation des contacts et
vitesse d’usure, Techniques de
l’ingénieur, Tri500 V1, 2015
Ligier J.-L., Avaries en
lubrification, Technip, 2004
36ı PRODUCTION MAINTENANCE • N°69 • mai-juin-juillet 2020
MAINTENANCE MÉCANIQUE
SOLUTION
Industrie 4.0
Un logiciel pour gérer les tâches
de lubrification et la fiabilité
Afin de pallier l’absence de fonctionnalités spécialement dédiées à la lubrification dans les GMAO, AMO Asset
Management Optimization a développé une solution logicielle permettant de gérer la lubrification et la fiabilité
et d’aider les techniciens sur le terrain.
Des solutions mobiles et connectées permettent aujourd’hui aux
opérationnels de maintenance ou de production d’utiliser des
outils intuitifs, les visuels des machines et des points à contrôler
ou à lubrifier ; ceux-ci facilitent à la fois la planification et la
réalisation des tâches de lubrification mais également le suivi
et l’historisation des tâches.
DU PRÉVENTIF À LA REMONTÉE D’INFORMATIONS
Toute démarche d’amélioration de la fiabilité commence
par une meilleure gestion de la lubrification afin de
diminuer les usures et les pannes mécaniques et
ainsi réduire les coûts de maintenance et améliorer
la disponibilité des équipements de production. La lubrification
est une activité à la fois technique et complexe de la maintenance
et reste la première cause d’avaries de roulements (source SKF)
avec des défauts de lubrification connus comme l’utilisation d’un
lubrifiant inadapté, le mélange de lubrifiants, le surgraissage de
paliers, les difficultés de renouvellement des lubrifiants usés, etc.
La planification des tâches de lubrification
est un véritable « casse-tête » pour les
services maintenance qui utilisent le plus
souvent des fichiers spécifiques car peu
de logiciels de maintenance (GMAO)
savent gérer le détail des informations
demandées pour gérer la lubrification :
nombre important de points à contrôler,
graisser, vidanger, nombre important de
lubrifiants à gérer, nombre différent des
volumes ou quantités à distribuer, etc.
AMO Asset Management Optimization a développé une solution
logicielle permettant de gérer la lubrification et la fiabilité et d’aider
les opérationnels de maintenance et de production (TPM) sur
le terrain. Il s’agit d’une solution mobile pour les industriels :
agroalimentaire, papeterie, chimie, pétrochimie, prestataires
de maintenance, etc.
En plus de gérer la lubrification et la maintenance préventive,
la solution que propose AMO permet de traiter les remontées
d’informations (anomalies machines, situations dangereuses…) et
de développer la capacité à diagnostiquer des opérationnels. « La
simplicité et la polyvalence de la solution AMO permet une prise
en main rapide et s’oriente vers des
nouveaux besoins pour les services
Qualité et Sécurité et la réalisation
des audits terrains », précise
Christophe Ranson, gérant de la
société AMO. La société développe
également de nouvelles solutions en
maintenance prévisionnelle avec le
suivi à distance de la propreté et la
dégradation des huiles ou le bon
fonctionnement des systèmes de
lubrification. ●
38ı PRODUCTION MAINTENANCE • N°69 • mai-juin-juillet 2020
Les produits CASSIDA couvrent une gamme complète de lubrifiants
haute performance pour toutes les industries alimentaires.
Elle comprend des produits synthétiques et semi-synthétiques
ainsi que des huiles blanches.
Tous nos lubrifiants alimentaires sont enregistrés par
NSF International.
www.fuchs.com/fr
PRODUCTION MAINTENANCE • N°69 • mai-juin-juillet 2020 ı39
MAINTENANCE MÉCANIQUE
ENTRETIEN
La lubrification
automatique
comme fer
de lance de la
productivité
Simalube – famille Spender
« Le gain de productivité et la réduction des coûts sont l’enjeu majeur de chaque société » ; c’est par ces mots
que Patrice Rankel, nouveau responsable des ventes de Simatec depuis la fin 2019, justifie l’importance de la
lubrification automatique.
À quels secteurs d’activité
appartiennent vos clients ?
Patrice
Rankel,
Sales Manager
France - Simatec AG
Notre matériel s’adresse à tous les secteurs
d’activité. Dès lors que des pièces sont en
mouvement, une lubrification s’impose afin
de prolonger la durée de vie des éléments.
Quelles sont leurs problématiques
en matière de graissage et de
lubrification ?
Les machines et les installations doivent
pouvoir fonctionner parfaitement dans
toutes sortes de conditions plus ou moins
extrêmes. L’humidité, la température,
les fortes charges, l’utilisation intensive,
l’ambiance corrosive et/ou abrasive,
l’accessibilité difficile ou dangereuse sont
autant de paramètres/facteurs qui peuvent
affecter considérablement la durée de vie des
roulements, des chaines, des engrenages, des
guidages linéaires, des glissières et entrainer
une défaillance lourde de conséquence pour
la production.
Quelle solution leur proposez-vous ?
Nous proposons une large gamme de
graisseurs, disponibles en cinq contenances
(15, 30, 60, 125 et 250 ml) ainsi
qu’une version multi-points
(5 x 8 ml) accompagnée d’une
grande palette d’accessoires pour
des montages déportés dont un
amplificateur de pression. Nous
répondons également à toutes les
règlementations en vigueur du fait de
notre partenariat avec les plus grands
fabricants de lubrifiants. Par exemple,
nos lubrifiants de qualité alimentaire
sont certifiés NSF H1. Les graisseurs
Simatec peuvent être montés dans
toutes les positions, sous l’eau
(IP68) y compris en atmosphère
potentiellement explosive (Atex).
Lubrificateur
en coupe SL
15ml
En cette période de crise économique,
en quoi un bon graissage permet-il de
gagner en productivité ?
La lubrification automatique continue
permet un apport régulier en lubrifiant
et évite ainsi les phases de lubrification
excessives puis insuffisantes nuisibles
aux pièces mécaniques en mouvement
pouvant ainsi engendrer des détériorations
prématurées. La lubrification automatique
fiabilise ainsi les équipements
de production, évite les arrêts
de production inutiles et permet
également un gain de temps
considérable par rapport à une
solution de graissage manuel. Ce
gain de temps permet d’affecter les
ressources à des tâches à plus forte
valeur ajoutée. Enfin, Il est à noter
qu’il est possible d’effectuer trois
remplissages supplémentaires avant
remplacement du graisseur réduisant
ainsi les coûts d’approvisionnement,
permettant également l’utilisation
d’un lubrifiant spécifique. ●
Propos recueillis par Olivier Guillon
40ı PRODUCTION MAINTENANCE • N°69 • mai-juin-juillet 2020
MAINTENANCE MÉCANIQUE
SOLUTION
Recourir à l’inspection
non destructive
pour détecter les
micro-fissures
De nombreuses pièces et
matériaux présentent
des fissures, pouvant
être profondes, mais qui ne
montrent qu’un petit défaut
à leur surface. Lors d’une inspection
visuelle, il est presque
impossible de découvrir les plus
petites. Un test non-destructif
réalisé avec un pénétrant coloré peut venir compléter l’inspection visuelle.
Le contrôle se fait en trois étapes.
UN TEST NON DESTRUCTIF EN TROIS ÉTAPES
CRC Industries a lancé sur le marché Crick, un
système d’inspection non destructif destiné à
détecter les fissures et les défauts de surface
ou de structures de matériaux, de pièces,
d’assemblages ou d’équipements. Le test
complet s’effectue avec trois aérosols prêts à
l’emploi pour une détection de petites fissures,
jusqu’à 30µm.
La première étape consiste à nettoyer la surface à tester avec le nettoyant
dégraissant CRC Crick 110 à base de solvant, spécialement développé
pour cette application. Un fois sec, on applique un pénétrant Crick 120
de couleur rouge qui s’insère dans les plus petites fissures, jusqu’à 30
µm, en 10 à 20 minutes. Il est visible à la lumière naturelle et lavable
à l’eau. Enfin, un développeur Crick 130 hautement absorbant met en
évidence les fissures et les défaillances, en moins de 7 minutes après
application. Il est facile à nettoyer avec le Crick 110. ●
AVIS D’EXPERT
Briser les trois
mythes autour
du graissage
Quand on sait comment
la graisse agit vraiment
pour lubrifier un roulement,
on comprend mieux pourquoi
le surgraissage entraîne tant de
dégradations des roulements et de
la graisse elle-même. Il faut garder
à l’esprit que tout ce que nous attendons
de notre lubrifiant, c’est qu’il
forme une petite séparation au sein
de la zone de guerre (c’est-à-dire la
zone des roulements où se produit
normalement toute l’usure). Rien
de plus... rien de moins. Finissons-en
ici avec trois mythes sur
le graissage des roulements.
Mythe n° 1 : S’il est bénéfique d’ajouter
un peu de graisse, alors qu’il sera
encore plus bénéfique d’en ajouter
encore plus. Faux ! De plus en plus
de fabricants de roulements recommandent
de ne remplir la cavité du
logement du roulement qu’à 30 %
de son volume.
Mythe n° 2 : Un excès de graisse
permet un meilleur refroidissement
du roulement. Faux ! La graisse n’est
pas à l’origine du refroidissement,
mais l’espace libre. Si tous les espaces
vides sont remplis de graisse, le roulement
perd sa capacité à dissiper
la chaleur produite.
Mythe n° 3 : S’il y a un embout de
graissage sur le logement du roulement,
il doit être graissé. Faux !
Sur certains moteurs, il existe des
roulements « étanches à vie ». Ils
ont été conçus pour ne jamais être
graissés... Cependant, quelqu’un a
pensé qu’il serait quand même utile
d’y installer un embout de graissage.
Vous devez savoir ce qu’il y
a à l’intérieur de votre moteur, car
une pompe à graisse, c’est comme
un tube de dentifrice. Les pompes
à graisse ne détruisent pas les roulements...
les personnes si. ●
SDT International
PRODUCTION MAINTENANCE • N°69 • mai-juin-juillet 2020 ı41
MAINTENANCE EN PRODUCTION
SOLUTION
Vers des
solutions
de gestion
de stocks plus
automatisées
SMC génération 2 (SSI Schäefer)
Après la crise du coronavirus, qui est loin d’être terminée, place à la crise économique ! Et celle-ci risque d’être
particulièrement redoutable pour les entreprises n’ayant pas encore fait le choix d’automatiser leurs magasins
de pièces détachées.
Dans le contexte douloureux que les
entreprises traversent, si celles-ci
doivent tout faire pour remettre
leur production en route et stimuler
la demande, elles devront dès que possible
investir dans les nouvelles technologies, à
commencer par des solutions d’intralogistiques
visant à fluidifier les flux de production et
optimiser la gestion des magasins de pièces de
rechange.
C’est du moins l’avis de William Fleuriot,
directeur commercial de la filiale française de SSI
Schäefer, spécialiste allemand de l’intralogistique
– allant du simple bac à boulons aux solutions les
plus complexes et automatisées ; « avant la crise,
l’industrie était déjà tournée vers des solutions
automatisées dans le but de servir des clients de
façon plus rapide et plus précise, en réduisant au
maximum le nombre d’erreurs ».
En matière de solution pour la gestion des pièces détachées et
des pièces de rechange, le principal sujet de réflexion tourne
toujours autour de la volumétrie. C’est à partir de celle-ci que l’on
détermine ses besoins ; « chez Schäefer, on analyse la volumétrie et
le niveau d’exigence en matière de performance attendues avant de
proposer la moindre solution. Nos systèmes vont de l’organisation des
zones de préparation de stockage avec des systèmes de rayonnages
palettes par exemple, à des solutions plus
automatisées visant à optimiser les flux et
à réduire les déplacements des préparateurs
de commande. En outre, certains de nos
clients désirent ensuite monter en gamme
avec une armoire automatique dotée de
convoyeurs mécanisés et, en bout de chaîne,
un système d’emballage et d’expédition
automatisé ». Chose est sûre pour le
directeur commercial, « seules les entreprises
disposant d’une logistique performante et
d’une gestion des flux 2.0 ont pu tirer leur
épingle du jeu ».
En cela, la gestion des pièces détachées
demeure un élément déterminant en ces
temps de crise mais aussi pour répondre à
des marchés de plus en plus exigeants. Car
ces dernières années, les industriels n’ont
cessé de réduire leurs stocks. Aujourd’hui,
l’heure est à l’automatisation dans la mesure où celle-ci permettra
sans nul doute, combinée à d’autres solutions d’industrie 4.0, de
gagner des parts de marché en augmentant les volumes de ventes et
en réduisant les erreurs de préparation de commande. « N’oublions
pas qu’optimiser l’outil de production permettra inévitablement
de grossir les marges, ce qui demeure, y compris après la crise, le
nerf de la guerre ». ●
Olivier Guillon
Système Cuby de navette à un niveau
42ı PRODUCTION MAINTENANCE • N°69 • mai-juin-juillet 2020
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MAINTENANCE EN PRODUCTION
SÉMANTIQUE
De l’« Asset Management » au
« Physical Asset Management »
L’« Asset Management » est une expression connue des professionnels de la maintenance mais souvent utilisée
à mauvais escient. Jean Colomier, trésorier de l’Association française des ingénieurs et responsables de
maintenance (Afim), revient sur l’usage de cette notion s’approchant davantage du monde financier.
© Igus
© DR
La fonctionnalité Asset Management comporte deux
volets fortement liés, mais distincts : Asset Management
(soit la gestion des immobilisations et amortissements =
processus comptable ; sphère financière), souvent
dénommée gestion d’actifs, et Physical Asset Management (soit
la gestion des actifs physiques = après mise en service, gestion
des identifiants, entretien, réparation, modification), parfois
qualifiés de « tangible assets ».
D’un point de vue maintenance, cette fonction concerne surtout
des biens mobiliers (équipements), mais également l’immobilier
(bâtiments industriels ou infrastructures). Autant le processus
comptable est normé et dispose de règles d’amortissement,
autant le rôle de la maintenance/ingénierie est sous-estimé ou
méconnu.
BIEN SÉPARER LES DEUX EXPRESSIONS
C’est la raison pour laquelle il ne faut pas hésiter à enfoncer le
clou et bien séparer les deux expressions. Il convient donc de
réserver impérativement au monde financier l’expression « Asset
Management », qui ne s’occupe que des actifs financiers, et
utiliser exclusivement l’expression « Physical Asset Management »
(gestion des actifs physiques) ; celle-ci inclut la maintenance,
mais avec un sens plus large (notamment valorisation, cycle
de vie, etc.).
En effet, si comptablement on parvient toujours à retomber
sur ses pieds, le « découpage physique » doit correspondre
à une réalité tangible (en français dans le texte) : pour son
identification (apposition plaque d’inventaire), pour le suivi
du portefeuille d’immobilisations (dénomination logique et
sans ambiguïté), pour ses potentielles modifications (mises
à niveau techniques = amortissement supplémentaire), pour
tenir compte de sa « mobilité » (pompes, moteurs,…) ou encore
pour sa localisation (plus particulièrement pour les outillages ;
certaines sociétés ont mis en place un système de géolocalisation
en cas d’usage multiple).
UNE DÉMARCHE CONSIDÉRÉE COMME PRIORITAIRE
Ceci suppose une coordination étroite entre la fonction comptable
et la fonction maintenance, cette dernière devant restituer
le « vécu » afin de : signaler les équipements obsolètes pour
sortie du portefeuille, signaler les équipements non utilisés
pour revente ou encore identifier les listes pour transfert entre
sites ou déménagement d’ateliers (un rapprochement après
déménagement relève souvent du jeu de piste…)… et en amont
avec les services ingénierie ou avec les fournisseurs pour assurer
un découpage tangible (encore) de la valorisation. Si l’entreprise
veut effectivement gérer aux mieux ses actifs, cette démarche
ne doit pas être considérée comme secondaire. ●
Jean Colomier (Afim)
44ı PRODUCTION MAINTENANCE • N°69 • mai-juin-juillet 2020
SALON DES SERVICES, ÉQUIPEMENTS, PROCESS ET MAINTENANCE
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NOUVELLE
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NOUVELLE
DATE
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Pôle Sous-traitance
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12>14 OCTOBRE 2021
Pôle Sous-traitance
Forum de l’électronique
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25>27 JANVIER 2022
Pôle Sous-traitance
26>28 JANVIER 2021
Pôle Sous-traitance &
Pôle Machine-outil & robotique
GRENOBLE
08>10 FÉVRIER 2022
Pôle Sous-traitance
Forum de l’électronique
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PRODUCTION MAINTENANCE • N°69 • mai-juin-juillet 2020 ı45
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MAINTENANCE EN PRODUCTION
RETOUR D’EXPÉRIENCE
Productivité, achats et stock de
pièces détachées, maintenance...
un défi quotidien
Dans le contexte de crise que l’industrie française traverse depuis le début de l’année, de nombreux leviers
doivent dorénavant être actionnés en faveur notamment d’une gestion optimale des stocks de pièces détachées
et de pièces de rechange. Fondateur de la société JIConseil, Matthieu Jolens revient sur les technologies à
mettre en œuvre et les bonnes pratiques à adopter.
d’assurer des gains de productivité et de
professionnaliser le métier. Voici quelques
exemples pour activer les quelques pistes
à emprunter afin de répondre aux enjeux
de cette « nouvelle ère ».
FAIRE EXAMINER PHYSIQUEMENT
LE STOCK PAR LE PRESTATAIRE
L’industrie de l’Hexagone souffre
d’une crise sans précédent.
Si certaines filières comme
l’agroalimentaire, la pharmacie,
les équipements médicaux, la filière de
l’emballage (carton, plastique) ou encore
la chimie tournent à plein régime, d’autres
ont dû faire face à un coup d’arrêt brutal.
L’industrie française a notamment souffert
du manque d’approvisionnement en pièces
détachées et des limites des prestations
de maintenance. La productivité
économique et la performance de nos
moyens industriels révèlent des enjeux
sans précédent.
La maintenabilité des moyens de production
n’a jamais était autant plébiscitée. Mais
comment optimiser les processus d’achats
des pièces détachées et contribuer à
la continuité de la maintenance des
équipements de production ? Comment
mettre en place de nouvelles formes de
collaborations fournisseurs-distributeurspartenaires,
pour relancer la productivité ?
La réduction du prix d’achat des pièces, la
substitution technologique et la réduction de
la dépréciation du stock de pièces détachées
sont autant de leviers qui permettront
Travailler par famille d’achats, faire venir
les partenaires sur place, faire analyser le
stock et classer ses références :
Hors périmètre : le prestataire ne peut
pas vendre cette référence car elle ne fait
pas partie de son panel métier.
Périmètre 1 : le prestataire s’engage à
fournir exactement la même référence
(marque identique, technicité identique)
à un prix plus compétitif et dans des
meilleurs délais de réapprovisionnement.
Périmètre 2 : le prestataire est en mesure
de fournir une référence avec les mêmes
caractéristiques techniques et les mêmes
garanties, mais d’une marque différente.
Périmètre 3 : le prestataire à date ne peut
pas vous fournir la référence, elle ne fait pas
partie de son référencement. Pour pouvoir
rationaliser cette référence, un échange
tripartite est essentiel (constructeur/
fabriquant, prestataire, site/groupe
industriel)
46ı PRODUCTION MAINTENANCE • N°69 • mai-juin-juillet 2020
MAINTENANCE EN PRODUCTION
Ne pas oublier les prestataires de proximité
(tourneurs, fraiseurs, soudeurs, mécanique
de précision, peintre…) ; ils disposent
souvent d’un historique de l’usine. Il est
important de maintenir la relation par la
mise en place d’un contrat-cadre, d’une
visite de site et d’une standardisation des
procédés.
RÉALISER UNE MATRICE KRALJIC
La matrice de Kraljic peut être définie
comme une méthode de classification du
portefeuille d’achats dont l’objectif principal
est d’identifier le poids stratégique des
différentes familles d’achats, à la fois sur
le plan interne et et sur le plan externe,
pour adapter ses stratégies d’achats. Cette
représentation graphique permet de mettre
en évidence deux critères / l’importance
stratégique de la famille d’achat pour la
maintenance et la complexité due aux
risques sur le produit fini.
Quatre familles d’achats peuvent être
distinguées. En premier lieu, les achats
simples : ces achats ne nécessitent pas
d’attention particulière. Ensuite, les achats
leviers : ces achats sont peu risqués pour
l’usine mais un travail sur l’harmonisation
du besoin et leur massification pourra
générer une augmentation des gains
(travail sur la rationalisation du panel
fournisseurs, mise en place d’accordscadres…).
Troisième famille, les achats
stratégiques : ces achats font l’objet
d’une attention particulière car ils
représentent un volume et/ou un coût
important pour les usines et recèlent
un potentiel de gains intéressant (par
exemple, les vannes, les courroies, les
roulements…). Enfin vient la famille
des achats critiques ; ceux-ci concernent
les produits présentant des risques sur
les références constructeur (difficulté de
connaître l’approvisionnement des pièces
détachées constructeur) et la sécurité,
alimentaire notamment.
DÉTERMINER LE VOLUME
POTENTIEL D’ACHAT AFIN DE
MIEUX NÉGOCIER LE PRIX SUR LA
RÉFÉRENCE
Un préventif bien défini, qui inclut les
pièces nécessaires à sa réalisation, aidera à
visualiser les coûts par volume. La formule
de calcul des gains sur achats récurrents
est la suivante :
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PRODUCTION MAINTENANCE • N°69 • mai-juin-juillet 2020 ı47
MAINTENANCE EN PRODUCTION
Gain =
(Prix historique – Nouveau prix) x Volume.
Le prix historique correspond au dernier
prix acheté sur la référence (Last Paid Price
ou LPP). Le nouveau prix doit être entendu
comme le prochain prix qui sera payé. Il
peut s’agir soit d’un LPP-x %, soit d’un prix
sur remisier.
Le volume peut être déterminé en se basant
sur les prévisions de consommation du
préventif ou, à défaut, sur les quantités
consommées sur les périodes précédentes
(mensuelles, trimestrielles, semestrielles et a
minima annuelles). L’étude des stocks permet
de proposer un projet de productivité
concernant l’optimisation des stocks de
sécurité et les stocks minimum.
Ces derniers sont gérés dans la plupart des
GMAO. L’objectif est de diminuer les achats
par l’optimisation des stocks, de tendre les
réapprovisionnements au « juste à temps »
sur les références non critiques.
SUIVRE L’ÉVOLUTION DES
QUANTITÉS CONSOMMÉES
Bien que la maintenance soit cyclique,
la fréquence peut évoluer en fonction
des années. La maintenance préventive
d’un équipement d’une année n peut
être différent en année n+1. Il est
important de surveiller régulièrement
les réapprovisionnements. Il existe
des solutions de type MRP (Material
Requirement Planning) capables de réaliser
automatiquement les réapprovisionnements
de pièces détachées en fonction de la date du
plan maintenance, des références associées,
des références en stocks non réservées, du
stock de sécurité et du stock minimum.
METTRE EN PLACE DES PROCÉDÉS
DE RÉDUCTION DU STOCK
Il existe plusieurs moyens de réduire le
niveau de stock, mais il est important de
ne pas passer à travers certaines étapes.
(Voir tableau «Niveau de maturité magasin»).
Trois exemples d’axe sont ainsi à mettre
en place : la consignation, la diminution
Niveau de maturité
magasin
STRATÉGIE
PROCESSUS
REPORTING
ORGANISATION
SYSTÈMES
DE GESTION
du stock de sécurité et la rationalisation
des références.
▶Axe n°1 : La consignation :
L’implémentation de cette action consiste à
faire évaluer le stock initial par la méthode
ABC. La méthode ABC permet de critiquer
les références à stocker et de les classer. La
consignation apporte certains avantages
mais aussi des inconvénients (tableau
ci-dessous).
DÉTENTION DE STOCKS
PAS DE STOCKS
(CONSIGNATION)
1 2 3 4
Pas de
stratégie, les
stocks évoluent
suivant la
demande et les
appros.
Aucun
processus
Pas ou peu
d’états de
stocks disponibles
Pas de
personnel/
d’organisation
responsable
Gestion en
dehors d’un
système ERP/
avec tableur
Stratégie locale
avec objectifs
locaux
Paramètres de
stocks mis à
jour de manière
irrégulière
Etats de stocks
utilisation
manuelle/avec
tableur
Locale aux
objectifs
locaux
Utilisation
d’un système
ERP
Avantages
• Répondre à la demande de
manière instantanée
• Parer à la pénurie
• Réduction du délai de mise à
disposition
• Réduire l’immobilisation de
capitaux
• Evite toute forme de
gaspillage
• Pas d’inventaire
• Pas de réassort
Stratégie locale
avec prise en
compte de la
chaine amont
et/ou aval
Paramètres de
stocks mis à
jour régulièrement
Etats de stocks
intégrés dans
système de
Business
Reporting
Locale suivant
les grandes
lignes d’objectifs
globaux
Utilisation
d’un système
ERP avec un
système de
planification
avancé
Vision globale
alignée sur
contraintes des
échelons de la
Supply Chain
Paramètres de
stocks mis à
jour régulièrement
intégrés
dans SIOP
Etats de stocks
générés de
manière
automatique
et périodique,
intégrés dans
tableau de bord
Globale
Utilisation
d’un système
multi-échelon
d’optimisation
de stocks
Conseil : pour limiter les risques, il convient
de sélectionner uniquement les articles
dont la criticité est faible avec un taux
d’utilisation faible.
▶Axe n°2 : La diminution du stock de
sécurité
Cet axe consiste à analyser et à critiquer
le stock de sécurité. Souvent, le stock de
sécurité est surdimensionné ou sousdimensionné.
Des pièces détachées peuvent
Limites
• Date limite d’utilisation de
certains produits
• Risque de détérioration sur
l’aire de stockage
• Coût de fonctionnement
• Réactivité du prestataire
• Aucune traçabilité en interne
• Risque de dérive
48ı PRODUCTION MAINTENANCE • N°69 • mai-juin-juillet 2020
MAINTENANCE EN PRODUCTION
également présenter des signes de vieillesse ou être obsolètes
dans un cas, et dans l’autre le nombre peut ne pas suffire. Piloter
le niveau de stock de sécurité, c’est identifier le « bon » stock
et le « mauvais » stock et améliorer ainsi la performance des
moyens de production. Parmi les familles sensibles figurent
les joints, les plaques échangeur, les courroies ou encore toutes
pièces faites d’acier…
▶Axe n° 3 : La rationalisation des références
Réaliser une étude des différentes références stockées afin de
déterminer si certaines d’entre elles sont similaires (mêmes
caractéristiques, même utilisation) mais issues de fournisseurs
différents. Cette rationalisation des références permettra à la
fois de diminuer les coûts puis, par un effet d’échelle, les stocks.
EXPLIQUER LES GAINS EN FONCTION DES VARIATIONS
DU MARCHÉ ÉCONOMIQUE
Le but de cette phase est de mettre en évidence les différents effets
sur un gain, en cas de fortes variations du marché entraînant une
augmentation des prix sur un segment d’achat ou sa diminution.
Les vendeurs profitent des variations de marché pour augmenter
Exemple de fluctuation d’un segment
leurs marges. Des références achetées il y a plus de trois ans
risquent d’avoir vu leur prix évoluer en fonction du marché,
inflation si la valeur de la matière première augmente, déflation
si celle-ci baisse.
Le prix historique et le nouveau prix peuvent progresser, à la
hausse ou à la baisse. En effet, dès lors qu’un prix varie, il y aura
un « nouveau prix » au sens de la formule de calcul des gains
et par conséquent un nouveau « prix historique ». En cas de
variation de prix présentant une certaine importance financière,
il sera important de revoir le montant des gains sur achat. ●
Matthieu Jolens - JIConseil
PRODUCTION MAINTENANCE • N°69 • mai-juin-juillet 2020 ı49
PRÉVENTION DES RISQUES / HSE
À LA UNE
La prévention des risques plus que
jamais au cœur de la stratégie sanitaire
de l’entreprise
Si la crise économique a succédé à la crise sanitaire, c’est bien que le domaine de la santé et de l’hygiène occupe une place
absolument fondamentale dans notre économie. Certes, les responsables qualité, hygiène santé et sécurité des entreprises
n’ont naturellement rien pu voir venir. Néanmoins, les précautions prises notamment dans le secteur du médical, de la
santé, de la pharmacie et de l’agroalimentaire ont ce point commun de maintenir une vigilance absolue dans le contrôle-qualité
de leur process et donc dans des mesures d’hygiène parfois extrêmes afin de protéger au maximum la matière première,
les équipements de production et les hommes eux-mêmes. Ironie du sort, et on sait comme le destin peut se révéler parfois
cynique, ce sont précisément ces secteurs industriels qui n’ont, pour la grande majorité des entreprises qui les composent, pas
brutalement interrompu leur activité.
Il semblait impensable pour le magazine Production Maintenance de ne pas évoquer cette crise sanitaire bien entendu mais
également le domaine de la prévention des risques au travail puisqu’il s’agit d’une composante intrinsèque de la revue. Dans
ce dossier, le lecteur trouvera des informations mais également des témoignages sur des professionnels de la maintenance
acceptant d’évoquer leur activité durant la période de confinement et depuis le 11 mai. Seront également évoquées des solutions
qui ont été mises en œuvre pour faciliter le travail de la maintenance mais également des technologies qu’il serait dorénavant
pertinent d’implémenter dans certaines entreprises industrielles. ●
Olivier Guillon
LE DOSSIER EN DÉTAIL
52 Des mesures sanitaires
pour éviter les tensions en
entreprise
56 Covid-19 et reprise en
temps de crise – Des
professionnels de la
maintenance témoignent
57 Panorama des
technologies existantes
pour lutter contre la
pandémie dans les usines
59 Comment les nouvelles
technologies s’adaptent à
la crise sanitaire
61 Un usage croissant de
la réalité virtuelle pour
améliorer la sécurité
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50ı PRODUCTION MAINTENANCE • N°69 • mai-juin-juillet 2020
2 ème
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PRÉVENTION DES RISQUES / HSE
PRÉVENTION ET EPI
Des mesures sanitaires pour éviter
les tensions en entreprise
Si l’histoire de la destruction des masques a fait débat, tout comme leur approvisionnement, ces derniers
avaient déjà fait couler beaucoup d’encre au sein du Syndicat des fabricants et des distributeurs d’équipements
de protection individuelle (Synamap). Mais ils ne sont pas les seuls à être au cœur des mesures sanitaires mises
en place dans les entreprises.
Dans ce cas, il convient d’aérer la pièce et d’attendre un délai de
plusieurs heures avant de nettoyer les surfaces du poste occupé
par le salarié malade jusqu’aux poignées de porte avec des lingettes
imbibées du produit de nettoyage habituel, en portant des gants
de ménage. Laver ensuite les gants à l’eau et au savon, puis se
laver les mains dès le retrait des gants. Par ailleurs, par mesure de
précaution, il est possible de vérifier si les systèmes de ventilation
et de climatisation sont en état de fonctionnement optimal.
APRÈS LES RÈGLES D’HYGIÈNE RENFORCÉES ET LA
DISTANCIATION SOCIALE, LES MASQUES
Le coronavirus SARS-CoV-2 est un virus fragile
et sensible aux tensioactifs présents dans tous les
produits de nettoyage (savons, dégraissants, détergents
et détachants) ; il n’en demeure pas moins volatile et
mortel. Il se montre également persistant sur les lieux de travail
après le passage d’une personne contaminée, quelques heures sur
les surfaces sèches et quelques jours sur des surfaces humides,
prévient l’INRS sur son site Web (www.inrs.fr).
Depuis le début de la crise liée au
Covid-19 et la sortie du premier
décret sur la réquisition des masques
de protection respiratoire, le
Synamap travaille en étroite collaboration avec les autorités
publiques pour les aider dans la gestion de la pénurie de
masques. De plus, la forte implication de sa responsable
technique, Adelita Aullet, dans le suivi de la réglementation,
permet au syndicat une maîtrise parfaite de la situation
réglementaire.
Dans une communication publiée au printemps, le syndicat
52ı PRODUCTION MAINTENANCE • N°69 • mai-juin-juillet 2020
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#Expoprotection2020
PRODUCTION MAINTENANCE • N°69 • mai-juin-juillet 2020 ı53
PRÉVENTION DES RISQUES / HSE
Une plateforme pour faciliter l’accès aux
produits et équipements de protection
La filiale française de Mirakl a lancé – en à peine
48 heures ! avec le soutien de la DGE – une plateforme
professionnelle qui permet de mettre en relation les
fabricants et les acheteurs de gels hydro-alcooliques,
masques, blouses et autres produits. Les entreprises
peuvent notamment s’y approvisionner en masques
à usage professionnel non sanitaire, issus de la
production nationale. Les commandes y sont possibles à
partir de 5 000 masques. La plateforme a déjà permis la
commande de 1 390 000 masques.
EN SAVOIR PLUS > stopcovid19.fr
donnait quelques précautions à prendre pour les entreprises
souhaitant se fournir en masques ou tout autre EPI provenant
de l’étranger. Tout d’abord, contacter un fournisseur référencé
(selon la liste établie par Business France) et lui demander la
documentation technique (certificat CE, rapport de test...)
et la liste de ses fabricants en anglais/mandarin (en exigeant
de voir les certificats d’homologation). Après commande et
avant livraison, mandater une société de certification pour faire
procéder à des contrôles qualité. Nombre de faux documents
circulent. Il n’y a donc aucune garantie quant aux documents
fournis. Enfin, trouver un logisticien pour gérer la logistique
et la Douane3, les document exports compris (déclaration
supplémentaire, certificats d’enregistrement, etc.).
AU-DELÀ DES EPI, LA PRÉVENTION DES RISQUES
De son côté, l’Afim a communiqué une série de recommandations
pour une pratique commune aux donneurs d’ordres et aux
prestataires de maintenance. Tout d’abord, les intervenants
(personnel organique et prestataires) requis pour la continuité
du service doivent recevoir une dotation complémentaire aux
EPI (kit Covid-19 constitué de deux masques FFP2, deux paires
de gants chirurgiens, désinfectant hydro alcoolique par jour
de travail) pour quinze jours. Les entrées sécurisées des sites
doivent être aménagées pour permettre la distribution d’un kit
Covid-19 pour une quinzaine de jours, la prise de température
des entrants qui l’acceptent et leur filtrage en attente d’examen
médical, la désinfection régulière du sas d’accès et la récupération
des masques en sortie de site en vue de leur désinfection. Les
personnes requises pour l’analyse du site avant reprise des
activités doivent préalablement être dotées d’un kit Covid-19,
idem pour les intervenants de production et de maintenance
indispensables dans la situation de crise ainsi que les intervenants
des prestataires (proportionnellement à la durée de mission.
Les casiers des vestiaires sont espacés de façon à respecter les
distances de protection, la désinfection des mains est prévue dans
les vestiaires. Quant à la propreté et la désinfection des sanitaires
et des vestiaires, elles sont réalisées immédiatement après chaque
passage. La sortie des vestiaires vers les lieux de travail se fait
avec masque en sus des EPI habituels et le port des équipements
Covid-19 dans les ateliers doit être impératif. La collecte et le
traitement des masques retirés est organisée en permanence. Les
pièces et composants de rechange, les consommables sont livrés
au poste de travail par des personnes dédiés et protégées (pour
éviter les regroupements à l’heure des prises de postes et limiter
le nombre d’interactions au strict nécessaire). La désinfection des
outils manipulés, des commandes des machines, des poignées de
portes, etc. est réalisée régulièrement chaque jour en fonction de
l’usage. Enfin, la durée du travail est revue poste par poste avec
les opérateurs pour tenir compte des contraintes Covid-19. ●
À noter
L’Afim a lancé « Afim-Maskinfrance », une source de
masques accessible à tous.
Plus d’infos en s’adressant à l’Afim :
afim.covid19.needs@maskinfrance.org
Olivier Guillon
54ı
PRODUCTION MAINTENANCE • N°69 • mai-juin-juillet 2020
Pour un environnement
de travail SAIN et SÉCURISÉ
# Bien-être des équipes
# Performance de l’entreprise
LYON
29 SEP>01 OCT
Eurexpo
Informations & inscriptions sur preventica.com
PRODUCTION MAINTENANCE • N°67 • octobre-novembre-décembre 2019 ı55
PRÉVENTION DES RISQUES / HSE
VERBATIM
Covid-19 et
reprise en
temps de crise
Des professionnels
de la maintenance
témoignent
Salle climatique du site des Renardières d’EDF Lab en Seine-et-Marne
Franck Aragnou
chef de département
délégué – Laboratoire
des matériels électriques
(LME)* d’EDF Lab
Michael Drault,
pilote de la
maintenance
– Laboratoire
des matériels
électriques
(LME)* d’EDF Lab
Aleksanda
Maksimovic,
responsable Technique
Maintenance & Services
chez Actemium
(groupe Vinci Énergies)
FRANCK ARAGNOU :
« Nous respectons scrupuleusement les règles
gouvernementales et les recommandations
émises par le Groupe EDF, en donnant la
priorité absolue à la santé et à la sécurité du
salarié. Au sein du département, nous avons
réorganisé l’ensemble de nos tâches dans le
but de systématiser le travail à distance. Les
plannings d’essais ont également été revus
et tout a été mis en sécurité. Nous profitons
de cette période pour préparer les essais
futurs et effectuer du travail de fond. En
matière de suivi des installations, nous avons
organisé des retours sur site très ponctuels
et seulement si nécessaires, à l’exemple des
interventions informatiques. Dans ce cas,
une seule personne se déplace sur le site
et applique les précautions de sécurité.
Nous nous préparons activement dans le
cadre du plan de déconfinement au mois
de mai. Notre but est d’assurer une reprise
progressive pour les activités expérimentales
en redémarrant en priorité les installations
d’essais. »
MICHAEL DRAULT :
« Durant le confinement, j’ai travaillé à
distance, organisé des points réguliers
avec les équipes et rédigé les rapports
de maintenance. Mais cette période
de confinement m’a également permis
d’effectuer des tâches souvent reportées en
fin d’année et de vérifier des cahiers des
charges pour des projets d’investissement,
rédigés par les agents à distance, mission
dont nous avons parfois du mal à respecter
les délais. Malgré le travail quotidien du
service de maintenance, nous avons profité
d’avoir un peu plus de temps. »
* Le Laboratoire des matériels électriques (LME)
est implanté sur le site EDF Lab les Renardières
(Seine-et-Marne) et figure parmi les trois centres de
R&D du groupe.
ALEKSANDAR MAKSIMOVIC :
« Au début du confinement, nous avons
fortement été sollicités par nos clients, en
particulier sur nos solutions de mobilité
permettant des interventions à distance via
ce que nous appelons l’ ‘‘expert déporté’’. En
Suisse par exemple, nous avons développé
avec la société Uptown Basel un système
d’aide à la distanciation sociale pour des
travaux effectués sur des chantiers. Forts
de nos compétences en électronique, nous
avons mis au point en très peu de temps un
IoT très spécifique permettant de prévenir
le technicien qu’un autre se trouve à moins
de 2 mètres (distance réglementaire en
Suisse). Ce projet est très récent et continue
d’évoluer ; nous allons d’ailleurs peut-être y
adjoindre une partie logicielle permettant de
tracer les différents contacts des intervenants
sur le chantier. »
Extrait du webinaire réalisé le jeudi 30 avril dernier,
organisé par Guenaëlle Blanchet (fondatrice de la
société New Business IOT), en partenariat avec
Production Maintenance
CHRISTOPHE BOUTRUCHE :
« Au niveau des usines, la crise n’a pas
provoqué de changement spécifique dans
la mesure où nous appliquons déjà des
mesures d’hygiène qui vont plus loin que
les gestes barrière. Néanmoins, nous avons
56ı PRODUCTION MAINTENANCE • N°69 • mai-juin-juillet 2020
PRÉVENTION DES RISQUES / HSE
Christophe Boutruche,
responsable
Administration
technique & GMAO chez
Agromousquetaires
mis en place une production de grandes
séries, réduisant le nombre de maintenances
de premier niveau et augmentant les
interventions de maintenance que nous
prenons moins le temps de faire d’habitude.
La principale des difficultés ayant plutôt
résidé dans l’approvisionnement de matières
premières et de pièces détachées. (…) Pour
répondre à la crise, la GMAO s’est révélée
un outil précieux pour nous adapter
aux changements d’organisation et de
planification, le logiciel nous permettant
notamment d’harmoniser nos méthodes de
travail au sein de tous les sites du groupe. » ●
Extrait du webinaire réalisé le mercredi 6 mai
dernier, organisé par l’éditeur de GMAO Carl
Software, en partenariat avec l’Afim.
Propos recueillis par Olivier Guillon
Chez igus, place
à l’effort de
guerre !
Grâce au moulage
par injection, l’usine
de Cologne d’igus a
produit des milliers
composants de
visière de protection
par semaine pour
offrir une aide plus
rapide aux médecins et au personnel infirmier. Au total, le spécialiste des
systèmes de chaînes porte-câbles et de paliers lisses polymères a fait don
des 100 000 premières lanières moulées par injection pour ces visières.
Au-delà du geste, notons l’adaptation remarquable de l’entreprise qui,
comme bien d’autres Outre-Rhin mais aussi en
France, ont su s’organiser, modifier des lignes
entières pour répondre à la production d’urgence de
matériel de santé. ●
Pour Thorsten Beitzel,
directeur général d’igus France,
« igus a pris très tôt
la mesure de la crise »
FOCUS
RAPIDE
La décontamination se robotise
Hellomoov, Akeoplus et Pharmaplan ont co-développé
le Red, un robot mobile autonome de désinfection par
les trois entreprises françaises. Initialement destiné aux
environnements industriels, le Red est équipé de plusieurs
capteurs lidar lui permettant de scanner de manière
autonome son environnement afin d’identifier les zones à
décontaminer. Le traitement de 100 m 2 ne lui prendra que
60 secondes et ce sans aucune intervention humaine.
www.hellomoov.com
PRODUCTION MAINTENANCE • N°69 • mai-juin-juillet 2020 ı57
PRÉVENTION DES RISQUES / HSE
SIMPLE
Brady veut empêcher
la propagation du Covid-19
Brady Corporation propose des ensembles de panneaux en
téléchargement pour aider les industriels à empêcher la propagation
du Coronavirus. Chacun peut librement télécharger gratuitement les
fichiers prêts à l’emploi sur le site Web de Brady.
www.brady.eu/en-eu/landing-pages/corona
PIQÛRE DE RAPPEL
Poursuivre les gestes
essentiels, même sans
Covid
Le nettoyage des surfaces, bien
avant la survenue de l’épidémie de
Covid-19, est un geste essentiel
pour éviter la propagation des
germes et ainsi prolonger
les mesures de désinfection.
CRC Industries propose une
gamme complète de formules
professionnelles pour assainir les
surfaces et maintenir une bonne
hygiène des équipements.
www.crcind.com
PRATIQUE
Des centres de dépistage
du Covid-19
Afin d’éviter tout contact
direct entre le personnel
et les patients, la société
Denios, spécialiste de la
protection de l’environnement
et de la sécurité au travail en
entreprise, fournit le premier
local de test mobile pour le
dépistage sans contact du
coronavirus.
www.denios.fr
PRÉCIS
Un capteur thermique pour
limiter la diffusion du
virus
Flir a lancé une solution de
capteur thermique intelligent
pour la surveillance industrielle
et le dépistage des températures
corporelles élevées. Les
premières livraisons du capteur
thermique Flir A400/A700 ont été
réservées en priorité aux entités
appelées à limiter la propagation
du virus Covid-19.
www.flir.com
INNOVANT
Une armoire de stérilisation
pour traiter les EPI au plasma
atmosphérique
A l’heure où masques et vêtements
de protection médicale se font
rares, Plasmatreat met à disposition
des professionnels son prototype
d’armoire de stérilisation PTSC580
pour le traitement au plasma des
surfaces contaminées, une solution offrant l’avantage de
désinfecter rapidement les masques déjà utilisés.
www.plasmatreat.fr
PRÉVENTIF
Une solution inédite pour le
respect de la distanciation
sociale
Le Français Ubudu a mis au point
un Assistant de distanciation sociale
disponible depuis le mois de mai.
Ubudu SDA est constitué d’un petit
boîtier de 68 grammes, que chaque
personne porte sur elle émet une alerte (lumineuse et
par vibreur) dès que le porteur se trouve à proximité
d’un autre porteur.
www.ubudu.com
58ı PRODUCTION MAINTENANCE • N°69 • mai-juin-juillet 2020
PRÉVENTION DES RISQUES / HSE
ENTRETIEN
Comment les nouvelles technologies
s’adaptent à la crise sanitaire
Face à la crise sanitaire et économique, la rédaction de Production Maintenance a cherché à savoir comment un
spécialiste de l’innovation industrielle très impliqué dans la maintenance prévisionnelle fonctionne et quels
échanges il entretient avec ses clients. Chose est sûre, pour les technologies de réalité augmentée, il y aura un
« avant » et un « après crise ».
Entre pandémie, crise économique et télétravail, comment
vivez-vous la situation actuelle ?
Pour nous, comme pour l’ensemble de l’économie, c’est une situation
exceptionnelle, même si nous ne sommes ni au chômage technique
ni partiel [entretien réalisé le 31 mars - NDLR]. Deux équipes de
vente ainsi que le service support sont mobilisés, que ce soit en
ligne, sur place ou à distance. Le processus d’accompagnement
a donc été mis en œuvre, en partie avec de la réalité augmentée.
Vuforia Expert en application
Olivier Helterlin
VP Sales pour la région couvrant
la France, le Benelux et la Suisse,
Olivier Helterlin est également le
PDG de PTC France, une entité qui
représente près de 200 salariés
et quatre agences situées à Vélizy
(Yvelines), Lyon, Aix-en-Provence et
Toulouse. Le groupe américain est
spécialisé dans le PLM, les objets
connectés et la réalité augmentée.
Quant à nos commerciaux, nous trouvons des moyens d’animation
à distance. L’objectif étant de se voir et de maintenir une vie sociale
en recréant l’ambiance des agences par exemple, de partage de
trucs et astuces pour les enfants et les parents… Bref, maintenir
le moral.
Comment cela impacte-t-il vos clients industriels ?
Nous rencontrons trois cas de figure : les entreprises purement et
simplement fermées, celles qui sont toujours opérationnelles mais
qui ont suspendu leurs investissements en raison par exemple de
l’arrêt de leur production en Chine en début d’année, et celles qui
continuent de travailler à distance comme les grands comptes et
pour qui cela prend du temps – parfois plusieurs semaines – pour
adapter la production.
D’autres de nos clients sont également à la recherche de solutions
spécifiques comme pour les services de maintenance qui souhaitent
donner la priorité au support technique ; ou encore ceux qui
participent à la production spécifique d’équipements de diagnostic
ou de respirateurs artificiels : toutes ces entreprises ont un besoin
urgent de former leurs équipes rapidement et de calibrer leurs
lignes de production. À ce titre, PTC leur propose des logiciels
de réalité augmentée et un support particulier afin de les aider à
utiliser ces outils pour de la maintenance à distance, la formation
accélérée du personnel ou encore le transfert d’expertise vers un
plus grand nombre de personnes.
Justement, quelles solutions technologiques leur
proposez-vous ?
Tout d’abord, la solution la plus utilisée se nomme Chalk, le
« FaceTime » de la réalité augmentée. Il s’agit d’une application
PRODUCTION MAINTENANCE • N°69 • mai-juin-juillet 2020 ı59
PRÉVENTION DES RISQUES / HSE
Mercedes Vuforia Chalk
maintenance ; elle sera choisie en priorité et, si cela ne suffit pas,
l’entreprise fera appel à un expert. De nombreuses applications
sont potentiellement à venir dans l’industrie mais également
dans le monde du transport ferroviaire qui exige, lorsqu’une
locomotive tombe en panne, l’intervention d’une équipe sur
place se déplaçant avec un train de secours.
Une autre technologie, Vuforia Expert Capture, donne également
la possibilité d’intervenir à distance. Cette solution de réalité
augmentée permet de capturer le savoir-faire d’un expert et de
le scénariser via une tablette ou un smartphone. Ce scénario
peut prendre la forme d’un film avec des commentaires. Il
s’agit d’un outil d’e-learning à part entière qui prend tout son
sens dans cette crise puisqu’un expert peut ainsi transférer son
savoir-faire dans n’importe quel pays sans se déplacer.
Selon vous, considérez-vous qu’il y aura un « avant »
et un « après covid-19 » ? qu’est-ce que ça va changer
dans le domaine de la prévention des risques, de la
formation et de la maintenance ?
disponible dans l’App Store permettant de scanner l’environnement
de travail et de se connecter à distance. Un tableau blanc interactif
s’affiche sur lequel un expert peut venir faire des annotations.
L’objectif étant de pouvoir dépanner une ligne de production
ou une machine sans avoir besoin d’envoyer un technicien sur
place. Cet outil va nous permettre d’accélérer la transformation
digitale en cours des entreprises qui auront choisi d’adopter
ce mode opératoire. Cette technologie illustre un inversement
de tendance dans les usages puisqu’elle ne sera désormais
plus utilisée en dernier recours lors d’une intervention de
Oui, tout à fait. Chez PTC, nous avions déjà massivement adopté
le télétravail tout en maintenant la vie d’équipe car cela nous
apporte plus de flexibilité. Mais ce n’était pas le cas des grands
comptes. Avant la crise, ceux-ci n’étaient pas calibrés pour travailler
à distance ni pour piloter la maintenance. Il faudra donc qu’ils
durcissent leur système informatique en matière de sécurité
et le rendent accessible au plus grand nombre – à commencer
par les ingénieurs – avec des solutions Cloud, SaaS et PLM. La
crise que nous traversons posent inévitablement ces questions. ●
Propos recueillis par Olivier Guillon
La réalité augmentée entre à sa
manière dans l’effort de guerre
Lancé au Royaume-Uni et
dirigé par Dick Elsie, PDG de
High Value Manufacturing
Catapult, le consortium baptisé
VentilatorChallengeUK regroupe
plusieurs entreprises et fleurons
de la technologie implantés Outre-
Manche parmi lesquels Ford Motor
Company, McLaren, Airbus, GKN
Aerospace, Meggitt, Siemens UK
et PTC ; ce dernier travaille avec
Smiths Group et Penlon, fabricants
de respirateurs médicaux, afin
d’enregistrer les étapes cruciales
des procédures d’assemblage
afin de concevoir et produire plus
rapidement des systèmes de
ventilation (Rapidly Manufactured
Ventilator Systems - RMVS).
Les membres du consortium
utilisent Vuforia Expert Capture,
l’application de réalité augmentée
de PTC et les lunettes HoloLens
de Microsoft, destinée à créer des
instructions en réalité augmentée
et les transférer ensuite, via
Microsoft Azure, aux usines des
membres du consortium. Ces
instructions seront alors restituées
dynamiquement aux opérateurs via
des appareils mobiles afin d’aider
à l’augmentation de la capacité de
production. Pour Paul Haimes, Vice
President of Business Development
and Field Engineering chez PTC,
« il s’agit d’une réponse inédite de
l’industrie manufacturière britannique
à une crise elle-même sans précédent
et d’un bel exemple de collaboration
entre les entreprises d’ingénierie
et les entreprises technologiques
britanniques. Chaque nouveau
ventilateur que nous produirons
sauvera potentiellement une vie ».●
60ı PRODUCTION MAINTENANCE • N°69 • mai-juin-juillet 2020
PRÉVENTION DES RISQUES / HSE
START-UP
Un usage croissant de la réalité
virtuelle pour améliorer la sécurité
Après avoir signé avec des grands comptes industriels tels qu’Airbus, Enedis ou encore EDF, Numix, start-up
créée il y a cinq ans à Gaillac (Tarn) par Amélie Raffenaud et Jeff Sebrechts s’est envolée en janvier dernier
au célèbre salon CES de Las Vegas. Objectif pour cette entreprise spécialisée dans la réalisation de solutions
digitales pédagogiques à partir de technologies de réalités augmentée et virtuelle (VR) : présenter une nouvelle
offre innovante de serious gaming dans le but de mieux appréhender les risques professionnels.
Baptisée Industry Simulator VR, la
solution de réalité virtuelle mise
au point par la société tarnaise
entend aider à former et tester
en toute sécurité les comportements
humains dans des environnements à
risque. Déjà adopté par EDF, ce moteur
de simulation immersive en VR « capitalise
sur l’expérience acquise à travers nos
nombreux clients dans l’industrie afin de
concevoir plus rapidement une solution
générique prenant en compte l’ensemble
des spécificités d’une entreprise, de ses sites
et de leur environnement industriel, précise
Jeff Sebrechts. L’objectif est également de
proposer un outil de réalité virtuelle au
service du formateur et répondant à ses
besoins ».
REPENSER LA FORMATION FACE
AUX RISQUES
Comme beaucoup d’acteurs dans le
domaine de la réalité virtuelle (VR),
Numix ne cache pas ses origines puisées
dans l’univers du jeu vidéo. D’ailleurs, si
Amélie Raffenaud a fait ses premières
armes dans l’e-learning, Jeff Sebrechts,
également infographiste et spécialiste
des multimédias, a quant à lui démarré
sa carrière dans l’univers du video-gaming.
En constatant qu’il y a encore quelques
années l’e-learning pâtissait d’une mauvaise
image et était souvent vu comme un moyen
d’apprendre « rébarbatif », pour reprendre
les termes du co-fondateur, les deux
PRODUCTION MAINTENANCE • N°69 • mai-juin-juillet 2020 ı61
PRÉVENTION DES RISQUES / HSE
partenaires décident de rendre la formation plus stimulante
et amusante. C’est à partir de ce moment qu’ils se lancent dans
de la prestation avec des modules mêlant pédagogie et jeux,
et en intégrant de la réalité augmentée et de la VR. « Surtout,
dès 2014, les technologies immersives avaient beaucoup évolué
avec notamment les casques de réalité virtuelle ; si bien qu’un
an plus tard, nous avons développé un prototype qui a remporté
cette année le concours du « Technicien du futur» qui permettait
de mettre le technicien dans un environnement virtuel à la fois
industriel, complexe et dangereux ».
Fort de cette première opportunité de visibilité, la start-up
décroche un important contrat avec Enedis (anciennement
ERDF). Depuis, alors que les clients se sont multipliés – en
particulier dans le secteur de l’industrie – comme EDF, Airbus
et depuis cet hiver SIG (les gaziers suisses) – Numix a désormais
déployé sa solution dans pas moins de six sites d’Enedis !
LA FORCE DE L’OUTIL DE VR ET DE SON
ACCOMPAGNEMENT
À ce jour, le chiffre d’affaires de Numix se répartit entre les
applications de réalité virtuelle et augmentée (70%) ainsi que la
réalisation de modules de formation digitale, pas uniquement
dans l’industrie d’ailleurs puisque l’entreprise forme les vendeursconseillers
au sein des groupes Lacoste et Yves Rocher, entre
autres… Mais l’industrie occupe une place de premier ordre
dans les choix stratégiques de Numix ; chez EDF Hydro par
exemple, le projet qui s’est étalé de juin 2018 à janvier 2019
était particulièrement ambitieux. Premier utilisateur de la
solution Industry Simulator VR (présentée à Las Vegas cet
hiver), l’énergéticien était confronté à des problématiques de
risques bien connues des industriels : « avant chaque intervention
de maintenance, l’attention est portée sur le temps d’observation
préalable afin de vérifier que le technicien travaillera en toute
sécurité. En cela, la VR permet de créer un maximum de scénarios
y compris les plus imprévisibles en ajoutant par exemple des
éléments inopinés mais aussi de visualiser des zones à risques
inaccessibles, simuler une grille ; si celle-ci est franchie, les manettes
vibrent ». Une alarme peut également retentir si une action
62ı PRODUCTION MAINTENANCE • N°69 • mai-juin-juillet 2020
AGENDA
est accidentogène. L’objectif étant le suivant : permettre de faire
un maximum d’erreurs afin de se rendre compte des dangers ;
chaque action est d’ailleurs enregistrée dans le système et peut
ainsi être analysée.
Mais ce qui fait la force de la réalité virtuelle et la réussite de
Numix, c’est autant la technologie que l’équipe d’ingénieurs et
l’accompagnement pédagogique qu’elle assure. « Nos ingénieurs
sont en mesure d’accompagner, former et conseiller, mais également
d’envisager des scénarios. Lors d’un projet, nous sommes allés jusqu’à
interfacer avec notre système des scan-lidars afin de simuler la
montée des eaux pour EDF Hydro et simuler une crue de façon très
réelle ». Concrètement, Crue Simulator VR est l’une des formations
en VR ayant été conçue par la solution Industry Simulator VR.
Celle-ci permet de faire vivre à un agent le passage d’une crue sur
un grand barrage grâce à une simulation réaliste en immersion
complète. « L’apprenant » doit identifier et appliquer la consigne
de crue, tout en faisant face aux événements déclenchés en temps
réel par le formateur ! Une façon de se confronter à la réalité…
en toute sécurité. ●
2020, une année clef pour Numix
Olivier Guillon
La start-up française Numix a exposé au CES
Las Vegas 2020 et poursuit sa croissance pour
2020. Mais l’entreprise, qui mise beaucoup sur sa
participation à la grande messe de la technologie –
elle a fait partie de la délégation occitane présente
à Las Vegas – a déjà d’autres projets pour 2020, à
commencer par la construction de nouveaux locaux ;
Numix quittera donc la pépinière d’entreprises
de Gaillac pour la ZAC de Marsac, près d’Albi. En
plein recrutement, elle devrait passer de douze à
plus d’une vingtaine de salariés, jusqu’à vingt-cinq
selon Jeff Sebrechts, directeur et co-fondateur de
l’entreprise qui a fêté en février ses 6 ans. ●
Du 15 au 17
septembre 2020
Pharmacosmetech
La deuxième édition
de Pharmacosmetech,
salon des services,
équipements et process
pour les industries
pharmaceutique
et cosmétique, la
parfumerie et la chimie
fine, ouvrira ses portes à
Chartres.
À Chartres
www.pharmacosmetech.com
Du 15 au 17
septembre 2020
Asset Performance 4.0
Organisée par le
Bemas, la conférence
et l’exposition Asset
Performance 4.0
portera sur les
nouvelles technologies
4.0 et les fondamentaux
de l’exploitation, de la
maintenance et de la
gestion des actifs.
À Antwerp (Belgique)
www.assetperformance.eu
Du 22 au 24
septembre 2020
CFIA Toulouse
Plus de 350
fournisseurs seront
au rendez-vous pour
répondre aux enjeux de
l’usine agroalimentaire
de demain dans les
secteurs Ingrédients
& PAI, Équipements &
procédés et Emballages
& Conditionnements.
À Rennes
www.cfia-toulouse.com
Du 29 au 30
septembre 2020
CFIA Nantes
En rassemblant
les industriels de
l’agroalimentaire au
cœur de la première
région agroalimentaire
européenne, le CFIA
propose une offre
exclusive répartie
en trois secteurs :
Ingrédients et PAI,
équipements et
procédés, Emballages et
conditionnements.
À Nantes
www.cfiaexpo.com
Du 29 septembre
au 1 er octobre 2020
Sepem Avignon
La septième édition du
salon Sepem Industries
Sud-est se déroulera
cet automne et
rassemblera pas moins
de 300 exposants.
Au programme :
les conférences
Maintenance
(organisées
par Production
Maintenance) et
sur l’électronique,
organisée par le Forum
de l’Électronique qui se
tiendra en parallèle.
Le 6 octobre 2020
Production
Temps Réel
Production Temps Réel,
l’évènement industriel
réunissant des directions
d’usines et techniques
concernées par les
besoins de digitalisation
et d’amélioration de la
performance de leur
production, aura lieu à
Lille.
À Lille
production-temps-reel.com
PRODUCTION MAINTENANCE • N°69 • mai-juin-juillet 2020 ı63
INDEX
© Cetim Sud-Ouest
©O. Guillon
Au sommaire du prochain numéro :
MAINTENANCE EN PRODUCTION
TECHNOLOGIES
Spécial Mesure Solutions Expo
Focus sur l’usage des
instruments de mesure dans la
maintenance
Spécial Formation / Écoles
Quels outils et quelles
formations pour la
maintenance ?
MANAGEMENT
Assises du M.E.S.
Quelles solutions de M.E.S. pour bien mener une démarche
TPM ?
MAINTENANCE MÉCANIQUE
Sécurité Machines
Solutions pour être conforme
à la Directive Machines
PRÉVENTION DES RISQUES
Expoprotection & Préventica Paris
Des pieds à la tête, les EPI sont à l’honneur !
© Siemens
Liste des entreprises citées et index des annonceurs
AFIM...................................................................46 et 54
ALLIED.......................................................................... 6
AMO............................................................................. 38
ARTEMA........................................................................ 6
ASSET PERFORMANCE 4.0...................................... 63
AURENSAN................................................................. 11
AVEVA............................................................................ 6
AXONIFY....................................................................... 6
AUTOMATION24........................................................... 7
BEMAS........................................................................ 63
CFIA NANTES......................................................9 et 11
CKP ENGINEERING................................................... 10
CORIM......................................................................... 13
DB VIB......................................................................... 15
DENIOS..........................................................Catalogue
DIFOPE................................................ 3 e de couverture
DIMO MAINT............................................................... 43
DSD SYSTEM................................................................ 4
DYNAE................................................................17 et 28
ENGIE-ENDEL............................................................ 14
EXPOPROTECTION...........................................53 et 63
FORUM DE L’ÉLECTRONIQUE.................................. 63
I CARE........................................ 33 et 4 e de couverture
IFM............................................................................... 31
INVERT ROBOTICS...................................................... 8
JICONSEIL.................................................................. 46
KABEL PREMIUM PULP & PAPER.......................... 24
M + P INTERNATIONAL............................................. 21
MEGGER FRANCE...................................................... 23
MOLYDAL.................................................................... 37
NUMIX......................................................................... 61
PHARMACOSMETECH.....................................51 et 63
PRODUCTION TEMPS REEL..................................... 63
PTC.............................................................................. 59
PRÉVENTICA.....................................................55 et 63
RS COMPONENTS........................................................ 6
SDT INTERNATIONAL......................................19 et 25
SEPEM AVIGNON..............................................45 et 63
SICK............................................................................. 24
SIMATEC.................................... 2 e de couverture et 40
SSI SCHÄEFER..................................................42 et 47
UE SYSTEM.................................................... 6, 27 et 30
VIF.................................................................................. 2
-45%
C’est la perte moyenne de chiffre d’affaires enregistrée
en avril dernier par rapport à la même période il y a un an
dont font état les adhérents du syndicat des industries de la
mécatronique, Artema. Le mois de mars révélait déjà une
baisse de 23% et mai devrait atteindre 40%. Toutefois, si les
chiffres sont en berne et les perspectives – sans surprise
– mauvaises pour cette année, les nouvelles technologies
liées à la mécatronique (véritable brique de l’industrie du
futur) ne pourront que jouer un rôle clef et stratégique au
moment du rebond économique et industriel.
>> Retrouvez l’interview exclusive de Laurence Chérillat,
déléguée générale d’Artema, en page 6 du magazine
Retrouvez nos anciens numéros sur :
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64ı PRODUCTION MAINTENANCE • N°69 • mai-juin-juillet 2020
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