syndicom magazine No.17

More documents

Info

20 Le monde du travail « Il ne fait aucune doute que les chauffeurs jurassiens soutiendront leurs collègues en Valais. » Christian Capacoel Chauffeurs de CarPostal du Jura : une victoire sur toute la ligne. L’attente a valu la peine. CarPostal se voit attribuer le mandat d’exploiter toutes les lignes de bus soumises à une concession. L’heure était au soulagement et à la joie lorsque la décision est tombée, le 4 mai dernier. Les collègues concernés et les chauffeurs présents ont pu la suivre en direct sur notre page Facebook. Ils abordent désormais à nouveau l’avenir avec leurs familles avec confiance. Leurs emplois et donc leurs bonnes conditions de travail, garanties par la CCT CarPostal, sont préservés. La première euphorie retombée, ils partagent toutefois des sentiments d’amertume et de colère. Amertume et colère Les chauffeurs du Jura ont certes remporté une victoire, mais leur affrontement avec le gouvernement a montré les failles du système. Ces failles subsistent. Il suffit qu’ils pensent à leurs collègues du Valais, menacés de subir le même destin à l’issue incertaine : le Valais mettra au concours ses lignes de bus en automne. Ce sont notamment deux expériences qui ont gâché la joie des chauffeurs. Ils avaient exigé du gouvernement des garanties pour leurs emplois et conditions de travail. « Je n’arrive pas à me faire à l’idée que lorsque les lignes de bus passent à une nouvelle entreprise, celle-ci doive certes reprendre les véhicules, mais sans que le personnel de conduite ne bénéficie Près de trois ans de peur existentielle, de lutte syndicale et d’affrontements avec le Gouvernement jurassien ont précédé cette victoire. (© syndicom) de cette protection », déclare un chauffeur présent. Par ailleurs, les chauffeurs avaient exigé d’être entendus. En tant que premiers concernés, ils voulaient défendre leurs intérêts directement auprès du ministre responsable. Là aussi, ils étaient soutenus par le Parlement jurassien, qui a adopté une motion urgente pour demander que le syndicat soit entendu. Le gouvernement a rejeté les deux revendications au motif qu’elles constituaient une violation des exigences posées par la Confédération. Lors de l’audition, le ministre des transports David Eray a même soutenu qu’une audition était illégale. Avec le relâchement de la tension, on pourrait penser que la fatigue va s’installer. Or il n’en est rien : au prochain apéro agendé pour fêter la victoire, les chauffeurs comptent planifier les étapes à venir. Il ne fait aucun doute qu’ils soutiendront leurs collègues en Valais. Ils discutent de former une délégation pour visiter et conseiller ces collègues. Et il est clair qu’ils se rendront en Valais pour assister à des manifestations ou actions. « Sans la lutte syndicale, sans nos mobilisations, la décision aurait pris une tournure différente. J’en suis sûr », ajoute un chauffeur. Mais pour changer le système, syndicom doit agir au niveau politique. D’ici là, nous défendrons nos collègues avec tous les moyens syndicaux disponibles. Comme nous l’avons fait avec succès dans le canton du Jura. Christian Capacoel Toute l’histoire sur : syndicom.ch/ stopaudumping Garanties politiques exigées pour La Poste de demain Matteo Antonini, responsable du secteur Logistique et membre du comité directeur Au cours des dernières semaines, la stratégie pour La Poste du futur de Roberto Cirillo, le nouveau CEO, a été présentée. Il s’agit plutôt d’un pari que d’une révolution. C’est en particulier le cas pour PostNetz SA qui, en s’ouvrant au-delà des services traditionnels de La Poste, gagne en indépendance. Comme tout pari, celui-ci comporte des risques pour les 800 offices de poste restants, d’où la nécessité d’obtenir des garanties politiques. La fusion entre PostMail (PM) et PostLogistics (PL) était palpable et suit une évolution logique. Pour éviter de sombrer, il sera primordial d’harmoniser les conditions de travail des deux unités. La nouvelle composition de la direction du groupe, avec les postes vacants résultant de cette réforme, sera également un signal clair pour connaître la ligne hiérarchique et la culture d’entreprise que le géant jaune adoptera. Quoi qu’il en soit, la fusion de toutes les fonctions de direction de PM et de PL envoie immédiatement un premier signal aux 1000 personnes concernées, et ne se contente pas d’amorcer une phase de réflexion et d’incertitude. Matteo Antonini https://bit.ly/2Xc6h0l
« Les personnes dont le revenu imposable était faible doivent parfois se contenter de 1.60 franc par jour. » Lena Allenspach 21 La sécurité sociale, enfin aussi pour les indépendant(e)s Le droit aux prestations complémentaires par le biais des allocations pour perte de gain (APG) n’est qu’une victoire d’étape. Le 17 mars, la vie a changé d’un coup en Suisse. Alors que, pour certaines personnes, les mesures prises par le Conseil fédéral se sont pratiquement soldées par une interdiction d’exercer, d’autres se sont retrouvées sans travail. C’était notamment le cas des indépendant(e)s et des freelances dans les branches créatives. Lorsque la vie économique se bloque, les commandes se font rares. Sur le plan financier, les conséquences sont les mêmes que pour une interdiction d’emploi. Dans le cadre des mesures de soutien de la Confédération, indépendant(e)s et freelances sont longtemps passés entre les mailles du filet. Mesures pour tous les indépendants Après un mois de lutte politico-syndicale à différents niveaux, le message salvateur est enfin arrivé : les mesures de soutien s’étendent désormais à tous les indépendant(e)s. Autrement dit, tous les indépendants ayant un revenu compris entre 10 000 et 90 000 francs soumis à l’AVS reçoivent des prestations complémentaires par le biais des allocations pour perte de gain (APG). C’est une victoire d’étape Il faut réviser le statut des assurances sociales des indépendants et freelances pour mieux les protéger. (© Burst Sarah Pflug) importante. Mais une victoire d’étape seulement. Un montant minimum de 98 francs par jour est nécessaire Les mesures de soutien continuent d’ignorer la réalité des personnes touchées. Ce qui constitue une partie normale de l’APG dans l’armée est explicitement omis ici : un montant minimum pour remplacer la perte de gain. Les conséquences de cette décision sont frappantes : les personnes dont le revenu imposable était faible l’an dernier doivent parfois même se contenter d’un montant de 1.60 franc par jour. Il n’est pas rare que des indépendant(e)s disposent d’un revenu imposable compris entre 10 000 et 30 000 francs par an, une fois les frais déduits des revenus. Le Conseil fédéral a ainsi institutionnalisé la précarisation de tout un groupe professionnel. Il est urgent de fixer un montant minimum de 98 francs par jour – même si cela n’apporte que des améliorations à court terme. La situation actuelle des indépendant(e)s et des freelances en Suisse montre à quel point ces travailleurs sont mal protégés contre des pertes de revenus. Il convient donc de réviser le statut des assurances sociales des indépendant(e)s afin de garantir qu’ils soient eux aussi mieux protégés contre la perte de revenus et par la prévoyance vieillesse – par analogie avec les protections dont jouissent les salarié(e)s. Avec ses membres, syndicom continuera à s’engager pour des améliorations durables dans la branche – avant, pendant et après la crise. Lena Allenspach Notre page sur le soutien aux indépendants : https://bit.ly/3boXM5Q La CCT de La Poste se teinte de violet Plus d’un demi-million de personnes ont participé à la grève des femmes le 14 juin 2019, le plus grand rassemblement jamais organisé en Suisse. Le personnel de guichet portait nos foulards syndicom violets, et syndicom, en collaboration avec La Poste, a présenté une exposition itinérante montrant les étapes de l’égalité en Suisse, accompagné du géant jaune. C’est avec cette énergie que nos revendications se sont également reflétées dans la nouvelle CCT de La Poste. La Poste Suisse déclare expressément qu’elle a pour objectif de ne pas autoriser de différences de salaire injustifiables entre les sexes, qu’elle procédera à des analyses régulières et qu’elle mettra à disposition un bureau de communication neutre pour le contrôle des écarts de salaire. De plus, elle garantit la transparence des salaires dans les offres d’emploi. En plus du congé de maternité payé (CM) de 18 semaines, il existe désormais un CM non rémunéré de six semaines. Le congé de paternité de quatre semaines est complété par un congé non rémunéré de quatre semaines. Les parents qui travaillent tous les deux à La Poste ont désormais droit à un congé parental, payé au minimum durant 14 semaines pour la mère et au moins deux semaines pour l’autre parent, et six semaines, que les parents peuvent se partager librement. Un élargissement à d’autres sociétés est en cours de discussion. Des progrès ont été accomplis concernant la garantie de retour après les congés, la fixation des salaires, les soins aux proches, la formation continue et les dispositions concernant le harcèlement sexuel. Patrizia Mordini, responsable Egalité et membre du comité directeur syndicom.ch/cctposte2021
Page 1 and 2: syndicom N o 17 juin-juillet 2020 m
Page 3 and 4: Sommaire 4 Une fine équipe 5 Brèv
Page 5 and 6: Brèves Rédacteur licencié par le
Page 7 and 8: L’invité Le solutionnisme techno
Page 9 and 10: Examens supprimés et valeur du dip
Page 11 and 12: considérés comme précaires. La c
Page 13 and 14: Dossier La jeunesse européenne pai
Page 15 and 16: Formation professionnelle en temps
Page 17 and 18: « Le soutien financier aux maisons
Page 19: « Il s’agit d’une étape impor
Page 23 and 24: Les quatre semaines de congé de pa
Page 25 and 26: Droit au but ! 25 L’apprentissage
Page 27 and 28: 1000 mots Ruedi Widmer 27
Page 29 and 30: 1. Le débat du 1 er mai sur les in
Page 31 and 32: Mots-croisés Impressum Syndicom ju

syndicom magazine No.17

You also want an ePaper? Increase the reach of your titles

Delete template?

Save as template?