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Production Maintenance n°70

Des moyens de mesure pour une maintenance au futur

Des moyens de mesure pour une maintenance au futur

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ÉVÉNEMENT<br />

Sepem Avignon<br />

Un salon qui s’adapte aux<br />

priorités industrielles,<br />

même pendant la crise<br />

N° 70 | août-septembre-octobre 2020 | Trimestriel | 20€<br />

DOSSIER 12<br />

Des moyens de<br />

mesure pour une<br />

maintenance au futur<br />

MAINTENANCE EN<br />

10 30 42 50<br />

PRODUCTION<br />

CFIA Rennes<br />

Des solutions pour<br />

l’agroalimentaire<br />

MANAGEMENT<br />

Spécial Formation<br />

Répondre à la demande<br />

dans les métiers de la<br />

maintenance<br />

PRÉVENTION<br />

DES RISQUES<br />

Spécial Expoprotection<br />

Sécuriser l’accès<br />

aux machines


Pour avancer,<br />

restez en<br />

sécurité !<br />

En cette période d’incertitude, nous devons tous agir. Avec plus de 50 ans d’expérience dans<br />

le domaine de l’hygiène professionnelle, Tork fournit des solutions d’hygiène essentielles qui<br />

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Notre boîte à outils vous fournit des informations et des pratiques importantes à adopter,<br />

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ÉDITORIAL<br />

Il est urgent de reprendre l’activité industrielle,<br />

maintenant et rapidement !<br />

Durant la crise sanitaire, le confinement puis le printemps économiquement désastreux, l’État<br />

français, à l’instar de nombreux gouvernements dans le monde, a été au chevet des entreprises.<br />

À coups de milliards d’euros, il a fait appel à un dispositif inédit : le chômage partiel. Aux grands<br />

maux les grands remèdes, grâce à ses importants fonds débloqués d’urgence, de très nombreuses<br />

entreprises ont survécu à l’arrêt brutal de l’économie.<br />

Olivier Guillon<br />

Rédacteur en chef<br />

Seulement voilà, alors que l’Europe semble se<br />

relever lentement de la crise, en France le réveil<br />

est plus long. En comparaison avec l’Allemagne<br />

bien sûr, mais également avec le Royaume-<br />

Uni, L’Espagne ou encore l’Italie, trois pays<br />

pourtant touchés aussi de plein fouet par le<br />

Covid-19, l’industrie française peine davantage<br />

à se renaître de ses cendres.<br />

« Force est de constater que<br />

les entreprises ayant pris<br />

le virage du numérique<br />

et de l’automatisation se<br />

sont révélées à la fois plus<br />

résilientes et plus réactives en<br />

temps de crise puis au moment<br />

de la reprise »<br />

La faute à quoi ? À une culture de l’inertie et<br />

aux prises de décision plus lentes ? À quelques<br />

syndicats bloquant parfois à l’extrême la reprise<br />

du travail dans les ateliers ? À un recours abusif<br />

du chômage partiel, en particulier chez quelques grands groupes industriels, interrompant ainsi<br />

les projets en cours auprès de leurs clients et de leurs sous-traitants ?<br />

Dans tous les cas, deux idées se dégagent : d’une part, il est urgent de produire à nouveau et en cela,<br />

la décision du gouvernement de relancer les 78 terrains « clefs en mains » devrait accélérer la relance<br />

industrielle. D’autre part, force est de constater que les entreprises ayant pris depuis longtemps le<br />

virage du numérique et de l’automatisation se sont révélées à la fois plus résilientes et plus réactives<br />

en temps de crise puis au moment de la reprise. Un exemple de plus illustrant la nécessité pour<br />

l’industrie française de poursuivre ses efforts dans la modernisation de son outil industriel ●<br />

Envie de réagir ?<br />

@productionmaint<br />

ÉDITEUR<br />

MRJ Informatique<br />

Le Trèfle - 22, boulevard Gambetta<br />

92130 Issy-les-Moulineaux<br />

Tél. : 01 84 19 38 10<br />

production-maintenance.com<br />

/Facebook.com/<br />

productionmaint<br />

/@productionmaint<br />

Direction :<br />

Michaël Lévy<br />

Directeur de publication :<br />

Jérémie Roboh<br />

Directeur des rédactions :<br />

Olivier Guillon<br />

o.guillon@mrj-corp.fr<br />

COMMERCIALISATION<br />

Publicité :<br />

Sonia Cheniti<br />

s.cheniti@mrj-corp.fr<br />

Diffusion et Abonnements :<br />

vad.mrj-presse.fr<br />

digital.mrj-presse.fr<br />

Prix au numéro :<br />

20 €<br />

Abonnement 1 an :<br />

80 € TTC papier et numérique<br />

Abonnement 1 an Etranger :<br />

130 € TTC<br />

Règlement par chèque<br />

bancaire à l’ordre de MRJ<br />

RÉALISATION<br />

Maquette :<br />

Gaëlle Vivien<br />

Impression :<br />

Rivadeneyra, sa<br />

Calle Torneros, 16<br />

Poligono Industrial de Los Angeles<br />

28906 Gerafe - Madrid<br />

N°ISSN :<br />

1632 - 4153<br />

Commission paritaire :<br />

0121 T 83214<br />

Dépôt légal : à parution<br />

Périodicité : Trimestrielle<br />

Numéro : 70<br />

Date : août-septembre-octobre 2020<br />

RÉDACTION<br />

Ont collaboré à ce numéro :<br />

Jean Colomier (Afim),<br />

Sébastien Delisle (OET)<br />

Claude Kojchen (ATI-Consult)<br />

Arnaud Kurowski (Stratus<br />

Technologies)<br />

Membre du réseau REPM-EMPN<br />

CRÉDITS<br />

photo de couverture :<br />

Photo : iStock<br />

Crédit : ©4X-image<br />

Toute reproduction, totale ou<br />

partielle, est soumise à l’accord<br />

préalable de la société MRJ.<br />

Ce numéro comporte :<br />

Brochure collée Automation24<br />

Brochure collée Megger<br />

Encart jeté RS Components<br />

PRODUCTION MAINTENANCE • N°70 • août-septembre-octobre 2020 ı1


NOUVEAU!<br />

Brevet 2019<br />

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des zones présentant des défauts<br />

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T°MIN<br />

1 à 6 zones avec<br />

contours par scène<br />

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Températures<br />

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à la valeur de<br />

référence<br />

Températures<br />

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au 03 89 08 32 72 ou à<br />

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BP30109 - 68132 ALTKIRCH Cedex - FRANCE<br />

site: www.synergys-technologies.com


SOMMAIRE<br />

DOSSIER<br />

ÉVÉNEMENT<br />

Sepem Avignon<br />

Un salon qui s’adapte aux<br />

priorités industrielles,<br />

même pendant la crise<br />

DOSSIER 12<br />

Des moyens de<br />

mesure pour une<br />

maintenance au futur<br />

MAINTENANCE EN<br />

10 30 42 50<br />

PRODUCTION<br />

CFIA Rennes<br />

Des solutions pour<br />

l’agroalimentaire<br />

MANAGEMENT<br />

Spécial Formation<br />

Répondre à la demande<br />

dans les métiers de la<br />

maintenance<br />

PRÉVENTION<br />

DES RISQUES<br />

Spécial Expoprotection<br />

Sécuriser l’accès<br />

aux machines<br />

DES MOYENS DE MESURE POUR UNE<br />

12<br />

MAINTENANCE AU FUTUR<br />

12 Quand mesure rime avec industrie du futur<br />

14 Do you speak « <strong>Maintenance</strong> 4.0 » ?<br />

15 Les observations instantanées, quelle aide pour la maintenance ?<br />

18 L’offre « Transformation digitale » de l’usine Bosch de Rodez prend de<br />

l’ampleur<br />

20 Plongée au cœur de l’usine 4.0 d’ifm electronic<br />

24 Exploiter le potentiel de la maintenance prévisionnelle dans les<br />

environnements industriels<br />

26 L’intelligence artificielle et l’analytics, priorités d’investissement pour les<br />

industriels français<br />

N° 70 | août-septembre-octobre 2020 | Trimestriel | 20€<br />

© Sepem Avignon<br />

Actualités<br />

06 Un nouveau site Web pour<br />

<strong>Production</strong> <strong>Maintenance</strong> !`<br />

06 Schneider Electric veut accélérer<br />

la transformation digitale des<br />

usines<br />

06 Creaform surveille l’intégrité des<br />

pipelines avec la numérisation 3D<br />

06 Reportés en 2021, les<br />

Mecateameetings affichent de<br />

nouvelles ambitions<br />

06 Un feu tricolore pour prévenir de<br />

la nécessité de l’entretien sur un<br />

guidage linéaire<br />

08 Les dernières actualités de notre<br />

partenaire Artema<br />

08 VIF élargit son comité de<br />

direction pour accompagner son<br />

développement<br />

10 Le format des salons Sepem<br />

continuent de séduire même en<br />

temps de crise<br />

<strong>Maintenance</strong><br />

en production<br />

28 CFIA Rennes, cette fois c’est la<br />

bonne !<br />

© Groupe MOM<br />

30 Le M.E.S. comme soutien<br />

devenu incontournable dans<br />

l’agroalimentaire<br />

34 Le MES, élément clef de l’agilité<br />

des entreprises agroalimentaires<br />

36 Le MES veut s’inscrire au cœur<br />

du redémarrage des usines<br />

40 Chez Probionat, le MES comme<br />

précieux soutien des flux de<br />

matières et de la logistique<br />

Management<br />

42 La formation, l’autre enjeu des<br />

métiers de la maintenance<br />

46 « BUT » - Un diplôme européen<br />

aux enjeux stratégiques<br />

48 Covid et industrie... quels<br />

impacts sur la <strong>Maintenance</strong> ?<br />

© Salzgitter Mannesmann Stainless Tubes<br />

Prévention<br />

des risques<br />

50 Expoprotection – une édition<br />

2020 sous le signe du Covid-19<br />

52 La sécurité machines, l’autre<br />

cheval de bataille de l’industrie<br />

54 La sécurité des lignes de<br />

production comme priorité<br />

absolue<br />

56 SMST sécurise les points de<br />

consignation des énergies pour<br />

réduire les risques<br />

58 Quand sécurité des machines<br />

rime avec industrie du futur...<br />

63 Formation technique EPI :<br />

prochaine session du 19 au 23<br />

octobre 2020 !<br />

Outils<br />

63 Agenda (événements, salons,<br />

congrès…)<br />

64 Au sommaire du prochain<br />

numéro<br />

64 Index des annonceurs et des<br />

entreprises citées<br />

64 Le chiffre à retenir<br />

PRODUCTION MAINTENANCE • N°70 • août-septembre-octobre 2020 ı3


GMAO WEB ET MOBILE<br />

+ DE 250 FONCTIONNALITÉS FULL WEB<br />

<strong>Maintenance</strong> préventive et curative<br />

Pièces détachées, achats et stocks.<br />

Suivi et réduction des coûts<br />

App mobile avec mode déconnecté<br />

Module QHSE : Règlementation, conformité...<br />

Module 3D et intégration BIM, supervision...<br />

Édition SAV : parc client, contrats, facturation...<br />

Planning & Timeline dynamiques<br />

Altair Enterprise réunit tout ce que l’on peut<br />

attendre d’une GMAO : elle est complète<br />

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+33 (0)3 20 51 47 29 - commercial@dsdsystem.com<br />

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SERVICE E MANAGER<br />

QHSE<br />

Themis<br />

Q HSE MANAGER


NOS DOSSIERS EN UN CLIN D’ŒIL<br />

© TSI Ingénierie<br />

© DR<br />

© DR<br />

© Actemium (Vinci Énergies)<br />

TECHNOLOGIES<br />

MAINTENANCE EN PRODUCTION<br />

MANAGEMENT<br />

PRÉVENTION DES RISQUES / HSE<br />

Des moyens de mesure pour une<br />

maintenance au futur<br />

p. 12 à 28<br />

À l’ouverture du salon Mesure Expo Solutions (MSE), l’occasion<br />

est toute trouvée pour parler d’instruments de mesure et de<br />

contrôle, et de leur rôle devenu central dans la production<br />

mais également dans la maintenance industrielle. À ce titre,<br />

de multiples technologies se trouvent en lien direct avec l’idée<br />

même d’industrie du futur et digitale, au premier rang desquelles<br />

les capteurs et autres IIoT.<br />

La place centrale de l’industrie<br />

agroalimentaire<br />

p. 30 à 41<br />

La crise du Covid-19 et le confinement qui s’en est suivi a révélé,<br />

comme s’il avait fallu d’une crise sanitaire et économique<br />

majeure pour s’en rendre compte, que l’agroalimentaire est<br />

essentiel dans notre société, en particulier en France, encore<br />

qualifiée de « grenier de l’Europe ». Pourtant, au regard de la<br />

faible digitalisation des industriels, il s’agit d’un secteur industriel<br />

fragile et fortement soumis aux aléas.<br />

Quid de la formation en<br />

maintenance ?<br />

p. 42 à 49<br />

La crise sanitaire et économique n’aura pas que des effets sur la<br />

production. Les métiers de la maintenance industrielle devront<br />

sans doute encore devoir évoluer pour s’adapter à « l’après-<br />

Covid ». En attendant de voir comment la situation va évoluer d’ici<br />

la fin de l’année – puis en 2021 – une réforme importante va voir<br />

le jour l’an prochain : le Bachelor universitaire de technologie, qui<br />

remplacera l’actuel DUT. Détails.<br />

Les clefs pour garantir<br />

la sécurité machines<br />

p. 50 à 62<br />

Respecter la directive européenne relative à la sécurité des<br />

machines pour sécuriser les interventions de maintenance, c’est<br />

bien – c’est même d’un point de vue réglementaire essentiel<br />

et obligatoire. Mais aller au-delà, c’est mieux ! Car si la norme<br />

détaille de nombreux cas d’usages, elle demeure encore un peu<br />

loin de la réalité des ateliers. Dans ce dossier, les industriels<br />

prennent la parole et dévoilent leurs expériences.<br />

PRODUCTION MAINTENANCE • N°70 • août-septembre-octobre 2020 ı5


ACTUALITÉS<br />

EN BREF<br />

Un nouveau site Web pour<br />

<strong>Production</strong> <strong>Maintenance</strong> !<br />

En lançant mi-juillet son nouveau<br />

site éditorial, MRJ Presse entend<br />

proposer bien davantage qu’un média<br />

complémentaire du magazine papier.<br />

Le site Web production-maintenance.<br />

com se présente en effet comme<br />

un outil digital à part entière avec<br />

des articles et des vidéos pour une<br />

consultation sur PC, tablette et<br />

smartphone, en ligne ou grâce à une<br />

application Web. Enfin, tous les quinze<br />

jours, une newsletter informera les<br />

lecteurs des dernières nouveautés ●<br />

production-maintenance.com<br />

Schneider Electric veut<br />

accélérer la transformation<br />

digitale des usines<br />

Face à l’urgence de redémarrage de<br />

l’industrie et à l’occasion de la mise<br />

en œuvre de son plan stratégique<br />

« Smart Factory » dans ses propres<br />

usines depuis plus de quatre ans,<br />

Schneider Electric a conçu le Starter<br />

Pack 4.0 pour apporter une solution<br />

matérielle et logicielle « digital<br />

ready » aux usines souhaitant<br />

démarrer leur transformation<br />

digitale. Du capteur sans fils, non<br />

intrusif, à l’usage de la donnée en<br />

local ou dans le Cloud, le Starter<br />

Pack 4.0 entend couvrir l’ensemble<br />

des besoins ●<br />

Creaform surveille l’intégrité<br />

des pipelines avec la<br />

numérisation 3D<br />

Le fabricant canadien vient de<br />

lancer sur le marché une nouvelle<br />

technologie de numérisation 3D<br />

visant à surveiller l’intégrité des<br />

pipelines de façon plus simple et<br />

plus rapide. « Le scanner Go!SCAN<br />

3D à lumière blanche requiert moins<br />

de temps de préparation, souligne<br />

Jérôme-Alexandre Lavoie, chef<br />

de produit chez Creaform. Les<br />

techniciens peuvent ainsi effectuer<br />

les inspections d’un pipeline plus<br />

rapidement et réduire le temps passé<br />

à effectuer les mesures » ●<br />

© DR<br />

FERROVIAIRE<br />

Reportés en 2021,<br />

les Mecateameetings<br />

affichent de<br />

nouvelles ambitions<br />

Il n’y aura pas de Mecateameetings cette année mais bien l’an prochain, plus<br />

précisément du 22 au 24 septembre à Montceau-les-Mines (71). Alors que les<br />

principaux événements internationaux de la filière ferroviaire ont également<br />

tous été reportés, Mecateamcluster organisera sa cinquième édition de son congrès<br />

en 2021 ; toutefois, la plateforme entend bien revenir en force avec des nouveautés et<br />

une durée de rallongée (cinq demi-journées contre trois en 2019).<br />

Quant au lieu d’exposition, il sera organisé sur un seul et unique espace situé autour<br />

des voies écoles, dans le but de limiter les allers-retours et faciliter les rencontres entre<br />

professionnels. Cet espace d’exposition fera office de démonstrations d’engins et de<br />

matériel. Les « speed meetings », force du salon, seront naturellement maintenus. En<br />

2019, pas moins de 600 rendez-vous ont été pré-programmés lors d’un événement<br />

qui rassemble les 400 participants ●<br />

EN SAVOIR PLUS > www.mecateamcluster.org<br />

SOLUTION<br />

Un feu tricolore pour prévenir<br />

de la nécessité de l’entretien<br />

sur un guidage<br />

linéaire<br />

Igus vient de lancer une solution<br />

intelligente pour la maintenance<br />

prévisionnelle des systèmes de guidage<br />

linéaire drylin, lesquels doivent faire face à<br />

des conditions extrêmes, qu’ils soient utilisés<br />

en continu ou dans des milieux abrasifs. Pour<br />

que ces guidages linéaires puissent glisser<br />

sans lubrifiant, l’industriel allemand a fait<br />

appel à des éléments en polymères hautes<br />

performances. Pour son remplacement, igus<br />

a lancé sur le marché un nouveau chariot<br />

linéaire intelligent reposant sur le principe<br />

du feu tricolore : rouge, on s’arrête ; vert,<br />

c’est bon. Il suffit à la personne chargée de<br />

l’entretien d’appuyer sur un bouton pour<br />

savoir si un entretien est nécessaire ●<br />

Un feu tricolore à led placé sur le chariot du<br />

guidage linéaire drylin<br />

© IGUS<br />

6ı PRODUCTION MAINTENANCE • N°70 • août-septembre-octobre 2020


ACTUALITÉS<br />

EN BREF<br />

VIF élargit son comité de<br />

direction pour accompagner<br />

son développement<br />

Afin de se préparer à un nouveau<br />

cycle de développement, VIF<br />

(dirigé par Antoine et Gaël<br />

Vignon) s’entoure de nouvelles<br />

personnes autour de plusieurs axes<br />

stratégiques : une directrice de la<br />

relation client, Patricia Le Dren, un<br />

directeur des opérations logiciels<br />

industriels, Philippe Guyonneau, et<br />

une nouvelle DRH, Virginie Contrera.<br />

Ils rejoignent ainsi au comité de<br />

direction Sébastien Levasseur<br />

(directeur commercial), Stéphane<br />

Gabelle (directeur des opérations<br />

ERP), Hervé Courtel (DAF) et Didier<br />

Hamon (directeur marketing et<br />

communication).<br />

Avec cette nouvelle équipe,<br />

VIF (230 salariés) poursuit son<br />

développement en suivant<br />

trois axes : une politique<br />

d’investissement et d’innovation<br />

forte menée sur les offres ERP,<br />

MES et SCP, le renforcement de<br />

l’accompagnement des clients<br />

dans la transformation numérique<br />

et la conquête de nouveaux clients<br />

industriels, toujours forte sur le<br />

marché agroalimentaire et élargie à<br />

d’autres secteurs ●<br />

PAGE PARTENAIRE<br />

Les dernières actualités<br />

de notre partenaire Artema<br />

Le syndicat professionnel des industriels de la mécatronique n’a pas<br />

été épargné par la crise. Cependant, ses adhérents ainsi que le marché<br />

montrent des signes de reprise non négligeables.<br />

L’Indicateur Global Artema reprend des couleurs à fin mai<br />

Au regard du graphique ci-contre, la courbe rose des prévisions à trois mois poursuit en<br />

mai sa progression d’avril et est accompagnée maintenant de la courbe bleue (facturations)<br />

qui stoppe sa baisse en mai. Sans surprise, le carnet (courbe verte) reste quant à elle en<br />

décroissance. Les entreprises s’attendent donc à un été calme. Les mois de septembre<br />

et octobre sont très attendus et donneront le ton du second semestre ●<br />

Exel Industries - mardi 20 octobre 2020 à la Maison de la<br />

mécanique : la pulvérisation à l’honneur<br />

Compte tenu de la crise sanitaire et des mesures de confinement,<br />

le rendez-vous marché consacré à Exel Group initialement prévu<br />

en juin 2020 a été reporté au mardi 20 octobre prochain de 14h<br />

à 17h. Les intervenants seront Daniel Tragus, Corporate Strategy<br />

Advisor – M&A, qui parlera de la stratégie du groupe (pulvérisateurs, arracheurs de<br />

betteraves…), Colin Chaballier, directeur d’Exxact Robotics, spécialisé dans l’agriculture<br />

de précision, et qui présentera les dernières tendances technologiques : l’utilisation des<br />

capteurs et de l’IA pour une pulvérisation ultra ciblée. Enfin, Grégoire Hauseux, du<br />

service économique d’Artema, viendra compléter les interventions ●<br />

Global Industrie Connect : réussite du premier événement 100 % digital de GL events<br />

Présenté comme l’alternative digitale<br />

de Global Industrie Paris 2020, GL<br />

events a annoncé un bilan positif<br />

de son événement digital – avec un<br />

programme de 45 webinars ! Au total,<br />

la première édition de GI Connect a<br />

réalisé 6 144 visites sur quatre jours et<br />

18 588 interactions entre participants<br />

(visiteurs et exposants). L’ensemble des<br />

replays des webinars sont disponibles<br />

sur le programme de GI Connect sur le<br />

site de Global Industrie et Youtube. GL<br />

events donne rendez-vous à la prochaine<br />

édition de Global Industrie du 16 au 19<br />

mars 2021 à Eurexpo Lyon ●<br />

8ı PRODUCTION MAINTENANCE • N°70 • août-septembre-octobre 2020


SALON DES SERVICES, ÉQUIPEMENTS, PROCESS ET MAINTENANCE<br />

LA RÉPONSE À TOUTES VOS PROBLÉMATIQUES :<br />

PRODUCTION, MAINTENANCE,<br />

SÉCURITÉ, ENVIRONNEMENT...<br />

NOUVELLE<br />

DATE<br />

AVIGNON<br />

NOUVELLE<br />

DATE<br />

COLMAR<br />

7 SALONS NATIONAUX<br />

EN RÉGIONS<br />

29 SEPT. > 01 OCT. 2020<br />

NOUVELLE<br />

DATE<br />

Pôle Sous-traitance<br />

Forum de l’électronique<br />

DOUAI<br />

17>19 NOVEMBRE 2020<br />

Pôle Sous-traitance<br />

TOULOUSE<br />

CRÉDIT PHOTO : ISTOCK / RÉALISATION PUBLIROM<br />

ANGERS<br />

12>14 OCTOBRE 2021<br />

Pôle Sous-traitance<br />

Forum de l’électronique<br />

ROUEN<br />

25>27 JANVIER 2022<br />

Pôle Sous-traitance<br />

26>28 JANVIER 2021<br />

Pôle Sous-traitance &<br />

Pôle Machine-outil & robotique<br />

GRENOBLE<br />

08>10 FÉVRIER 2022<br />

Pôle Sous-traitance<br />

Forum de l’électronique<br />

01>0303 JUIN 2021<br />

Pôle Sous-traitance<br />

Forum de l’électronique<br />

TORINO<br />

TURIN<br />

ITALIE<br />

17>19 NOVEMBRE<br />

2020 - TURIN<br />

SALON<br />

PERMANENT<br />

DATA<br />

DES MILLIERS D’ÉQUIPEMENTS<br />

ET DE SERVICES<br />

24H/7J<br />

WWW.SEPEM-PERMANENT.COM<br />

LOCATION DE FICHIERS<br />

INDUSTRIELS MULTI-REQUÊTES<br />

63 350 sites de production / 276 800 mails directs<br />

WWW.SEPEM-DATA.COM<br />

Le salon de l’innovation et des solutions électroniques<br />

MÊMES LIEUX / MÊMES DATES<br />

SEPEM Avignon 2020<br />

SEPEM Toulouse 2021<br />

SEPEM Angers 2021<br />

SEPEM Grenoble 2022<br />

En partenariat avec<br />

PRODUCTION MAINTENANCE • N°70 • août-septembre-octobre 2020 ı<br />

WWW.SEPEM-INDUSTRIES.COM I 05 53 36 78 78 I CONTACT@EVEN-PRO.COM


ACTUALITÉS<br />

ÉVÉNEMENT<br />

Le format des salons Sepem<br />

continuent de séduire<br />

même en temps de crise<br />

À gauche, Philippe Dutheil, directeur général du salon,<br />

et à droite Xavier Legrand, directeur commercial.<br />

Initialement prévu au mois de juin,<br />

le salon Sepem Industries Grand Est<br />

se déroulera du 17 au 19 novembre<br />

prochain au parc des expositions de<br />

Colmar. Quant à l’édition avignonnaise,<br />

celle-ci est toujours maintenue du 29<br />

septembre au 1er octobre, preuve que<br />

les temps s’arrangent mais aussi que<br />

les industriels des régions Paca et<br />

Occitanie sont en attente de solutions<br />

innovantes afin de mieux rebondir.<br />

Quel regard portez-vous sur la crise ?<br />

Philippe Dutheil<br />

Sans surprise, l’événementiel a été<br />

particulièrement touché avec l’annulation<br />

de nombreux événements et le report à<br />

2021 des salons internationaux. Du côté de<br />

nos exposants, la crise a été essentiellement<br />

sanitaire, en particulier dans le Grand Est,<br />

puis économique avec la fermeture de la<br />

quasi-totalité des entreprises durant deux<br />

mois. Si de ce point de vue l’impact a été,<br />

en Alsace et en Lorraine notamment,<br />

similaire au reste de la France, nous<br />

constatons que dans cette région plus<br />

rigoureuse que d’autres, la population et<br />

les entreprises savent parfaitement s’adapter<br />

aux contraintes sanitaires, de confinement<br />

et aux gestes barrières avec une volonté de<br />

rapidement s’en sortir.<br />

Xavier Legrand<br />

Concernant le salon Sepem, si en Alsace<br />

l’automobile est très présente, les secteurs<br />

comme la cosmétique, la pharmaceutique<br />

et l’agroalimentaire représentent aussi des<br />

parts importantes dans le tissu industriel<br />

de la région. Il en est de même pour le<br />

sud-est de la France, ce qui ne devrait donc<br />

pas trop impacter nos salons par rapport à<br />

d’autres événements beaucoup plus orientés<br />

vers l’automobile et l’aéronautique.<br />

Comment se presente l’édition du<br />

sud est qui aura lieu à Avignon à la<br />

rentrée ?<br />

Philippe Dutheil<br />

Contrairement à Colmar, l’édition<br />

avignonnaise a été maintenue aux mêmes<br />

dates, à savoir du mardi 29 septembre au<br />

jeudi 1er octobre. Ce salon Sepem aura la<br />

particularité, comme à Grenoble en février<br />

dernier, de se dérouler conjointement avec<br />

le Forum de l’Électronique, également<br />

organisé par le groupe GL Events. Compte<br />

tenu de la situation actuelle, nous avons<br />

choisi d’adapter raisonnablement la surface<br />

afin de libérer de l’espace et de ne pas trop<br />

resserrer les stands ; dans tous les cas, le<br />

porterons une vigilance de tous les instants<br />

d’un point de vue sanitaire et les gestes<br />

barrières seront régulièrement rappelés.<br />

De même, les deux événements seront<br />

rassemblés au sein d’un seul et même<br />

hall d’exposition. Il n’y aura donc pas<br />

d’extension mais plutôt une petite<br />

diminution en raison de la crise. Toutefois,<br />

à la mi-mai, nous enregistrons déjà un<br />

taux de remplissage à 80 % ; celui-ci<br />

devrait encore augmenter d’ici là.<br />

10ı PRODUCTION MAINTENANCE • N°70 • août-septembre-octobre 2020


ACTUALITÉS<br />

Programme des conférences de la <strong>Production</strong> et de la <strong>Maintenance</strong><br />

SEPEM INDUSTRIES AVIGNON<br />

Mardi 29 septembre<br />

10h30 : « L’IA au service de<br />

la performance des stocks en<br />

maintenance grâce aux processus<br />

KDD d’extraction de connaissances<br />

à partir de données issues d’outils<br />

de gestion et d’achat maintenance.<br />

Démonstration sur un cas d’usage pour<br />

EDF. » Matthieu Jolens, fondateur de<br />

la société J.I. Conseil.<br />

11h30 : « Retour d’expérience avec le<br />

Groupe Pellenc à Pertuis (Vaucluse),<br />

fabricant international d’équipements<br />

agricoles implanté en région Paca, et<br />

récemment labellisé Vitrine Industrie du<br />

Futur » - Romain Serratore, directeur<br />

industriel de Pellenc<br />

Mercredi 30 septembre<br />

10h30 : « Monitoring des machines<br />

et transformation digitale de l’usine :<br />

comment Bosch Rodez accompagne<br />

les entreprises » - Grégory<br />

Brouillet, responsable du groupe<br />

Transformation digitale de Bosch-<br />

Rodez<br />

11h30 : « GMAO : retour d’expérience<br />

d’un acteur du viticole dans le Sud<br />

Est et de l’éditeur Dimo Maint » -<br />

Jean-Stéphane Lorini, responsable<br />

industriel et infrastructure des<br />

Domaines Paul Mas<br />

Jeudi 1 er octobre<br />

10h30 : « Renforcer l’efficacité<br />

opérationnelle et améliorer le confort<br />

de travail des techniciens sur le<br />

terrain grâce au digital » - Julian Laé,<br />

Business Developer chez InfleXsys<br />

11h30 : Industrie du futur<br />

« Retour d’expérience sur la mise en<br />

place d’outils numériques au sein de<br />

la production de Probionat Provence »<br />

- Dominique Collart, gérant de<br />

Probionat Provence, et Creative’IT.<br />

Xavier Legrand<br />

Au niveau des temps forts, le cycle de<br />

conférences sur la maintenance – dont<br />

les thèmes seront également élargis aux<br />

process de production – sera maintenu<br />

mais il sera exceptionnellement allégé et<br />

organisé conjointement aux conférences<br />

de l’électronique. Concrètement, les<br />

conférences sur la maintenance se<br />

dérouleront les mardi, mercredi et jeudi<br />

matin ; celle portant sur l’électronique<br />

se dérouleront les mardi et mercredi<br />

après-midi.<br />

Malgré son report, comment se<br />

présente l’édition de colmar ?<br />

Philippe Dutheil<br />

Au printemps, la commercialisation<br />

était déjà terminée et le salon affichait<br />

déjà complet. À ce jour, malgré quelques<br />

demandes d’annulation faites par les<br />

entreprises pour récupérer du cash,<br />

nous enregistrons peu de pertes. Nous<br />

remarquons également qu’au second<br />

semestre de cette année, les nombreux<br />

« Au second semestre, les nombreux salons et événements qui auront<br />

lieu à cette période vont pousser les entreprises à faire des choix ;<br />

dans ce contexte, les Sepem présentent l’avantage d’être peu onéreux<br />

avec des petits stands et des retours sur investissement rapides »<br />

salons et événements qui auront lieu à<br />

cette période vont pousser les entreprises<br />

à faire des choix ; dans ce contexte, les<br />

Sepem présentent l’avantage d’être peu<br />

onéreux avec des petits stands et des<br />

retours sur investissement rapides. À ce<br />

titre, nous restons relativement sereins.<br />

Votre sentiment pour 2021 ?<br />

Xavier Legrand<br />

Pour le moment, notre seul repère, c’est<br />

l’édition de Douai. À l’heure actuelle,<br />

nous enregistrons très peu de pertes et<br />

nous sommes donc très confiants ; nous<br />

avons donc la volonté de travailler sur<br />

une surface identique d’autant qu’il s’agit<br />

d’un gros salon pour nous.<br />

Philippe Dutheil<br />

Tout à fait, et c’est là qu’on voit que<br />

l’alchimie des Sepem (avec le prix des<br />

achats plus bas et donc moins de risque<br />

sur l’investissement ainsi que des temps de<br />

déplacement réduits) continue de séduire<br />

les exposants. Pour autant, nous ne nous<br />

faisons pas d’illusion : 2021 sera également<br />

une année difficile ●<br />

Propos recueillis par Olivier Guillon<br />

PRODUCTION MAINTENANCE • N°70 • août-septembre-octobre 2020 ı11


TECHNOLOGIES<br />

ÉVÉNEMENT<br />

Quand mesure rime avec industrie<br />

du futur<br />

A l’occasion de la troisième édition du salon Mesures Solutions Expo2020 qui se tiendra les 14 et 15 octobre<br />

prochain à la Cité des Congrès de Lyon, <strong>Production</strong> <strong>Maintenance</strong> a choisi de mettre en avant le lien existant entre<br />

les moyens de contrôle et l’industrie 4.0, nouveau bras armé de la maintenance.<br />

Les IIOT et autres capteurs intelligents sont au cœur des<br />

stratégies de maintenance et du nerf de la guerre qu’est<br />

devenue l’information en temps réel. Sur cette question,<br />

le salon Mesures Solutions Expo a décidé de réunir pour sa troisième<br />

édition les professionnels de la mesure sur un même lieu<br />

afin de leur proposer des solutions complètes. L’événement sera<br />

l’occasion pour les visiteurs – parmi les premiers à revenir dans<br />

les salons professionnels depuis le confinement – d’y découvrir<br />

près de 300 grandes marques françaises et internationales à<br />

travers plus de 130 stands. Par ailleurs, une vingtaine d’ateliers<br />

thématiques seront organisés afin de présenter leurs savoir-faire<br />

et de nombreuses nouveautés.<br />

Il faut dire que les moyens de contrôle et de mesure n’ont cessé<br />

d’évoluer ces dernières années, devenant toujours plus performants<br />

et simples d’utilisation, s’inscrivant, pour une partie d’entre<br />

eux, en droite ligne avec l’industrie du futur. Les capteurs intelligents<br />

et les objets connectés offrent des approches toujours<br />

plus pertinentes, comme en témoignent les différents articles de<br />

ce dossier consacré, comme traditionnellement à chaque rentrée,<br />

à ces multiples technologies. D’un reportage au cœur d’une<br />

usine « 4.0 » du spécialiste allemand du capteur ifm electronic<br />

à l’initiative de Bosch Rodez qui s’oriente désormais vers une<br />

offre complète de monitoring d’équipements de production, en<br />

passant par des avis d’expert et des interviews portant sur le marché<br />

des nouvelles technologies – à l’exemple de l’edge computing ou<br />

encore de l’intelligence artificielle... ce dossier a pour objectif<br />

de mettre en lumière des exemples concrets de mises en œuvre<br />

de technologies déjà suffisamment matures pour permettre à<br />

l’industrie française de remonter la pente le plus vite possible, la<br />

reprise de la production faisant particulièrement défaut dans le<br />

pays. Fin juillet, celle-ci ne dépassait pas – en moyenne – 70% du<br />

niveau normal ; un chiffre plus faible que nos voisins allemands,<br />

britanniques, espagnols et italiens ●<br />

Olivier Guillon<br />

LE DOSSIER EN DÉTAIL<br />

14 Do you speak « <strong>Maintenance</strong> 4.0 » ?<br />

15 Les observations instantanées, quelle aide<br />

pour la maintenance ?<br />

18 L’offre « Transformation digitale » de l’usine<br />

Bosch de Rodez prend de l’ampleur<br />

20 Plongée au cœur de l’usine 4.0 d’ifm<br />

electronic<br />

24 Exploiter le potentiel de la maintenance<br />

prévisionnelle dans les environnements<br />

industriels<br />

26 L’intelligence artificielle et l’analytics, priorités<br />

d’investissement pour les industriels français<br />

12ı PRODUCTION MAINTENANCE • N°70 • août-septembre-octobre 2020


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TECHNOLOGIES<br />

POINT DE VUE<br />

Do you speak « <strong>Maintenance</strong> 4.0 » ?<br />

Principal frein de l’engagement d’une entreprise dans une démarche d’industrie du futur et de son corolaire,<br />

la maintenance 4.0, le vocabulaire et le langage « IT » s’imposent aux côtés du retour sur investissement, pas<br />

toujours évident à mettre en avant, et de la méthodologie à adopter.<br />

Alexandre Maksimovic,<br />

responsable technique<br />

maintenance & services<br />

chez Actemium,<br />

Comment traduirait-on « IA »<br />

en français ? Si en anglais<br />

le terme « intelligence »<br />

signifie « renseignement »,<br />

la traduction par « renseignements<br />

artificiels » devient de fait beaucoup<br />

moins attirante ; Mais cette traduction<br />

remet bien les choses à leur place.<br />

On parle effectivement de logiciels et<br />

d’algorithmes permettant de faire des<br />

calculs très avancés ; mais l’intelligence<br />

appartient à l’humain qui va développer<br />

et se servir de ces logiciels. Le vocabulaire<br />

se révèle donc être, dès le départ, un<br />

point bloquant dans la mise en œuvre<br />

d’une politique d’industrie ou de<br />

maintenance 4.0. Tel est, en tout cas,<br />

ce que constate Alexandre Maksimovic,<br />

responsable technique maintenance &<br />

services chez Actemium, la marque<br />

de Vinci Energies dédiée à l’industrie.<br />

« Je dirais même plus car lorsqu’on parle<br />

de ‘‘digitaliser l’industrie’’ et au-delà du<br />

vocabulaire, les responsables maintenance<br />

doivent gérer l’appropriation par leurs<br />

équipes des notions techniques cachées<br />

derrière ces mots pour pouvoir décider<br />

d’investir en maitrisant les risques<br />

associés ».<br />

Alors comment faire pour adopter<br />

cette langue 4.0, avec ses mots et ses<br />

technologies, qui fait office encore trop<br />

souvent de barrière ? Pour Alexandre<br />

Maksimovic, il faut continuer à rester<br />

très pragmatique : « tout réside dans la<br />

stratégie de l’entreprise et dans sa manière<br />

de mener à bien son projet d’industrie<br />

4.0, car ce qui est sûr, c’est que cette<br />

mutation de l’entreprise implique une<br />

digitalisation et donc un lien étroit à<br />

l’informatique ». Autre enseignement à<br />

avoir impérativement à l’esprit, le fait<br />

qu’en maintenance, n’importe quel projet<br />

d’amélioration nécessite de modifier<br />

sa façon de manager le personnel, de<br />

changer ses méthodologies de travail et<br />

ses outils. « Pour ce faire, il faut former de<br />

façon continue, faire des essais, acquérir<br />

de l’expérience et recruter ou s’associer à<br />

des spécialistes ». Deux choix s’offrent<br />

à l’entreprise : former en interne ou<br />

travailler avec des partenaires.<br />

DE MULTIPLES FACTEURS DE<br />

RÉUSSITE À PRENDRE EN COMPTE<br />

Premier facteur à avoir à l’esprit, définir le<br />

projet 4.0 en partant de l’équipe. Celle-ci<br />

doit réunir toutes les connaissances et<br />

les compétences ou expertises métiers<br />

permettant de comprendre le vocabulaire<br />

employé. Puis, il convient de définir<br />

et de mesurer les pertes ainsi que les<br />

14ı PRODUCTION MAINTENANCE • N°70 • août-septembre-octobre 2020


TECHNOLOGIES<br />

objectifs afin de fixer un budget. Dernier<br />

facteur clef, l’intégration du projet dans<br />

l’organisation de l’entreprise afin de ne<br />

pas déconnecter le projet 4.0 de la réalité<br />

industrielle quotidienne et ses impacts sur<br />

la stratégie et la politique de maintenance.<br />

Parmi les exemples de mise en œuvre,<br />

notons le projet ARIS de réalité<br />

augmentée (Augmented Reality Industry<br />

Solutions*) mené au sein d’Actemium afin<br />

de supporter les contrats de maintenance.<br />

Actemium intègre dans une plateforme<br />

dédiée à la réalité augmentée ses solutions<br />

sous forme de briques logicielles.<br />

Illustration sur un immense système<br />

hydraulique : « Pour ne pas faire d’erreur<br />

et provoquer un arrêt d’installation, on<br />

identifie les équipements par QR-Code afin<br />

que le technicien sache tout de suite quel<br />

type d’huile et quelle quantité mettre, avant<br />

d’entrer les informations dans l’historique.<br />

Aussi, toutes ces données se trouvent dans<br />

le système du client, pas dans le Cloud ; Un<br />

parti pris qui s’explique pour garantir plus<br />

de sécurité relative à la confidentialité mais<br />

aussi parce qu’il n’y a pas de réseau wifi<br />

à tous les endroits des sites industriels ».<br />

Mais qu’attend-t-on au juste de la réalité<br />

augmentée ? Une fonction intéressante et<br />

qui a pris tout son sens lors de la période<br />

de confinement, « l’expert déporté »<br />

présente un intérêt pour la formation<br />

et pour dépanner des débutants ou un<br />

exploitant à distance. Aussi, la solution «<br />

mains libres » (mobilité) permet d’accéder<br />

à de nombreuses informations utiles sur<br />

le terrain et de guider le technicien pas<br />

à pas en temps réel ●<br />

Olivier Guillon<br />

(*)Référence : ARIS by Actemium, contact :<br />

Nicolas Muller nicolas.muller@actemium.ch<br />

AVIS D’EXPERT<br />

Les observations instantanées,<br />

quelle aide pour la maintenance ?<br />

La méthode des observations instantanées est une technique s’appuyant sur les statistiques élémentaires. Celle-ci<br />

est couramment utilisée dans l’industrie afin de mesurer les performances des machines. Détails dans cet article.<br />

Afin de définir la fréquence d’occurrence d’un<br />

évènement, il est possible de réaliser des sondages<br />

aléatoires sur le terrain, appelés observations<br />

instantanées. En réalisant ces observations un nombre<br />

de fois suffisamment grand, on peut approcher la fréquence<br />

réelle d’apparition avec le degré de précision souhaité. Elles sont<br />

souvent moins coûteuses que des séances d’observations continues<br />

(mais plus spécifiques). Les observations instantanées peuvent<br />

être utilisées pour mesurer le taux d’utilisation d’un équipement,<br />

les temps de réalisation d’une opération, les coefficients de repos<br />

et tout autre taux ou temps d’apparition d’un aléa.<br />

PRINCIPES STATISTIQUES<br />

Pour appréhender les fondements théoriques sur lesquels<br />

reposent les calculs liés aux observations instantanées, voici<br />

un exemple simple. Étudions le cas d’un dé lancé un grand<br />

nombre de fois. La probabilité d’apparition de chacun des<br />

six chiffres est de 1 sur 6. Pour estimer cette probabilité, il est<br />

tout à fait possible de réaliser des observations de lancers et<br />

noter les résultats. Une dizaine d’observations ne permet pas<br />

de retrouver la fréquence de 1/6 pour l’un quelconque des<br />

résultats (obtenir un 5 par exemple). Un millier en donne une<br />

PRODUCTION MAINTENANCE • N°70 • août-septembre-octobre 2020 ı15


TECHNOLOGIES<br />

© iStock<br />

meilleure approximation mais encore en dehors de la précision<br />

de ±5 % (avec une marge d’erreur de 95 %).<br />

La méthode des observations instantanées repose sur les mêmes<br />

principes. Une machine peut être en production ou à l’arrêt. Si l’on<br />

observe un grand nombre de fois son état instantané, le rapport<br />

du nombre de cas où la machine est en marche sur le nombre<br />

d’observations totales tendra vers son taux réel d’utilisation. Le<br />

nombre d’observations à réaliser dépend de la précision relative<br />

attendue, de la marge d’erreur acceptable et de la fréquence estimée.<br />

PRÉPARATION D’UNE OBSERVATION INSTANTANÉE<br />

Bien établir le sujet de l’étude : le phénomène observé (quoi),<br />

les acteurs impliqués (qui), le périmètre (où), le nombre<br />

d’observation (combien) et la manière de réaliser les observations.<br />

Il faut en particulier bien définir les états de ce qui sera observé :<br />

« en panne/en fonctionnement », « en déplacement/immobile ».<br />

Il ne doit pas y avoir d’ambiguïté sur ces définitions, puisque<br />

l’observateur ne doit pas « séjourner » pour ne pas être influencé<br />

par d’autres causes.<br />

Il convient ensuite de préparer l’outil de relevé des observations<br />

(feuille de bâtonnage, smartphone…). Les horaires d’observations<br />

seront prédéfinis de manière aléatoire. Les horaires ne doivent<br />

pas être répétitifs d’un jour sur l’autre (pour limiter tout biais).<br />

Dernière étape : réaliser les tournées aux heures prévues, en<br />

effectuant une observation ponctuelle à chaque fois.<br />

CAS D’USAGE<br />

Occupation machine : c’est le cas classique d’usage des<br />

observations instantanées. Pour un équipement qu’il n’est<br />

pas utile – ou économique – de suivre continuellement en<br />

TRS ; il est possible d’estimer son taux d’occupation grâce à des<br />

observations instantanées. Les différents types d’arrêts peuvent<br />

également être calculés (panne, manque d’opérateur, manque<br />

d’approvisionnement...). Les machines automatiques pilotées<br />

par processeur ne relèvent pas de cette méthode, puisque tout<br />

est enregistré en continu.<br />

Les coefficients de repos, ou coefficients majorateurs (au sens du<br />

BTE), peuvent être estimés par des observations instantanées.<br />

Les différents cas d’aléas irréguliers légitimes sont comptés<br />

(échanges avec la hiérarchie ou d’autres collègues, pause après<br />

un effort, besoins personnels…).<br />

Enfin, concernant l’auto-observation, il est en effet possible<br />

également d’utiliser la méthode des observations continues pour<br />

effectuer un suivi d’activité. La fréquence, et donc le temps, de<br />

chacune des activités peuvent ainsi être calculés.<br />

EXEMPLE RÉEL D’APPLICATION<br />

La société 3M produisait les rubans de Micropore sur une ligne<br />

constituée des équipements successifs : mise en dévidoir du<br />

rouleau, insertion dans boite carton individuelle, pose vignette<br />

sécurité sociale (eh oui, dans ce temps-là), groupage sous film par<br />

quantité de 12, et mise en suremballage : tout incident sur l’un de<br />

ces équipements avait une incidence sur toute la ligne. Le service<br />

maintenance avait une vue erronée des pannes, car influencé<br />

par les « pannes longues », alors que l’étude par observations<br />

instantanées a fait apparaître une multitude de « petites pannes » ;<br />

cette étude a ainsi permis de restituer une analyse ABC des<br />

pannes et un traitement priorisé par le service maintenance.<br />

En ces temps de maintenance 4.0, cette méthode reste un<br />

outil possible. Seul inconvénient : du fait de ces observations<br />

aléatoires, celle-ci nécessite la disponibilité complète de<br />

l’observateur ; même s’il effectue une autre tâche en parallèle,<br />

celle-ci doit être non-prioritaire ●<br />

Jean Colomier (trésorier de l’Afim)<br />

16ı PRODUCTION MAINTENANCE • N°70 • août-septembre-octobre 2020


DÉCHARGES<br />

PARTIELLES, UNE<br />

OFFRE GLOBALE<br />

UltraTEV Plus²<br />

Détection des décharges partielles internes par technologie TEV<br />

Détection des décharges partielles de surfaces par ultrasons<br />

Classification et priorisation du niveau des décharges partielles<br />

Interprétation simple grâce à la visualisation des formes d’onde/phase<br />

Suivi de tendance du niveau d’activité des décharges partielles<br />

internes et de surface<br />

Communication simple pour la collecte et le stockage des données<br />

Convient au contrôle des câbles (visible et sous-terrain), sectionneurs,<br />

isolateurs, disjoncteurs, armoires ...<br />

Possibilité de suivi continu des décharges partielles avec l’ASTUTE<br />

Postes sources : Triangulation acoustique pour une détection précise<br />

des décharges partielles en extérieur grâce au « PD Hawk »<br />

Equipements critiques : Installation à demeure d’un suivi en temps<br />

réel de toute décharge partielle interne, de surface et sur câble sousterrain<br />

à l’aide du monitoring « ASTUTE »<br />

dbvib-instrumentation.com


TECHNOLOGIES<br />

SOLUTION<br />

L’offre « Transformation<br />

digitale » de l’usine<br />

Bosch de Rodez prend<br />

de l’ampleur<br />

Lancé il y a deux ans et demi, ce service d’accompagnement et d’intégration de technologies d’industrie du<br />

futur est sorti des applications internes aux usines françaises du groupe Bosch pour fournir des prestations<br />

aux industriels de tous secteurs d’activité. Cette activité, associée à un cas d’application dans le domaine de<br />

la production de fenêtres, fera l’objet d’une intervention lors des Cycles de conférences de la production et de<br />

la maintenance sur le Sepem Avignon, le mercredi 30 septembre, à 10h30.<br />

Depuis le reportage effectué<br />

début 2019 à Rodez, de l’eau<br />

a coulé sous les ponts. Dans le<br />

n°64 du magazine <strong>Production</strong><br />

<strong>Maintenance</strong>, la rédaction avait mis en<br />

lumière la création et la mise en œuvre d’un<br />

service spécialement créé pour maintenir<br />

au maximum des activités techniques de ce<br />

site implanté au cœur du département de<br />

l’Aveyron et spécialisé dans les composants<br />

de moteurs diesel. Aujourd’hui, avec la crise<br />

économique et du marché automobile, il<br />

est devenu plus que jamais urgent pour<br />

les industries du secteur de rapidement se<br />

renouveler. C’est précisément ce qu’a entrepris<br />

le site de Rodez, avec cinq années d’avance.<br />

Concrètement, ce service piloté par<br />

Grégory Brouillet est né d’une réflexion sur<br />

l’industrie du futur à travers la maintenance<br />

Grégory Brouillet<br />

Responsable de groupe Transformation digitale<br />

et sécurité électrique l’équipe de Grégory<br />

est à l’origine du déploiement de l’offre Développement 4.0<br />

au sein de l’usine Bosch de Rodez.<br />

avant d’aboutir à une démarche concrète,<br />

revêtant l’usine de Bosch d’une casquette<br />

de prestataire. Cette offre de services<br />

digitale s’articule autour de trois volets. Le<br />

premier porte sur le conseil, le diagnostic<br />

et le support dans le but d’accompagner<br />

les entreprises industrielles dans leur<br />

démarche d’industrie 4.0 ; « à ce titre, nous<br />

sommes certifiés « BPI Consultants Industrie<br />

du Futur ». Nous sommes aussi référencés<br />

comme architecte de solution d’industrie<br />

du futur avec l’Afnor et le cabinet Stratéis.<br />

Ce partenariat nous permettant de fournir<br />

un diagnostic en cinq jours chez les PME<br />

et les ETI par le biais d’un financement<br />

100 % état et région Occitanie », précise<br />

Grégory Brouillet. Le deuxième volet<br />

de l’offre concerne la formation ; « afin<br />

d’assurer cette activité, l’usine de Rodez et<br />

le banc didactique que nous avons mis au<br />

point sont pour nous de fabuleux atouts ».<br />

Enfin, troisième et dernier volet : les<br />

prestations en tant que telles. Celles-ci<br />

passent par l’optimisation de la production<br />

via la digitalisation ; « l’idée est d’intégrer<br />

des solutions de connectivité machine<br />

permettant de récupérer des données issues<br />

de capteurs ou d’automates dans le but de<br />

les collecter et de les analyser. Nous avons<br />

obtenu d’excellents résultats dans l’usine ».<br />

DES BESOINS EN INTERNE AUX<br />

PREMIERES PRESTATIONS POUR<br />

DES ENTREPRISES EXTERIEURES<br />

Opérationnel depuis le début 2018,<br />

le service Transformation digitale est<br />

pleinement impulsé par le groupe<br />

allemand, à l’image d’autres initiatives<br />

prises sur le sujet de l’industrie 4.0 dans<br />

d’autres filiales européennes. Par exemple,<br />

Bosch Rodez Service est l’installateur de<br />

cobots pour le groupe en France. Ces<br />

robots collaboratifs permettent aux<br />

différents sites du groupe d’améliorer<br />

la QVT de leurs collaborateurs tout en<br />

optimisant la productivité. L’utilisation<br />

des données offre également la possibilité<br />

d’améliorer les performances à travers des<br />

18ı PRODUCTION MAINTENANCE • N°70 • août-septembre-octobre 2020


TECHNOLOGIES<br />

À retrouver sur le Sepem<br />

Avignon<br />

Intervention sur le « Monitoring des<br />

machines et transformation digitale<br />

de l’usine : comment l’usine Bosch de<br />

Rodez accompagne les entreprises dans<br />

leur démarche d’industrie du futur.<br />

Intervenants : Grégory Brouillet,<br />

responsable de groupe Transformation<br />

digitale et sécurité électrique de Bosch<br />

à Rodez<br />

Quand ? Le mercredi 30 septembre,<br />

à 10h30<br />

Où ? À l’espace Conférences<br />

indicateurs tels que le TRS, le taux de rebut,<br />

le rapport qualité-coût-défaut ou encore<br />

les temps de cycle ; « seule l’exploitation fine<br />

des données nous permettent d’optimiser ses<br />

indicateurs », insiste Grégory Brouillet.<br />

Aujourd’hui, un peu moins de trois années<br />

et une crise économique après, le service<br />

est plus actif que jamais. Celui-ci réunit<br />

dix personnes auxquels s’ajoutent deux<br />

apprentis, et recherche actuellement<br />

un doctorant menant une thèse Cifre<br />

sur la maintenance prévisionnelle. « Le<br />

point fort de cette équipe est d’être «multispécialisée»<br />

: celle-ci n’est pas seulement<br />

composée de développeurs mais aussi de<br />

professionnels de la production et de la<br />

maintenance », rappelle Grégory Brouillet.<br />

Une force qui a permis au service de<br />

convaincre de plus en plus d’industriels.<br />

« La demande est là mais le chemin est<br />

Chez Devic Menuiserie,<br />

une PME Familiale Ruthénoise<br />

d’une centaine de salariés<br />

et fabricant de menuiseries<br />

sur-mesure, qui a décidé de<br />

se lancer dans l’industrie du futur<br />

encore long puisqu’il est encore difficile<br />

de convaincre les entreprises que parier<br />

sur la digitalisation permet des retours sur<br />

investissement à court et moyen termes.<br />

Les écoles s’intéressent aussi à nos offres de<br />

lignes didactiques développées avec Bosch<br />

Rexroth ».<br />

ACCOMPAGNER L’ENTREPRISE<br />

DEVIC MENUISERIE DANS SA<br />

DEMARCHE D’INDUSTRIE DU<br />

FUTUR…<br />

Devic Menuiserie, une PME Familiale<br />

Ruthénoise d’une centaine de salariés et<br />

fabricant de menuiseries sur-mesure, a<br />

décidé de se lancer dans l’aventure. Avec<br />

un chiffre d’affaires en forte croissance,<br />

l’entreprise souhaitait optimiser la<br />

production afin de mieux répondre à la<br />

demande des clients et réduire les temps<br />

machines. Conscient que la société doit<br />

faire évoluer ses méthodes de production<br />

si elle veut continuer à se développer, elle<br />

a choisi de solliciter fin 2019 l’équipe de<br />

Grégory Brouillet dans le but de connecter<br />

un centre d’usinage. « La PME souhaitait<br />

mettre en place des outils de communication<br />

et d’échanges entre les opérateurs et les<br />

managers dans le cadre d’une démarche<br />

qualité et d’amélioration continue », affirme<br />

Sandrine Hurthes, responsable Qualité.<br />

« La mise en place d’indicateurs temps réels<br />

de pilotage de la production nous permettra<br />

d’atteindre des objectifs quantifiables »,<br />

ajoute Nicolas Devic.<br />

Développé en mode design thinking avec<br />

la société Devic, cet outil connecté permet<br />

de visualiser le taux d’utilisation, ainsi que<br />

la localisation des arrêts, et ce en temps<br />

réel. « Après avoir travaillé avec l’équipe<br />

de direction sur les priorisations, nous<br />

avons installé une solution nous donnant la<br />

possibilité de calculer le taux d’utilisation de<br />

la machine par équipe. L’outil nous permet<br />

de comprendre en temps réel les causes<br />

d’arrêt. Ces données sont visibles sur la<br />

machine mais aussi depuis l’ensemble des<br />

postes informatiques du site ».<br />

À seulement quelques milliers d’euros,<br />

ce premier projet – avant d’être déployé<br />

sur d’autres équipements voire, à terme,<br />

de s’orienter vers un MES installé dans<br />

un Cloud – amène déjà des résultats et<br />

promet un retour sur investissement<br />

rapide, critère essentiel et qui prend<br />

tout son sens aujourd’hui avec la crise<br />

industrielle et la recherche de solution<br />

simples à mettre en place et peu<br />

coûteuses. « Ce projet est un premier<br />

pas dans l’industrie 4.0 avec pour objectif<br />

de l’étendre à d’autres machines, précise<br />

Nicolas Devic. En fait, ce POC initie les<br />

prémices d’un projet plus global, tourné<br />

vers l’avenir. » ●<br />

Olivier Guillon<br />

PRODUCTION MAINTENANCE • N°70 • août-septembre-octobre 2020 ı


TECHNOLOGIES<br />

REPORTAGE<br />

Plongée au cœur de l’usine 4.0<br />

d’ifm electronic<br />

Pour ses 50 ans, le spécialiste Allemand du capteur a invité fin 2019 la presse européenne spécialisée à venir<br />

découvrir son usine de Tettnang, dans la région de la Souabe, à seulement quelques kilomètres du lac de<br />

Constance. L’occasion pour la rédaction de <strong>Production</strong> <strong>Maintenance</strong> présente sur place de comprendre la vision<br />

de l’industrie 4.0 d’ifm electronic, laquelle repose sur deux piliers : la mesure et le contrôle.<br />

Vue aérienne du site de Tettnang, non loin du lac de Constance<br />

«<br />

69, année électronique »… aurait pu chanter le « Serge<br />

Gainsbourg de l’industrie » s’il avait existé. Car cette<br />

année-là accoucha d’un des plus grands spécialistes<br />

mondiaux des capteurs, des contrôleurs et des systèmes<br />

pour l’automatisation industrielle dans le monde entier. Aujourd’hui,<br />

ifm electronic est dirigé par la deuxième génération de la famille ;<br />

co-fondé Robert Buck et Gerd Marhofer, le groupe est aujourd’hui<br />

mené par le président du directoire Martin Buck et Michael<br />

Marhofer. Avec environ 6 700 employés répartis dans pas moins<br />

de soixante-dix pays, ifm combine l’internationalité et la force<br />

d’innovation d’un groupe (qui compte pas moins d’un millier de<br />

personnes en R&D) d’entreprises en pleine croissance – formé de<br />

nombreuses acquisitions externes – mais aussi en s’engouffrant<br />

habilement dans la brèche de l’industrie 4.0.<br />

L’usine de Tettnang d’ifm montre à elle-seule comment utiliser<br />

Industry 4.0 avec succès. L’exemple de la surveillance des filtres<br />

dans la production de capteurs illustre les avantages de la<br />

maintenance calibrée à partir de l’état de santé de l’équipement<br />

et son suivi en temps réel, et ce grâce au recours massif de<br />

capteurs communicants IO-Link d’ifm ainsi que la solution<br />

SmartObserver LR. Pour Laurent Carlion, directeur marketing<br />

et technique de la filiale française, « l’industrie du futur s’illustre<br />

avant tout par le rapprochement de l’IT et de l’outil en lui-même,<br />

car bien souvent, la production reste trop détachée du reste de<br />

l’entreprise ; il n’existe donc pas ou très peu de relations entre<br />

les services. L’industrie 4.0 vise au contraire à rapprocher ces<br />

deux univers, sans oublier la maintenance et l’automatisation<br />

des flux. »<br />

20ı PRODUCTION MAINTENANCE • N°70 • août-septembre-octobre 2020


OnTRAK<br />

Système de surveillance de Machines Tournantes<br />

Monitoring permanent en temps réel et à distance - IIoT/Cloud<br />

Le système de surveillance temps réel ON-TRAK<br />

est un système complet et connecté qui met en<br />

oeuvre les puissants capteurs UESystems de<br />

type Ultra-Trak 750. Il permet d'être alerté en<br />

temps réel dès lors qu'un changement de mode,<br />

une prédéfaillance, une défaillance mécanique<br />

ou un problème de lubrification apparaît sur un<br />

équipement tournant.<br />

Les capacités de détection de la technologie<br />

UESystems couplées à la puissance de l'IIoT<br />

présentent sur un seul et même système<br />

plusieurs bénéfices techniques :<br />

• précocité de détection des défaillances<br />

• surveillance & alerte à distance<br />

• surveillance & alerte temps réel<br />

• simplicité d'installation et d'utilisation<br />

Le système ON-TRAK est la solution clé en<br />

main nécessaire à anticiper les défaillances de<br />

machines tournantes de façon sure, efficace et<br />

totalement autonome.<br />

ETHERNET<br />

WI-FI<br />

CELLULAR<br />

CONNECTEZ LES<br />

CAPTEURS<br />

ULTRA-TRAK 750 &<br />

TOUS TYPES DE<br />

CAPTEURS<br />

LE SYSTEME ON-TRACK<br />

IIoT EST PRECONFIGURE<br />

AVEC 16 ENTREES<br />

CONNECTEES AU CLOUD<br />

ON-TRAK OU AUTRES<br />

APPLICATIONS VIA WI-FI,<br />

RESEAU 4G OU ETHERNET<br />

TABLEAU DE BORD<br />

TEMPS REEL AVEC<br />

VISUALISATION DES<br />

DONNEES DE CHAQUE<br />

CAPTEUR SUR TOUT<br />

TYPE DE PC, TABLETTE,<br />

SMARTPHONE ...<br />

ALERTES TEMPS REEL<br />

SOYEZ ALERTE EN TEMPS<br />

REEL PAR SMS, EMAIL<br />

... SUR LA BASE DE<br />

CRITERE(S) CHOISIS


TECHNOLOGIES<br />

ON N’EST JAMAIS MIEUX SERVI QUE<br />

PAR SOI-MÊME<br />

L’illustration parfaite dans cette usine de<br />

Tettnang dans laquelle ifm a mené une approche s’appuyant sur<br />

des sous-projets réalisés au niveau des machines et des postes<br />

de travail de la production électronique où s’y trouvent de<br />

nombreuses unités d’extraction reliées à un système d’extraction<br />

central par des tuyaux. Les filtres retenant la poussière et les<br />

particules sont installés sur le système d’extraction central<br />

et sur les différentes unités d’extraction décentralisées ; or<br />

si les filtres sont trop encrassés, le débit d’air diminue et le<br />

fonctionnement fiable de la machine n’est pas assuré, d’où<br />

un entretien de l’équipement indispensable. Dans le passé,<br />

les filtres étaient remplacés à des intervalles de maintenance<br />

réguliers. Problème de la maintenance préventive, les filtres<br />

étaient remplacés souvent trop tôt ou soit trop tard.<br />

Dans le cadre d’un projet d’industrie 4.0, le système a été modifié<br />

pour une maintenance basée sur l’état. Le degré de contamination<br />

des filtres a été mesuré en permanence afin de déterminer le<br />

moment optimal pour l’entretien. Des compteurs d’air comprimé,<br />

de type SD0523, ont été installés sur les filtres décentralisés<br />

connectés à un module maître IO-Link, de type AL1302. Pour<br />

évaluer les valeurs mesurées par les capteurs de débit, le système<br />

LineRecorder d’ifm est utilisé – cette solution assure les différentes<br />

étapes, de la collecte et la consolidation des données de terrain, à<br />

la transmission des données, en passant par l’évaluation, l’analyse<br />

et la visualisation de celles-ci. Le système se compose de différents<br />

outils logiciels permettant une transmission simple des données<br />

Nouveau<br />

capteur<br />

ifm LDL100<br />

LDL200<br />

des différents capteurs vers des systèmes de<br />

niveau supérieur. Le module maître IO-Link<br />

fonctionne avec le noyau IoT qui fournit les<br />

valeurs du processus. L’évaluation est effectuée<br />

dans le SmartObserver LR de niveau supérieur.<br />

L’interface utilisateur basée sur le Web LR SmartObserver Cockpit<br />

permet d’afficher les valeurs mesurées, de définir les limites et<br />

de configurer la gestion des alarmes. Grâce à une connexion au<br />

système SFI (Shop Floor Integration), les ordres de maintenance<br />

sont directement déclenchés dans le système SAP en cas de<br />

dépassement des limites.<br />

UN EXEMPLE PROGRESSIVEMENT ADOPTÉ DANS LES<br />

USINES FRANÇAISES<br />

En somme, de la maintenance conditionnelle, dont le but est de<br />

faire correspondre l’ensemble des flux quand apparaît une panne,<br />

avec une remontée d’informations vers le système informatique<br />

ou l’ERP de l’entreprise, on est passé à la maintenance<br />

prévisionnelle. « Mais il reste du chemin à parcourir car toutes<br />

les étapes de la maintenance conditionnelle peuvent aujourd’hui<br />

être automatisées, même si l’on constate en France un changement<br />

des mentalités au sein des entreprises ». Exemple ? La solution<br />

d’analyse vibratoire que la société a mise au point il y a plus de<br />

dix ans et permettant de faire de la maintenance conditionnelle<br />

sans faire appel à un expert ; l’allemand a constaté peu de retours<br />

durant cette décennie en raison du fait que « les gens n’étaient<br />

pas prêts. Mais avec l’industrie 4.0, d’un seul coup, la demande<br />

a explosé depuis trois ans. On a même revu notre organisation<br />

française avec une personne entièrement dédiée à cette solution ».<br />

Selon Laurent Carlion, « la France a même repris goût à l’industrie<br />

et les investissements vont dans le sens de l’amélioration du parc<br />

machines qui, il faut bien le reconnaître, est un peu plus âgé<br />

qu’ailleurs. » au regard de la crise dramatique nous subissons<br />

traversons actuellement, numériser et monitorer tous ces parcs<br />

de machines vieillissante ne se révèlent plus seulement utiles<br />

mais s’imposent parfois comme une question de survie de<br />

l’entreprise. Certes, c’était avant la crise… mais le « monde<br />

d’après » ne devrait-il pas très logiquement poursuivre cette<br />

tendance ? ●<br />

Olivier Guillon<br />

L’info en +<br />

Lignes de production entièrement automatisées<br />

ifm n’a pas encore terminé son voyage vers « l’usine du<br />

futur ». La mise en réseau intelligente du développement<br />

de produits, de la production et de la logistique continuera<br />

à jouer un rôle majeur à Tettnang. La prochaine étape<br />

logique pour assurer la compétitivité sera la numérisation<br />

de la production.<br />

22ı PRODUCTION MAINTENANCE • N°70 • août-septembre-octobre 2020


TECHNOLOGIES<br />

AVIS D’EXPERT<br />

Exploiter le potentiel de la<br />

maintenance prévisionnelle<br />

dans les environnements industriels<br />

D’après une récente estimation de Deloitte, la transformation numérique de la maintenance industrielle peut<br />

augmenter jusqu’à 20 % le temps de disponibilité des équipements. Dans cet avis d’expert, Arnaud Kurowski,<br />

de la société Stratus Technologies, revient sur les bonnes pratiques à mettre en œuvre.<br />

Arnaud<br />

Kurowski<br />

Business<br />

Development<br />

Manager<br />

chez Stratus<br />

Technologies<br />

Malgré l’engouement qu’elle suscite actuellement, la<br />

maintenance prévisionnelle n’est pas un concept<br />

nouveau. Les techniciens de maintenance effectuent<br />

depuis longtemps des contrôles de routine en vue<br />

d’anticiper les potentiels problèmes sur les équipements. L’analyse<br />

des courbes de tendance et la maintenance d’état sont utilisées<br />

avec succès depuis de nombreuses années pour suivre l’intégrité<br />

des équipements. La véritable nouveauté réside dans la puissante<br />

combinaison de l’enregistrement de données, de dispositifs d’IIoT,<br />

de l’Edge computing et de l’apprentissage automatique basé sur le<br />

cloud. L’alliance de ces technologies permet d’obtenir à la fois une<br />

analyse en temps réel et des perspectives à long terme afin de prédire<br />

le moment où des pannes sont susceptibles de se produire ou bien<br />

le temps durant lequel une machine (ou l’un de ses composants)<br />

est capable de fonctionner avant de tomber en panne.<br />

DÉFINISSEZ CLAIREMENT LE SUCCÈS<br />

Dans certains environnements, une indisponibilité imprévue ou<br />

une panne d’équipement a un impact particulièrement important.<br />

Ces environnements sont généralement physiquement étendus<br />

ou comprennent quelques dispositifs critiques, comme une usine<br />

de traitement du pétrole ou un hôpital. Il en va de même pour les<br />

environnements distants ou difficiles d’accès : lorsqu’un équipement<br />

tombe en panne, plusieurs jours peuvent être nécessaires pour le<br />

rendre de nouveau opérationnel.<br />

De nombreuses entreprises s’empresseront d’investir dans la<br />

maintenance prévisionnelle sans avoir clairement défini leurs<br />

objectifs spécifiques. Il est essentiel de s’intéresser au ROI d’une<br />

stratégie de maintenance prévisionnelle. Les investissements doivent<br />

clairement être établis selon des indicateurs de performance. Par<br />

exemple, une grande entreprise de gazoduc a pu économiser presque<br />

10 millions de dollars sur cinq ans en coûts de maintenance pour ses<br />

stations de compression en procédant à une mise à niveau complète<br />

et en adoptant une approche de maintenance prévisionnelle. Il<br />

Ensemble, ces technologies permettent de procéder à une<br />

maintenance prévisionnelle des équipements critiques, et<br />

augmentent le rendement en fournissant aux opérateurs de<br />

production une nouvelle visibilité sur l’état de ces équipements.<br />

On assiste à l’émergence des bonnes pratiques pour le déploiement<br />

de systèmes de maintenance prévisionnelle dans les environnements<br />

industriels.<br />

24ı PRODUCTION MAINTENANCE • N°70 • août-septembre-octobre 2020


TECHNOLOGIES<br />

est important de préciser que les économies<br />

ne peuvent être quantifiées qu’avec une réelle<br />

compréhension de la situation antérieure et des<br />

objectifs de mise en œuvre de la maintenance<br />

prévisionnelle, puis en mesurant les résultats<br />

obtenus par la suite.<br />

FORMEZ VOTRE PERSONNEL À LA<br />

MAINTENANCE PRÉVISIONNELLE<br />

En matière de maintenance prévisionnelle, le plus<br />

coûteux n’est pas l’équipement, c’est la compétence.<br />

De nombreux environnements industriels existants<br />

manqueront de personnel possédant de solides compétences<br />

en IIoT et en Edge computing. C’est pourquoi il est essentiel<br />

d’investir dans la formation des employés. De la même manière,<br />

la connaissance des déploiements d’analyse prévisionnelle peut<br />

assurer la réussite du projet.<br />

de devoir renouveler l’investissement. Même les<br />

entreprises les plus avisées regretteront d’avoir<br />

opté pour un système « assez bon » dans le but<br />

de faire des économies.<br />

CHOISISSEZ VOTRE ÉQUIPEMENT EN<br />

FONCTION DE VOS BESOINS<br />

Chaque entreprise fait face à ses propres défis.<br />

Les fabricants doivent choisir des équipements<br />

d’analyse et de maintenance qui reflètent leurs<br />

différentes priorités. Par exemple, certains<br />

fabricants doivent chercher à acquérir des<br />

dispositifs équipés de technologies d’analyse des vibrations et de<br />

capteurs intégrés, deux puissants indicateurs de la performance<br />

des équipements. D’autres, comme les entreprises de traitement de<br />

liquide, par exemple, souhaiteront avoir des capteurs de température,<br />

Le fait de former à la maintenance prévisionnelle des employés issus<br />

de différents domaines peut également être payant à long terme.<br />

Une approche transversale rend l’entreprise plus à même de gérer la<br />

perte de compétences clés en maintenance prévisionnelle en cas de<br />

renouvellement ou de départ d’effectifs. Plus important encore, la<br />

formation d’employés moins anciens à la maintenance prévisionnelle<br />

peut représenter un investissement dans la connaissance culturelle<br />

à long terme des systèmes existants.<br />

NE RÉINVENTEZ PAS LA ROUE<br />

La maintenance prévisionnelle n’est pas une solution miracle. Elle<br />

doit toujours accroître, et non remplacer, les contrôles de routine<br />

afin de protéger les entreprises d’un risque accru d’indisponibilité<br />

des systèmes. De la même façon, elles doivent continuer à mettre à<br />

jour les enregistrements relatifs à la performance des équipements<br />

pour chaque machine afin d’éclairer les décisions futures et de mieux<br />

cerner les spécificités des différents dispositifs.<br />

CHOISISSEZ DES PRODUITS DURABLES<br />

Les entreprises qui investissent dans la maintenance prévisionnelle<br />

devraient toujours opter pour des produits évolutifs et riches en<br />

fonctionnalités plutôt que pour les solutions les plus abordables.<br />

Pourquoi ? Compte tenu du rythme soutenu des innovations<br />

actuelles, les investissements doivent être évalués en tenant compte<br />

du futur ROI et non du coût présent. Bon nombre d’entreprises<br />

industrielles ont également des difficultés à anticiper leurs besoins<br />

techniques futurs.<br />

C’est la raison pour laquelle les opérateurs doivent choisir des<br />

systèmes qui répondent parfaitement aux normes actuelles, de<br />

façon à maximiser la durée de vie de chaque dispositif et à éviter<br />

de pression et de viscosité dans leurs dispositifs.<br />

INVESTISSEZ DANS L’APPRENTISSAGE AUTOMATIQUE<br />

Un système d’apprentissage automatique innovant peut augmenter<br />

la valeur de la maintenance prévisionnelle. Ces systèmes sont<br />

d’une grande utilité dans l’analyse de vastes ensembles de données,<br />

en permettant aux techniciens de maintenance expérimentés<br />

d’identifier plus rapidement les anomalies de données pouvant<br />

indiquer des problèmes au niveau des équipements. Le risque<br />

d’indisponibilité ainsi que la sévérité du problème peuvent ainsi<br />

être encore limités.<br />

Dans de nombreux environnements industriels, les investissements<br />

dans la maintenance prévisionnelle peuvent doter les opérateurs<br />

d’une nouvelle visibilité. Alors que chaque entreprise rencontre<br />

des besoins spécifiques, ces bonnes pratiques peuvent contribuer<br />

à maximiser le ROI de n’importe quelle initiative de maintenance<br />

prévisionnelle ●<br />

Arnaud Kurowski<br />

(Stratus Technologies)<br />

PRODUCTION MAINTENANCE • N°70 • août-septembre-octobre 2020 ı25


TECHNOLOGIES<br />

INTERVIEW<br />

L’intelligence artificielle et l’analytics,<br />

priorités d’investissement pour les<br />

industriels français<br />

Dans une étude menée avant le confinement, le cabinet de conseil Aveva a révélé que les industriels français<br />

placent en priorité trois axes d’investissement pour stimuler leur transformation numérique : l’intelligence<br />

artificielle et l’Analytics, l’Advanced Process & Engineering Design et la Cybersécurité. Explications avec Jim<br />

Chappell, qui revient également sur les points forts de ces technologies pour se relever de la crise.<br />

Jim Chappell<br />

Global Head of AI<br />

and Advanced Analytics<br />

Quelle est votre définition de l’ « ia » et « l’analytics » ?<br />

Chez Aveva, nous considérons l’intelligence artificielle comme<br />

un vaste ensemble de technologies qui tirent parti du Big Data<br />

pour créer des connaissances et aider à établir des conclusions<br />

exploitables pour nos clients. L’intelligence artificielle et l’Analytics<br />

peuvent être classées en quatre catégories en fonction du type<br />

d’informations fournies. Ces catégories sont les suivantes :<br />

informations prévisionnelles, informations sur les performances,<br />

informations prescriptives et pronostics – les « Quatre P » de l’IA<br />

industrielle. Une fois combinées, ces quatre catégories apportent<br />

beaucoup plus de valeur grâce à des process de pensée AI complexes.<br />

Ces priorités se situent en droite ligne avec la tendance globale à<br />

tirer parti du big data grâce à l’intelligence artificielle, l’Analytics<br />

et la visualisation des données en temps réel. Le big data peut être<br />

généré par de nombreuses sources, telles que les capteurs, les lacs<br />

de données (data lakes), les outils d’historisation des données,<br />

des valeurs calculées et des sources audio ou vidéo. En 2020, les<br />

investissements technologiques devraient être dominés par les<br />

technologies permettant de transformer ces vastes flux de données<br />

en résultats exploitables pour les entreprises.<br />

En quoi cela se traduit-il dans les départements de<br />

maintenance industrielle ?<br />

Lorsque nous déployons l’intelligence artificielle et l’Analytics au<br />

sein des départements de maintenance industrielle de nos clients,<br />

nous faisons en sorte que nos solutions s’appliquent aux « Quatre<br />

P » de l’IA industrielle (« prédictif, performance, prescriptif et<br />

pronostic »). Les technologies prévisionnelles s’appuient sur le<br />

Comment expliquez-vous qu’ils occupent le top des<br />

priorités des entreprises industrielles françaises ?<br />

Aveva a récemment mené une étude internationale auprès de<br />

1 240 décideurs sur les priorités de transformation numérique<br />

pour les entreprises industrielles. Nous avons constaté que les<br />

trois premières priorités des entreprises industrielles françaises<br />

étaient l’IA et l’Analytics (76 %), suivies par l’Advanced Process<br />

and Engineering Design (75 %) et la Cybersécurité (72 %).<br />

26ı PRODUCTION MAINTENANCE • N°70 • août-septembre-octobre 2020


TECHNOLOGIES<br />

Machine Learning, c’est-à-dire un type de reconnaissance de modes<br />

de fonctionnement et de détection d’anomalies utilisant le big<br />

data industriel pour créer des signatures numériques d’actifs et<br />

de process, puis pour détecter à la fois les écarts et les modes de<br />

fonctionnement correspondants. Les solutions « prédictives »<br />

peuvent alerter en amont en cas de problèmes et d’inefficacités<br />

éventuels, ou encore en cas d’erreurs dans le processus de conception.<br />

Les solutions de performance reposent sur les principes de base<br />

de l’Analytics (simulation) et du Machine Learning. Il s’agit d’un<br />

type de système d’optimisation utilisant des algorithmes et des<br />

techniques de modélisation (souvent basées sur des principes<br />

thermodynamiques) spécifiques à l’industrie et aux actifs pour<br />

fournir une alerte précoce en cas de détection de problèmes et<br />

d’inefficacités.<br />

L’approche prescriptive s’appuie<br />

sur les problèmes détectés par<br />

l’Analytics prédictive et l’Analytics<br />

des performances. Elle permet<br />

d’analyser les causes profondes,<br />

de planifier et d’aider à la prise de<br />

décision, et d’établir des plans d’action<br />

probabilistes pour remédier au mieux<br />

à une situation et l’optimiser. Quant<br />

au pronostic, il utilise les technologies<br />

d’apprentissage par réseaux neuronaux,<br />

de deep learning et d’apprentissage<br />

par renforcement pour fournir une<br />

prévision des événements futurs. Il<br />

peut être utilisé pour le suivi/contrôle<br />

et l’optimisation des calendriers ainsi<br />

que pour déterminer combien de<br />

temps un actif ou un process peut continuer à fonctionner en<br />

toute sécurité.<br />

« L’intelligence artificielle<br />

industrielle est en plein essor<br />

pendant cette crise, et les<br />

investissements devraient<br />

augmenter, car elle fournit des<br />

informations pertinentes pour la<br />

continuité des activités au moment<br />

où la pression est la plus forte »<br />

Plus globalement, quels seront les usages de ces<br />

technologies dans la maintenance ?<br />

Nous ne faisons qu’effleurer les nombreuses possibilités offertes par<br />

ces technologies pour la transformation des opérations industrielles ;<br />

mais jusqu’ici, à chaque fois que nous avons utilisé l’intelligence<br />

artificielle et l’Analytics, la transformation s’est avérée remarquable.<br />

Parmi les puissantes applications de l’IA industrielle : la maintenance<br />

prévisionnelle de nouvelle génération (Next-Gen Predictive<br />

<strong>Maintenance</strong>) apporte une meilleure détection des anomalies<br />

avec une compréhension et une optimisation intégrées des risques.<br />

Elle permet la détection précoce des problèmes d’équipements<br />

industriels critiques et utilise la modélisation à grande gamme<br />

dynamique (HDR - High Dynamic Range) combinée avec le<br />

Machine Learning et la simulation pour fournir une vue à 360<br />

degrés du risque. En s’appuyant sur des<br />

techniques de deep learning, la durée<br />

de fonctionnement avant défaillance<br />

(RUL – Remaining Useful Life) fournit<br />

des indications sur le délai restant avant<br />

qu’une intervention de maintenance<br />

devienne nécessaire.<br />

Cela permet à nos clients de gérer plus<br />

efficacement les décisions relatives aux<br />

coûts par rapport aux risques afin de<br />

programmer le meilleur moment pour<br />

effectuer la maintenance et ainsi d’atténuer<br />

l’impact négatif sur les opérations ou<br />

sur les obligations contractuelles de<br />

production. Par exemple, les clients<br />

reçoivent grâce à l’IA des conseils leur<br />

indiquant s’ils peuvent ou non attendre le prochain arrêt pour<br />

entretien planifié ; cela leur permet d’optimiser l’efficacité de la<br />

PRODUCTION MAINTENANCE • N°70 • août-septembre-octobre 2020 ı27


TECHNOLOGIES<br />

ÉVÉNEMENT<br />

CFIA Rennes,<br />

cette fois<br />

c’est la bonne !<br />

planification et de minimiser les temps d’arrêt. La simulation avancée<br />

leur fournit ensuite des informations supplémentaires sur les risques<br />

quant à l’impact sur les opérations si l’actif devait être mis hors<br />

service. En outre, la simulation basée sur l’IA fournit une analyse<br />

sur les possibilités d’optimisation et des conseils afin d’atténuer<br />

les répercussions jusqu’à la fin de l’opération de maintenance.<br />

La simulation améliorée par l’IA est également un domaine où<br />

nous pouvons constater des capacités de conception technique<br />

plus rapides, améliorées et moins coûteuses, et qui progresse vers<br />

une automatisation intégrale. Celle-ci ouvre également la voie<br />

vers des formations basées sur l’IA en simulant les résultats d’une<br />

action, ou de l’inaction.<br />

En quoi ces technologies peuvent-elles participer à lutter,<br />

dans le contexte de crise sanitaire ?<br />

L’intelligence artificielle industrielle est en plein essor pendant<br />

cette crise, et les investissements devraient augmenter, car l’IA<br />

fournit des informations pertinentes pour la continuité des activités<br />

au moment où la pression est la plus forte. Elle constitue une<br />

source précieuse de vérité et d’informations sur les capacités d’une<br />

entreprise en période d’incertitude et d’instabilité. Les données,<br />

l’Analytics et l’IA permettent aux entreprises de s’adapter et de faire<br />

face aux difficultés en fournissant des solutions qui n’auraient pas<br />

pu être formulées « manuellement ».<br />

L’IA industrielle permet aux entreprises de comprendre à la fois<br />

leurs coûts opérationnels et leurs installations (tout en assurant<br />

leur efficacité) et l’impact de leurs dépenses d’investissement sur<br />

leurs performances. C’est un élément crucial en période de crise,<br />

car les entreprises s’efforcent de réduire les risques et d’assurer<br />

la pérennité de leurs activités tout en réagissant aux pressions à<br />

court terme. L’objectif étant de prendre la meilleure décision en<br />

prévoyant les défaillances, en concevant de nouvelles solutions,<br />

en augmentant l’efficacité et en développant la formation des<br />

opérateurs - en grande partie grâce à la puissance du Cloud ●<br />

Propos recueillis par Olivier Guillon<br />

Après de multiples tergiversations et de reports<br />

de cet événement phare des spécialistes de<br />

l’agroalimentaire, l’organisateur GL Events<br />

a tranché : le salon aura finalement lieu à Rennes,<br />

destination historique du carrefour des industriels de<br />

la filière, du mardi 30 septembre au jeudi 1er octobre<br />

prochain. La crise liée au Covid-19 n’aura finalement<br />

pas eu raison de ce grand rendez-vous qui devait se tenir<br />

en mars dernier à Rennes puis à Nantes. L’événement<br />

reviendra donc sur ses terres d’origine. L’édition<br />

toulousaine ayant quant à elle été annulée.<br />

En un peu plus de vingt ans, l’événement référent de la<br />

filière est devenu une véritable plateforme de business<br />

pour l’ensemble des acteurs du premier secteur industriel<br />

français aussi bien en termes de chiffre d’affaires que<br />

d’emplois. Durant trois jours, le CFIA réunira plus de<br />

22 000 professionnels et 1 600 sociétés de toutes tailles<br />

rassemblant l’intégralité de l’offre du secteur ●<br />

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28ı PRODUCTION MAINTENANCE • N°70 • août-septembre-octobre 2020


Les produits CASSIDA représentent une gamme complète<br />

de lubrifiants haute performance pour toutes les industries<br />

alimentaires.<br />

Elle comprend des produits synthétiques, semi-synthétiques et<br />

des huiles blanches.<br />

Tous les lubrifiants alimentaires CASSIDA sont enregistrés par<br />

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MAINTENANCE EN PRODUCTION<br />

PAROLE D’EXPERT<br />

Le M.E.S. comme soutien devenu<br />

incontournable<br />

dans l’agroalimentaire<br />

Dans cet interview, Sébastien Delisle, expert MES chez intégrateur de solutions industrielles OET, explique<br />

comment le Manufacturing Execution System (MES) s’est imposé dans le secteur de l’agroalimentaire,<br />

répondant à aux besoins absolus de traçabilité du secteur.<br />

Sébastien<br />

Delisle<br />

Expert MES<br />

chez OET<br />

Qu’est-ce que le M.E.S. et à qui<br />

s’adresse-t-il ?<br />

Placé entre l’ERP et le système de Contrôle<br />

commande, le MES (Manufacturing<br />

Execution System) est « le chef d’Orchestre »<br />

de l’atelier. Il peut être défini comme un<br />

système d’exécution, de gestion et de suivi<br />

des productions en cours dans l’atelier.<br />

Son rôle est de superviser machines et<br />

opérateurs avec une traçabilité complète<br />

des informations de fabrication.<br />

Interfacé avec tous les moyens de<br />

production connectés, le MES guide et<br />

réagit instantanément aux activités de<br />

l’atelier. Il est le point central de toutes les<br />

données d’exécution, chargé de transmettre<br />

la bonne information au bon moment,<br />

aussi bien aux hommes (instructions de<br />

travail, traçabilité demandée, avancement<br />

des OF…) qu’aux machines (start/stop,<br />

paramètres d’usinage, statut pièces…). Il<br />

peut même s’envisager sur des opérations<br />

manuelles, du moment que l’information<br />

à tracer est saisie.<br />

En capitalisant toutes les données de<br />

production en temps réel, le MES détient<br />

ainsi une vue sur les encours et rendement<br />

des OF avec une granularité de l’ordre de la<br />

minute, ce qui en fait l’outil complémentaire<br />

de l’ERP par excellence. Vous l’aurez<br />

compris, il est donc destiné à tout type<br />

d’industrie, mais les enjeux pour l’industrie<br />

agroalimentaire sont sans doute encore<br />

plus importants qu’ailleurs.<br />

Pouvez-vous nous détailler les<br />

enjeux pour les industriels de<br />

l’agroalimentaire ?<br />

C’est de produire mieux et tracer ! Le<br />

système MES permet à l’industriel<br />

d’améliorer la gestion de ses flux, de ses<br />

stocks, de ses procédés et ainsi gagner en<br />

30ı PRODUCTION MAINTENANCE • N°70 • août-septembre-octobre 2020


MAINTENANCE EN PRODUCTION<br />

qualité, efficacité, productivité dans une<br />

démarche d’amélioration continue et de<br />

réduction des coûts. L’autre enjeu est bien<br />

sûr celui de la sécurité sanitaire car la<br />

traçabilité permet le rappel de lots en cas<br />

de non-conformité. Plus le système sera<br />

performant et plus le retrait sera rapide<br />

et précis, limitant ainsi les répercussions<br />

négatives en termes d’image et de pertes<br />

financières pour l’entreprise.<br />

Peut-on en déduire une taille critique<br />

d’industrie pour espérer un retour<br />

sur investissement ?<br />

Non, pas vraiment. Cela ne dépend<br />

pas seulement de la taille de l’entreprise<br />

ni de ses volumes de production. Les<br />

facteurs sont nombreux à prendre en<br />

compte pour faire une comparaison entre<br />

l’investissement que cela demande et les<br />

résultats escomptés. Ce qu’un industriel<br />

doit bien définir en avant-projet, c’est<br />

ce qu’il a à y gagner. Tantôt l’enjeu est<br />

business – la mise en place d’un MES<br />

peut déclencher des opportunités de<br />

certifications ou ventes de nouveaux<br />

produits qui nécessitent une fiabilité de<br />

la traçabilité, tantôt l’enjeu est l’optimisation<br />

de la production et/ou la maintenance : le<br />

MES suit le schéma « Connaître, analyser<br />

et améliorer », commun à toutes les<br />

démarches d’amélioration continue.<br />

Quels ingrédients faut-il<br />

pour réussir la mise en place<br />

d’un M.E.S. dans une industrie<br />

agroalimentaire ?<br />

Pour qu’un projet MES réussisse, il faut<br />

d’abord qu’il démarre. La première clé<br />

de réussite est la nomination d’un chef<br />

de projet MES (côté industriel) dédiée<br />

exclusivement au projet, pour recueillir<br />

les besoins métiers, la hiérarchisation<br />

des demandes, la validation des<br />

spécifications et le déroulement du projet.<br />

La seconde est le cadrage du projet avec<br />

une hiérarchisation des besoins. Sans<br />

hiérarchisation des besoins, la plupart<br />

des projets MES entraîneront un budget<br />

prohibitif et ne verront jamais le jour.<br />

Si cette hiérarchisation n’est pas suffisante,<br />

ou si la direction n’est pas suffisamment<br />

convaincue pour donner son accord<br />

définitif à un projet global, une solution<br />

est la réalisation d’un pilote. Le pilote<br />

permettra, sur une partie de l’installation,<br />

de valider les fonctionnalités clés et leur<br />

retour sur investissement. C’est également<br />

une bonne méthode pour la conduite du<br />

changement auprès du personnel – une<br />

démarche indispensable au projet. Des<br />

personnalisations judicieuses au niveau<br />

du pilote vont favoriser l’adhésion du<br />

personnel au système.<br />

Qu‘attendent les industriels<br />

lorsqu’ils font appel à O.E.T. ?<br />

OET est intégrateur de solutions<br />

industrielles, proposant des solutions<br />

informatiques et d’automatismes<br />

d’ateliers de production (informatique,<br />

gestion de production, automatisme<br />

de pilotage et supervision, gestion de<br />

stock, traçabilité...). Son expertise est<br />

reconnue dans de nombreuses industries<br />

spécialisées dans l’alimentaire en France<br />

et à l’étranger.<br />

L’accompagnement d’OET se fait de bout<br />

en bout du projet, de sa conception à<br />

sa mise en œuvre : hiérarchisation des<br />

besoins avec l’industriel ; définition<br />

des objectifs de chaque activité en y<br />

associant des indicateurs de performance ;<br />

validation avec le client du périmètre<br />

du projet / définition de la ligne pilote ;<br />

mise en place d’une organisation « mode<br />

projet » (chef de projet côté OET, chef<br />

de projet côté Industriel) ; analyse des<br />

besoins et rédaction de spécifications à<br />

valider avec l’industriel ; développement<br />

en mode itératif du projet, permettant<br />

à l’industriel de valider et de se former<br />

aux livrables fournis tout au long de la<br />

période de développement ; adaptation<br />

personnalisée de l’outil aux utilisateurs<br />

(ergonomie, simplicité d’utilisation,<br />

pertinence des informations) en<br />

faisant intervenir nos spécialistes UX<br />

design ; déploiement sur site du projet<br />

et formation des utilisateurs clés ;<br />

proposition d’un contrat de maintenance<br />

permettant au client une assistance 7/7<br />

24H/24 avec des ingénieurs supports<br />

MES.<br />

Les industriels attendent de nous et<br />

de cette méthode de pouvoir juger<br />

rapidement de son efficience, de la<br />

satisfaction des opérateurs, et de pouvoir<br />

répondre à leur enjeux business et<br />

production avec la meilleure réactivité<br />

et fiabilité.<br />

Quelques exemples des travaux que<br />

vous menez en ce moment ?<br />

Actuellement plusieurs mises en œuvre<br />

sont en cours chez des clients dans des<br />

activités différentes. Dans le domaine<br />

de l’abattoir, chez Kerméné, avec le<br />

déploiement en cours d’une application<br />

de suivi de production, de traçabilité sur<br />

lignes Jambons et saucisses. Dans l’activité<br />

Laiterie, nous développons actuellement<br />

chez le groupe Sill une nouvelle unité de<br />

production de poudre de lait infantile, avec<br />

une application de suivi de production,<br />

de qualité et de traçabilité jusqu’à la<br />

sérialisation des produits finis. Dans le<br />

domaine de la Boulangerie/pâtisserie, un<br />

développement de Core Model de suivi et<br />

de pilotage de la production est en cours<br />

sur deux sites de Biscuiterie Saint-Michel.<br />

Enfin, nous intervenons en Bio-Industrie<br />

chez Saria dans le développement d’une<br />

solution dédiée à l’activité de valorisation<br />

des coproduits issus des abattoirs, déployée<br />

sur plusieurs unités de production en<br />

France ●<br />

Propos recueillis par Olivier Guillon<br />

32ı PRODUCTION MAINTENANCE • N°70 • août-septembre-octobre 2020


Gagner en performance<br />

en digitalisant le lean<br />

Aller encore plus loin dans la digitalisation de vos ateliers,<br />

le logiciel MES Aquiweb supporte les démarches d’amélioration<br />

continue (5S, SMED, PDCA, AIC, autocontrôle, automaintenance,<br />

gemba walk, management visuel) pour un lean efficace.<br />

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Suivi de production<br />

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Qualité<br />

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Traçabilité<br />

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Pensé pour les opérateurs - Utilisation simple et intuitive<br />

Mise en œuvre rapide.<br />

En technologie 100% WEB, le logiciel collecte<br />

les données en temps réel auprès des équipements<br />

et des hommes. Il dématérialise tous les documents<br />

de l’atelier, pour aider et supporter le personnel<br />

de production. Ainsi, il est libéré des tâches<br />

administratives et peut se consacrer aux projets<br />

d’amélioration de la productivité. Déjà interfacé<br />

avec plus de 50 ERP, il optimise la production<br />

avec son planning connecté en temps réel.<br />

www.astree-software.fr<br />

Flux<br />

Énergie


MAINTENANCE EN PRODUCTION<br />

ENTRETIEN<br />

Le MES, élément clef de l’agilité<br />

des entreprises agroalimentaires<br />

Philippe Allot, président du club MES et PDG de la société Ordinal Software, revient sur le choix de reporter<br />

à 2021 les Assises et sur rôle central que joue le Manufacturing Execution System (MES) dans le domaine de<br />

l’agroalimentaire en matière d’agilité.<br />

Philippe Allot<br />

Président du Club<br />

MES, Philippe<br />

Allot est à la tête<br />

de l’éditeur et<br />

concepteur de<br />

logiciels industriels<br />

Ordinal Software<br />

Le club MES a finalement decidé<br />

d’annuler les assises qui devaient<br />

se tenir cet automne. Pour quelles<br />

raisons ?<br />

Cet événement repose beaucoup sur des<br />

témoignages industriels or beaucoup d’entre<br />

ont décliné, souvent pour des contraintes<br />

de temps mais aussi de déplacement. Or si<br />

l’on appauvrit le programme, nous risquons<br />

de faire une édition au rabais. D’où cette<br />

décision de reporter les Assises du MES à<br />

2021. La date n’est pas encore déterminée.<br />

Un autre événement aura quant à lui<br />

bien lieu (après de multiples reports),<br />

c’est le CFIA. Que représente<br />

l’agroalimentaire pour vous ?<br />

Il s’agit pour nous d’un très gros secteur car<br />

il représente environ 50 % de notre chiffre<br />

d’affaires [chez Ordinal Software – NDLR].<br />

C’est une filière que nous connaissons très<br />

bien et dans laquelle nous sommes très bien<br />

implantés.<br />

Quelles sont ses spécificités vis-àvis<br />

des solutions de digitalisation ?<br />

Par rapport aux autres secteurs<br />

industriels, les attentes en matière de<br />

MES sont différentes. Certes, les besoins<br />

de productivité et de gains de TRS, de<br />

performance et d’optimisation de la<br />

production sont bien là. Mais à cela s’ajoute<br />

l’importance de la traçabilité et des bilans<br />

matières. Il y a également beaucoup d’attente<br />

en termes de planification pour la gestion<br />

des donneurs d’ordres approvisionnements,<br />

des contraintes réglementaires et des aléas<br />

du marché, notamment pendant cette<br />

période.<br />

En quoi la demande a-t-elle bousculé<br />

les industriels de l’agroalimentaire ?<br />

Durant cette période de crise, et plus<br />

particulièrement au moment du<br />

confinement, la demande a fortement (et<br />

subitement) augmenté pour la plupart<br />

des entreprises. En outre, cette demande<br />

provenait de chaînes d’approvisionnement<br />

très différentes ce qui a complexifié des<br />

processus de production. Face à cette<br />

difficulté, les entreprises expriment<br />

aujourd’hui un besoin d’agilité très<br />

important ; celui-ci va se renforcer avec<br />

l’apparition de nouveaux modes de<br />

34ı PRODUCTION MAINTENANCE • N°70 • août-septembre-octobre 2020


MAINTENANCE EN PRODUCTION<br />

consommation, à commencer par les<br />

circuits courts.<br />

Quel rôle peut jouer le MES ?<br />

Nos logiciels agissent sur deux leviers. Le<br />

premier repose sur les données fiables et<br />

en temps réel, deux notions intimement<br />

liées (les données transférées en différé ne<br />

pouvant pas être totalement fiables). Toutes<br />

ces données portent sur un maximum de<br />

choses telles que les pannes, des problèmes<br />

sur les lignes, des arrêts de production, des<br />

quantités de matière consommée ou encore<br />

la traçabilité… ces informations sont ensuite<br />

transférées au terrain.<br />

Second levier, la traçabilité. Celle-ci<br />

concerne en particulier les lots de<br />

matières premières. Cela permet<br />

de répondre à des problématiques<br />

apparues avec l’augmentation de chaînes<br />

d’approvisionnement elles-mêmes de<br />

plus en plus variées. Car auparavant, en<br />

caricaturant un peu, on savait que tel jour<br />

correspondait à tel fournisseur ; aujourd’hui,<br />

c’est beaucoup plus complexe d’où le besoin<br />

d’un système puissant comme le MES. De<br />

plus, logiciel mesure tout, des temps perdus<br />

en production aux pertes de productivité.<br />

Enfin, le MES se montre beaucoup plus<br />

convivial qu’ERP, utilise sur des tablettes<br />

tactiles et autres supports ergonomique<br />

sans pour autant ajouter de charge de<br />

travail à l’opérateur. Il apporte cette agilité<br />

qui manque aujourd’hui aux entreprises ●<br />

Propos recueillis par Olivier Guillon<br />

Sur le CFIA de Rennes, Ordinal Software présentera aux industriels<br />

de l’agroalimentaire son offre Coox. Celle-ci couvre l’ensemble des<br />

fonctionnalités de Supervision (Scada) et de Manufacturing Execution System<br />

(MES). De structure modulaire, l’utilisateur n’a qu’à installer que les modules<br />

de supervision et/ou de MES dont il a besoin ou en complément de l’existant.<br />

Cette solution allie ainsi flexibilité du pilotage de procédé et traçabilité de<br />

production systématique et exhaustive (procédé, matière).<br />

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PRODUCTION MAINTENANCE • N°70 • août-septembre-octobre 2020 ı35


MAINTENANCE EN PRODUCTION<br />

SOLUTION<br />

Le MES veut s’inscrire au cœur<br />

du redémarrage des usines<br />

La crise sanitaire et économique a révélé l’importance du secteur agroalimentaire. Mais face à la hausse de la<br />

demande, il a fallu s’organiser différemment et vite. Pour cela, les solutions digitales et plus particulièrement<br />

le Manufacturing Execution System (MES) se révèle être un outil stratégique ; il l’est tout autant pour le<br />

redémarrage de la production.<br />

Ligne de renseignement pour le contrôle qualité dans une usine agroalimentaire<br />

«Bizarre » ; le mot est lâché pour décrire la période<br />

actuelle qui a vu en l’espace de six mois l’une des pires<br />

crises sanitaires depuis un siècle, un confinement inédit<br />

et l’arrêt brutal de l’économie… « économiquement et<br />

commercialement, il y a beaucoup d’attentisme avec des décalages<br />

voire des suspensions de projets ; et en parallèle, d’autres qui<br />

s’accélèrent », détaille Nicolas Stori, Pdg de la société Astrée<br />

Software, éditeur stéphanois de logiciels de MES.<br />

Et sans surprise, si l’aéronautique et l’automobile sont en berne,<br />

l’agroalimentaire, lui, voit ses projets de digitalisation se renforcer<br />

à vitesse grand V. « Les choses se sont accélérées notamment durant<br />

le confinement où les Français ont beaucoup consommé de produits<br />

alimentaires. Les industriels sont donc chargés à bloc et beaucoup<br />

ont besoin de s’équiper de solutions digitales ».<br />

Ainsi, des projets qui avançaient lentement avant la crise se sont<br />

finalement décidés en deux ou trois semaines à peine avant d’être<br />

déployés sur un voire plusieurs sites, en France du moins – les<br />

« Des projets qui avançaient lentement<br />

avant la crise se sont finalement décidés en deux<br />

ou trois semaines à peine avant d’être déployés sur<br />

un voire plusieurs sites »<br />

restrictions sanitaires limitant fortement la mise en œuvre de<br />

tels projets à l’étranger.<br />

TRS ET AMÉLIORATION CONTINUE COMME NERFS DE<br />

LA GUERRE<br />

La hausse parfois brutale de la demande a considérablement<br />

bouleversé les lignes de production. Les industriels ont donc dû<br />

miser sur l’optimisation des lignes afin de produire davantage<br />

avec les mêmes capacités. La mesure de la performance (TRS) et<br />

36ı PRODUCTION MAINTENANCE • N°70 • août-septembre-octobre 2020


ROBOTIQUE<br />

PESAGE ET<br />

MÉTROLOGIE<br />

INTERNET DES OBJETS<br />

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CONSEIL ET<br />

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AUTOMATION<br />

GÉNIE<br />

ÉLECTRIQUE<br />

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PRODUCTION MAINTENANCE • N°70 • août-septembre-octobre 2020 ı37


MAINTENANCE EN PRODUCTION<br />

Interface du logiciel Aqiweb de l’éditeur Astrée Software<br />

« N’oublions pas que les entreprises qui ont réussi<br />

sont celles qui ont investi dans le digital. »<br />

les méthodologies d’amélioration continue (Lean) sont devenues<br />

le nerf de la guerre, expliquant le succès de la digitalisation des<br />

process. « Le management visuel, le 5 ‘‘S’’, les plans d’actions ou<br />

encore l’auto-maintenance sont des fonctions que l’on retrouve de<br />

façon systématique dans le MES, tout comme les instructions sur<br />

les postes de travail à l’image du nettoyage et de l’auto-contrôle,<br />

avec une particularité dans l’agroalimentaire en matière de contrôle<br />

qualité et de traçabilité des bilans matières », rappelle Nicolas Stori.<br />

Et d’ajouter : « nos systèmes ont la capacité d’assurer la continuité<br />

numérique, ce qui représente un atout dans la mesure où les<br />

industriels de l’agroalimentaire possèdent plusieurs solutions<br />

logicielles gérant notamment l’étiquetage, le contrôle ou encore la<br />

logistique. Le MES permet de récupérer l’ensemble de ces données<br />

et de les transférer de façon bidirectionnelle. »<br />

Une position centrale donc pour ces systèmes, en particulier<br />

pour la situation actuelle : « nous avons entre les mains les clefs du<br />

redémarrage et l’opportunité de profiter de la crise pour rebondir ;<br />

n’oublions pas que les entreprises qui ont réussi sont celles qui ont<br />

investi dans le digital. On ne peut plus attendre » ●<br />

Olivier Guillon<br />

3 questions à Pauline Foubert, responsable SI Opérations au sein du groupe MOM<br />

Présentez en quelques mots le<br />

groupe MOM, vos activités et vos<br />

problématiques de production.<br />

Le groupe MOM est né en 2006<br />

à la suite du rapprochement des<br />

sociétés Mont Blanc et Materne,<br />

deux entreprises au savoir-faire<br />

centenaire dans le domaine des<br />

desserts fruitiers et laitiers en<br />

France. Aujourd’hui, à travers<br />

ses gourdes fruitières et laitières<br />

Pom’Potes, le groupe a pour vocation<br />

d’offrir aux familles des solutions<br />

de snacking saines, pratiques<br />

et ludiques, fabriquées à partir<br />

d’ingrédients naturels. Il puise<br />

son succès dans son savoir-faire<br />

industriel, sa capacité d’innovation<br />

et l’élaboration de produits à base<br />

de matières premières de grande<br />

qualité. La société Materne, en tant<br />

que spécialiste de la transformation<br />

du fruit, propose une large gamme<br />

de compotes à marque Materne,<br />

Pom’Potes, et de confitures à<br />

marque Confipote.<br />

À partir de quel moment et sur<br />

quel(s) site(s) de production<br />

avez-vous decidé de mener une<br />

démarche de digitalisation ?<br />

Cette démarche a été initialisée<br />

au niveau du groupe il y a deux<br />

ans. Nous avons testé la solution<br />

Aquitime sur une ligne pilote pendant<br />

plusieurs mois afin de pouvoir bien<br />

définir notre modèle groupe. Nous<br />

l’avons déployé ensuite sur le reste<br />

de l’usine. Puis, nous avons dupliqué<br />

le modèle sur notre deuxième usine<br />

française en implémentant l’outil<br />

ligne par ligne.<br />

En quoi l’implémentation d’un<br />

logiciel de MES va-t-elle vous<br />

aider à optimiser vos processus de<br />

production ?<br />

L’outil a été choisi pour sa simplicité<br />

de mise en œuvre, la capacité de<br />

la solution à se connecter à nos<br />

automates et son tableau de bord<br />

très intuitif pour les opérateurs. Côté<br />

analyse, pouvoir très rapidement<br />

accéder à nos indicateurs de<br />

performance par équipement permet<br />

d’être plus réactif pour réaliser des<br />

actions correctives. Cela permet<br />

également de communiquer plus<br />

facilement au sein de l’usine ●<br />

Propos recueillis par Olivier Guillon<br />

38ı PRODUCTION MAINTENANCE • N°70 • août-septembre-octobre 2020


MAINTENANCE EN PRODUCTION<br />

REPORTAGE<br />

Chez Probionat, le MES comme<br />

précieux soutien des flux de matières<br />

et de la logistique<br />

Afin de mieux maîtriser sa croissance, Probionat Provence, leader du cosmétique naturel et végétal, s’appuie<br />

depuis près de quinze ans sur une solution MES (Manufacturing Execution System) pour la gestion de la<br />

logistique et de ses matières premières. Un retour d’expérience riche qui va lui permettre de s’attaquer<br />

sereinement à ses projets d’expansion.<br />

Bien qu’à l’étroit dans le bâtiment actuel,<br />

Probionat ne lésine pas sur la qualité<br />

à chaque étape du process<br />

Aujourd’hui, les flux logistiques<br />

et de matières premières<br />

sont suivis avec le MES Qubes<br />

Sur les hauteurs de l’étang de Berre, à La Fare-les-Oliviers<br />

(Bouches-du-Rhône), dans l’agglomération salonnaise,<br />

on ne fait pas que du parfum. Car cette région (et<br />

plus largement la Côte-d’Azur) mondialement réputée<br />

pour sa richesse en arômes et son savoir-faire en matière de<br />

fragrance l’est également pour la cosmétique et la pharmacie.<br />

Ici, sur le parc d’activités de La Crémade, les locaux de<br />

Probionat Provence, spécialisé dans le façonnage de produits<br />

cosmétiques naturels pour des tiers, sortis de terre en 1993,<br />

paraissent aujourd’hui bien étroits ; d’autant que le marché<br />

n’a cessé de croître depuis la création neuf ans plus tôt par un<br />

couple de Belges à Salon-de-Provence de la société mère, la<br />

Société Provençale d’Aromathérapie. Prononcez « Spa »... ça ne<br />

s’invente pas ! « Dès l’origine de l’entreprise familiale, ma mère<br />

était déjà précurseur dans le domaine du bien-être », révèle<br />

Dominique Collart, dirigeant de Probionat depuis son arrivée<br />

en 2006, après avoir dirigé un magasin de motos.<br />

Rien à voir entre le monde du deux-roues et les cosmétiques<br />

bio. Sauf qu’une fois dans l’entreprise, qui depuis est passée de<br />

distributeur à concepteur et fabricant de produits en propre et<br />

pour de nombreux industriels de la cosmétique, Dominique<br />

Collart s’aperçoit vite que de multiples améliorations peuvent<br />

être apportées à plusieurs niveaux, en particulier dans la gestion<br />

des stocks avec code-barres et le packaging, du dépôt des lots<br />

à leur expédition, le tout avec un suivi détaillé des opérations.<br />

« Le constructeur de motos pour lequel nous travaillions disposait<br />

d’un logiciel spécifique à sa filière d’activités, ce qui n’était pas<br />

le cas chez Probionat car l’ancien système ne possédait pas de<br />

fonctionnalité dédiée à la gestion des stocks, nous obligeant à<br />

40ı PRODUCTION MAINTENANCE • N°70 • août-septembre-octobre 2020


La « cuisine » est l’endroit<br />

d’où sortent d’innombrables<br />

recettes chaque année<br />

Les rendez-vous Experts<br />

du pilotage<br />

de l’entreprise industrielle<br />

passer par des partenaires. C’est là que j’ai rencontré l’éditeur<br />

Creative IT et choisi le logiciel de MES Qubes afin de renforcer,<br />

dans un premier temps, la gestion de la logistique puis, dès<br />

2015 pour rationaliser le suivi des matières premières ».<br />

RÉPONDRE À UNE EXPLOSION DE LA DEMANDE<br />

Gérer les flux logistiques par une solution logicielle était<br />

devenu impératif. Depuis l’utilisation de Qubes, le magasinier<br />

n’a qu’à scanner le produit, éditer et imprimer une étiquette<br />

et un code-barres comprenant l’ensemble des informations.<br />

Idem pour les matières premières, dont la traçabilité et le suivi<br />

représentent un enjeu essentiel depuis les lieux d’extraction<br />

– aux quatre coins du globe – afin d’assurer la qualité des<br />

produits, véritable clef de voûte du succès de Probionat.<br />

L’information circule en temps réel et une fois les matières<br />

premières dépotées, celles-ci sont délicatement extraites,<br />

passées en fabrication à travers des mélangeurs et des fondoirs<br />

pour être enfin conditionnées sur des remplisseuses et des<br />

tubeuses puis étiquetées et prêtes à être expédiées.<br />

Pour Probionat, la crise liée au Covid-19 n’a pas été un frein<br />

à la forte croissance que cette entreprise d’une quarantaine<br />

de salariés enregistre depuis de nombreuses années (passant<br />

d’un chiffre d’affaires d’1,8 M€ en 2006 à 4 M€ aujourd’hui) ;<br />

au contraire : « la demande de produits naturels à base<br />

d’huiles essentielles notamment a fortement augmenté et nous<br />

recevons des sollicitations de partout, en particulier de la part<br />

de nouveaux acteurs se lançant dans la cosmétique bio ! »,<br />

se réjouit Dominique Collart. Seule petite contrariété, le<br />

nouveau bâtiment de 2 700 m 2 qui devait être opérationnel<br />

dès septembre ne sortira de terre finalement qu’en fin d’année.<br />

L’occasion pour l’entreprise d’harmoniser l’ensemble de ses<br />

systèmes informatiques et, pourquoi pas, élargir le champ<br />

d’application du MES... ●<br />

Olivier Guillon<br />

ÉDITIONS 2020<br />

LILLE<br />

6 octobre 2020<br />

LYON<br />

22 octobre 2020<br />

NANTES<br />

18 novembre 2020<br />

LAUSANNE (CH)<br />

24 novembre 2020<br />

STRASBOURG<br />

3 décembre 2020<br />

PARIS<br />

9 décembre 2020<br />

Contact :<br />

Cindy Lelong<br />

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UN ÉVÈNEMENT<br />

PRODUCTION MAINTENANCE • N°70 • août-septembre-octobre 2020 ı41


MANAGEMENT<br />

PERSPECTIVES<br />

La formation, l’autre enjeu des<br />

métiers de la maintenance<br />

La crise va inévitablement freiner l’engouement de l’apprentissage connu depuis deux ans. Mais au moment de<br />

la reprise économique, les métiers de la production et de la maintenance industrielles représentent un enjeu<br />

stratégique et nécessitent de nouvelles mesures en matière d’apprentissage.<br />

© TSI<br />

Intervention sur une panoplie de gaz<br />

Déjà en tension, les métiers de<br />

la maintenance industrielle<br />

ont, avec la crise, de nouveaux<br />

défis à relever, à commencer<br />

par prendre une place stratégique dans<br />

la reprise industrielle. Car le rôle de la<br />

maintenance, bien qu’il soit inutile de<br />

le rappeler, occupe une place centrale<br />

aux côtés de la production. À ce titre,<br />

les deux métiers doivent absolument<br />

travailler ensemble. D’ailleurs, les nouvelles<br />

technologies permettant de surveiller en<br />

temps réel l’outil de production font de<br />

la maintenance partie intégrante de la<br />

fabrication de produits.<br />

Mais qu’en est-il en matière de formation ?<br />

La réforme du diplôme universitaire<br />

<strong>Maintenance</strong> de convoyeurs<br />

dans une tuilerie<br />

© TSI<br />

de technologie (DUT) spécialisé en<br />

maintenance en Bachelor va-t-elle dans<br />

le bon sens ? Il est encore trop tôt pour<br />

y répondre (voir article suivant). Dans<br />

tous les cas, même si la tendance a été<br />

durant ces dernières années de réduire<br />

le nombre de machines dans les centres<br />

de formation, et dans le même temps<br />

d’appauvrir l’enseignement technique, des<br />

initiatives sont en court, en particulier au<br />

sein-même des entreprises. Aussi, la réforme<br />

de l’apprentissage a connu un certain succès<br />

depuis sa mise en œuvre en 2019. Mais<br />

ces initiatives suffiront-elles ? Seul l’avenir<br />

proche nous le dira…<br />

DES MESURES EXCEPTIONNELLES<br />

POUR UNE CRISE<br />

EXCEPTIONNELLE<br />

Dans un contexte de crise économique<br />

majeur faisant suite à la crise sanitaire<br />

du Covid-19, la Fédération nationale des<br />

associations régionales des directeurs de<br />

centres de formation d’apprentis (Fnadir)<br />

a proposé quelques idées visant à relancer<br />

l’apprentissage et à assurer la pérennité<br />

du dispositif de formation (CFA). Des<br />

éléments transmis au ministère du Travail<br />

le 10 avril dernier ont mis en lumière quatre<br />

thématiques clés de relance : aide aux<br />

employeurs visant notamment à couvrir<br />

le coût de la première année de l’apprenti,<br />

révision de la rémunération des apprentis et<br />

favoriser l’embauche des moins jeunes, aider<br />

les apprentis (aide au premier équipement,<br />

42ı PRODUCTION MAINTENANCE • N°70 • août-septembre-octobre 2020


PRODUCTION MAINTENANCE • N°70 • août-septembre-octobre 2020 ı43


MANAGEMENT<br />

hébergement / restauration, accès au réseau 4G puis 5G) et enfin,<br />

assouplir les règles d’entrée et de sortie au CFA des jeunes sans<br />

contrat d’apprentissage.<br />

Mais c’est dans le domaine du maintien et du développement de<br />

l’apprentissage ainsi qu’en matière de pérennité des CFA que la<br />

Fnadir se veut plus incisive. L’association a identifié huit « points<br />

saillants » dans le cadre du financement des centres. Objectif ?<br />

« Alerter sur le fait que les dispositions à déployer au regard de<br />

la loi et des éléments exceptionnels de conjoncture doivent être<br />

strictement mis en œuvre », indique-t-on au sein de l’association.<br />

Et de préciser : garantir le financement total du NPEC et par les<br />

OPCO lorsqu’il y a réduction de contrat et que la formation a été<br />

faite en totalité (suppression dans ce cas du prorata temporis),<br />

garantir que le versement des règlements par les OPCO se fasse<br />

dans les échéances prévues, réévaluer les NPEC (niveaux de<br />

prise en charge), assurer le financement de l’apprentissage dans<br />

la fonction publique, garantir le financement des formations mises<br />

en œuvre en formation à distance et des jeunes accueillis au CFA,<br />

constituer un amortisseur financier « effet de crise » pour les CFA<br />

déficitaires en recrutement d’apprentis, et enfin harmoniser le<br />

fonctionnement et les exigences des OPCO.<br />

NIDEC LEROY-SOMER LANCE DE NOUVELLES<br />

FORMATIONS EN LIGNE SUR LES SYSTÈMES<br />

D’ENTRAÎNEMENT<br />

Dès le début du confinement, Nidec Leroy-Somer, leader sur<br />

le marché du système d’entraînement, a proposé à ses clients<br />

des modules e-learning autour des moteurs asynchrones et<br />

des variateurs électroniques de vitesse, en y ajoutant une<br />

DB-Vib et Insa-Valor<br />

lancent le premier master<br />

dédié à la maintenance<br />

conditionnelle et prévisionnelle<br />

Le groupe dB Vib et la filiale de l’Insa de<br />

Lyon ont décidé de s’associer pour former en<br />

alternance les Managers en ingénierie de la<br />

maintenance (MIM) de demain. Ainsi, en janvier<br />

2021, la première formation diplômante autour<br />

des outils de la maintenance conditionnelle<br />

démarrera. Les cours se dispenseront à 70%<br />

en visioconférence et à 30% en présentiel dans<br />

les locaux de dB Vib à Vienne (Isère) et dans<br />

ceux d’Insa-Valor. Cette formation en alternance<br />

de 400 heures est destinée à des ingénieurs<br />

et techniciens de maintenance déjà en poste<br />

souhaitant monter en compétence.<br />

formation individualisée en ligne avec un formateur. Ainsi,<br />

une cinquantaine de formations ont été dispensées sur les mois<br />

d’avril et de mai selon ce modèle. Nidec Leroy-Somer a depuis<br />

décidé d’investir dans de nouveaux supports de formation.<br />

D’ores et déjà, ses clients ont la possibilité de bénéficier de<br />

sessions personnalisées en ligne d’une durée d’une demi-journée<br />

sur la mise en service des variateurs électroniques. D’autres<br />

projets relatifs à la maintenance des systèmes d’entraînement,<br />

intégrant de l’intelligence artificielle, sont en cours de réalisation<br />

et seront bientôt disponibles.<br />

Formation pratique<br />

TSI VEUT PARTICIPER ACTIVEMENT À LA FORMATION<br />

DE TECHNICIENS QUALIFIÉS<br />

Pour faire face à la pénurie de main-d’œuvre dans le domaine<br />

de la maintenance industrielle, l’entreprise de Montceau-les-<br />

Mines (71) a décidé de prendre le taureau par les cornes. Pour<br />

ce faire, TSI, partenariat avec l’UIMM, les CFA ou encore<br />

les Compagnons du devoir, entend travailler sur plusieurs<br />

axes, à commencer par la formation interne dans le but de<br />

faire monter le personnel en compétences. Autre cheval de<br />

bataille, le parrainage qui associe un professionnel expérimenté<br />

et hautement qualifié à un junior motivé par l’acquisition d’une<br />

compétence particulière, complémentaire à son champ de<br />

compétences initiales. À titre d’exemple, David Guerchon,<br />

président de la société TSI, indique qu’il existe trois principales<br />

techniques de soudure : TIG, MIG, ARC. Il est très rare qu’un<br />

soudeur maîtrise parfaitement les qualifications associées à<br />

ces techniques de manière identique ainsi que les différentes<br />

positions de soudage (corniche, montante, au plafond, en<br />

atmosphère contrôlée…). Par ailleurs, l’entreprise fait appel<br />

à l’intégration d’apprentis et d’alternants qui partagent leur<br />

formation avec les professionnels aguerris de TSI, qui font de<br />

l’entreprise un fleuron de la maintenance industrielle depuis<br />

trente ans ●<br />

Olivier Guillon<br />

44ı PRODUCTION MAINTENANCE • N°70 • août-septembre-octobre 2020


PRODUCTION MAINTENANCE • N°70 • août-septembre-octobre 2020 ı45


MANAGEMENT<br />

ENSEIGNEMENT<br />

« BUT » - Un diplôme européen<br />

aux enjeux stratégiques<br />

Pour atteindre son « BUT », le Bachelor universitaire de la maintenance programmé dans un an doit encore<br />

clarifier certaines zones d’ombre. C’est du moins l’avis des professionnels de la maintenance qui espèrent bien<br />

voir cette réforme des DUT profiter à des métiers déjà en crise.<br />

Compagnons du devoir<br />

La réforme des DUT devrait<br />

toucher à son « BUT » pour la<br />

rentrée de septembre 2021. Passé<br />

ce jeu de mots un peu facile,<br />

nous pouvons dire que la réforme du DUT<br />

Génie industriel et maintenance (GIM)<br />

pour devenir un Bachelor universitaire<br />

de technologie (BUT), est en pleine<br />

réflexion. Conformément aux modes<br />

d’enseignement supérieur européens<br />

LMD (licence-Master-Doctorat), ce<br />

nouveau diplôme équivaudra à une licence<br />

professionnelle reconnue sur tout le Vieux<br />

Continent et correspondra à six semestres<br />

d’enseignement (trois ans), soit 180 crédits<br />

ECTS. Plus précisément, ce Bachelor<br />

prévoit 2 000 heures de formation<br />

encadrées, 600 heures de projets tutorées<br />

(par groupe de trois ou quatre personnes<br />

avec un encadrement professoral) et de<br />

22 à 26 semaines de stage en entreprise.<br />

Sur le fond, cette réforme ne reçoit pas un<br />

mauvais accueil même si la perspective<br />

européenne n’est pas réellement la<br />

préoccupation première des techniciens<br />

de maintenance. Pour ce qui concerne le<br />

diplôme en trois ans, notons que beaucoup<br />

d’étudiants détenteurs d’un DUT GIM<br />

(environ 80 % d’entre eux) embraient sur<br />

une troisième année au sein d’un IUT<br />

voire intègrent une école d’ingénieur avec<br />

une spécialité <strong>Maintenance</strong>.<br />

PROBLÈME DE TIMING<br />

« Si cette réforme s’impose par la<br />

volonté d’harmoniser les diplômes<br />

d’enseignement de la maintenance et<br />

46ı PRODUCTION MAINTENANCE • N°70 • août-septembre-octobre 2020


MANAGEMENT<br />

du génie industriel au niveau européen,<br />

se pose toutefois le problème de devoir<br />

reconstruire entièrement des programmes<br />

d’enseignement et de formation, avertit<br />

Gérard Piot, président de l’Association<br />

française des responsables maintenance<br />

(Afim). D’autant qu’entre le lancement de la<br />

réforme en janvier dernier et la volonté du<br />

ministère d’être opérationnel dès la rentrée<br />

de septembre 2021, avec entre-temps une<br />

crise sanitaire et le confinement que l’on<br />

a connu, ce projet paraît très ambitieux. »<br />

Ce problème de timing lié à l’ampleur<br />

de la tâche qu’impose la mise en place<br />

de nouveaux programmes, s’explique<br />

notamment par une approche nouvelle<br />

s’appuyant sur les compétences : le<br />

BUT s’articulera en effet autour de<br />

cinq domaines clés : le maintien en<br />

condition opérationnelle grâce à<br />

un enseignement pluri-technique,<br />

l’amélioration, l’installation, la gestion<br />

et l’encadrement des équipes ainsi que<br />

le contrôle qualité et la sécurité. « Ces<br />

cinq catégories seront à répartir à travers<br />

trois niveaux de compétences distincts et<br />

sur trois années, entraînant un champ<br />

beaucoup plus large de possibilités. Seul<br />

problème, c’est beaucoup plus compliqué<br />

à construire ».<br />

Pour ce faire, l’Afim participe à la<br />

Commission pédagogique nationale,<br />

composée notamment d’enseignants,<br />

de responsables de l’administration et<br />

de professionnels de la maintenance,<br />

afin de concourir à l’élaboration des<br />

programmes. Dans ce but, l’association<br />

a lancé une enquête en expliquant à ses<br />

adhérents le contenu de la réforme et<br />

en leur demandant de répondre à trois<br />

questions portant sur les tâches qu’ils<br />

souhaitent confier aux futurs diplômés,<br />

les compétences qu’ils attendent ainsi<br />

que la répartition et l’organisation de la<br />

formation. « L’ensemble des conclusions<br />

de l’enquête a été bien intégrée par l’équipe<br />

de professeurs de la commission, lesquels<br />

expriment notamment des attentes<br />

importantes en matière de compétences<br />

pratiques et d’encadrement des équipes ».<br />

Affaire à suivre… ●<br />

Olivier Guillon<br />

Votre sécurité,<br />

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PRODUCTION MAINTENANCE • N°70 • août-septembre-octobre 2020 ı47


MANAGEMENT<br />

ENQUÊTE<br />

Covid et industrie... quels impacts<br />

sur la <strong>Maintenance</strong> ?<br />

Que la production ait été interrompue ou non, le Covid-19 et le confinement ont profondément déstabilisé<br />

l’industrie. Mais dans quelles proportions, et dans quels domaines ? Avec quels impacts ? L’équipe d’e-BPM a<br />

mené son enquête auprès de quelques responsables et techniciens de maintenance. Voici, en quelques mots,<br />

les grandes tendances s’en dégagent.<br />

Claude Kojchen<br />

Chef d’entreprise<br />

de ATI-Consult,<br />

entreprise de conseil<br />

spécialisée en<br />

gestion. Ingénieur<br />

de formation,<br />

consultant spécialisé<br />

en maintenance<br />

depuis plus de<br />

quarante années. Il a<br />

accompagné plus de<br />

80 sites industriels,<br />

et enseigne la<br />

maintenance dans<br />

plusieurs écoles<br />

d’ingénieurs.<br />

Plus de 50% des répondants a poursuivi l’activité durant<br />

le confinement. La même proportion estime avoir<br />

subi des contraintes majeures et importantes du fait<br />

du Covid-19. Et plus des 2/3 ont pris du retard dans<br />

leur programme de préventif.<br />

En revanche, près des ¾ évaluent les pertes de temps dues au<br />

Covid-19 comme faibles ou moyennes. Les principales causes<br />

citées étant : les aménagements à réaliser dans l’urgence, le<br />

temps passé à chercher des solutions, à mettre en place et<br />

expliquer les nouvelles procédures, la répétition de réunions<br />

à petits effectifs et, enfin, en intervention la mise en place<br />

des EPI, des protections supplémentaires et les nettoyages<br />

avant-après.<br />

Parmi les autres informations on retiendra de cette période, la<br />

mise en place de protocoles spécifiques, la difficulté d’appliquer<br />

les mesures de distanciation (port de lourdes charges, s’entendre<br />

à distance) et le rallongement (pour 60% des répondants) des<br />

délais d’approvisionnement (notamment pour les pièces en<br />

provenance de l’étranger).<br />

CONTRAINTES<br />

PERTES DE TEMPS<br />

Source : Enquête e-BPM Juin-Juillet 2020<br />

Source : Enquête e-BPM Juin-Juillet 2020<br />

48ı<br />

PRODUCTION MAINTENANCE • N°70 • août-septembre-octobre 2020


CHÔMAGE PARTIEL, EFFECTIFS RÉDUITS...<br />

Les ateliers n’ont pas eu besoin d’être réagencés. Même si,<br />

parfois, quelques barrières de plexi ont pu être installées<br />

dans les magasins, bureaux et zones de réception. Pour 87%<br />

des cas, les principales mesures de désinfection sont, pour<br />

l’outillage : l’usage de gel, alcool isopropylique, lingettes, bain<br />

désinfectant... Tandis que claviers et outils individuels sont<br />

nettoyés quotidiennement. L’échange d’outil est interdit dans<br />

la plupart des cas.<br />

« L’émergence des formations en distanciel<br />

a permis de profiter de la période pour enrichir les<br />

compétences des équipes sans déplacement »<br />

Prévisible, l’impact budgétaire de la crise sanitaire se<br />

confirme, avec, en moyenne +10€ par personne et par jour<br />

(EPI spécifiques, nettoyage et aménagements). Mais 10% des<br />

services interrogés n’ont pas pu obtenir de rallonge budgétaire<br />

spécifique. La perte de chiffre d’affaires, enfin, se répercute<br />

sur les budgets de maintenance (jusqu’à 30% de baisse) se<br />

traduisant par l’arrêt des prestations sous-traitées, le report des<br />

actions préventives majeures, l’arrêt des intérimaires et CDD<br />

et le non-remplacement de personnes partant à la retraite.<br />

Pour finir ce tour d’horizon, l’équipe d’e-BPM a recueilli<br />

de nombreuses remarques et suggestions. Parmi lesquelles<br />

on notera le délicat exercice de rigueur dans la traduction<br />

pratique des consignes nationales, l’importance de la<br />

cohésion des équipes et la montée en puissance des pratiques<br />

de télétravail et réunions visio, qui ont permis le traitement<br />

des dossiers de fonds (GMAO, Méthodes...). À signaler<br />

l’émergence des formations en distanciel qui ont permis<br />

de profiter de la période pour enrichir les compétences<br />

des équipes sans déplacement (gain de temps, économies<br />

de frais) ●<br />

Olivier Guillon<br />

À noter<br />

e-BPM proposera 2 webinars (le 26/8 et 8/9 à<br />

17h) où seront exposés et commentés, dans le<br />

détail, les résultats de l’enquête.<br />

Pour y participer, s’inscrire à l’adresse :<br />

claude@e-bpm.tech<br />

PRODUCTION MAINTENANCE • N°70 • août-septembre-octobre 2020 ı49


PRÉVENTION DES RISQUES / HSE<br />

ÉVÉNEMENT<br />

Expoprotection – une édition 2020<br />

sous le signe du Covid-19<br />

La biennale de la protection fera son grand retour dans la<br />

capitale et dans une situation inédite. La crise du Covid-19<br />

provoque un profond bouleversement tant économique<br />

que social, en particulier sur la gestion et la prévention des<br />

risques professionnels. Ces derniers augmentant en cas de crise,<br />

il est nécessaire d’y apporter des réponses rapides et efficaces.<br />

C’est dans ce contexte que s’ouvrira donc cette nouvelle édition<br />

d’Expoprotection, salon de la prévention et de la gestion des<br />

risques, du 3 au 5 novembre prochain à Paris – Porte de Versailles.<br />

Au programme de cette édition 2020, une imposante surface<br />

d’exposition (rassemblant en 2018 près de 800 exposants, dont<br />

une petite moitié internationale), de nombreuses conférences<br />

et ateliers, la remise des Trophées Expoprotection, un Village<br />

Start-up et des villages « Experts ». « Expoprotection sera le<br />

grand rendez-vous européen de l’automne, déclare Jean-François<br />

Sol Dourdin, directeur du salon. L’offre exposants sera d’ailleurs<br />

vraisemblablement recentrée sur l’Europe, en raison des<br />

contraintes de déplacement qui vont toucher certains pays sur<br />

d’autres zones. Néanmoins, l’ensemble des secteurs sera bien là<br />

avec dans chacun d’eux la présence de leaders qui ont confirmé<br />

leur participation. Par ailleurs, du côté des visiteurs nous avons<br />

reçu un signal très positif : selon un sondage Vovici réalisé en juin<br />

dernier, 97 % des visiteurs d’Expoprotection 2018 envisagent de<br />

venir cette année ! »<br />

À l’occasion de cet événement, la rédaction a choisi de s’orienter<br />

vers des problématiques liées à la sécurité des techniciens de<br />

maintenance intervenant sur les lignes de production, et tout<br />

particulièrement sur la sécurité des machines. Entre mise en<br />

sécurité et en consignation des énergies, accès et intervention<br />

en toute sécurité, ce dossier propose au lecteur plusieurs points<br />

de vue sur un sujet qui ne peut pas se limiter à une simple<br />

lecture de la norme ●<br />

Olivier Guillon<br />

LE DOSSIER EN DÉTAIL<br />

52 La sécurité machines,<br />

l’autre cheval de bataille<br />

de l’industrie<br />

54 La sécurité des lignes<br />

de production comme<br />

priorité absolue<br />

56 SMST sécurise les points<br />

de consignation des<br />

énergies pour réduire les<br />

risques<br />

58 Quand sécurité des<br />

machines rime avec<br />

industrie du futur...<br />

50ı PRODUCTION MAINTENANCE • N°70 • août-septembre-octobre 2020


MONITORING BOX. SURVEILLEZ DE L’ÉTAT DE VOS CAPTEURS<br />

ET MACHINES.<br />

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PRÉVENTION DES RISQUES / HSE<br />

PANORAMA<br />

La sécurité machines, l’autre cheval<br />

de bataille de l’industrie<br />

Si dans le domaine de la prévention des risques au travail l’actualité est toujours dominée par le Covid-19 et les<br />

mesures sanitaires à mettre en place, celle de la sécurité ne doit en aucun cas être mise de côté. Panorama de<br />

quelques solutions visant à aider les industriels à se conformer à une directive souvent considérée comme trop<br />

généraliste.<br />

de travail doit respecter des exigences<br />

essentielles de santé et de sécurité<br />

énumérées dans la directive dite<br />

« Machines » 2006/42/CE (règles de<br />

conception). Ces exigences essentielles ont<br />

pour but de permettre la libre circulation<br />

des équipements sur le territoire de<br />

l’Union européenne et de garantir un<br />

haut niveau de sécurité.<br />

© Patrick Delapierre pour l’INRS<br />

Dans le domaine de la sécurité<br />

des machines, il semble<br />

peu utile de rappeler à nos<br />

lecteurs en quoi consiste cette<br />

réglementation européenne, encore moins<br />

de se lancer dans le détail d’une directive aux<br />

composantes aussi denses et complexes que<br />

l’administration bruxelloise d’où elle tire ses<br />

origines. L’idée était plutôt de laisser la place<br />

à la diversité de l’offre technologique de<br />

fournisseurs chargés d’aider les industriels<br />

à s’adapter et de se conformer du mieux<br />

qu’ils peuvent à une loi encore jugée trop<br />

généraliste, pour ne pas dire en dehors de<br />

certaines réalités industrielles.<br />

Car la réglementation européenne<br />

concerne autant les fabricants et les<br />

distributeurs de machines que les<br />

utilisateurs. Ainsi, les États membres<br />

doivent prendre toutes les mesures utiles<br />

pour que les machines ne puissent être<br />

mises sur le marché, c’est-à-dire mises<br />

en vente, vendues, importées, louées,<br />

mises à disposition<br />

ou cédées (prêt,<br />

don…), que si elles<br />

ne compromettent<br />

pas la sécurité et la<br />

santé des personnes.<br />

Le fabricant ou<br />

le concepteur<br />

d’équipements<br />

UNE GRILLE DE DÉTECTION<br />

D’ANOMALIES POUR LA SÉCURITÉ<br />

DES MACHINES CE NEUVES<br />

L’INRS propose sur son site Web un<br />

document pratique à télécharger afin de<br />

ne pas exposer les opérateurs à des risques<br />

d’accident ou de maladie professionnelle<br />

dans l’utilisation de nouvelles machines.<br />

Car pour être mises sur le marché, les<br />

machines doivent comporter le marquage<br />

CE. Mais celui-ci est parfois un « leurre »<br />

pour les entreprises qui pensent acquérir<br />

un équipement « aux normes » ; c’est<br />

pourquoi il est utile de vérifier si la<br />

52ı PRODUCTION MAINTENANCE • N°70 • août-septembre-octobre 2020


PRÉVENTION DES RISQUES / HSE<br />

machine ne présente pas d’anomalie qui<br />

pourraient mettre en péril la sécurité et<br />

la santé des personnes.<br />

Plus concrètement, ce document a pour<br />

objectif de mettre à disposition des<br />

entreprises et des acteurs de la prévention<br />

un outil simple pour repérer des indices de<br />

de non-conformité aisément détectables<br />

par un non-spécialiste avant la mise en<br />

service de machines neuves. il ne permet<br />

en aucun cas de lister l’ensemble des<br />

anomalies d’une machine, rôle dévolu<br />

aux spécialistes. Il se limite à certains<br />

points du chapitre 1 « Règles techniques<br />

applicables à tout type de machine » de<br />

l’annexe -I de la directive Machines<br />

2006/42/CE introduite dans le code du<br />

travail par l’article R. 4312-1. Il ne prend<br />

pas en compte les règles complémentaires<br />

pour certaines catégories de machines<br />

(machines portatives, machines à bois,<br />

etc.) ou pour certains risques liés à la<br />

mobilité ou au levage... ●<br />

Olivier Guillon<br />

Fiabiliser les composants<br />

machine avec le bon doigt<br />

d’indexage<br />

Ces cinq dernières années, 7 200 accidents<br />

majeurs ont été rapportés dans l’industrie mécanique avec 33 000<br />

opérateurs blessés en environnement industriel. Car dans la recherche<br />

d’un travail plus rapide et plus efficace, la sécurité est parfois négligée.<br />

Dans ce contexte, les doigts d’indexage ont été conçus afin d’améliorer la<br />

solidité des pièces en mouvement et éviter de voir des objets s’éjecter de<br />

leur place. Par exemple, les doigts d’indexage, utilisés pour verrouiller<br />

des éléments de machine peuvent être employés en construction<br />

mécanique pour sécuriser les pièces en rotation ou en mouvement.<br />

Manœuvrés par un bouton à tirer ou un anneau de traction, un<br />

mécanisme dans le doigt plongeur retire une goupille d’indexation d’un<br />

trou dans le support, permettant ainsi aux éléments de machine en<br />

rapport d’être verrouillés ou libérés. Les doigts d’indexation apportent<br />

de la rapidité et de l’efficacité au sein des mécanismes ce qui assure<br />

de la fiabilité et de la sécurité pendant que les composants sont en<br />

fonctionnement.<br />

EN SAVOIR PLUS > www.norelem.com<br />

EN APPLICATION<br />

La sécurité des lignes de production<br />

comme priorité absolue<br />

Avec la crise du coronavirus, l’activité de TSI Ingénierie consacrée à la sécurité<br />

machines s’est effondrée en raison d’un gel des investissements que l’entreprise<br />

de Montceau-les-Mines espère provisoire. Pour autant, cet arrêt brutal de<br />

nombreuses lignes ne remet pas en cause l’importance d’une étape incontournable<br />

dans l’installation ou la remise à neuf de l’outil de production.<br />

S’il y a bien une chose que le virus ne touchera pas, c’est la sécurité des opérateurs et<br />

des lignes de production. Celle-ci est considérée aujourd’hui comme une priorité<br />

absolue, en particulier dans des secteurs tels que la fonderie et le verre (notamment<br />

en raison des zones de verre en fusion), certes un peu moins dans l’automobile et<br />

là où de nombreuses cellules robotisées ont pris le relais des lignes plus conventionnelles.<br />

Et des lignes à mettre en sécurité, ce n’est pas ce qui manque... que ce soit à travers de<br />

nouveaux investissements ou des opérations de retrofit. « Nous proposons systématiquement<br />

Cabine de meulage et de soudage<br />

PRODUCTION MAINTENANCE • N°70 • août-septembre-octobre 2020 ı53


PRÉVENTION DES RISQUES / HSE<br />

Installation de peinture de siège automobile<br />

à nos clients de passer par une phase d’audit permettant d’évaluer<br />

l’ampleur des actions à mener et les normes particulières pouvant<br />

intervenir, détaille David Guerchon,<br />

président de TSI Ingénierie, entreprise<br />

par ailleurs certifiée Mase. Nous<br />

préconisons ensuite de passer par une<br />

phase d’analyse de risque et une analyse<br />

fonctionnelle pouvant conduire à une<br />

Amdec ».<br />

En général, l’Amdec permet de figer<br />

un plan d’actions et des priorités,<br />

mais dans certains cas, TSI se fait<br />

accompagner par un organisme agréé<br />

– à l’exemple d’Apave et de Dekra –<br />

chargé de valider les interventions<br />

techniques de la société. Un plan<br />

d’actions est ensuite défini avec des<br />

mises en conformité à réaliser en<br />

priorité sur les équipements (sur<br />

tous à l’exception de la partie dédiée<br />

aux automatismes, pour laquelle TSI<br />

travaille avec un partenaire).<br />

ALLER AU-DELÀ D’UNE<br />

NORME ENCORE TROP<br />

GÉNÉRIQUE<br />

Dans le domaine de la sécurité<br />

des machines, le point de départ<br />

est la norme, dont l’esprit doit<br />

impérativement s’imposer à<br />

chaque étape de conception, de<br />

développement ou de retrofit,<br />

d’installation et d’utilisation d’un<br />

équipement. « La norme européenne<br />

doit être de base respectée, mais généralement, l’idée est d’aller<br />

au-delà car nous intervenons beaucoup dans des usines<br />

‘’compliquées’’ à l’image des verreries, de certaines installations<br />

de convoyage, des granulateurs dans lesquels des vapeurs d’eau<br />

résiduelles dégradent la visibilité », indique David Guerchon qui<br />

ne manque pas de rappeler que « la norme prend encore la forme<br />

d’un catalogue et demeure trop générique ; or les métiers sont très<br />

différents les uns des autres et affichent tous des spécificités. C’est<br />

donc à nous de nous adapter à la réalité industrielle ».<br />

« Enfin, nous nous assurons que les protections grillagées –<br />

notamment – sont bien ancrées dans le sol et qu’elles ne risquent<br />

pas de tomber ou encore que les éléments de consignations des<br />

énergies sont bien visibles ». En somme, TSI porte son attention<br />

à tous les niveaux de sécurité, que ce soit pour une demande<br />

spécifique d’un industriel à propos d’une mise en conformité,<br />

ou de sa propre initiative « si l’on constate chez l’un de nos clients<br />

que nous pouvons apporter des améliorations ».<br />

« La norme prend encore la forme<br />

d’un catalogue et demeure trop générique ;<br />

or les métiers sont très différents les<br />

uns des autres et affichent tous des<br />

spécificités. C’est donc à nous de nous<br />

adapter à la réalité industrielle »<br />

Installation de production de câbles électriques<br />

Récemment, TSI a par exemple<br />

assuré pour l’un de ses clients une<br />

mise aux normes d’équipements<br />

de traitement de granulats. « Après<br />

avoir mené une analyse fonctionnelle,<br />

nous avons rédigé un cahier des<br />

charges que l’on a soumis au client<br />

qui en a déduit des priorités et<br />

ouvert la consultation avec d’autres<br />

fournisseurs, précise David<br />

Guerchon. Nous avons été retenus<br />

et nous avons missionné une équipe<br />

de techniciens sur le site avec un<br />

superviseur afin de traiter point par<br />

point les sujets retenus pas le client.<br />

Chaque semaine, notre superviseur<br />

rédigeait les plans de prévention et<br />

les modes opératoires afin de gérer<br />

les co-activités et les consignations<br />

des machines en liaison étroite avec<br />

la production du client. » Chez un<br />

fabricant d’EPI dédiés à l’industrie<br />

électrique, TSI a également mené<br />

une analyse fonctionnelle d’une<br />

ligne de production utilisant des<br />

produits chimiques et des solvants ;<br />

« la mise en sécurité des équipements<br />

s’est faite tout en maintenant<br />

la production ». Une solution<br />

rendue possible notamment par<br />

l’implication des opérateurs et des<br />

techniciens ●<br />

Olivier Guillon<br />

54ı PRODUCTION MAINTENANCE • N°70 • août-septembre-octobre 2020


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de diagnostic via smartphone et tablette<br />

en temps réel<br />

■ Détection et levée plus rapide d’erreurs<br />

pour une meilleure disponibilité des<br />

machines<br />

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PRODUCTION MAINTENANCE • N°70 • août-septembre-octobre 2020 ı55


PRÉVENTION DES RISQUES / HSE<br />

EN APPLICATION<br />

SMST sécurise les points<br />

de consignation des énergies<br />

pour réduire les risques<br />

Chez Salzgitter Mannesmann Stainless<br />

Tubes (SMST), la sécurité des personnes est<br />

prioritaire<br />

Salzgitter Mannesmann Stainless Tubes (SMST), leader mondial du tube<br />

inox sans soudure, a décidé de mettre en place la solution Securafim,<br />

développée par l’Association française de responsable maintenance<br />

(Afim), afin d’optimiser et de mieux sécuriser ses arrêts de maintenance.<br />

En s’appuyant sur le management visuel pour consigner les énergies,<br />

l’entreprise située en Côte-d’Or a considérablement réduit les risques<br />

d’accidents.<br />

Pour Mannesmann Stainless<br />

Tubes (anciennement<br />

Mannesmann DMV Stainless),<br />

l’un des principaux fabricants<br />

mondiaux de tubes et tuyaux sans<br />

soudure en acier inoxydable et en<br />

alliage à base de nickel, la sécurité des<br />

hommes et des femmes n’est pas un<br />

vain mot. Et Maxime Petit, responsable<br />

maintenance et Travaux neufs de la filiale<br />

française implantée à Montbard, dans le<br />

département de la Côte-d’Or, confirme<br />

La phase projet s’est déroulée entre la fin 2017 et le<br />

début de l’année 2018<br />

que la prévention des risques est au cœur des problématiques<br />

du groupe : « nous sommes confrontés à deux problèmes : d’une<br />

part, le papy-boom qui s’est traduit pour<br />

la maintenance par le départ de près de<br />

la moitié des effectifs très qualifiés lesquels<br />

ont été remplacés par des personnes<br />

qu’il a fallu former, d’autre part par des<br />

machines de plus en plus complexes<br />

mêlant haute pression et haute tension ».<br />

En d’autres termes, la priorité pour<br />

SMST était de trouver une solution<br />

technologique lui permettant<br />

d’optimiser ses arrêts de maintenance<br />

plus rapidement tout en assurant une sécurité maximale pour<br />

les techniciens. « Gagner du temps sur nos interventions de<br />

Un point sur Securafim<br />

Securafim permet d’améliorer l’efficacité et la sécurité des opérations de maintenance avec le management<br />

visuel des points de condamnation des énergies. Avec Sécurafim, il est possible de diviser par deux les accidents<br />

en maintenance. La mise en œuvre opérationnelle de la démarche conjointe INRS-Afim Securafim repose sur<br />

l’identification des énergies et fluides sur l’équipement, l’analyse des modalités de mise en sécurité des énergies<br />

et fluides (condamnation, consignation), l’identification des dispositifs de sécurité et de leurs fonctions, et enfin<br />

l’apposition des macarons Sécurafim.<br />

EN SAVOIR PLUS > www.afim.asso.fr/sst/securafim/sst-securafim.asp<br />

56ı PRODUCTION MAINTENANCE • N°70 • août-septembre-octobre 2020


R0 - Le tableau pédagogique<br />

maintenance ne signifie pas compromettre la sécurité car se pose<br />

le problème de consignation des énergies résiduelles, lesquelles<br />

sont toujours à l’origine d’accidents graves au sein des services<br />

maintenance. Pour relever ce défi, notre choix s’est porté sur<br />

Securafim, un système permettant de consigner les énergies pour<br />

intervenir en toute sécurité ».<br />

AVANCER À VITESSE GRAND V SUR LA CONSIGNATION<br />

DES ÉNERGIES<br />

Pour la société, qui a découvert la solution Securafim sur le<br />

salon Global Industrie il y a trois ans, l’enjeu est double : car<br />

outre la mise en consignation des énergies, il s’agissait pour<br />

SMST de former un maximum d’opérateurs. Au total, le service<br />

maintenance réunit 34 personnes en plus de service travaux<br />

neufs sur les 300 à 400 salariés de cette vaste usine abritant pas<br />

moins de 200 installations et de nombreuses machines-outils<br />

ainsi que des systèmes entièrement automatisés et robotisés.<br />

Les deux référents de la démarche Joffrey Benion et Fabien<br />

Gaudin ont mené la phase projet qui s’est déroulée entre la<br />

fin 2017 et le début de l’année 2018*. Cette mise en œuvre a<br />

également permis à l’entreprise appartenant à un GFI portant sur<br />

la partie sécurité d’avancer à vitesse grand V sur la consignation<br />

des énergies. « Securafim a pleinement rempli son rôle, souligne<br />

les porteurs du projet. De plus, cette solution présente l’intérêt<br />

pour nous de récupérer le savoir des anciens et de l’intégrer dans<br />

une démarche de management visuel efficace ».<br />

« Concrètement, nous n’avons enregistré aucun accident depuis la<br />

mise en œuvre de Securafim, renchérit Maxime Petit. D’un point<br />

de vue du management, nous avons tous été formés et évalués à<br />

partir des mêmes standards, de l’opérateur à la direction. Nous<br />

avons tous participé aux formations de sécurité, impliquant ainsi<br />

tout le monde et au même niveau » ●<br />

Olivier Guillon<br />

* Ce projet a bénéficié de l'accompagnement conseil (technique, organisation,<br />

NF X60-400, formations) assuré par Nello Comelli d'Apave<br />

INGÉNIERIE<br />

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PRODUCTION MAINTENANCE • N°70 • août-septembre-octobre 2020 ı57


PRÉVENTION DES RISQUES / HSE<br />

EN APPLICATION<br />

Quand sécurité des machines<br />

rime avec industrie du futur...<br />

Robotique, vision, intelligence artificielle... trois activités clefs de la modernisation du tissu industriel<br />

dans lesquelles la jeune société stéphanoise Siléane s’est spécialisée depuis sa création en 2002. Mais<br />

les multiples systèmes à la fois flexibles, agiles et autonomes destinés à améliorer les performances de<br />

machines souvent volumineuses doivent également s’appuyer sur des équipements de sécurité fiables.<br />

Jérémy<br />

Gagliardini<br />

Pilote Automatisme et<br />

robotique au sein de<br />

la BU TTS de Siléane<br />

dédiée au traitement<br />

de surface et à la<br />

microtechnique.<br />

Les trois métiers sur lesquels repose son activité<br />

– la robotique, la vision et l’IA – sont dans l’ère du temps<br />

En donnant des yeux, des mains et un cerveau à des<br />

robots « vierges », Siléane a conquis de nombreux<br />

clients industriels, historiquement dans l’agroalimentaire,<br />

l’automobile, la pharmacie, le luxe et<br />

la cosmétique, ainsi que la verrerie, avant d’élargir son champ<br />

d’action à d’autres secteurs (traitement de surface, nucléaire,<br />

environnement, tri de déchet, électronique, industrie horlogère,<br />

logistique...). Fondée à Saint-Étienne par son actuel Pdg (Hervé<br />

Henry) il y a dix-huit ans, cette entreprise d’une centaine<br />

de personnes affichait l’an dernier un chiffre d’affaires de<br />

11,7 M€. Et si l’année 2020 s’annonce – sans surprise – plus<br />

difficile, Siléane a de quoi rester confiant... ces trois métiers<br />

sur lesquels repose son activité – la robotique, la vision et<br />

l’IA – sont dans l’ère du temps.<br />

L’entreprise crée en effet des robots autonomes de nouvelle<br />

génération pour l’industrie, capables de manipuler toutes<br />

sortes de produits dont le comportement dans le temps et le<br />

déplacement dans l’espace sont imprévisibles et aléatoires. En<br />

d’autres termes, ces robots s’adaptent seuls et en temps réel<br />

pour corriger les aléas, tout en garantissant une cadence et un<br />

flux de production constants sur les lignes de production des<br />

usines. « Notre gamme de robots se compose de trois modèles<br />

bien distincts : Flowpick pour les opérations de Pick & Place<br />

rapides et adaptatives, Rovaldy pour l’industrie du traitement<br />

de surface et Kamido, un robot de dévracage et de tri », résume<br />

Jérémy Gagliardini, pilote Automatisme et robotique au sein<br />

de la BU TTS de Siléane dédiée au traitement de surface et<br />

à la microtechnique. Partant le plus souvent d’une feuille<br />

blanche, l’entreprise s’adresse aux ateliers de production mais<br />

également aux services de R&D pour des projets spéciaux ;<br />

« nous sommes en mesure, si besoin, de faire de la recherche ».<br />

58ı PRODUCTION MAINTENANCE • N°70 • août-septembre-octobre 2020


Pour un environnement de travail SAIN et SÉCURISÉ<br />

2020<br />

Prévenir les risques<br />

Protéger la santé des collaborateurs et des<br />

dirigeants. Sécuriser l’activité, les biens<br />

et les données.<br />

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(Ré)inventer le travail<br />

Adapter le travail à l’évolution de la société.<br />

Adopter de nouveaux modes d’organisation.<br />

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PRODUCTION MAINTENANCE • N°70 • août-septembre-octobre 2020 ı59


PRÉVENTION DES RISQUES / HSE<br />

câblage, nous utilisons le PFB, un système permettant de raccorder<br />

un câble sur le répartiteur associé à un contrôleur de sécurité. Il<br />

est possible ensuite de ne verrouiller et déverrouiller qu’un seul<br />

interverrouillage ; une fois consignée, toute sorte d’énergie est<br />

entièrement coupée ». Car le risque provient notamment des<br />

robots en mouvement dans des machines tournant à de hautes<br />

cadences ; les interverrouillages de sécurité permettent aux<br />

opérateurs de savoir immédiatement si l’enceinte est fermée,<br />

les préservant des risques de projection ou de coups.<br />

DE LA SÉCURITÉ DES MACHINES À L’INDUSTRIE 4.0<br />

Système PSC1 du fabricant Schmersal mis en place chez Siléane<br />

METTRE LA SÉCURITÉ AU COEUR DES<br />

PROBLÉMATIQUES DE DÉVELOPPEMENT<br />

En cas d’arrêt machine,<br />

il est essentiel de mettre<br />

en sécurité la zone et<br />

d’en autoriser (ou non) l’accès<br />

Car le développement ne concerne pas tant seulement la<br />

performance, les temps d’opération, la fiabilité ou la répétabilité<br />

que la reproductibilité du geste humain et sa délicatesse. « Nous<br />

équipons des machines parfois très volumineuses, pouvant atteindre<br />

10 mètres sur 10 mètres ; nous avons donc besoin de recourir à des<br />

systèmes efficaces afin de garantir un maximum de sécurité pour<br />

les opérateurs et les techniciens de maintenance pouvant se trouver<br />

à l’intérieur de la ligne ou à proximité de la machine ».<br />

En cas d’arrêt machine, au moment d’une intervention de<br />

maintenance ou d’un changement d’outillage, il est essentiel<br />

de mettre en sécurité la zone et d’en autoriser (ou non) l’accès.<br />

C’est la raison pour laquelle Siléane a fait appel à Schmersal<br />

pour intégrer des interverrouillages de sécurité et des capteurs<br />

codés RFID afin de sécuriser la zone. « Pour nos besoins en<br />

Outre la mise en sécurité de la zone d’intervention, le système<br />

PFB fait remonter les informations issues de l’automate vers<br />

le terminal de l’utilisateur de la machine ; « cette transparence<br />

d’information permet au client d’être au courant de tout ce qui<br />

s’y passe et d’être plus autonome, en particulier sur ses actions de<br />

maintenance dans la mesure où l’automate va détecter n’importe<br />

quel défaut », affirme Jérémy Gagliardini. Mais ce n’est pas le<br />

seul avantage d’un tel système ; « nous bénéficions avec le PFB<br />

d’un gain de temps significatif de câblage : si habituellement<br />

sur un interverrouillage de sécurité nous devons câbler huit fils,<br />

ici, on a juste à ‘’plugger’’ un câble entre l’interverrouillage et le<br />

répartiteur, évitant au passage les éventuelles chutes de tension<br />

pouvant être dues à la longueur de la machine ». Ce « plugging »<br />

profite également à l’utilisateur de la machine qui, en cas de<br />

problème, a juste à remplacer le composant défectueux identifié<br />

sans pour autant perdre son temps à le rechercher dans l’armoire.<br />

Par ailleurs, grâce à la technologie RFID, les capteurs<br />

communiquent avec les systèmes d’interverrouillage ; « nous<br />

déterminons préalablement les zones à sécuriser, allant jusqu’à une<br />

gestion multi-zone en fonction de l’analyse de risques. Nous sommes<br />

pleinement autonomes sur l’ensemble du process ». D’autant qu’en<br />

utilisant le contrôleur compact PSC1 de Schmersal, il est possible<br />

pour Siléane, sur une ligne comprenant deux machines, d’en<br />

faire tourner une lorsque l’autre est en maintenance. « Il faut<br />

dire que Siléane est, de notre point de vue, précurseur dans le<br />

domaine de l’industrie 4.0, et tout particulièrement dans la<br />

remontée et l’harmonisation des données des capteurs, confirme<br />

Jean Baptiste Fournaise, directeur général de la filiale française<br />

de Schmersal. Cela lui permet de recueillir un grand nombre<br />

d’informations précieuses sur la criticité des équipements et de<br />

mieux anticiper leurs opérations de maintenance. Ils pratiquent<br />

également la télémaintenance avec certains de leurs clients afin de<br />

garantir des interventions rapides ». Ces remontées d’informations<br />

s’effectuent notamment grâce à une autre solution Schmersal,<br />

le SD-Bus, une interface de communication universelle. Une<br />

façon de rester connecté en permanence avec l’état de santé<br />

de l’équipement et de se montrer ainsi toujours plus réactifs<br />

face aux imprévus ●<br />

Olivier Guillon<br />

60ı PRODUCTION MAINTENANCE • N°70 • août-septembre-octobre 2020


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PRODUCTION MAINTENANCE • N°70 • août-septembre-octobre 2020 ı61


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ÉTALONNAGE<br />

MESURES DE FORCE, COUPLE ET DÉPLACEMENT<br />

MESURES DE PRESSION ET TEMPÉRATURE<br />

MESURES DE FORCE, COUPLE ET DÉPLACEMENT<br />

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MÉTROLOGIE<br />

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62ı PRODUCTION MAINTENANCE • N°70 • août-septembre-octobre 2020


PRÉVENTION DES RISQUES / HSE<br />

AGENDA<br />

PAGE PARTENAIRE<br />

Formation technique<br />

EPI : prochaine<br />

session du 19 au 23<br />

octobre 2020 !<br />

La formation Technique EPI est un module complet<br />

sur les équipements de protection individuelle,<br />

animée par de véritables experts dans leur domaine.<br />

D’une durée de 32 heures réparties sur 5 jours,<br />

cette formation aura lieu à Paris, dans les locaux du<br />

Synamap.<br />

Cette formation permet d’acquérir les connaissances<br />

indispensables sur les EPI en abordant les différents<br />

types de protection et la réglementation en vigueur :<br />

protection auditive, protection des mains, protection<br />

des pieds, protection des voies respiratoires, protection de la tête,<br />

protection des yeux, protection haute-visibilité, protection contre<br />

les chutes de hauteur, vêtements de protection. Démonstrations<br />

produits, cas pratiques et vidéos… les intervenants de cette formation<br />

associent la pratique à la théorie, ce qui permet aux stagiaires de<br />

bénéficier d’une approche « terrain ». Le côté concret permet de<br />

mieux visualiser les problématiques réglementaires et évaluer<br />

l’acquisition de connaissances.<br />

Cette formation répond à un réel besoin de maîtrise et de<br />

connaissances des EPI et de la réglementation en vigueur.<br />

Comment prescrire un bon équipement lorsqu’on ne connait<br />

pas bien la réglementation ? Quels équipements de protection<br />

porter selon les différents risques ? Etc. La formation Technique<br />

EPI du Synamap (organisation professionnelle reconnue et expert<br />

du marché des EPI) offre la possibilité d’obtenir des réponses<br />

fiables et une formation pointue sur un domaine complexe. La<br />

prochaine session aura lieu du 19 au 23 octobre 2020 à Paris. Elle<br />

s’adresse aux utilisateurs et prescripteurs d’EPI, ainsi qu’à tous les<br />

acteurs du marché de la prévention et de la protection au travail ●<br />

Contact : Laure Ferrus - lferrus@synamap.fr<br />

EN SAVOIR PLUS > www.synamap.fr<br />

Du 15 au 17 septembre 2020<br />

Pharmacosmetech<br />

La deuxième édition de Pharmacosmetech, salon des<br />

services, équipements et process pour les industries<br />

pharmaceutique et cosmétique, la parfumerie et la<br />

chimie fine, ouvrira ses portes à Chartres.<br />

À Chartres<br />

www.pharmacosmetech.com<br />

Asset Performance 4.0<br />

Organisée par le Bemas, la conférence et l’exposition<br />

Asset Performance 4.0 portera sur les nouvelles<br />

technologies 4.0 et les fondamentaux de l’exploitation,<br />

de la maintenance et de la gestion des actifs.<br />

À Antwerp (Belgique)<br />

www.assetperformance.eu<br />

Du 29 septembre au 1 octobre 2020<br />

er<br />

CFIA Rennes<br />

En rassemblant les industriels de l’agroalimentaire<br />

au cœur de la première région agroalimentaire<br />

européenne, le CFIA propose une offre exclusive<br />

répartie en trois secteurs : Ingrédients et<br />

PAI, équipements et procédés, Emballages et<br />

conditionnements.<br />

À Rennes<br />

www.cfiaexpo.com<br />

Sepem Avignon<br />

La septième édition du salon Sepem Industries Sud-est<br />

se déroulera cet automne et rassemblera pas moins<br />

de 300 exposants. Au programme : les conférences<br />

<strong>Maintenance</strong> (organisées par <strong>Production</strong> <strong>Maintenance</strong>)<br />

et sur l’électronique, organisée par le Forum de<br />

l’Électronique qui se tiendra en parallèle.<br />

À Avignon<br />

avignon.sepem-industries.com<br />

Le 6 octobre 2020<br />

<strong>Production</strong> Temps Réel<br />

<strong>Production</strong> Temps Réel, l’évènement industriel<br />

réunissant des directions d’usines et techniques<br />

concernées par les besoins de digitalisation et<br />

d’amélioration de la performance de leur production,<br />

aura lieu à Lille.<br />

À Lille<br />

production-temps-reel.com<br />

Du 3 au 5 novembre 2020<br />

Expoprotection<br />

Expoprotection est l’unique événement en France<br />

rassemblant les spécialistes internationaux, les<br />

équipements et solutions les plus innovants. Ce salon<br />

associe également des conférences et des espaces de<br />

rencontres, au sein de deux univers complémentaires :<br />

risques professionnels & industriels et risques<br />

malveillance & incendie.<br />

À Paris - Porte de Versailles<br />

www.expoprotection.com<br />

PRODUCTION MAINTENANCE • N°70 • août-septembre-octobre 2020 ı63


INDEX<br />

Au sommaire du prochain numéro :<br />

©iStock<br />

TECHNOLOGIES<br />

Efficacité énergétique<br />

Quand la maintenance industrielle<br />

devient un centre de profits<br />

©Huo-Yan Fire Eye Laboratory in China<br />

MAINTENANCE EN PRODUCTION<br />

Analyse industrielle<br />

Ou comment rendre l’environnement de<br />

production plus sain<br />

© SKF<br />

MAINTENANCE MÉCANIQUE<br />

<strong>Maintenance</strong><br />

des éoliennes<br />

Garantir le suivi<br />

et la maintenance<br />

des éoliennes par<br />

tous les moyens<br />

PRÉVENTION DES RISQUES<br />

Risque électrique<br />

Conseils et EPI pour se protéger<br />

le corps<br />

Liste des entreprises citées et index des annonceurs<br />

ACTEMIUM ................................................................. 14<br />

AFIM ............................................................ 15, 46 et 56<br />

ARTEMA ....................................................................... 8<br />

ASTREE SOFTWARE… .....................................33 et 36<br />

ATI-CONSULT ............................................................ 48<br />

AUTOMATION24 ...........................................Encartage<br />

AVEVA ......................................................................... 26<br />

BEMAS… ..................................................................... 63<br />

BOSCH REXROTH… ................................................... 18<br />

CFIA RENNES ..................... 28, 63 et 3 e de couverture<br />

CIMI… .......................................................................... 43<br />

CLAN SAUVAGE (TORK)… ................ 2 e de couverture<br />

CORIM… ........................................................................ 7<br />

CREAFORM .................................................................. 6<br />

CREATIVE IT .....................................................31 et 40<br />

DB VIB ...............................................................17 et 42<br />

DSD SYSTEM ............................................................... 4<br />

EXPOPROTECTION… ................................. 50, 61 et 63<br />

FUCHS ........................................................................ 29<br />

GROUPE MOM… ......................................................... 36<br />

IFM ELECTRONIC…................................................... 22<br />

IGUS .............................................................................. 6<br />

INRS… ......................................................................... 52<br />

INSA-VALOR .............................................................. 42<br />

MANNESMANN STAINLESS TUBES ...................... 56<br />

MAYR FRANCE .......................................................... 47<br />

MECATEAMCLUSTER ................................................. 6<br />

MEGGER FRANCE .............................. 13 et Encartage<br />

MESURE SOLUTION EXPO........................ 12, 62 et 63<br />

MOLYDAL ................................................................... 45<br />

NIDEC LEROY-SOMER ............................................. 42<br />

NORELEM .................................................................. 35<br />

OET ....................................................................30 et 37<br />

ORDINAL SOFTWARE .....................................34 et 39<br />

PROBIONAT PROVENCE .......................................... 40<br />

PRODUCTION TEMPS RÉEL ...........................41 et 63<br />

RS COMPONENTS ........................................Encartage<br />

SCHMERSAL FRANCE ....................................55 et 58<br />

SCHNEIDER ELECTRIC .............................................. 6<br />

SDT INTERNATIONAL .............................................. 23<br />

SEPEM INDUSTRIES ................................... 9, 10 et 63<br />

SICK ............................................................................ 51<br />

SILEANE .................................................................... 58<br />

STRATUS TECHNOLOGIES ...................................... 24<br />

SYNAMAP .................................................................. 63<br />

SYNERGYS ................................................................... 2<br />

UE SYSTEM ................................................................ 21<br />

TSI INGÉNIERIE ......................................... 44, 53 et 57<br />

VIF ................................................ 8 et 4 e de couverture<br />

463 000<br />

C’est le nombre d’emplois purement et simplement<br />

menacés dans l’industrie manufacturière française, selon<br />

les estimations du cabinet d’études strategy& (groupe<br />

PwC network) pour l’UIMM, dont les résultats ont été<br />

mis au grand jour en juin dernier. L’union des industries<br />

métallurgiques alerte donc sur le décrochage industriel de<br />

l’Hexagone – dont les usines ont encore du mal à retrouver<br />

toutes leurs capacités de production. Le risque majeur ?<br />

La désindustrialisation et ainsi le chemin contraire aux<br />

ambitions de l’État ; reste que de nombreuses pistes sont<br />

évoquées pour enrayer les effets destructeurs d’une crise<br />

inédite ; en espérant que cela suffise…<br />

Retrouvez nos anciens numéros sur :<br />

www.production-maintenance.com<br />

64ı PRODUCTION MAINTENANCE • N°70 • août-septembre-octobre 2020


RENNES<br />

2020<br />

29•30 SEPT•1 er OCT<br />

Parc Expo Rennes aéroport<br />

RETROUVONS-NOUS<br />

EN SEPTEMBRE<br />

à RENNES !<br />

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ÊTRE PLUS PROCHE...<br />

pour aller plus loin<br />

Arnaud BROCHAND<br />

DAF PÂTISSERIES GOURMANDES<br />

Romain Thierry<br />

Chargé d’affaires VIF<br />

PERFORMANCE (n.f.)<br />

Se dit de notre propension à nous dépasser pour<br />

nos clients et à faire toujours plus pour les aider à<br />

travailler mieux.<br />

Depuis plus de 35 ans, VIF conçoit, développe et commercialise des<br />

logiciels et des applications qui font référence dans le monde de<br />

l’agroalimentaire. VIF alimente avec ses clients une relation basée sur<br />

l’écoute, le dialogue et l’échange d’expérience, avec pour unique but<br />

d’accompagner vos innovations et votre développement.<br />

VIF SAS - RCS NANTES B 320 459 084 © 2019 - VIF vif.fr

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