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Production Maintenance n°33

Le point sur la formation en sécurité pour les métiers de la maintenance

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Dossier management<br />

Retour d’expérience<br />

Impliquer tout le monde,<br />

ne froisser personne<br />

Luc Crombois, l’un des spécialistes français de la Total Productive<br />

<strong>Maintenance</strong>, nous explique comment entamer avec succès la mise en<br />

œuvre de la TPM dans une entreprise industrielle et les erreurs à ne<br />

pas commettre, avec un mot d’ordre : ne pas s’engager dans une telle<br />

démarche sans avoir au préalable recensé les démarches de progrès<br />

existantes pour valoriser ce qui s’apparente déjà aux contenus de TPM.<br />

Le point d’entrée incontournable dans les pratiques TPM consiste à<br />

détecter, corriger et traiter les anomalies qui risquent de perturber la<br />

production. Pour ce qui est du transfert de compétences, l’idée est de<br />

ne surtout pas opposer les métiers les uns aux autres, en particulier les<br />

personnels de production et le personnel de maintenance.<br />

«<br />

La TPM est une démarche globale<br />

destinée à supprimer toutes les pertes<br />

de production, c’est-à-dire pas seulement<br />

les pannes mais d’autres catégories de<br />

pertes toutes aussi pénalisantes telles<br />

que : non qualité, ralentissements, désamorçages,<br />

saturations, erreurs d’organisation,...<br />

Cette démarche consiste également<br />

à impliquer toutes les fonctions de l’entreprise,<br />

et pas seulement la maintenance<br />

ou la fabrication, tous les niveaux hiérarchiques,<br />

de l’opérateur au directeur ».<br />

Voici en quelques mots une définition de<br />

la Total Productive <strong>Maintenance</strong> (TPM),<br />

somme toute partagée par à peu près tous<br />

les professionnels de la maintenance. Luc<br />

Crombois complète que si un chef d’entreprise<br />

souhaite démarrer TPM, il doit<br />

nécessairement impliquer tous ses collaborateurs<br />

directs du comité de direction<br />

dans la démarche.<br />

Mobiliser toutes les forces<br />

de l’entreprise<br />

La démarche TPM passe par une décision<br />

hiérarchique à haut niveau. À travers<br />

la propagation de cette décision, les<br />

salariés de la société, de l’opérateur au<br />

comité de direction, doivent comprendre<br />

l’intérêt, le but et les implications de la<br />

méthode.<br />

Pour cela, il n’y a qu’une façon de<br />

procéder : les mettre en situation de sorte<br />

que chaque collaborateur, opérateur, technicien<br />

ou manager, soit amené à la pratiquer<br />

soi-même.<br />

Cet apprentissage passe notamment par<br />

la mise en place de chantiers pilotes,<br />

ayant pour objectif de donner l’occasion<br />

à tous de découvrir la TPM, savoir de<br />

quoi il s’agit, déceler les difficultés que<br />

l’on rencontre lorsque l’on déploie cette<br />

méthode à travers l’entreprise et, surtout,<br />

savoir comment chacun peut contribuer<br />

à améliorer l’état du poste de travail ; « il<br />

est essentiel au démarrage de mobiliser<br />

toutes les forces de l’entreprise vers le<br />

poste de travail - là où se fait la valeur<br />

ajoutée de l’entreprise- , afin de l’assainir<br />

pour faciliter la tâche de l’opérateur,<br />

lui libérer l’esprit, de manière à<br />

ce qu’il puisse se consacrer davantage<br />

au progrès continu induit par TPM. L’important<br />

étant que l’opérateur ne fasse<br />

pas systématiquement appel au service<br />

de maintenance lorsqu’apparaît une<br />

anomalie ou au service d’ingénierie,<br />

mais qu’il la signale tout en la traitant<br />

lui-même s’il est en mesure de le faire ».<br />

N’appliquer la TPM<br />

que là où l’on en a besoin<br />

Trop souvent, une telle démarche est<br />

lancée sous l’effet d’une mode, alors<br />

même que les machines qui présentent<br />

problèmes n’ont pas été préalablement<br />

et clairement identifiés et hiérarchisées.<br />

« Sansidentification du besoin réel, cela<br />

ne marche pas ». Luc Crombois ne<br />

mâche pas ses mots et explique que,<br />

fréquemment, le besoin repose sur l’amélioration<br />

de la performance, laquelle agissant<br />

sur la réduction des coûts, ou encore<br />

sur la volonté des dirigeants de l’entreprise<br />

de démontrer à leurs clients que<br />

leurs usines produisent en continu, à la<br />

bonne cadence des pièces de qualité du<br />

premier coup ; un gage de fiabilité de la<br />

fourniture en somme, et qui évite au<br />

client d’avoir de mauvaises surprises<br />

comme une hausse des coûts imprévue,<br />

des retards de livraison ou des problèmes<br />

liés à la qualité.<br />

Un avantage certes, mais à condition de<br />

bien respecter les règles de mise en<br />

œuvre.<br />

Par exemple, la démarche TPM s’accompagne<br />

d’une mention supplémentaire<br />

– propre à Luc Crombois – :<br />

« … sans durcir le travail ».<br />

En d’autres termes, il s’agit d’établir par<br />

la TPM une sorte de sérénité, laquelle<br />

étant obtenue par une augmentation de<br />

la prévention au dépens de la correction,<br />

et une hausse de l’accompagnement par<br />

l’encadrement et de la formation, au<br />

PRODUCTION MAINTENANCE ➤ AVRIL, MAI, JUIN 2011 ➤ PAGE 38

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