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Production Maintenance n°33

Le point sur la formation en sécurité pour les métiers de la maintenance

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Prévention des risques au travail<br />

lisés et des centres de formation,<br />

experts dans ce métier à part<br />

entière. Toutefois, l’entreprise<br />

conclut régulièrement des partenariats<br />

avec ces différentes structures<br />

qui expriment des besoins<br />

en matériel, de manière à former<br />

au mieux leurs stagiaires et être<br />

porteurs de messages essentiels<br />

en matière de sécurité ; « il nous<br />

arrive parfois de former ces<br />

formateurs. D’ailleurs, quatre de<br />

nos collaborateurs sont à leur<br />

disposition pour s’entraîner sur<br />

les 1 280 ancrages que comporte<br />

le bâtiment. Nous avons déjà mis<br />

au point un système pouvant être<br />

utilisé dans la maintenance des<br />

éoliennes ». Aussi, ce rapprochement<br />

s’explique par l’évolution<br />

technologique des gammes et des<br />

produits de Petzl, tout comme<br />

ceux des autres fabricants. Les<br />

centres de formation s’adaptent<br />

donc aussi aux nouveaux produits<br />

et doivent eux-mêmes se former<br />

en conséquence. « Enfin, il y a<br />

toujours un intérêt pour un formateur de<br />

rencontrer un fabricant, de voir comment<br />

il produit et il conçoit ses systèmes afin<br />

de mieux comprendre l’utilisation des<br />

produits ».<br />

Bruno Lambert n’est pas seulement chef<br />

de produit ; ses compétences dans le<br />

domaine de la sécurité vont au-delà. En<br />

effet, il est également responsable d’un<br />

groupe de travail au sein du Comité antichute<br />

du Synamap, chargé de créer un<br />

référentiel « pour toute personne amenée<br />

à travailler en hauteur, mais dont ce n’est<br />

pas le métier, et qui a néanmoins besoin<br />

d’être formée à la fois à ce type de situation<br />

et de travail, et aux EPI qui s’y<br />

prêtent ». Le besoin d’un référentiel<br />

traduit un vide juridique et des dérives<br />

de certaines sociétés et prestataires qui<br />

arrivent sur un marché de prestations très<br />

concurrentiel « avec des diplômes remis<br />

parfois au bout d’une voire une demijournée<br />

! » Le Code du Travail ne prévoit<br />

ni la durée ni les exigences des stages.<br />

La nécessité de mettre en place<br />

un référentiel<br />

Conduit par Bruno Lambert, le groupe<br />

de travail s’adresse à trois niveaux de<br />

DR<br />

public. En premier lieu, les chefs d’entreprise,<br />

de manière à leur rappeler l’existence<br />

d’une législation stricte par rapport<br />

aux EPI de classe 3 notamment. Ces<br />

équipements doivent être confiés de<br />

façon nominative.<br />

Le besoin d’un référentiel traduit un<br />

vide juridique, le Code du Travail ne<br />

prévoyant ni la durée ni les exigences<br />

des stages. Ce qui amène à des<br />

dérives : des diplômes sont remis<br />

parfois au bout d’une demi-journée<br />

seulement !<br />

Aussi, il convient de procéder à une<br />

analyse des risques -obligatoire-, à un<br />

contrôle annuel des EPI et à une visite<br />

médicale annuelle du personnel, etc.<br />

Deuxième public : le personnel d’encadrement.<br />

Véritable délégation de pouvoir,<br />

ces membres de l’entreprise ont un grand<br />

nombre de responsabilités. Il est donc<br />

nécessaire qu’ils acquièrent des fondamentaux<br />

théoriques mais qu’ils s’initient<br />

aussi à des problèmes pratiques ; « nous<br />

souhaitons avant tout les faire<br />

participer à des formations – les<br />

mêmes que celles auxquelles<br />

assistent les opérateurs – car ils<br />

accusent trop souvent une méconnaissance<br />

ou une mauvaise<br />

analyse du risque liée à la chute<br />

en hauteur ». Le groupe de travail<br />

a en effet constaté que beaucoup<br />

de zones de protection étaient<br />

incomplètes ou partielles ; « on<br />

sort très vite et très facilement de<br />

la zone. Par ailleurs, ces mêmes<br />

opérateurs évoluent dans des<br />

espaces où les équipements et les<br />

systèmes de sécurité n’ont pas été<br />

prévus ».<br />

Autre problème constaté, la mauvaise<br />

adéquation entre le poste,<br />

son accès et l’équipement : « il<br />

arrive fréquemment que les services<br />

achats des entreprises investissent<br />

dans une mallette antichute<br />

-sorte de kit standard- qui ne<br />

répond en rien à des besoins<br />

spécifiques ». Or, l’équipement<br />

contre le risque de chute peut dépendre<br />

des ancrages, de l’espace dont dispose le<br />

technicien pour accéder à la machine, de<br />

la visibilité... L’antichute répond à un<br />

domaine de risques compliqué du fait de<br />

ses cas de figure extrêmement variés.<br />

Enfin, troisième et dernier<br />

public concerné : le personnel,<br />

et la formation des<br />

personnes sur le bon choix<br />

de matériel, sur le fait<br />

d’évoluer dans des espaces<br />

munis de systèmes<br />

d’ancrage adaptés…<br />

« Pour les opérateurs dont<br />

le travail en hauteur n’est<br />

pas le métier premier, les<br />

risques sont énormes ;<br />

tout en sachant que, pour<br />

n’importe qui, la moindre erreur et la<br />

moindre négligence peuvent être fatales.<br />

(…). Il faut que tous ces acteurs communiquent<br />

davantage ensemble ; c’est la<br />

clé. La formation n’est qu’un maillon de<br />

cette chaîne » ■<br />

Olivier Guillon<br />

PRODUCTION MAINTENANCE ➤ AVRIL, MAI, JUIN 2011 ➤ PAGE 69

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