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PERSPECTIVES<br />
voyage<br />
Convaincu<br />
jusque dans<br />
sa tenue<br />
Une combinaison<br />
100 % végane<br />
Goretex 75D shell : tissu<br />
100 % polyester recyclé<br />
avec traitement hydrofuge<br />
sans fluorocarbure (PFC).<br />
Rembourrage thermique<br />
Plumtech : un duvet<br />
synthétique léger développé<br />
par Save the Duck.<br />
Six mois de développement.<br />
Dans l’ombre d’un géant : avril 2016, camp de base népalais.<br />
bien qu’il interdise la consommation de<br />
viande et de produits laitiers riches en<br />
graisses et en protéines, sans quoi mon<br />
véganisme ne manquerait pas d’être mis<br />
en cause en cas d’échec.<br />
En guise de préparation, j’escalade<br />
en 2011, le Stok Kangri (6 153 mètres),<br />
dans l’Himalaya indien. Je prends soin,<br />
au préalable, de consulter le menu des<br />
repas prévus afin de m’assurer que le<br />
cuisinier du camp de base pourra sans<br />
mal accommoder mon régime alimentaire,<br />
et éviter ainsi que mon véganisme<br />
ne soit vu comme un risque en cas de<br />
situation critique. L’extrême altitude<br />
exige de manger abondamment. À<br />
5 500 mètres, le corps au repos brûle<br />
4 000 calories par jour. Au-delà de cette<br />
altitude, l’appétit diminue. Pendant les<br />
quatre à cinq semaines d’acclimatation<br />
au camp de base, la plupart des alpinistes<br />
se nourrissent de viande et de<br />
produits laitiers. Les végans triplent<br />
leurs portions d’avoine au lait de soja<br />
en poudre et consomment pommes de<br />
terre sautées, currys de légumes, pain,<br />
légumineuses, et autant de noix de cajou<br />
et de barres nutritives que possible.<br />
Ma conquête de l’Everest débute en<br />
2014. Au camp de base népalais, une<br />
énorme avalanche tue seize Sherpas<br />
et m’oblige à renoncer. L’année suivante,<br />
un terrible tremblement de terre dévaste<br />
le Népal. De nouveau au camp de base,<br />
j’assiste impuissant, à une dévastatrice<br />
avalanche de neige et de débris. Je suis<br />
heureux de ne pas y laisser la vie.<br />
L’année 2016 est la bonne. De plus,<br />
la mise au point d’un régime à base de<br />
plantes pour la haute altitude donne<br />
entière satisfaction. L’ascension à partir<br />
du camp de base, népalais ou tibétain,<br />
nécessite environ quatre jours et un<br />
apport quotidien de 15 000 calories.<br />
Privé d’oxygène, le système nerveux<br />
THE RED BULLETIN 83