BatiMag97 Guyane numéro 3

Quels sont les postes
qui font défaut en Guyane ?
Il y a un déficit au niveau de l’encadrement intermédiaire
et dans de nombreux métiers du second œuvre. D’ici
2025, nous avons estimé les besoins à 370 effectifs en
bâtiment, 200 en TP, 400 en métiers divers de production,
370 en encadrement de gestion et d’études, soit un gisement
de près de 1350 emplois. Aujourd’hui, les outils de
mesure performants de la Cellule Économique Régionale
de la Construction, l’observatoire de notre branche professionnelle,
nous permettent d’identifier le niveau de recours
aux métiers dès la programmation du projet, soit deux
ou trois ans avant le démarrage du chantier. L’intérêt est
de mettre ces données en lien avec un outil de formation
capable de s’adapter à la réalité du besoin des entreprises.
Il ne s’agit pas de former pour former.
Comment est né le projet
d’un Outil de Formation ?
En 2019, la fédération a lancé un contrat d’études prospectives
des métiers et filières de formation du secteur de
la construction pour envisager les orientations à mettre en
œuvre sur le plan de la formation, avec une vision élargie
à 2030. Un certain nombre d’actions ont été priorisées au
rang desquelles la construction d’un OF (outil de formation).
Quelle forme va prendre cet OF ?
Nous sommes en phase de préfiguration. Les premiers
CQP (contrat de de qualification et de professionnalisation)
vont être lancés. Nous allons tester quelques
formations qualifiantes, sur des formats courts, avec une
vingtaine d’entreprises adhérentes de la FRBTPG, pour pallier
des besoins ponctuels. Si cela répond efficacement à la
demande, l’idée est d’élargir à des formations plus longues,
qualifiantes ou diplômantes
Pourquoi les besoins humains
sont-ils si importants ?
La commande est importante sur la séquence 2020-
2025 avec des projets très structurants comme la
construction de plusieurs collèges, lycées et établissements
scolaires, les grands projets de bâtiments publics portés
par l’État (cité judiciaire de l’Ouest, commissariat de
Cayenne) mais aussi des projets routiers tels que le doublement
du pont du Larivot, l’échangeur des maringouins,
ou encore le doublement de la RN1, qui viendront abonder
les gisements déjà existants. Notre appareil de production
doit s’organiser pour recruter les nouveaux salariés qui
nous permettront de réaliser ces chantiers d’autant que
notre pyramide des âges est vieillissante. Notre ambition
est d’investir à long terme sur la main d’œuvre que nous
allons former et recruter.
D’après vous, pourquoi les candidats à
une carrière dans le BTP sont-ils rares ?
Le public ne perçoit de notre filière que ce qui est visible,
c’est-à-dire les gens qui travaillent sur les chantiers. Nos
métiers sont mésestimés alors que le BTP couvre un
large panel de professions qui vont du simple manœuvre
à l’ingénieur ESTP. On peut être embauché sans diplôme
comme à bac +7. Nous avons identifié un déficit d’image
auquel nous remédions, notamment avec Cap BTP qui est
un peu la boîte de com de la filière et dont la vocation est
de promouvoir et valoriser nos métiers auprès de jeunes et
du grand public.
À retenir
En Guyane, la filière construction compte 590
entreprises qui emploient 4500 salariés et intérimaires.
En 2020, la filière a enregistré le plus haut
niveau de commande sur les 20 dernières années
soit 760 Millions d’euros (57,5 % de mieux que
l’année précédente). Les prévisions sur l’année 2021
s’avèrent tout aussi prometteuses selon la FRBTP
Guyane. La FRBTP Guyane rassemble une soixantaine
d’adhérents, représentant plus du 1/3 des
effectifs salariés.
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