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GÉRER<br />
scierie, seuls les bûcherons et les conducteurs d’engins<br />
de débardage peuvent être formés ici, au lycée agricole<br />
de Matiti. Avant, il y avait une formation au RSMA pour<br />
les métiers de scieur et d’affuteur mais cela n’existe plus<br />
aujourd’hui. Nous assurons des formations en interne. J’ai<br />
des employés qui commencent manœuvres et finissent<br />
caristes ou même chefs de scierie. On arrive à s’entendre<br />
avec les autres scieries pour faire venir des techniciens<br />
de Métropole pour des réparations et des formations.<br />
Thomas Caparros, Vice-Président de l’Interprobois<br />
et directeur d’exploitation chez CBCI<br />
Quelles sont les essences<br />
en cours de classification ?<br />
TC : 10 essences sont en cours de classification dans<br />
le laboratoire du CTBG, parmi lesquelles le saint martin<br />
jaune, le maho coton et le wapa. Sur le lot, peut-être que<br />
3 à 5 d’entre elles pourront être classées structure. Les<br />
essais sont d’autant plus longs et complexes que les propriétés<br />
mécaniques et chimiques d’une essence ne sont<br />
pas les mêmes d’un massif à l’autre ! Elles varient selon<br />
le lieu dans lequel le bois a grandi. Par ailleurs, il faut au<br />
moins 200 pièces par essence pour effectuer les calculs<br />
et obtenir des cotes moyennes significatives. Ce travail de<br />
classification peut durer entre 2 et 4 ans. L’objectif est<br />
d’aller vers une diversification de la récolte, très sélective<br />
actuellement. Nous cherchons des bois durables, résistants,<br />
esthétiques et ne demandant que peu d’entretien,<br />
le tout en conformité avec les bonnes pratiques de<br />
gestion durable et avec la certification PEFC.<br />
La filière représente environ mille emplois,<br />
répartis équitablement entre l’amont (gestion<br />
forestière) et l’aval (transformation du bois)<br />
de la filière, et 40 métiers différents.<br />
Trouvez-vous facilement les ressources<br />
humaines nécessaires ?<br />
HG : Sur l’amont, si les ouvriers de l’ONF sont formés sur<br />
place, la plupart des cadres arrivent de Métropole. En<br />
Et côté aval de la filière ?<br />
TC : On couvre en effet un très large panel de métiers à<br />
la fois dans l’administratif et la production avec également<br />
des métiers à forte valeur ajoutée (géomètres,<br />
géolocalisation en forêt, ingénieurs structures etc.). Nous<br />
constatons une vraie carence sur tout ce qui est maintenance<br />
industrielle de nos machines.<br />
Quelles sont les solutions déployées<br />
par l’Interprobois pour rendre la filière<br />
plus attractive ?<br />
TC : L’Interprobois a défini un plan marketing que nous<br />
aimerions mettre en œuvre en 2022 dans les lycées. Il<br />
s’agit de promouvoir nos métiers à travers des animations<br />
ponctuelles puis, si les conditions sanitaires le permettent,<br />
d’organiser des manifestations de plus grande<br />
ampleur, comme une nouvelle Nuit du bois par exemple.<br />
Des fiches métiers, présentant de manière attractive les<br />
postes clefs de la filière, vont également être diffusées<br />
sur internet et via une campagne d’affichage.<br />
L’objectif de la filière est d’atteindre une récolte<br />
de 210 000 m3 grumes en 2030, est-ce<br />
réalisable ?<br />
TC : Entre 80 et 90 000 m3 de grumes sont exploitées<br />
chaque année. Une fois sciées, ces grumes représentent<br />
entre 25 et 35 000 m3 de sciages. 20 à 25 000 m3<br />
partent pour le bois structure. Et le reste part en palettes,<br />
en coffrages, en bois divers. Ces dernières années,<br />
40 <strong>BatiMag97</strong> - <strong>Guyane</strong> N°3