Panorama de presse quotidien du 11 07 2022

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FRA
Famille du média : Médias professionnels
Audience : N.C.
Sujet du média : Energie-Environnement
8 Juillet 2022
Journalistes : Valéry
Laramée
Nombre de mots : 4125
usineages.fr p. 1/2
Le vignoble de Champagne poursuit son adaptation
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En consultation, le prochain cahier des charges de l'appellation prévoit deux mesures fortes, mais facultatives,
d'adaptation aux effets du réchauffement.
Il n'y a pas que les Bordelais et les Bourguignons à vouloir s'adapter aux conséquences du réchauffement. Les Champenois
s'y mettent aussi ! Plus exactement, les champions des vins à bulles poursuivent un programme engagé il y a deux décennies.
L'interprofession vitivinicole champenoise a été la première à évaluer le bilan carbone de la filière. C'était en 2003 ! La même
année, les vignerons du plus septentrional vignoble métropolitain (pour le moment !) ont promis de diviser par quatre leurs
émissions d'ici à 2050. Avec comme première mesure, l'allègement de 5% de la masse de la bouteille de 75 cl. De quoi
réduire de 1% les émissions moyennes annuelles de la filière.
Cette fois, c'est dans les vignes que les changements devraient intervenir. Le Journal officiel a annoncé, le 4 mars le
lancement officiel de la dernière mise en consultation du projet de nouveau cahier des charges de l'appellation d'origine
contrôlée « Champagne ». Deux mesures d'adaptation y sont proposées.
Cépage américano-européen
D'une part, l'utilisation, à titre temporaire, du cépage Voltis. Elaboré par les chercheurs de l'INRAE, cette variété hybride est
issue d'un croisement entre le Villaris et un descendant de Muscadinia rotundifolia , une vigne américaine insensible au
phylloxéra.
Inscrit au Catalogue des variétés de vigne depuis 2018, Voltis est réputé résistant à l'oïdium et au mildiou (moins de
traitement phytosanitaire à prévoir) et plus tardif que le chardonnay. Il débourrera plus tard que le cépage royal de la Côte des
blancs, ce qui lui évitera les gels de printemps : l'un des effets paradoxaux du réchauffement dans certains vignobles.
Le radoucissement des hivers accélère, en effet, le cycle phénologique des plantes, celui de la vigne notamment. Le
débourrement s'effectue souvent à la sortie de l'hiver. Ce qui rend les jeunes feuilles vulnérables aux épisodes de gel du début
du printemps, comme en 2021.
Fraîcheur et acidité
Conformément au prochain cahier des charges, le Voltis pourra être planté sur 5% des surfaces mais ne pas représenter plus
de 10% des assemblages de vin. Conformément à la législation française, cette autorisation est donnée pour 5 ans,
renouvelable une fois.
Côté organoleptique, ce cépage apporte fraicheur et acidité. Ce qui compensera la surproduction d'alcool (imputable à celle
de sucre) générée par la hausse des températures.
Deuxième mesure : la possibilité de planter des vignes nouvelles en semi-large (VSL). Testé depuis 2006 dans 17 domaines,
ce système cultural autorise une largeur d'inter rangs de vignes pouvant atteindre 2 mètres (contre 1,5 m aujourd'hui). Cela
favorise un plus grand enherbement entre les vignes. Bien conduite, l'herbe maintient de l'humidité dans le sol et accroît la
biodiversité. Les vignerons californiens, britanniques, néo-zélandais ou sud-africains l'utilisent depuis longtemps.
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