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syndicom magazine No.38

Depuis longtemps déjà, nous nous engageons pour les droits du travail dans les domaines Logistique, Télécommunication et Médias. De bonnes conditions de travail résultent de succès communs. Joins notre mouvement et construis ton avenir avec nous. L’union fait la force!

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Le scandale des bas salaires, dénoncés par les<br />

syndicats dès les années 1990, a permis des progrès<br />

considérables. Il reste cependant beaucoup à faire<br />

pour que tous les travailleuses et travailleurs de ce<br />

pays disposent du minimum vital.<br />

teur des bas salaires se contractait,<br />

lui, à nouveau.<br />

Les salaires minimums s’imposent<br />

Attaque contre les salaires minimums cantonaux<br />

En décembre 2022, les députés<br />

bourgeois acceptaient la motion déposée<br />

par Erich Ettlin (Centre/OW).<br />

Le texte vise à faire primer les CCT<br />

sur les législations cantonales plus<br />

généreuses. Clairement, le but est<br />

de court-circuiter cette élémentaire<br />

protection des salaires. Cela pourrait<br />

signifier, dans les cantons de<br />

Genève et de Neuchâtel, des baisses<br />

de rémunération dans des domaines<br />

déjà mal lotis comme l’hôtellerie-restauration,<br />

la coiffure ou<br />

le nettoyage. Là, les salaires minimums<br />

cantonaux sont plus élevés<br />

Les campagnes des syndicats n’ont<br />

pas seulement permis d’obtenir des<br />

salaires plus élevés, elles ont également<br />

fait changer le vent en faveur<br />

des salaires minimums légaux. Ainsi,<br />

depuis 2011, les cantons de Neuchâtel,<br />

du Jura, du Tessin, de Genève<br />

et Bâle-Ville ont introduit des<br />

salaires minimums, suite à une initiative<br />

populaire cantonale acceptée<br />

par la population. Les villes de Zurich<br />

et de Winterthour ont également<br />

accepté des initiatives dans ce<br />

sens.<br />

Lorsque les salaires minimums<br />

municipaux entreront également en<br />

vigueur dans ces deux villes, près<br />

d’un tiers de tous les travailleuses et<br />

travailleurs en Suisse sera couvert<br />

par un salaire minimum légal – et ce<br />

une décennie seulement après le rejet<br />

massif de l’initiative fédérale.<br />

Et ce n’est pas fini : des initiatives<br />

sont en cours dans les cantons<br />

de Vaud, du Valais, de Soleure, de<br />

Fribourg et de Bâle-Campagne, ainsi<br />

que dans la ville de Lucerne. Des<br />

discussions en faveur de l’introduction<br />

du salaire minimum ont également<br />

lieu dans les cantons d’Appenzell<br />

Rhodes-Extérieures, Saint-Gall,<br />

Thurgovie et dans les villes de Berne<br />

et de Bienne.<br />

Malgré tous les progrès réalisés<br />

: en 2020, un salarié sur dix gagnait<br />

toujours un bas salaire (moins<br />

de deux tiers du salaire moyen ou<br />

4060 francs bruts multipliés par 13<br />

pour un emploi à plein temps). Les<br />

salaires minimums cantonaux et<br />

communaux peuvent être une réponse<br />

aux salaires de misère, pour<br />

autant qu’ils ne soient pas trop bas<br />

ou, comme à Bâle ou dans le Jura,<br />

truffés d’exceptions. Ils restent cependant<br />

un instrument limité, car<br />

ils doivent s’orienter vers un besoin<br />

social de base calculé au plus juste.<br />

Ils ne peuvent remplacer les conventions<br />

collectives de travail garantes<br />

de salaires minimums plus élevés et<br />

échelonnés. C’est pourquoi l’USS<br />

demande 4500 francs pour toutes et<br />

tous et 5000 francs pour les professionnel-les<br />

avec apprentissage.<br />

Mais la revendication seule ne suffit<br />

pas. Comme à la fin des années<br />

1990, il faut maintenant la pression<br />

d’une nouvelle campagne. Et celle<br />

des travailleuses et travailleurs syndiqué-es.<br />

que ceux des CCT et ils ont force<br />

obligatoire – contrairement à Bâle-<br />

Ville, au Jura et au Tessin qui privilégient<br />

les accords de branche.<br />

La balle est maintenant dans le<br />

camp du Conseil fédéral. Il doit élaborer<br />

un projet de loi d’application<br />

pour cette motion à laquelle il s’est<br />

opposé. En cas d’acceptation, la loi<br />

pourra encore être soumise au référendum.<br />

D’ici là – et cela peut<br />

prendre encore beaucoup de temps<br />

– les salaires minimums en vigueur<br />

continuent à s’appliquer.<br />

25<br />

Des salaires<br />

minimums<br />

définis par la<br />

politique<br />

concernent de<br />

près les syndicats<br />

Les résultats réjouissants des villes<br />

de Winterthour et Zurich, qui ont<br />

adopté chacune un salaire minimum<br />

le 18 juin 2023, ont redonné<br />

de l’élan à une revendication de la<br />

gauche bernoise. Comme d’autres<br />

cantons avant lui, Berne avait en effet<br />

refusé d’introduire le salaire minimum,<br />

en mars 2022. Pour la majorité<br />

bourgeoise du Conseil d’Etat,<br />

les salaires devaient être fixés dans<br />

le cadre de conventions collectives<br />

de travail (CCT) entre les partenaires<br />

sociaux.<br />

Le dossier retrouve une actualité<br />

en 2024, puisqu’il sera cette foisci<br />

discuté au niveau de la politique<br />

de la ville.<br />

Les salaires minimums font<br />

partie de notre ADN. En Suisse,<br />

presque toutes les revendications<br />

salariales ont un point commun : les<br />

manifs d’automne pour les salaires<br />

à Berne. Mais cela ne suffit pas (ou<br />

plus). Il faut à nouveau exercer une<br />

pression du bas vers le haut, associée<br />

à une campagne forte contre<br />

des salaires scandaleusement bas.<br />

Les partis politiques empoignent<br />

la question des salaires minimums<br />

lorsqu’il n’est pratiquement<br />

plus possible d’obtenir des accords<br />

salariaux suffisants dans les négociations<br />

salariales – et que les conditions<br />

de revenu des salarié-es deviennent<br />

si précaires qu’elles ont<br />

une incidence sociopolitique. Lorsqu’une<br />

proposition politique se<br />

concrétisera à Berne, il sera important<br />

que nous participions d’emblée<br />

à la formulation d’un texte adéquat.<br />

Dans cette question, les<br />

syndicats doivent peser de tout leur<br />

poids et s’imposer avec force: les salaires<br />

minimums sont notre compétence-clé.<br />

Adrian Flükiger, coprésident de<br />

l’Union syndicale de la Ville de<br />

Berne

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