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«MICH NERVTE, DASS ICH KEINE ORIGINAL ... - Scout.ch

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BEAUCOUP DE VOS PERSONNAGES NE TUTOIENT PAS VRAIMENT LE<br />

SUCCÈS. N’AVEZ-VOUS JAMAIS PITIÉ?<br />

Je n’ai pas de pitié avec mes personnages. J’éprouve de la pitié pour des<br />

gens qui sont vraiment dans cette situation. Mais c’est vrai que c’est<br />

très attirant de jouer des personnes en marge, qui ne sont pas lisses, et<br />

qui se prêtent bien à l’imitation. En fait, ça dépend; on peut aussi jouer<br />

des personnages et pourtant ne pas les dénoncer.<br />

DEPUIS QUE VOUS ÊTES PLUS RARE À LA TÉLÉVISION, LES GENS<br />

SIMPLES ET LES FÉRUS TÉLÉVISUELS N’ONT PLUS GUÈRE ACCÈS À<br />

VOS PERSONNAGES. EST-CE QUE CE PUBLIC VOUS MANQUE?<br />

Il faudrait déjà s’entendre sur ce que veut dire l’expression «les<br />

gens simples». J’ai fait l’expérience que ceux qui vont au théâtre<br />

peuvent parfois aussi être des gens fort simples. Mais souvent<br />

les gens me connaissent par la télévision, bien que<br />

nous n’y ayons jamais eu un public de samedi soir.<br />

C’était un public bien particulier: des citadins, qui<br />

sinon regardent peu la télé, et des politiciens. La télé<br />

permet d’avoir accès à ce genre de statistiques.<br />

LE CASINO THÉÂTRE VIT-IL SUR VOTRE RÉPU-<br />

TATION ACQUISE PAR LA TÉLÉVISION?<br />

Non, ça ne suffirait pas, on ne pourrait pas<br />

en vivre. Je ne suis pas le seul à me produire<br />

ici et je ne m’y produis pas non plus en<br />

permanence. On surestime le pouvoir de<br />

la télévision; le public de la télé ne se<br />

rend pas si souvent au théâtre.<br />

HARRY HASLER, RAJIV PRASAD,<br />

FREDI HINZ – LES NOMS DE VOS<br />

PERSONNAGES SONT MAR-<br />

QUANTS. SI VOUS DEVIEZ CARICA-<br />

TURER UN SCOUT, COMMENT<br />

L’APPELLERIEZ-VOUS?<br />

Difficile à dire, car on caricature un<br />

individu, pas le membre d’une<br />

organisation. Je n’ai pas de caractéristiques<br />

typiques à ratta<strong>ch</strong>er<br />

aux scouts, les gens y sont très différents<br />

les uns des autres.<br />

ET SI VOUS PENSEZ AUX CL<strong>ICH</strong>ÉS?<br />

Je ne sais pas si ce cli<strong>ch</strong>é existe toujours:<br />

un scout serait toujours de<br />

bonne humeur, une bonne humeur<br />

qui finit à la longue par fran<strong>ch</strong>ement<br />

agacer. J’ignore si c’est vrai, vraisemblablement<br />

pas d’ailleurs. On pourrait<br />

peut-être jouer quelqu’un dans ce<br />

goût-là, mais mes personnages naissent<br />

plutôt par hasard. Même Fredi Hinz:<br />

à l’époque, il n’y avait personne qui jouait<br />

un junkie. On a un personnage en tête, on<br />

garde ses observations en mémoire et on<br />

les ressort quand on en a besoin.<br />

ON JOUE BEAUCOUP DE THÉÂTRE AUX SCOU-<br />

TS. EST-CE LÀ QUE VOUS AVEZ DÉCOUVERT<br />

VOTRE TALENT?<br />

Non, pas découvert. Mais à l’époque, il y avait une fois<br />

par année une soirée de parents à la maison de paroisse,<br />

ici à Winterthour. J’y jouais toujours des rôles bizarres; le<br />

scoutisme a certainement contribué à ce que j’y prenne plaisir.<br />

VOUS AVEZ ÉCRIT DANS UN ARTICLE DU TAGESANZEIGER: «JE<br />

LE RECONNAIS, MOI AUSSI J’AI ÉTÉ JEUNE.» COMMENT FUT<br />

VOTRE JEUNESSE?<br />

Ma jeunesse s’est relativement bien passée, en ce sens que comme ma<br />

maman partait travailler tôt, j’ai dû être très vite autonome. J’allais faire<br />

les courses seul et j’avais ma clé de maison à moi. Tout cela m’a bien<br />

aidé; cela a stimulé mon indépendance.<br />

VOUS AVEZ AUSSI PARTICIPÉ À DES CAMPS?<br />

Oui, plusieurs fois même. Mais je n’avais pas beaucoup de plaisir au<br />

camp de Pentecôte: on construisait tellement lentement qu’à peine le<br />

travail terminé, il était déjà temps de tout redéfaire. Je trouvais ça<br />

ennuyeux. Mais aux louveteaux – on dit toujours comme ça?- les scou-<br />

3<br />

ts me plaisaient bien; j’étais à un âge où ça me procurait du plaisir. Aux<br />

éclaireurs, ça n’était plus le cas.<br />

POUQUOI PAS?<br />

Je ne sais pas, je m’intéressais à d’autres <strong>ch</strong>oses. Mais j’aimais beaucoup<br />

les louveteaux: gambader dans la forêt, et tout ce qu’on fait aux<br />

louveteaux. J’étais même <strong>ch</strong>ef. Mais aux éclais, il y en avait quelquesuns<br />

qui se croyaient à l’armée: ça ne me convenait pas, j’en suis sorti.<br />

ILS PRENAIENT LE PROGRAMME TROP AU SÉRIEUX?<br />

Oui, sans grand humour. Ils n’étaient pas encore assez âgés pour l’armée<br />

et voulaient exercer leur autorité aux scouts. C’était vraiment une<br />

autre époque, il y a trente, quarante ans.<br />

VOUS DEVIEZ AVOIR LA TENUE COMPLÈTE?<br />

Oui, quoique...je n’ai jamais eu de vrai sac scout. Mes parents disaient<br />

toujours qu’il y en avait un à la maison qui convenait tout à fait. Mais<br />

c’était un sac légèrement différent et ça m’énervait toujours. Sinon, il<br />

fallait avoir la <strong>ch</strong>emise, le foulard et le béret avec les houppes.<br />

LE MOUVEMENT SCOUT FÊTE SON CENTIÈME ANNIVERSAIRE CETTE<br />

ANNÉE. PENSEZ-VOUS QU’IL SOIT BON POUR LE CIMETIÈRE OU AU CON-<br />

TRAIRE ASSEZ MODERNE POUR ABORDER CE NOUVEAU MILLÉNAIRE?<br />

Mon avis à ce sujet n’a aucune importance. Tant qu’il y a des jeunes qui<br />

trouvent du sens à ce mouvement, il n’est pas obsolète, il a un avenir,<br />

peu importe qu’il compte 20 ou 20’000 membres!<br />

ET QU’IL SOIT ADAPTÉ À NOTRE ÉPOQUE OU PAS…?<br />

Je ne sais pas, je dois avouer que je ne connais pas vraiment les idées<br />

du scoutisme. Mais même si l’idée n’est que de se rencontrer <strong>ch</strong>aque<br />

samedi, d’avoir du plaisir ensemble et en plus de faire éventuellement<br />

quelque <strong>ch</strong>ose de constructif, alors ça suffit largement.<br />

QUEL EST LE SENS DE VOTRE TRAVAIL?<br />

L’idée du Casino théâtre est de jouer un théâtre indépendant et de<br />

développer un style propre. Je voudrais simplement conseiller aux jeunes<br />

de prendre leur destin en main, de ne pas se faire rouler et de décider<br />

eux-mêmes de leur vision du monde. Pour ça, il faut s’informer et<br />

faire preuve de courage civil.<br />

LE SCOUTISME EST L’OEUVRE DE BÉNÉVOLES. QUE FAITES-VOUS<br />

AUJOURD’HUI SANS ÊTRE PAYÉ?<br />

Pas grand-<strong>ch</strong>ose au niveau du travail, de temps à autre un spectacle à but<br />

caritatif. Mais je verse une partie de mes gains à des organisations caritatives<br />

comme Amnesty International et Médecins Sans Frontières, ou alors je<br />

m’engage, comme récemment contre le durcissement de la loi sur l’asile.<br />

LE 22 FÉVRIER PROCHAIN, LORS DE LA JOURNÉE DE LA PENSÉE, LE<br />

PLUS GRAND NOMBRE POSSIBLE DE SCOUTS ET ANCIENS SCOUTS<br />

VONT PORTER LE FOULARD. LE FEREZ-VOUS AUSSI?<br />

Non, car je ne veux en aucun cas servir de support publicitaire, ni pour<br />

une entreprise, ni pour une organisation.<br />

VIKTOR GIACOBBO<br />

est né le 6 février 1952 à Winterthour. Il fut louveteau (meute Rota<strong>ch</strong>,<br />

brigade Dufour à Winterthour) puis plus tard, pendant quelque<br />

temps, actif dans la deuxième bran<strong>ch</strong>e. Il fit un apprentissage de<br />

typographe, puis fut correcteur, lecteur et documentaliste pour les<br />

médias. Il est célibataire et endosse aujourd’hui de multiples professions,<br />

auteur, cabarettiste, animateur, producteur et comédien.<br />

Viktor Giacobbo a travaillé dans l’émission satirique «Satiramisù»<br />

de Radio DRS (1991–1994, a sorti en 1996 un CD de rap sous le nom<br />

de Harry Hasler, fut entre autre comédien et coproducteur de «Ernsfall<br />

in Havanna» (2002) et de «Undercover» (2005) et fit une apparition<br />

à l’écran dans le film «Mon nom est Eugène». Ses personnages,<br />

comme Debbie Mötteli, l’Hindou Rajiv Prasad, le drogué Fredi Hinz<br />

ou le ma<strong>ch</strong>o le plus connu de S<strong>ch</strong>wamendingen Harry Hasler, ont<br />

tous connu un grand succès en Suisse grâce à l’émission satirique<br />

«Viktors Programm» (1990–1994) resp. «Viktors Spätprogramm»<br />

(1995–2002). En 2006, il fit partie de la tournée du cirque Knie avec<br />

son personnage Fredi Hinz. Il est aujourd’hui é<strong>ch</strong>otier au Tagesanzeiger<br />

et dirige avec d’autres artistes et cabarettistes suisses connus<br />

le Casino théâtre non subventionné de Winterthour.<br />

INTERVIEW INTERVIEW

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