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Le Brécaillon - Musée Militaire Genevois

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En marge du 20 e anniversaire<br />

QUELQUES SOUVENIRS «D'AVANT»<br />

LE MUSÉE MILITAIRE GENEVOIS<br />

Philippe COET<br />

Pour une fois, c'est le <strong>Musée</strong> militaire genevois lui-même qui fait l'objet d'un<br />

bref article dans le <strong>Brécaillon</strong> : 20e anniversaire oblige…<br />

Entre la création officielle de l'association en 1979 (les statuts ont été adoptés<br />

le 4 décembre par l'assemblée générale constitutive ; en fait l'idée et les premiers<br />

travaux semblent remonter à 1978) et l'inauguration en septembre 1984, il s'est écoulé<br />

un peu moins de 5 ans. Il a donc fallu un lustre aux initiateurs du projet pour le faire<br />

aboutir. Résultat d'autant plus remarquable si l'on se place dans une perspective<br />

actuelle: qui, de nos jours, pourrait prétendre en quelques années créer, ouvrir et<br />

exploiter un musée privé? Il n'est que de voir les efforts déployés en vain depuis des<br />

décennies pour créer un <strong>Musée</strong> suisse de l'Armée (1) .<br />

Il est vrai que l'association a reçu un sérieux coup de pouce de l'Etat et de la<br />

Ville ; mais elle a aussi réussi à mobiliser au bon moment de nombreuses «bonnes<br />

volontés» pour répondre à un besoin culturel et historique.<br />

C'est donc bien grâce à la conjonction de plusieurs facteurs que Genève dispose<br />

d'un musée militaire.<br />

Petite revue de presse<br />

En parcourant les articles consacrés par la presse entre 1978 et 1984 au projet<br />

de musée, on note deux thèmes récurrents: le besoin de disposer d'un établissement<br />

spécialisé pour mettre en valeur des collections alors entreposées dans les réserves, et<br />

les difficultés financières.<br />

En 1978, on apprend que le Conseiller fédéral R. Gnägi, chef du Département<br />

militaire fédéral, verrait «d'un bon œil l'éventuelle ouverture de ce <strong>Musée</strong> dont on sait<br />

déjà qu'il pourrait rassembler sous son aile une quantité d'objets d'un grand intérêt: on<br />

les a!» En avril 1979, Clément Bosson est plus précis, qui déclare à Roger d'Ivernois<br />

que «le point de départ du projet d'installation du <strong>Musée</strong> militaire genevois au château<br />

de Penthes (…) est le fait que le <strong>Musée</strong> d'art et d'histoire de Genève ne dispose pas<br />

d'assez de place pour être en mesure d'exposer notamment les armes et armures<br />

genevoises dans leur ensemble. Il fallait donc trouver une solution pour exposer ce<br />

matériel des XIXe et XXe siècles ailleurs (…) La plupart du matériel que nous<br />

exposerons à Penthes se trouve actuellement dans les caves du <strong>Musée</strong> de l'Ariana».<br />

En janvier 1979, le même Clément Bosson a déjà décrit ce que sera le musée:<br />

outre celles du <strong>Musée</strong> d'art et d'histoire portant sur les XIXe et XXe siècles, il exposera<br />

ses propres collections constituées au fur et à mesure des dons, legs et autres prêts (2) .<br />

Et puis c'est aussi une question de fierté cantonale, car «les <strong>Genevois</strong> sont en<br />

retard d'un musée au moins! <strong>Le</strong>s Vaudois, en effet, ont ouvert leur <strong>Musée</strong> militaire au<br />

74 <strong>Le</strong> <strong>Brécaillon</strong><br />

QUELQUES SOUVENIRS «D'AVANT» LE MUSÉE MILITAIRE GENEVOIS<br />

château de Morges, les Valaisans l'ont installé dans le château rénové de Saint-<br />

Maurice, tandis que les Neuchâtelois en ont aménagé un au château de Colombier et<br />

les Fribourgeois au château de Gruyères» (à croire que seuls des châteaux peuvent<br />

accueillir un musée militaire… il en ira d'ailleurs de même à Genève où le musée<br />

emménage au «château» de Penthes).<br />

<strong>Le</strong> batîment pendant les travaux (photo <strong>Musée</strong> des Suisses dans le monde)<br />

Une année plus tard, on lit que «le canton de Genève est actuellement le seul<br />

de Romandie à «manquer» de <strong>Musée</strong> militaire. C'est un bon prétexte pour tenter de<br />

combler cette lacune ". Et en janvier 1981, Roger d'Ivernois intitule une interview de<br />

Christian Reiser: «Comme les autres cantons romands, Genève aura son musée<br />

militaire» (3) . Il faut sans doute voir là un exemple de saine émulation confédérale…<br />

<strong>Le</strong> désir d'exposer les «impressionnantes collections «déjà disponibles et la<br />

volonté de faire aussi bien que les autres cantons se heurtent à un obstacle de taille: le<br />

financement.<br />

Ce problème, d'autant plus délicat qu'il est vital, revient de manière lancinante<br />

au fil des années. Il faut dire que les besoins matériels sont à la hauteur des besoins<br />

culturels.<br />

<strong>Le</strong> <strong>Brécaillon</strong><br />

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