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Le Brécaillon - Musée Militaire Genevois

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MAI-JUIN 1860 - GENÈVE PROTÉGÉE PAR L'ARTILLERIE LUCERNOISE<br />

10 <strong>Le</strong> <strong>Brécaillon</strong><br />

MAI-JUIN 1860 - GENÈVE PROTÉGÉE PAR L'ARTILLERIE LUCERNOISE<br />

<strong>Le</strong>s lecteurs du «Luzerner Tagblatt» apprirent par une lettre d'un soldat que<br />

Genève était une très belle ville, aussi animée que Paris, avec des habitants venus de<br />

tous les coins du monde. «Tonnerre! Maintenant je comprends pourquoi Napoléon<br />

désirait prendre des villes pareilles. Mais il ne l'a pas encore et il ne l'aura jamais».<br />

Instruction<br />

Jour après jour avait lieu l'instruction, le matin principalement sur la plaine de<br />

Plainpalais, l'après-midi dans la cour ombragée de la caserne. Pour toute éventualité,<br />

la batterie emportait 200 cartouches et 100 boîtes à mitraille. Au programme, il y avait<br />

l'école de soldat et l'école de batterie, le service de garde, atteler et désatteler les<br />

chevaux, la prise de position, la mise en direction, le service de la pièce ainsi que la<br />

théorie sur les munitions et le comportement au combat. Pour varier, il y avait les tirs<br />

aux fusils ou des petites marches dans les environs, pendant lesquelles on exerçait<br />

l'estimation des distances. On tirait aussi au canon, mais on ne le fit qu'une seule fois,<br />

car déjà dès le premier tir, un boulet traversa la frontière en ricochant. Dès ce jour, les<br />

canonniers durent se contenter de tirs à blanc qui avaient pour but essentiel d'habituer<br />

les chevaux au feu d'artillerie.<br />

Ce n'est que dans la nuit du 11 au 12 juin, que l'on frôla un incident sérieux. Un<br />

incendie important éclata devant la ville, il s'agissait peut-être d'une tentative de<br />

diversion visant à libérer les pirates d'Evian de leur captivité. Même notre batterie<br />

lucernoise fut alarmée. Cependant l'assaut sur le pénitencier n'eut pas eu lieu et le<br />

retour aux sacs de maïs était à nouveau possible.<br />

<strong>Le</strong>s choses devinrent plus sérieuses lorsque les artilleurs durent protéger une<br />

position de tir soutenus par les carabiniers argoviens. Quand l'ennemi donna l'assaut,<br />

les soldats d'infanterie se défendirent en tirant et en assénant des coups de baïonnette,<br />

pendant que les canonniers chargeaient les attaquants à coups de sabres et de crosses.<br />

La grande inspection fédérale<br />

<strong>Le</strong> 18 juin, le colonel Ziegler inspecta la batterie 12 qui comprenait 7 officiers,<br />

163 sous-officiers et soldats, 19 chevaux de selle et 84 chevaux de trait. Son rapport<br />

détaillé à l'attention du Département fédéral militaire avec copie au Conseil d'Etat<br />

lucernois a été conservé. Nous y apprenons que les hommes de la batterie sont<br />

intelligents, bien instruits dans la lecture et l'écriture et sont en bonne santé. Cela<br />

prouverait que le canton de Lucerne se donne de la peine pour choisir soigneusement<br />

ses artilleurs.<br />

On ne pouvait malheureusement pas évaluer le plus important, à savoir le feu<br />

de la batterie. Des manques apparaissaient dans la propreté et dans la manipulation des<br />

douze fusils dont personne ne se sentait responsable parce que ces armes passaient de<br />

main à main durant les tours de garde. On releva aussi des lacunes dans<br />

<strong>Le</strong> <strong>Brécaillon</strong><br />

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