Sommaire du CHAPITRE 8 Orge, avoine, sorgho, millets
Sommaire du CHAPITRE 8 Orge, avoine, sorgho, millets
Sommaire du CHAPITRE 8 Orge, avoine, sorgho, millets
Create successful ePaper yourself
Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.
pariements chromosomiques d'hybrides à la méiose), ainsi que les analyses protéiniques et d'ADN plus récentes,<br />
confirment, sans exception, qu’Avena sativa a évolué à partir de l'espèce spontanée Avena sterilis dont les populations<br />
naturelles sont abondantes dans le pourtour <strong>du</strong> bassin méditerranéen, soit des côtes d'Espagne et <strong>du</strong><br />
Maroc aux régions occidentales <strong>du</strong> Moyen-Orient. Toutes les espèces hexaploïdes, incluant A. fatua, espèce de<br />
mauvaise herbe communément nommée ''<strong>avoine</strong> folle'', possèdent le même génome (AABBDD) et sont dérivées<br />
de A. sterilis. Les analyses cytogénétiques ont démontré que A. sterilis origine d'un croisement interspécifique,<br />
suivi d'une <strong>du</strong>plication <strong>du</strong> complément chromosomique, entre l'espèce tétraploïde A. murphyi, découverte en<br />
1957 en Espagne, et une espèce diploïde dont le génome n'a pas encore été caractérisé. Une deuxième espèce<br />
tétraploïde A. magna serait probablement impliquée indirectement dans l'évolution <strong>du</strong> génome des espèces hexaploïdes<br />
par le biais d'échanges génétiques fortuits parmi les espèces diploïdes et tétraploïdes. De ce fait, Avena<br />
murphyi et A. magna sont toutes deux considérées des espèces pivots dans le schéma d'évolution des espèces<br />
hexaploïdes.<br />
Les recherches archéologiques au Moyen-Orient démontrent que l'<strong>avoine</strong> n'a pas été cultivée dans cette<br />
région pendant les premières périodes <strong>du</strong> Néolithique ou pendant la période de l'Âge de Bronze. Des grandes<br />
quantités de caryopses d'<strong>avoine</strong> sauvages, mélanges à ceux d'orge et de blé cultivés, ont été retrouvées dans des<br />
niveaux d'occupation remontant à ces périodes. Ces caryopses, provenant non seulement d'Avena sterilis mais<br />
aussi de plusieurs espèces d'<strong>avoine</strong>s diploïdes, suggèrent que l'<strong>avoine</strong> spontanée qui contaminait les champs de<br />
culture de blé et d'orge, était moissonnée consciemment par les agriculteurs de l'époque. Les premières preuves<br />
de la domestication et culture de l'<strong>avoine</strong> apparaissent en Europe centrale il y a environ 4 000 ans et sa culture<br />
devient plus importante dans cette région vers 3 000 années A.P. Ce n'est qu'à partir <strong>du</strong> commencement<br />
de l'ère chrétienne que l'<strong>avoine</strong> devient bien établie comme céréale cultivée en Europe. Par contre elle n'a jamais<br />
été une culture majeure au Moyen-Orient.<br />
Écologie et méthode de culture:<br />
L'<strong>avoine</strong> est adaptée aux climats tempérés frais. Sa pro<strong>du</strong>ction est favorisée dans les régions possédant des pluviométries<br />
élevées et elle tolère un niveau d'ensoleillement plus bas que celui exigé pour la culture <strong>du</strong> blé et de<br />
l'orge. Cette céréale est moins tolérante aux froid que les autres céréales et ne peut être cultivée en hiver dans<br />
des régions où les températures minimales des mois d'hiver tombent au- dessous de -8 o C. L'<strong>avoine</strong> s'accommode<br />
mieux que le blé et l'orge aux sols acides mais sa pro<strong>du</strong>ction est fortement augmentée quand elle est plantée<br />
dans des sols fertiles, neutres et bien drainés. Cette espèce est facile à cultiver et est plus résistante aux maladies<br />
fongiques, et aux virus que les autres céréales majeures. Généralement, sa culture est faite en rotation avec<br />
d'autres céréales et légumineuses. Les variétés d'<strong>avoine</strong> sont regroupées en deux groupes dépendant de la date<br />
des semences. Dans l'hémisphère Nord, les variétés de printemps sont semées généralement en avril ou mai, et<br />
sont surtout utilisées dans les régions septentrionales où les conditions de températures en hiver sont trop limitantes.<br />
Les variétés d'automne, possédant des cycles de croissance plus long, sont plantées dans l'hémisphère<br />
Nord en octobre ou novembre et sont favorisées dans les régions climatiques méridionales plus chaudes.<br />
Les méthodes de culture et de moisson sont très semblables à ceux <strong>du</strong> blé et de l'orge. La machinerie utilisée<br />
pour la moisson doit être adaptée pour le battage des panicules qui présentent une densité moins élevée de caryopses<br />
par volume de chaume. Sa pro<strong>du</strong>ction dans les meilleures conditions de culture, bien que plus basse que<br />
celle <strong>du</strong> blé et de l'orge, peut atteindre les 5-6 TM de caryopses nettoyés mais, en moyenne, n'est qu'environ de<br />
2,1 TM par hectare.<br />
Utilisation et usages :<br />
A partir <strong>du</strong> premier siècle de notre ère, l'<strong>avoine</strong> devint une culture majeure en Europe et dans certaines<br />
régions méditerranéennes. Bien que cette céréale était utilisée comme aliment direct dans la forme de gruaux et<br />
de farines, une partie importante de la hausse de sa pro<strong>du</strong>ction peut être associée à la proéminence <strong>du</strong> cheval<br />
qui devint un animal de trait et de transport important en Europe dès son intro<strong>du</strong>ction dans cette région vers<br />
200 av. J.C. À partir <strong>du</strong> 8 e siècle de notre ère, l'utilisation <strong>du</strong> cheval comme animal de labours fut fortement<br />
favorisée par le développement des fers à cheval et de nouveaux harnais qui permettaient d'utiliser cet animal<br />
pour les labours sur différents types de terrain à une vitesse accrue. Les caryopses d'<strong>avoine</strong> sont plus riches en<br />
- 13 -