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Sommaire du CHAPITRE 8 Orge, avoine, sorgho, millets

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Utilisation et usages :<br />

Jusqu'au commencement de notre ère, l'orge était la céréale la plus utilisée pour l'alimentation humaine parmi<br />

les peuples <strong>du</strong> Croissant Fertile, des régions méditerranéennes et de l'Europe. Les transactions agricoles établies<br />

par les Sumériens et les Hittites, tels que rapportées dans leurs tablettes "comptables", font état de l'importance<br />

de la pro<strong>du</strong>ction d'orge, et non de blé, ainsi que l'utilisation de l'orge comme moyen de paiement pour les travaux<br />

des employés agricoles. A cette époque, il est probable que les caryopses d'orge étaient broyés, mélangés avec de<br />

l'eau ou <strong>du</strong> bouillon et, par la suite, la pâte était cuite dans des fours. Alternativement, les caryopses étaient rôtis<br />

préalablement dans des fours et celles-ci étaient broyées et ajoutées à divers mets. Les tablettes sumériennes nous<br />

informent aussi qu'une partie importante de la pro<strong>du</strong>ction d'orge était destinée au maltage et à la fabrication de<br />

la bière.<br />

Jusqu'au deuxième siècle av. J.C., l'orge était aussi la céréale principale utilisée pour l'alimentation en Égypte<br />

et en Grèce. Telle était l'importance de cette céréale pour les civilisations pharaoniques. qu'il existait un hiéroglyphe<br />

pour la décrire. Les Grecs ont diversifié son utilisation en pro<strong>du</strong>isant des sortes de galettes plates auxquelles<br />

étaient ajoutés divers autres ingrédients comme des graines de lin, des olives, des figues, <strong>du</strong> lait de chèvre,<br />

des fromages et diverses épices. Pendant cette période on rapporte les premiers essais de fermentation, qui se faisaient<br />

en laissant reposer les mélanges de farine d'orge et d'eau pendant des périodes de temps plus longues. Ce<br />

processus a permis la préparation de galettes plus légères et a été utilisé par la suite pour la préparation <strong>du</strong> pain<br />

levain avec de la farine de blé hexaploïde, une source de farine plus adéquate pour ce type de pain. Le processus<br />

de fermentation a aussi été le précurseur <strong>du</strong> maltage, étape essentielle pour la fabrication de la bière. Bien<br />

que le blé ait déplacé l'orge comme céréale principale à partir <strong>du</strong> deuxième siècle av. J.C., ce n'est qu'à partir <strong>du</strong><br />

18 e siècle que s'établit une forte dominance dans l'utilisation <strong>du</strong> blé pour l'alimentation des peuples issus des<br />

civilisations occidentales. De nos jours, et particulièrement dans les pays de l'Europe de l'Est, la farine d'orge<br />

est généralement mélangée à celle <strong>du</strong> blé et d'autres céréales pour la fabrication de galettes et de pains. En<br />

Amérique <strong>du</strong> Nord et en Europe de l'Ouest, seulement 20-25 % de la pro<strong>du</strong>ction est utilisée pour la préparation<br />

de farines qui seront destinées à la confection de pains et d'autres mets pour l'alimentation humaine directe.<br />

Environ 45-50 % de la pro<strong>du</strong>ction annuelle d'orge est utilisée à la ferme pour l'alimentation des animaux de<br />

ferme et comme source de semences pour la pro<strong>du</strong>ction de l'année suivante. Près de 30 % de la pro<strong>du</strong>ction est<br />

utilisée pour la pro<strong>du</strong>ction <strong>du</strong> malte nécessaire pour la fabrication de la bière, pour d'autres boissons<br />

alcoolisées, comme le whisky écossais et imitations, ainsi que pour des sirops de malte qui sont ajoutés à différents<br />

pro<strong>du</strong>its alimentaires.<br />

Préparation de la bière :<br />

Comme c'est le cas pour le vin, il n'est pas possible de préciser où et quand la bière a été pro<strong>du</strong>ite pour la première<br />

fois. Les tablettes sumériennes rédigées il y a 4 500-5 000 années rapportent que le maltage des caryopses<br />

d'orge, étape préalable essentielle à la fabrication de la bière, était une activité importante des pratiques<br />

agroalimentaires et <strong>du</strong> commerce de cette civilisation. Il y a un certain consensus pour appuyer la thèse que le<br />

processus de maltage, associé au départ comme nous l'avons décrit ci-haut à la préparation de pâtes d'orge destinées<br />

à la pro<strong>du</strong>ction de galettes et mets non alcoolisés, a été développé il y a environ 6 000 ans. D'autres considèrent<br />

que certains types de bières, obtenus à partir de sources d'amidon provenant d'autres céréales ou de<br />

fruits de plantes sauvages riches en amidon, pourraient avoir été pro<strong>du</strong>its de façon accidentelle bien plus tôt au<br />

cours <strong>du</strong> paléolithique. Les processus de maltage naturel et de fermentation auraient pu, par la suite, être repro<strong>du</strong>its<br />

et incorporées dans leurs pratiques par les groupes humains qui en auraient fait l'expérience. Cette<br />

hypothèse est très probable car différents types de boissons alcoolisées, impliquant un processus de maltage, faisaient<br />

partie de l'alimentation de peuples de cueilleurs-chasseurs qui ont été étudiés par les anthropologues au<br />

cours des périodes historiques récentes.<br />

Les premières bières pro<strong>du</strong>ites sous des conditions artisanales étaient relativement faciles à pro<strong>du</strong>ire, mais<br />

étant donné que le mélange liquide soumis à la fermentation était exposé à l'air afin de le mettre en contact avec<br />

la levure <strong>du</strong> milieu naturel, il y avait peu de contrôle sur la qualité <strong>du</strong> pro<strong>du</strong>it final. Plusieurs champignons et<br />

bactéries, autres que les espèces de levure <strong>du</strong> genre Saccharomyces, pouvaient contaminer et se multiplier dans<br />

le liquide soumis à la fermentation donnant des goûts et odeurs désagréables à la bière. Par la suite, un con-<br />

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