Holländischer Maestro in Bern - Schweizer Blasmusikverband

22 unisono 5-2011
aujourd’hui, on associe très facilement le
qualifi catif de roi de la marche américaine à
John Philip Sousa. Mais ce titre lui est aussi
disputé par un autre musicien états-unien:
Karl L. King, un compositeur prolifi que qui a
écrit plus de 300 morceaux divers. C’est peutêtre
la rançon du fait qu’il possédait sa propre
maison d’édition (K. L. King Music House) et
avait donc un intérêt direct à proposer
régulièrement de nouvelles œuvres.
Mais l’homme fut aussi un animateur du
monde musical: il a ainsi inspiré Meredith
Willson (celui de la fameuse marche «Seventysix
trombones») pour sa comédie musicale
«The Music Man». Dans la production très
fournie du compositeur de l’Ohio, il y a certes
beaucoup de marches faciles, mais elles
sonnent toujours bien et font la joie des
formations de musiciens débutants.
Le magazine suisse de musique pour vents
Le Barnum & Bailey Circus Band en 1913, l’année de composition de la marche «Favorite» dédiée au fameux cirque.
Anniversaire
Karl L. King: l’autre roi
de la marche américaine
Le compositeur américain fêté en 2011 un double anniversaire: les 120 ans de sa naissance et
les 40 ans de sa disparition. Musicien et directeur de divers orchestres de cirque et compositeur
proli fi que, Karl L. King a reçu le titre de «roi de la marche américaine». Portrait. jean-raphaël fontannaz
A l’école du cirque
Karl Lawrence King est né le 21 février 1891 à
Paintersville dans l’Ohio. Rien dans sa famille
ne le prédestinait à une carrière musicale.
D’ailleurs sa formation a été plus que congrue
puisqu’il semble n’avoir fréquenté l’école que
pendant une demi-douzaine d’années. A
onze ans, il investit l’argent gagné à distribuer
les journaux pour acquérir un cornet. Certains
témoignages rapportent qu’il a commencé à
composer à 13 ans à peine. Une chose est
sûre toutefois: il a à peine 18 ou 19 ans quand
il s’engage comme baryton dans le premier
des orchestres de cirque, le Robinson’s
Famous Circus, avec lesquels il va tourner à
travers tous les Etats-Unis.
C’est ainsi qu’il aura l’occasion de jouer,
puis de diriger, les formations musicales des
plus grands chapiteaux ambulants américains
tels que le Barnum & Bailey ou le Buffalo Bill’s
Wild West Show. Karl L. King se révèle très
vite un maître pour écrire des pièces de
mu sique dont le rythme colle à ce qui se
passe sur la piste de sciure. Cette facilité
explique aussi les incroyables volumes écrits
de marches, mais aussi de valses ou de
galops, dont il se fait une spécialité.
En 1916, Karl L. King revient dans son
Ohio natal et se marie avec Ruth, une
pianiste qui travaille comme vendeuse dans
un magasin de musique. Mais son intention
de fonder un foyer et de se caser est contrariée
du fait d’une tournée comme directeur
du Barnum & Bailey Circus Band avec lequel
son épouse joue de l’«air calliope». Cette
sorte d’orgue monté sur roues servait aux
parades annonçant l’arrivée du cirque car
l’in strument était particulièrement sonore.