<str<strong>on</strong>g>CIM09</str<strong>on</strong>g> 26-29 octobre 2009photographie, des exemples saisissants d’instruments m<strong>on</strong>tés avec de telles cordes « tortillées » et « demifilées » [4].Retrouver les techniques de fabricati<strong>on</strong> de cordes tortillées en boyau qui satisfassent les musiciens. Destraces de ce savoir faire se retrouvent jusque dans la Grande Encyclopédie de Diderot & d’Alembert [5].CONTRIBUTION PRINCIPALEÀ l’aide de dispositifs très simples, une rec<strong>on</strong>stituti<strong>on</strong> est proposée qui rép<strong>on</strong>d au texte publié en 1588, àParis, par l’ingénieur Agostino Ramelli, en même temps qu’aux exigences de qualité s<strong>on</strong>ore des luths et desvioles. Pour un œil n<strong>on</strong> exercé, la texture des cordages dits en garochoir ressemblent à celle des cordagesde marine obtenu par commettage direct, mais ils s<strong>on</strong>t exactement la négati<strong>on</strong> dialectique de ceux-ci. Untortillage inverse intense permet de franchir les limites des instabilités structurelles pour atteindre unnouvel état de stabilité qui présente des propriétés d’élasticité géante, et qui d<strong>on</strong>c c<strong>on</strong>fère de b<strong>on</strong>nespropriétés de souplesse (flexibilité) à ces cordes graves. Ces cordes en garochoir peuvent se décliner aussibien avec un seul brin qu’avec deux brins. Des analyses du comportement mécanique et acoustique de cescordes rec<strong>on</strong>stituées complètent cette recherche, exemples musicaux à l’appui.La corde demi-filée, qui combine ces techniques de tortillage avec l’augmentati<strong>on</strong> de la masse linéiqueavec un trait métallique (cuivre, argent) remplissant le sill<strong>on</strong> laissé par l’opérati<strong>on</strong> de tortillage, représentede summum de cette technologie.RETOMBÉESPour les luths, ces cordes en garochoir c<strong>on</strong>stituent un net avantage sur les cordes filées gravespuisqu’elles présentent une durée d’extincti<strong>on</strong> réduite à la différence des « bourd<strong>on</strong>s filés [qui] <strong>on</strong>tl'inc<strong>on</strong>vénient de dominer trop sur les autres cordes, et d'en faire perdre le s<strong>on</strong> final par la durée du leur… »[6].Pour les violes, ces cordes demi-filées, étant plus fines que les garochoirs simples démarrent plus vitesous l’archet, l’articulati<strong>on</strong> devient plus lisible.BIBLIOGRAPHIE[1] Playford, The Dancing Master, L<strong>on</strong>d<strong>on</strong>, 1653.[2] Agostino Ramelli, Le diverse et artificiose machine, Paris, 1588.[3] Ephraïm Segermann and Dgila Abbott, Gut Strings, Early Music.1976; 4: 430-438[4] Michel Boyer, Basse, cahier de musique et épée, 1693, Musée du Louvre, rés. MI1094[5] Diderot & d’Alembert, Grande Encyclopédie, § Corderie (Page 4:215), Paris, 1765.[6] L'Encyclopédie Méthodique : l'Art du faiseur d'instruments, Paris 1785.BIOGRAPHIESCharles BesnainouCharles Besnainou, chercheur au sein de l’équipe LAM (Institut Jean le R<strong>on</strong>d d'Alembert) pour l’étude des savoir-fairede luthiers, est professeur de la classe d’acoustique musicale au CNSMDP.charles.besnainou@upmc.frChristophe CoinChristophe Coin, c<strong>on</strong>certiste, violiste, directeur de l'Ensemble Baroque de Limoges, viol<strong>on</strong>celle du quatuor« Mosaïque », est professeur de la classe de viole de gambe au CNSMDP.Ccoin@cnsmdp.fr28 <str<strong>on</strong>g>CIM09</str<strong>on</strong>g>
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