CIM09 - 5th Conference on Interdisciplinary Musicology - Université ...

26-29 octobre 2009 <strong>CIM09</strong>By using the knowledge of instruments makers of the Ethiopian bagéna [6] and the Indian tanpura family [7], welooked at their set up of flat bridges. We were inspired by those on the vina and Indian sitar and adapted theshape of braypins similarily, so that the contact lasted throughout the duration of the vibration. We also noted that"hook" braypins are more similar to the sound of the Ethiopian bagéna.The effect obtained according to the acoustic principles of the jawari of the tanpura is the length and duration, theamplification and the stability of the sound. Acoustic analyses confirm these results. This realization brings to themusician a completely satisfactory solution which seems to suit the repertoire.Further researchThe harp is one of the rare medieval instruments which can play down to the Gamma C. To be able to hold longnotes, thanks to braypins, with a sound powerful, regular and rich in harmonics, is particularly interesting formusical performance. This work could also have ramifications on other instruments, such as the lute [8], andcertain keyboard instruments [9].ÉTAT DE L’ART EN MUSIQUE & MUSICOLOGIELes harpions sont des “obstacles” qui modifient les vibrations des cordes de la harpe. Ils sont attestés parl’iconographie et par les textes jusqu’au XVIIIe s. Comme en témoignent, par exemple, Mersenne [1] etTrichet [2], la sonorité particulière aux harpions semble avoir été appréciée de façon différentes suivant lesépoques . Aujourd’hui, les harpions reconstitués par la plupart des luthiers posent des problèmes esthétiquesaux musiciens qui évitent de les utiliser. Ils cherchent alors à justifier leur présence dans l’iconographiepour des raisons annexes . La question de l’usage des instruments dans la musique médiévale est complexe :on en sait peu de choses. Pour la harpe, l’exigence de harpions justes, stables et qui tiennent le son, estévidente dés lors que l’on veut jouer le répertoire polyphonique.Concernant les harpes gothiques, l’iconographie indique cependant que les harpions sont toujours enposition de faire “nazarder” les cordes [3].Ce sujet est éminemment problématiques pour l’historien de l’art, comme pour l’organologue qui en sontsouvent réduits — selon le mot de Pierre Abondance , qui prend précisément l’exemple des harpions pour «essayer de mettre en évidence l’interaction qui existe entre l’objet et l’image » — à faire des suppositions »[4].Mais la confrontation aux sources, l’intuition du musicien, ses expériences musicales, et sa maîtrise desrépertoires mènent à la conviction que la reconstruction actuelle des harpions sur les harpes médiévales etrenaissances n’est sans doute pas la bonne et que d’autres voies méritent d’être explorées.ÉTAT DE L’ART EN ACOUSTIQUELes reconstitutions modernes qui ressemblent à des crochets effleurent la corde à une certaine distance dupoint de fixation de la corde à la table. Cette disposition a l’inconvénient d’agir uniquement lorsquel’amplitude de la vibration est suffisante pour atteindre le crochet, alors l’effleurement se produit, maislorsque l’amplitude de la vibration diminue, le phénomène d’enrichissement du son s’interromptbrusquement : ce qui crée une rupture dans le timbre et dans le son. De plus le musicien ne peut jouer denuances homogènes.Le son caractéristique produit par les chevalets plats trouve son origine dans l’entretien d’un précurseurqui est réinitialisé à chaque fois que la corde touche le chevalet et ceci quelque soit amplitude de la vibration[5]. C’est cet effet qui donne un prolongement au son qui l’apparente à un son entretenu. Sur la harpedouble conservée à Bruxelles , on peut remarquer que certains des harpions sont taillés de telle façon quel’effleurement s’effectue tangentiellement dès la fixation de la corde, ainsi la « bonne courbure » réalise lemeilleur réglage sonore, tandis que d’autres qui ne réalisent pas cet effleurement ne produisent pas leprolongement du son tout au long de la vibration.OBJECTIFSAu croisement de la musicologie, de l’acoustique musicale et de l’interprétation des répertoiresmédiévaux, cette recherche à pour objet la reconstitution de harpions qui satisfasse l’ensemble des exigencesdes musiciens d’aujourd’hui. En particulier, l’ambition de ce travail est de mettre au point un systèmed’effleurement qui agisse dans la durée du pp au ff sur toute la tessiture de l’instrument tout en permettantde conserver la justesse des notes. Une étude approfondie des deux types de géométrie, harpion « crochet »et harpion « tangent » s’avère indispensable, en particulier l’incidence des réglages de l’effleurement sur laqualité spectrale des sons produits.CONTRIBUTION PRINCIPALELa comparaison des sources, iconographie, textes, instruments conservés, avec la science de l’acousticien,et à d’autres instruments à obstacles de tradition vivante permet de proposer des solutions musicalementsatisfaisantes qui semblent en parfaite adéquation avec le répertoire .En s’appuyant sur le savoir faire d’instruments comme la bagéna éthiopienne [6] et la tanpura indienne[7], nous sommes inspirés du réglage des chevalets plats de la vina ou du sitar indien et nous avons adapté<strong>CIM09</strong> 31