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CIM09 - 5th Conference on Interdisciplinary Musicology - Université ...

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26-29 octobre 2009 <str<strong>on</strong>g>CIM09</str<strong>on</strong>g>deux écrivains, comme celles de Al-Fārābī (IXe – Xe siècle, surnommé le « deuxième maître » – aprèsAristote) et d’Avicenne (surnommé le « Commentateur » – du même, au siècle suivant), ou ultérieurescomme celles de Urmawī (musicien et théoricien – XIIIe siècle) ou du pseudo-Jurjānī (probablement XVIesiècle) précisent que les « ligatures » utilisées à leur époque étaient en fait des marques sur la touche du `ūd.Ce qui est en c<strong>on</strong>tradicti<strong>on</strong> complète avec les indicati<strong>on</strong>s de Kindī et Ṭaḥḥān… Les écrits de ces deux auteurss<strong>on</strong>t cependant d'une extrême importance puisque, c<strong>on</strong>trairement aux autres, ils nous livrent également desdescripti<strong>on</strong>s relativement complètes du `ūd. Néanmoins, ils ne f<strong>on</strong>t état de ces ligatures « physiques » quedans le cadre d’un apprentissage de l’instrument, et n<strong>on</strong> en jeu pendant la performance. Par ailleurs, peud’auteurs c<strong>on</strong>temporains <strong>on</strong>t abordé le sujet sur le plan de la faisabilité organologique du « ligaturage » …ÉTAT DE L’ART EN MUSIQUE (PRATIQUE), CONTEMPORAINE ET ANCIENNEIl faut préciser, à ce stade, que les théories musicales arabes anciennes, notamment inspirées des théoriesgrecques, semblent avoir peu de points de c<strong>on</strong>tact avec la pratique musicale de ce temps. La descripti<strong>on</strong> deṬaḥḥān semble la plus proche de la réalité musicale, ce qui serait en faveur de la thèse du « frettage » ; parailleurs, l'articulati<strong>on</strong> essentielle entre les domaines de la théorie et de la pratique se fait toujours autour del'instrument «`ūd» — aussi bien l'outil privilégié de la dém<strong>on</strong>strati<strong>on</strong> théorique que l'instrument favori desgrands interprètes du temps des abbassides (comme Isḥāq Al-Mawṣilī et s<strong>on</strong> <strong>on</strong>cle Manṣūr Zalzal, le dernierétant réputé avoir introduit la tierce appelée « zalzalienne », ou tierce «neutre») que des musiciensc<strong>on</strong>temporains — à tel point qu'il a été surnommé le sultan des instruments.Or la pratique et l’organologie du `ūd, ancien (voir Beyhom 2007a) comme moderne, semble néanmoinsinfirmer la thèse de « frettes physiques »…En effet, des recherches récentes (Beyhom 2006) <strong>on</strong>t permis dec<strong>on</strong>firmer cette prééminence de l'instrument et s<strong>on</strong> influence sur le répertoire musical c<strong>on</strong>temporain.Plusieurs particularités de l'instrument moderne — tels la forme semi-c<strong>on</strong>ique du manche, l'espace réduitentre le plan des cordes et la touche, et la quasi-inexistence actuelle d'un quelc<strong>on</strong>que système de frettage, letout couplé à une pratique c<strong>on</strong>temporaine extrêmement n<strong>on</strong> tempérée et basée sur des variati<strong>on</strong>sint<strong>on</strong>ati<strong>on</strong>elles complètement incompatibles avec un tempérament quelc<strong>on</strong>que, à part celui de l’accordagedes cordes à vide de l’instrument (et encore : voir Beyhom 2007b, avec une analyse du jeu de Makhlouf) —f<strong>on</strong>t que la thèse du frettage semble de nos jours assez coupée de la pratique musicale .Nous m<strong>on</strong>trer<strong>on</strong>s également (extraits de manuscrits et rec<strong>on</strong>structi<strong>on</strong>s de descripti<strong>on</strong>s anciennes àl’appui) que l’organologie a été souvent utilisée comme un véhicule privilégié des spéculati<strong>on</strong>scosmog<strong>on</strong>iques.OBJECTIFSUne double problématique peut être évoquée en l'occurrence :1. En quoi et pourquoi les deux descripti<strong>on</strong>s de Kindī et Ṭaḥḥān, très minoritaires au sein de la littérature,<strong>on</strong>t-elles été tellement m<strong>on</strong>tées en épingle pour affirmer l’existence courante d’un frettage du `ūd ?2. Peu de défenseurs de la thèse du « frettage » se s<strong>on</strong>t penchés sur l’organologie effective du `ūd – ancienou moderne – et sur la faisabilité des « ligaturages » préc<strong>on</strong>isés par ces deux auteurs : que d<strong>on</strong>neraientcomme résultats, sur le plan musical, ces additi<strong>on</strong>s, qu’apporteraient-elles de plus ou de moins à lapratique musicale ?En synthèse de ces deux questi<strong>on</strong>nements, la problématique effective qui est traitée est celle de ladéterminati<strong>on</strong> des enjeux théoriques, sin<strong>on</strong> « idéologiques », du « frettage » par rapport à la réalité pratiquede la musique.CONTRIBUTION PRINCIPALEPour rép<strong>on</strong>dre à ces questi<strong>on</strong>s, nous all<strong>on</strong>s reprendre ces deux descripti<strong>on</strong>s, dans une première étape, enappliquant le système de ligaturage menti<strong>on</strong>né et en vérifiant s'il peut effectivement se faire sur le `ūd oupas, s'il est jouable ou pas, et si les indicati<strong>on</strong>s des théoriciens sur le jeu ainsi que sur la pratique s<strong>on</strong>tcompatibles avec ce système de frettage ou pas.Cette expérience sera appuyée par des dém<strong>on</strong>strati<strong>on</strong>s photo et vidéo m<strong>on</strong>trant clairement le m<strong>on</strong>tagedes « frettes » et les essais de jeu instrumental (Makhlouf), ainsi que par une revue rapide des descripti<strong>on</strong>sorganologiques de l’instrument dans la littérature ancienne (avec reproducti<strong>on</strong> par l’image des élémentsclef), pour vérificati<strong>on</strong> ou infirmati<strong>on</strong> de la compatibilité du manche avec les instruments modernes.Dans une deuxième étape, nous essayer<strong>on</strong>s de commenter les différents résultats obtenus d'un point devue théorique (Beyhom) et nous modifier<strong>on</strong>s les positi<strong>on</strong>s des frettes sel<strong>on</strong> les indicati<strong>on</strong>s de Kindī etd’autres auteurs afin de comparer le jeu en résultant avec la pratique c<strong>on</strong>temporaine du `ūd (Makhlouf etBeyhom).<str<strong>on</strong>g>CIM09</str<strong>on</strong>g> 35

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