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3 romans pour faire<br />

la paix avec son enfance<br />

Peut-on s’affranchir de son enfance? Chose certaine, on ne peut y parvenir sans<br />

préalablement revisiter le passé, en analyser tous les recoins, et c’est ce que<br />

fait à merveille la narratrice de Nous étions nés pour ne jamais mourir de<br />

Lise Vaillancourt (Leméac). Dans une écriture limpide portée par le regard<br />

de l’enfant, et cela avant même sa conception, la romancière raconte son<br />

histoire et on y découvre une famille des années 50 à 70, somme toute assez<br />

typique qui, comme toutes les familles, comporte son lot d’imperfections. Lise<br />

Tremblay invite ses lecteurs à la suivre alors qu’elle fait ses adieux silencieux à<br />

ceux qui l’ont mis au monde dans Chemin Saint-Paul (Boréal). Dans un roman<br />

intimiste écrit au « je », l’auteure de La sœur de Judith arpente cette fois les<br />

couloirs de la folie et de la mort. Marie-Noëlle Gagnon s’aventure quant à<br />

elle sur les chemins de l’imaginaire et des rêves (souvent déçus) que nourrit<br />

l’enfance dans Le Grand Galop (Québec Amérique). Elle y ouvre un passage<br />

secret qui permet à la narratrice de remonter le fil du temps et de revisiter des<br />

souvenirs marquants. Un récit poétique à la structure narrative originale qui<br />

donne envie de renouer avec l’imagination de ses jeunes années.<br />

3 nouvelles sagas historiques<br />

L’auteure de la populaire série « La cordonnière », Pauline Gill, poursuit sa<br />

mission de faire sortir de l’oubli des femmes qui ont marqué notre histoire à<br />

leur façon. Dans le regard de Luce (VLB éditeur) nous<br />

transporte dans la ville de Québec, un peu avant la révolution des patriotes, et<br />

nous fait découvrir Luce, une fille de médecin déterminée à élucider le meurtre<br />

de son frère, alors que les tensions politiques ne cessent de s’accroître. C’est<br />

également le retour de Michel Langlois qui, lui, nous amène plutôt quelques<br />

années après ladite révolution dans Notre union. Il était une fois à Montréal<br />

(T. 1) (Hurtubise). Fuyant la communauté religieuse à laquelle elle est destinée,<br />

Henriette Vachon s’établit dans la métropole où tout bouge à grande vitesse,<br />

y compris les idées. En marge de ces deux auteurs de renom, Marie-Claude<br />

de Sève raconte l’histoire d’une Québécoise qui se rend<br />

aux Jeux olympiques de Berlin, à l’aube de la Seconde<br />

Guerre, dans 1933-1938 Les choix de Sophie. Femmes<br />

glorieuses (T. 1) (Éditions Michel Brûlé).<br />

pauline gill<br />

regard<br />

Dans le<br />

de Luce<br />

TOME I<br />

3 récits désopilants<br />

Le jeune auteur François Racine nous offre un petit régal d’humour avec Tabagie (Québec Amérique),<br />

qui se veut en quelque sorte les chroniques d’un commis de tabagie du quartier Côte-des-Neiges. Le<br />

portrait qu’il y fait des clients, souvent hauts en couleur, est savoureux. Ajoutez à cela quelques déboires<br />

amoureux et vous avez plusieurs éclats de rire garantis! Quant à Carl Bessette, il nous invite à participer à<br />

un bien joyeux délire dans Les Anecdotiers (La mèche). Un mouvement autour de l’anecdote qui remporte<br />

un succès planétaire et beaucoup de petites joies dans ce roman original à souhait. Dominique Strévez<br />

La Salle nous fait également rire à quelques reprises avec son premier roman Le saint patron des<br />

backpackers (XYZ). Jérôme est un jeune homme de 19 ans comme bien d’autres qui décide de s’octroyer<br />

une année sabbatique en Europe,<br />

histoire de voir le monde. Or, son<br />

voyage devient rapidement une<br />

cavale rocambolesque.<br />

3 recueils de<br />

contes et nouvelles<br />

Les éditions L’instant même<br />

publient un recueil collectif de<br />

nouvelles autour du thème de la<br />

folie. Dirigé par Cassie Bérard, Il n’y a que les fous regroupe les signatures de plusieurs écrivains<br />

aguerris comme François Blais, Jean-Simon DesRochers, Andrée A. Michaud et Olivia Tapiero, pour<br />

n’en nommer que quelques-uns. La jeune auteure Julie Bouchard publie parallèlement un recueil<br />

de huit nouvelles construit autour de la disparition. Nuageux dans l’ensemble (Pleine lune) nous<br />

montre avec justesse et talent que, malgré quelques percées de soleil, le ciel de la vie est la plupart<br />

du temps nuageux. De son côté, le conte est un genre qui se fait assez rare dans le milieu du livre,<br />

alors il faut s’empresser de faire l’éloge de Méchantes menteries et vérités vraies de Jean-Pierre<br />

April (Hamac), un recueil de seize contes résolument adulte avec comme thème central la région<br />

du Centre-du-Québec. Bref, une belle diversité de textes à déguster!<br />

3 récits qui nous<br />

emportent ailleurs<br />

Catherine Lafrance, qui avait choisi les territoires<br />

nordiques pour camper son précédent roman Le<br />

retour de l’ours, nous amène cette fois dans un récit<br />

intimiste. Jusqu’à la chute (Druide) est tissé autour<br />

de la douleur, mais aussi de l’espoir de rémission.<br />

La journaliste à Radio-Canada nous démonte ainsi<br />

que les plus grands voyages ne sont pas forcément ceux qui nous transportent<br />

physiquement ailleurs. Fasciné lui aussi par le Nord, l’ancien animateur de J.E.<br />

Michel Jean nous balade justement entre Montréal et le Nunavut dans La<br />

belle mélancolie (Libre Expression). Or, le plus exotique des romans québécois<br />

de la rentrée est sans doute Le parfum de Nour (Mémoire d’encrier) de Yara<br />

El-Ghadban. La vie de cette musicienne et écrivaine d’origine palestinienne<br />

est un long parcours de migration et son nouveau roman nous catapulte<br />

d’ailleurs à Londres où elle a vécu. Le parfum de Nour est un chemin fait<br />

d’odeurs, de poésie, de déchirures et de tendresse, qui nous transporte de<br />

l’Europe à Gaza, mais finalement beaucoup plus loin encore.<br />

3 premiers romans audacieux<br />

c atherine<br />

l afrance<br />

Jusqu’à<br />

la chute<br />

Il faut une sacrée dose de courage et surtout de talent pour s’aventurer à écrire un texte comme<br />

Tas-d’roches (Druide). Très proche du conte, le premier roman de Gabriel Marcoux-Chabot<br />

raconte la vie d’un héros rural comme il n’en existe plus, à travers un hommage acrobatique au<br />

langage. Vieux français, parler québécois, chiac, innu... l’auteur nous livre<br />

un enchevêtrement linguistique phénoménal comme il en existe très peu.<br />

Avec une narration qui ne comporte aucune majuscule, la jeune Julie<br />

Demers bouscule elle aussi les conventions avec Barbe (Héliotrope), où<br />

une jeune femme à l’étonnante pilosité refuse de s’abaisser au statut de<br />

monstre que lui donnent les gens de son village. Un étonnant premier<br />

roman, riche de réflexions, qui nous fait réaliser que la nature ne départit<br />

pas si clairement les hommes des bêtes. Comme la femme de Barbe, le<br />

personnage de Baptiste dans Le plan (La mèche) choisit aussi de se couper<br />

des autres, de vivre replié sur ses propres<br />

convictions, incapable de s’intégrer à la toute<br />

puissante société. Alors que Baptiste prépare<br />

son bunker et dresse des listes pour se préparer<br />

à toutes éventualités, Catherine D’Anjou trace<br />

les contours de nos anxiétés, de nos obsessions,<br />

voire de nos folies collectives, nous prenant nous,<br />

lecteurs, à témoin, ne cessant de nous interpeller<br />

directement au fil du récit.<br />

roman<br />

LES LIBRAIRES • SEPTEMBRE-OCTOBRE 2015 • 31

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