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I<br />

ARTICLE<br />

JOËL CHAMPETIER<br />

Un Grand<br />

Ancien de la<br />

SFFQ<br />

© Yves Bédard<br />

l i t t é r a t u r e s d e L ’ I M A G I N A I R E<br />

Dans le milieu de la SFFQ (science-fiction et fantastique québécois), peu d’écrivains sont aussi connus et<br />

reconnus que Joël Champetier. Tour à tour auteur, directeur littéraire, scénariste, rédacteur en chef et<br />

mentor, il a durablement marqué le milieu, jusqu’à son décès en mai dernier. Il laisse toutefois derrière lui<br />

une œuvre riche et imposante. Voici donc le portrait d’un écrivain d’exception.<br />

Par Pierre-Alexandre Bonin, de la librairie Monet (Montréal)<br />

La carrière de Joël Champetier débute en 1981, avec la publication de sa<br />

première nouvelle « Le chemin des fleurs » dans le défunt magazine Requiem,<br />

aujourd’hui devenu Solaris. Depuis, il a publié seize romans et vingt-neuf<br />

nouvelles, pour lesquels il a remporté onze prix littéraires. Bien qu’il ait<br />

publié des textes de fantastique et de fantasy, c’est véritablement dans la<br />

science-fiction qu’il trouve son compte. Sa formation de scientifique et son<br />

esprit rationaliste et pragmatique expliquent cette<br />

préférence. Toutefois, ses romans de fantastique et<br />

de fantasy ne sont pas à négliger, puisqu’il a reçu,<br />

en 1995, le prix Aurora du meilleur roman du genre<br />

en français, remis par l’Association canadienne de la<br />

science-fiction et du fantastique, pour La mémoire<br />

du lac. La même année, il s’est vu octroyer le Grand<br />

Prix de la science-fiction et du fantastique québécois<br />

(maintenant Prix Jacques-Brossard) pour l’ensemble<br />

de sa production.<br />

Grand passionné de SFFQ, Joël Champetier s’implique<br />

également dans le milieu de diverses manières.<br />

Ainsi, en 1983, il est l’un des coorganisateurs du<br />

Congrès Boréal, le congrès annuel de la sciencefiction<br />

et du fantastique québécois. Il fera également<br />

partie du conseil d’administration du Congrès en 1984 et de 1989 à 1999,<br />

assumant entre autres la fonction de vice-président entre 1994 et 1999. En<br />

1987, il devient également critique pour l’Année de la science-fiction et du<br />

fantastique québécois, une recension annuelle de la production en SFFQ.<br />

Il intègre la revue Solaris à titre de critique cinéma, avant d’en devenir l’un<br />

des directeurs littéraires, de 1990 à 1994. Joël Champetier signe son premier<br />

éditorial en 1999, en tant que coordonnateur de<br />

la revue, dans le numéro 129. Dès 2000, le poste<br />

de rédacteur en chef est créé et il occupera cette<br />

fonction jusqu’à son décès. Il est rapidement<br />

devenu une figure représentative de la revue et<br />

a ainsi contribué à la faire connaître en dehors<br />

des cercles habituels de la SFFQ. Il aura donc été<br />

à la barre de Solaris durant près de dix-sept ans,<br />

L’esprit ouvert et la curiosité<br />

de Champetier l’ont amené<br />

à explorer différents sujets<br />

à travers ses œuvres, même<br />

si nous retrouvions souvent<br />

ses thèmes de prédilection :<br />

le sens du pragmatisme et la<br />

rationalisation de l’impossible.<br />

ce qui lui aura permis d’ouvrir les portes de la revue à de jeunes auteurs qui<br />

font maintenant partie de la relève en science-fiction, fantastique et fantasy.<br />

Un élément méconnu de son œuvre est sans contredit son intérêt pour la<br />

scénarisation. C’est d’ailleurs comme scénariste qu’il a fait ses premières<br />

armes. Il a ainsi été finaliste en 1984 et 1985 pour le prix du meilleur scénario,<br />

organisé par Radio-Québec (maintenant Télé-<br />

Québec). Il a également reçu le mandat, en 1997,<br />

de scénariser l’adaptation de son roman fantastique<br />

La peau blanche, qui sera portée au cinéma en 2004<br />

sous la direction de Daniel Roby.<br />

L’esprit ouvert et la curiosité de Champetier l’ont amené<br />

à explorer différents sujets à travers ses œuvres, même<br />

si nous retrouvions souvent ses thèmes de prédilection :<br />

le sens du pragmatisme (ce qui donne à ses récits,<br />

même science-fictionnels, une touche très « terre-àterre<br />

») et la rationalisation de l’impossible. Au sein de<br />

son œuvre, certains textes ressortent davantage. Il y a<br />

entre autres La taupe et le dragon, un roman de sciencefiction<br />

mêlant politique et espionnage, pour lequel il a<br />

remporté le prix Boréal (ex aequo) en 1992. Notons<br />

aussi Le voleur des steppes, un roman de fantasy, ainsi que La mémoire du lac.<br />

L’œuvre et la carrière de Joël Champetier constituent une pierre importante dans<br />

l’édifice de la SFFQ, et il est évident que son héritage littéraire survivra au passage<br />

des années. De plus, son ouverture d’esprit, son sens critique et sa générosité à<br />

titre de directeur littéraire et par la suite de rédacteur en chef de la revue Solaris<br />

auront permis à des dizaines d’auteurs prometteurs<br />

d’améliorer leur pratique littéraire. Ceux-ci œuvrent<br />

ainsi à leur tour à ce que la science-fiction, la<br />

fantasy et le fantastique québécois poursuivent<br />

leur quête d’excellence et continuent de nous faire<br />

rêver d’ailleurs imaginaires. Pour tout cela, nous ne<br />

pouvons dire que merci, monsieur Champetier,<br />

merci pour tout!<br />

LES LIBRAIRES • SEPTEMBRE-OCTOBRE 2015 • 59

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