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State, community, individual - Societal and Political Psychology ...

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de la M<strong>and</strong>chourie, en plus d’assurer<br />

l’approvisionnement en matières premières<br />

rares, pourrait contribuer à soulager la misère<br />

qui sévissait dans les campagnes depuis la fi n<br />

de la Première Guerre mondiale, en encourageant<br />

les paysans pauvres à s’établir dans cette<br />

région du Nord de la Chine.<br />

Les pressions pour une invasion ont augmenté<br />

avec la crise qui a secoué le Japon,<br />

comme le reste du monde, à partir de 1930.<br />

Des mesures du gouvernement, comme le<br />

retour à l’étalon-or alors que les autres pays<br />

l’ab<strong>and</strong>onnaient, ont empiré encore plus la<br />

situation. Les campagnes ont été durement<br />

touchées. Plusieurs militaires se sont fait les<br />

défenseurs des ruraux contre les partis politiques<br />

qu’ils associaient aux gr<strong>and</strong>s groupes<br />

économiques (Mitsui, Mitsubishi, etc.), qui<br />

s’étaient enrichis pendant la crise en spéculant<br />

sur le yen alors qu’à peu près tout le monde<br />

s’appauvrissait, et qu’ils accusaient de corruption.<br />

Encore une fois, la M<strong>and</strong>chourie était<br />

présentée comme un endroit unique où trouver<br />

de nouvelles terres à cultiver par les paysans<br />

pauvres japonais, tout en pouvant servir de<br />

source de matières premières pour la production<br />

d’armements.<br />

L’armée japonaise de M<strong>and</strong>chourie a<br />

déclenché l’invasion, après une explosion sur<br />

la ligne de chemin de fer japonais en M<strong>and</strong>chourie,<br />

une explosion orchestrée par des<br />

militaires japonais mais dont on a attribué<br />

faussement la responsabilité à des brig<strong>and</strong>s<br />

chinois. Utilisant ce prétexte, les offi ciers<br />

japonais de rangs moyens et supérieurs, capitaines<br />

et colonels, ont ordonné l’entrée dans le<br />

territoire m<strong>and</strong>chou sous contrôle chinois. Le<br />

général en chef de l’armée japonaise en M<strong>and</strong>chourie<br />

a appuyé après coup la décision de<br />

ses subalternes, tout comme l’État-major à Tokyo.<br />

Le gouvernement a assuré les puissances<br />

étrangères que l’invasion serait limitée et de<br />

courte durée, mais, qu<strong>and</strong> le Premier ministre<br />

a ordonné aux militaires de cesser les activités,<br />

les chefs militaires ont fait valoir que la Constitution<br />

de 1889 ne donnait aucun pouvoir<br />

du gouvernement sur l’armée et stipulait que<br />

l’armée dépendait directement de l’empereur<br />

et qu’elle avait autonomie totale dans la direction<br />

des campagnes militaires.<br />

À partir de 1931, le parlement perd peu à<br />

peu à peu toute autorité et les politiciens qui<br />

ne se rangent pas du côté des militaires et des<br />

fonctionnaires nationalistes sont écartés, tout<br />

<strong>Societal</strong> <strong>and</strong> <strong>Political</strong> <strong>Psychology</strong> International Review<br />

volume 2 ● number 2 ● 2011 ● pp. 95-106<br />

comme les opposants de gauche et même du<br />

centre libéral dont plusieurs sont emprisonnés.<br />

Le pouvoir est exercé de plus en plus<br />

par une coalition disparate d’ultranationalistes<br />

(militaires, fonctionnaires, membres de sociétés<br />

secrètes) et de conservateurs autoritaires<br />

(membres du conseil privé ou de la chambre<br />

haute, membres de la famille impériale ou de<br />

la noblesse). L’État devient de plus en plus<br />

totalitaire et répressif, à mesure que des assassinats<br />

politiques éliminent des personnalité<br />

plus modérées ou même des ennemis internes<br />

au clan nationaliste. La tentative avortée de<br />

coup d’État de février 1936, accompagnée<br />

de plusieurs meurtres de politiciens et hommes<br />

d’affaires, qui visait la mise en place<br />

d’un gouvernement sous l’autorité directe<br />

de l’empereur, sans intermédiaire, a sonné le<br />

glas de l’infl uence du parlement, puisque, par<br />

la suite, les gouvernements se sont distanciés<br />

complètement des débats dans les deux chambres.<br />

Le début de la guerre contre la Chine en<br />

juillet 1937 a nécessité la mise en place d’un<br />

plan de mobilisation générale. Le gouvernement<br />

a voulu mobiliser toutes les ressources<br />

pour l’effort de guerre, mais, s’attendant à une<br />

guerre courte en Chine, il a attendu presqu’un<br />

an pour faire voter au parlement une Loi de<br />

mobilisation générale.<br />

Malgré le caractère de plus en plus totalitaire<br />

du gouvernement, les dissensions internes<br />

ont continué de miner la défi nition d’une politique<br />

unique et claire durant toute la période<br />

de guerre (1937-1945). En effet, les oppositions<br />

internes aux forces armées, entre armée<br />

et marine, ont entravé tout plan d’utilisation<br />

optimale des ressources rares – le Japon<br />

devant importer presque toutes ses matières<br />

premières - puisque la marine, qui contrôlait<br />

l’approvisionnement par bateau, tentait de monopoliser<br />

les matières premières, au cas où elle<br />

en aurait besoin dans le futur. Les forces armées<br />

étaient aussi divisées en factions défendant des<br />

positions idéologiques différentes. Ces oppositions<br />

idéologiques ont cessé d’entraîner des<br />

tentatives d’assassinat, mais elles n’en ont pas<br />

moins perduré et ont nui à la mise en place de<br />

stratégies unifi ées. Il faut aussi mentionner les<br />

différends entre les militaires radicaux et les<br />

hommes d’affaires, accusés par les premiers de<br />

vouloir s’enrichir aux dépens du peuple. Une<br />

tentative de la part de fonctionnaires de nationaliser<br />

les gr<strong>and</strong>es entreprises a été contrecarrée<br />

par le milieu des affaires (Johnson, 1982 :<br />

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