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89" Année. N« 16 7 Janvier 1922<br />
MANUEL GÉNÉRAL<br />
<strong>DE</strong> <strong>L'INSTRUCTION</strong> <strong>PRIMAIRE</strong><br />
JOURNAL HEBDOMADAIRE<br />
<strong>DE</strong>S INSTITUTEURS ET <strong>DE</strong>S INSTITUTRICES<br />
On s'abonne à la Librairie Hachette, 19, boulevard Saint• j Prix de l'abonnement pour un an:<br />
Germain, à Paris; chez tous les libraires de Paris cl de I FRANCE . . . 12 fr. * | UN ION POSTALE. 16 fr.<br />
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"Lit demandet de changement d'adresse doivent être accompagne'et de So c. et d'une bande d'envoi du journal.<br />
SOMMAIRE <strong>DE</strong> LA PARTIE GÉNÉRALE<br />
La situation financière on 1922. . . .H. AVRIL 207 Pour les Institutrices. — Une leçon de coiffure.<br />
Grand concours du Manuel général 208<br />
C. REYMOND 216<br />
Un comité de patronage des apprentis . . . . Opinions de nos lecteurs. — Les instituteurs et<br />
L. CONLOJIBAN'T 209 ta proposition de loi de Monicault<br />
Mon Franc-Parler. — Les surprises de la loi de<br />
A. <strong>DE</strong>BRAY, P. LAFON 217<br />
finances A. BAL7, 210 Au Conseil d'État : Traitement du S. M. dont<br />
Revue littéraire. — Le Tricentenaire de t/lolière. la révocation a été annulée M. J. 21"<br />
LÉO 2H Correspondance LACABE 218<br />
Conseil supérieur de l'Instruction publique . . Actes officiels 218<br />
A. LOMONT 2i5 Petites Annonces et Annonces Commerciales . 219<br />
Voir à la page 211 la Revue littéraire consacrée au<br />
Tricentenaire de Molière.<br />
LA S ITUATION F INANCIÈRE E N 4922<br />
par M. Henri AVRIL<br />
Député des Côtes-du:Nord.<br />
Il ne peut être indifférent à personne de<br />
connaître avec une précision suffisante la situation<br />
financière du pays. Elle explique et domine<br />
la politique générale; toutes nos espérances<br />
trouvent en elle leur sauvegarde et leurs limites ;<br />
il n'est aucun programme qui puisse en dehors<br />
d'elle s'étudier utilement, encore moins se<br />
réaliser.<br />
L'examen de cette situation financière, pour<br />
être sérieux et sincère, doit comporter les trois<br />
chapitres que voici : l'équilibre du budget,<br />
l'amortissement de la dette, le problème des<br />
réparations. L'effort parlementaire apporte au<br />
premier seulement une conclusion rassurante<br />
et les gouvernements successifs cherchent une<br />
solution possible aux deux autres, par le moyen<br />
de ces conférences multiples dont le nombre<br />
même a jusqu'ici décelé l'impuissance.<br />
*<br />
* *<br />
Aux termes de la loi de finances votée par<br />
la Chambre le 14 décembre dernier, l'équilibre<br />
budgétaire assurant la vie normale du pays se<br />
trouverait réalisé pour 1922 sans impôt nouveau<br />
et sans augmentation de la dette publique, dans<br />
les conditions suivantes : les dépenses, portées à<br />
25140913 642 francs seraient couvertes par des<br />
recettes atteignant 24 827 782047 francs. Le déficit<br />
de 313 131 595 francs, apparaissant au rapprochement<br />
des deux chiffres serait comblé par<br />
les trois mesures que voici : la suppression de<br />
50000 fonctionnaires, répartie sur l'année 1922,<br />
permettrait une économie de 120 millions;<br />
l'établissement d'une taxe de contrôle sur les<br />
marchandises franchissant gratuitement nos<br />
douanes fournirait 45 millions; les droits sur<br />
les successions ouvertes dans les régions dévastées<br />
du 1" février 1914 au 17 juillet 1922<br />
apporteraient le reste avec une marge d'excédent<br />
voisine de 2 millions.<br />
Partie générale.<br />
Est-il permis d'envisager pour 1923 une semblable<br />
balance? La difficulté déjà considérable<br />
cette année paraît devoir s'accroître encore.<br />
Trois milliards de recettes exceptionnelles fournies<br />
par les bénéfices de guerre et les stocks disparaissent<br />
en effet; d'autre part, les formidables<br />
avances qu'il nous faut consentir pour les réparations<br />
et les pensions portent intérêt pour<br />
1 200 000 000 francs; les dépenses enfin qu'il faut<br />
prévoir pour les travaux de première urgence<br />
et des mesures sociales trop longtemps ajournées<br />
compromettent l'équivalence nécessaire<br />
des charges et des ressources. De bons esprits<br />
imaginent pourtant que de nouvelles compressions<br />
permettront un milliard d'économies et<br />
leur optimisme raisonné fixe au double l'accroissement<br />
possible des recettes par le rapprochement<br />
de nos administrations financières<br />
et le rendement accru des impôts. Le paiement<br />
exigé de la dette allemande compléterait pour<br />
1923 ces gains nouveaux.<br />
Le problème immédiat de la vie nationale se<br />
résoudrait ainsi au prix d'un gros effort sans<br />
inquiétude grave et sans contributions nouvelles.<br />
Celui de la dette publique et de son<br />
amortissement éveille en nous d'autres angoisses<br />
et pourrait exiger de plus douloureux<br />
sacrifices.... L'énormité des chiffres déroute<br />
ici notre imagination; elle se traduisait au<br />
1" octobre dernier par 323 milliards et la pratique<br />
actuelle des emprunts, continuée pendant<br />
dix ans, donnerait au budget de 1930 une dette<br />
globale de 500 milliards environ. L'annuité des<br />
intérêts calculés au taux moyen de 60 0/0 serait<br />
alors de 30 milliards! C'est un écrasement<br />
inconcevable et la perspective de s'y trouver<br />
contraint détermine chez tous l'irréductible<br />
conviction d'un amortissement indispensable.<br />
Dans quelle mesure y sommes-nous moralement<br />
obligés et comment le faut-il réaliser?<br />
N* 16
208 MANUEL GÉNÉRAL <strong>DE</strong> <strong>L'INSTRUCTION</strong> <strong>PRIMAIRE</strong><br />
C'est le terme d'une ardente controverse dont<br />
je vais essayer de résumer clairement lés tendances.<br />
La première limite notre effort aux possibilités<br />
ouvertes par le paiement rigoureusement<br />
exigé de la dette allemande. La force de son<br />
argumentation se traduit par une arithmétique<br />
élémentaire :<br />
L'Allemagne nous doit chaque année 52 0/0<br />
de sa créance totale, et cette proportion nous<br />
conduit à la somme exigible de 2.340 millions<br />
environ. Or l'intérêt du capital qu'il nous faut<br />
avancer chaque année pour les réparations et<br />
les pensions atteint, au taux de 6 0/0, 720 millions.<br />
L'écart des deux annuités, soit 1620 millions,<br />
représente l'effort possible dans l'amortissement<br />
indispensable.<br />
La tendance adverse n'est point satisfaite à ce<br />
prix. Tout accroissement de la dette lui paraît<br />
nuisible aux intérêts économiques et dangereuse<br />
pour la sécurité nationale. Le fait de couvrir<br />
ou même de doubler par le paiement de<br />
l'annuité allemande l'intérêt des emprunts nouveaux<br />
n'apporte pas à son inquiétude un apaisement<br />
suffisant. Elle veut un amortissement<br />
immédiat et considérable, et les moyens qu'elle<br />
ropose pour le réaliser se ramènent à trois :<br />
f<br />
impôt sur le capital réparti sur vingt années ;<br />
l'emprunt forcé suivant une échelle de taux<br />
réduits; le prélèvement brusque et unique de<br />
80 ou 60 milliards sur la fortune du pays. Tous<br />
les trois rencontrent une commune difficulté<br />
dans la juste évaluation du capital que l'on voudrait<br />
frapper ; chacun d'eux a besoin d'un examen<br />
technique et d'une mise au point ; leur<br />
étude est une prudence nécessaire et que l'on<br />
voudrait inutile.<br />
*<br />
* *<br />
Elle serait à coup sûr moins urgente si l'Allemagne<br />
était réduite à payer enfin ce qu'elle doit.<br />
Il faut espérer que les accords de Londres ont<br />
mis un terme aux mutilations acceptées de<br />
notre créance. Les 68 milliards qui nous sont<br />
promis représentent à peine 61 0/0 des pertes<br />
matérielles qu'il nous faut supporter. Nous<br />
avons avancé déjà plus de 60 milliards pour<br />
les réparations et les pensions ; 80 milliards encore<br />
devront être absorbés dans l'œuvre de restauration.<br />
— La France victorieuse et dévastée<br />
poursuit tragiquement au travers des égoïsmes<br />
conjugués une Allemagne intacte, dont la richesse<br />
se dérobe et dont l'esprit impénitent se<br />
complaît à l'espoir des prochaines revanches.<br />
Il semble que le Reich organise lui-même<br />
son apparente banqueroute. Aucun effort ne lui<br />
paraît trop audacieux pour l'organisation conquérante<br />
de sa formidable industrie. Les milliards<br />
sont distribués aux armateurs pour leurs<br />
constructions renaissantes ; le pain se vend à<br />
prix réduit ; le déficit des chemins de fer n'a<br />
pas entraîné comme chez nous le relèvement<br />
des tarifs ; près de 5 milliards de marks sont<br />
affectés pour 1921 à la construction des maisons<br />
ouvrières ; la recherche scientifique splendidement<br />
dotée insulte à la détresse de nos laboratoires<br />
; bien mieux, la préparation militaire est<br />
conduite en secret et les fabrications de guerre<br />
se poursuivent en même temps que les voies<br />
stratégiques et les quais d'embarquement...<br />
Seule, la réparation partielle du crime par le<br />
paiement de la dette réduite trouve les finances<br />
allemandes impuissantes et démunies. A quand<br />
la fin du scandale et comment en finir avec<br />
cette incessante dérobade? Les solutions de<br />
force par l'extension des gages ou leur meilleure<br />
exploitation restent pour nous d'une application<br />
difficile et d'un profit douteux. Elles retardent<br />
l'apaisement du monde assoiffé de repos et de<br />
labeur fécond. Mieux vaudrait chercher uu<br />
remède aux misères croissantes des peuples<br />
par l'établissement d'un crédit, international<br />
traduisant enfin l'indéniable solidarité des nations.<br />
C'est une espérance qui se dessine ; quelle<br />
étrenne serait pour la France et le monde son<br />
accomplissement ! HENRI AVRIL.<br />
GRAND CONCOURS DU MANUEL GÉNÉRAL<br />
Si j'étais Ministre de l'Instruction publique!<br />
Dès le 16 novembre, date de la clôture du concours entre nos abonnés, le jury a commencé le dé'<br />
pouillement dés nombreux mémoires qui nous ont été envoyés. Nous espérons pouvoir publier la liste<br />
des lauréats dans le courant de février.<br />
MM. Henri Avril, député des Côtes-du-Nord.<br />
André Balz, président dé l'Association de la<br />
Presse de l'Enseignement.<br />
MllesBergevin, directrice d'école primaire.<br />
Billotey, directrice de l'École normale<br />
d'institutrices de la Seine.<br />
MM. Blanguernon, inspecteur d'académie.<br />
F. Buisson, député de Paris, directeur honoraire<br />
de l'enseignement primaire.<br />
Adolphe Chéron, député de la Seine.<br />
Mme Coirault, inspectrice générale des écoles<br />
maternelles.<br />
MM. Dyard, directeur d'école primaire.<br />
Even, député des Côtes-du-Nord.<br />
COMPOSITION DU JURY<br />
R.-G. LÉVY. INITIATION FINANCIÈRE. 1 volume in-I6, broché<br />
MM. Gay, directeur de l'École normale d'instituteurs<br />
de la Seine.<br />
Holot, instituteur.'<br />
Jossot, Sénateur.<br />
Lacabe, inspecteur honoraire de l'enseignement<br />
primaire.<br />
Laugier, inspecteur de l'enseignement primaire.<br />
Mlle Leloutre, inspectrice de l'enseignement<br />
primaire.<br />
MM. Rameil, député.<br />
Roger, inspecteur général de l'instruction<br />
publique.
PARTIE GÉNÉRALE 209<br />
UN COMITÉ D E PATRONAGE <strong>DE</strong>S APPRENTIS<br />
But. — En 1011, le Préfet de la Seine invitait<br />
les Maires de Paris et de la banlieue à organiser<br />
dans leurs circonscriptions un Comité de patronage<br />
des apprentis ayant pour but : r le développement<br />
de l'instruction professionnelle des<br />
apprentis des deux sexes employés dans l'industrie<br />
et le commerce; 2° la protection des-<br />
.dits apprentis.<br />
Le XIII" arrondissement, sous l'impulsion<br />
intelligente de son maire, M. Guérineau, créait<br />
cet organisme qui se proposait : 1° d'étudier les<br />
conditions de l'apprentissage et de réunir tous<br />
les documents s'y rapportant; 2° de renseigner<br />
lés parents, les enfants et les patrons sur toutes<br />
les questions relatives à l'apprentissage et au<br />
travail des mineurs; 3* de faciliter de tout son<br />
pouvoir le placement des apprentis etdcsjeunes<br />
gens dans l'industrie et le commerce; 4° d'encourager<br />
par des prix, médailles, diplômes, les<br />
patrons à donner à leurs apprentis toutes les<br />
connaissances .nécessaires à leur métier, et les<br />
apprentis à acquérir ces connaissances.<br />
Un Comité actif. — Ce Comité groupait bientôt,<br />
sous la présidence du Maire, des personnalités<br />
de l'arrondissement (ingénieurs, commerçants,<br />
patrons, ouvriers, instituteurs, médecins),<br />
ën vue de l'étude, dans un esprit essentiellement<br />
pratique, des questions législatives, économiques,<br />
pédagogiques, se rapportant à la formation<br />
professionnelle des apprentis. C'est un<br />
instituteur qui le dirige actuellement et qui lui<br />
lonserve précieusement la place prépondérante<br />
ipi'il a toujours tenue depuis sa fondation, dans<br />
Iss groupements similaires. Une brochure contenant<br />
des Notices sur l'apprentissage dans plus<br />
de 200 métiers 1 fut éditée par ses soins et répandue<br />
largement.<br />
Une permanence (avec une employée rétribuée)<br />
est installée à la Mairie. Les parents et<br />
les enfants y sont conseillés sur le choix d'une<br />
profession. Les enfants, suivant leurs aptitudes,<br />
sont placés dans des conditions leur permettant<br />
d'apprendre réellement un métier. En dix<br />
ans, plus de 4000 enfants furent placés ainsi et<br />
presque tous sont maintenant d'excellenlè<br />
ouvriers gagnant honorablement leur vie. Sur<br />
l'insistance du Comité, de véritables Ateliers<br />
0, reçurent des récompenses va- 1<br />
riant de 5 100 francs.<br />
— 15 livrets de Caisse d'Epargne furent remis<br />
à des apprentis des deux sexes ayant obtenu le:<br />
certificat d'études des cours d'adultes.<br />
— 97 diplômes furent décernés aux apprentis<br />
qui venaient de terminer leurs trois ans d'apprentissage<br />
dans la même maison.<br />
— 43 diplômes, dont plusieurs accompagnés<br />
d'objets d'art (médailles, gravures, etc.), furent<br />
remis aux contremaîtres et ouvriers ayant participé<br />
avec zèle à l'enseignement professionnel<br />
donné aux apprentis qui leur avaient été confiés.<br />
Nous sommes persuadés que de telles fêtes<br />
organisées un peu partout feraient plus pour la<br />
cause de l'apprentissage que les longs articles<br />
où le mot « apprentissage » semble se traîner<br />
lamentablement après le mot « crise ».<br />
L . CONLOMBANT,<br />
Secrétaire général du Comité do patronage,<br />
Directeur d'école à Paris.<br />
A. FOUILLÉE. L'ENSEIGNEMENT a u point de vue NATIONAL. 1 vol. in-16, br. 6.75
m<br />
210 MANUEL GÉNÉRAL <strong>DE</strong> <strong>L'INSTRUCTION</strong> <strong>PRIMAIRE</strong><br />
•<br />
1,<br />
: r Vr.y v T • 1 . * . I i M,,./. ! ...1 , • V 'iC . >1. i T<br />
Les surprises de la loi de finances.<br />
En 1922, 50 OCO fonctionnaires vont être exécutés. — La surenchère. — Le crédit sur les pensions civiles<br />
Variations de la limite d'âge. — Pour les pères de familles nombreuses.<br />
Toujours l'indemnité de vie chère. — Les catégories de petits retraités. — Une dernière surprise.<br />
La fusion des Écoles normales est-elle actuellement possible? — Des économies coûteuses.<br />
La loi de finances ressemble, comme vous<br />
savez, à la bouillabaisse ou à l'habit d'Arlequin.<br />
On y parle de tout et du reste. Les haras y voisinent<br />
avec les chemins de fer, la natalité avec<br />
le pari mutuel, les retraites avec l'outillage des<br />
ports.<br />
C'est ainsi qu'en parcourant l'article 83, j'ai<br />
appris que, pendant les douze mois qui vont<br />
s'écouler, le gouvernement s'était engagé à diminuer<br />
de, 50000 unités l'effectif total des personnels<br />
civils de tous ordres, rémunérés sur le<br />
budget de l'Etat, les budgets annexes et ceux<br />
des établissements publics nationaux.<br />
Comment va-t-on procéder à ces hécatombes?<br />
Qui sera chargé de marquer les victimes destinées<br />
à la guillotine? Les fera-t-on jouer leur<br />
fonction aux dés ou tirer à la courte paille? Ce<br />
sera, paraît-il, l'affaire des Ministres, car le<br />
Parlement n'a envisagé que la fin et leur a<br />
laissé le choix des moyens.<br />
Tout aussitôt on a vu surgir la surenchère.<br />
Un Marat parlementaire a réclamé, non pas<br />
50 000, mais 150 000 tètes de fonctionnaires afin<br />
d'en revenir en deux ans aux chiffres du<br />
1 er août 1914. Cette fois, le gouvernement et la<br />
Commission des finances ont énergiquement<br />
protesté. Il faut bien laisser au moins le temps<br />
de repasser le couperet.<br />
C'est dans la loi de finances que figure d'ordinaire<br />
le crédit alloué pour les pensions civiles<br />
à liquider. Ce crédit est, pour l'année<br />
1922, de 19650000 francs.<br />
Un député, M. Ernest Lamy, voulait réduire ce<br />
crédit pour « marquer la volonté de la Chambre<br />
de limiter les retraites aux fonctionnaires qui<br />
en font la demande et à ceux qui sont dans<br />
l'impossibilité de continuer leurs fonctions ».<br />
Mais, comme l'a fait remarquer le ministre des<br />
Finances, la loi sur la limite d'âge ne joue plus<br />
très rigoureusement aujourd'hui. D'autre part,<br />
il faut compter avec l'usure et les fatigues de<br />
certaines catégories du personnel. « L'instituteur,<br />
a-t-il ajouté, supporte des fatigues spéciales<br />
de la gorge qui l'obligent, arrivé à un<br />
certain âge, à prendre sa retraite plus tôt que<br />
les autres fonctionnaires. » D'où la nécessité<br />
d'avoir sous la main des crédits supplémentaires<br />
pour leur donner satisfaction.<br />
Au surplus, au cours môme de cette séance,<br />
la limite d'âge avait déjà subi un sérieux accroc.<br />
On a demandé qu'un certain nombre de fonctionnaires<br />
civils ne puissent pas être mis à la<br />
retraite avant l'âge de 60 ou de 65 ans, selonjqu'ils<br />
appartiennent au service actif ou au service<br />
sédentaire. On y a mis toutefois une condition,<br />
c'est qu'au moment où ils atteindront leur cinquante-cinquième<br />
ou soixantième année, ils<br />
soient pères d'au moins trois enfants vivants.<br />
L'article a été voté sans difficulté. C'est un<br />
léger avantage, bien mérité du reste, accordé<br />
aux pères de familles nombreuses qui pourront,<br />
par là, jouir un peu plus longtemps que les<br />
autres deleur traitement d'activité.<br />
Ne croyez pas non plus qu'on ait oublié l'indemnité<br />
de vie chère. On l'a d'abord rétablie<br />
pour le personnel civil de l'Etat jusqu'au<br />
30 juin 1922. Puis on en a étendu le bénéfice à<br />
ceux des petits retraités 'qui ne bénéficient pas<br />
des majorations de pension instituées par la loi<br />
du 25 mars 1920.<br />
C'est fort bien pour ceux-là ; mais les autres,<br />
les retraités qui, malgré leur majoration, n'ont<br />
pas une pension supérieure à 4720 francs? La<br />
Chambre, à deux reprises et à l'unanimité, leur<br />
avait accordé, à eux aussi, l'indemnité de 720 fr.<br />
Mais ce projet s'est heurté depuis au barrage<br />
de la Commission sénatoriale du Sénat où il gif.<br />
encore. Ne serait-ce pas le moment, a demandé<br />
M. Ducos, de l'aider à en sortir?<br />
Par égard pour la haute Assemblée, la<br />
Chambre n'a pas voulu renouveler une troisième<br />
fois son geste pour ne pas avoir l'air de lui forcer<br />
la main. Elle a d'autant plus hésité que le ministre<br />
des Finances lui a donné l'assurance formelle<br />
qu'il plaiderait énergiquement devant le<br />
Sénat la cause des intéressés.<br />
Peu s'en est fallu qu'inopinément, en fin de<br />
séance, la question des écoles normales ne se<br />
trouvât agitée et étranglée entre deux portes.<br />
M. Josse a proposé d'inviter le ministre de<br />
l'Instruction publique, après entente avec les<br />
départements intéressés, à ne maintenir qu'une<br />
école normale d'instituteurs et qu'une école<br />
normale d'institutrices pour deux départements<br />
là où une ou plusieurs de ces écoles ne renferment<br />
pas 50 élèves. « Il est illogique, a-t-il<br />
déclaré, de voir des écoles normales ayant un<br />
nombre d'élèves qui n'est pas trois fois plus<br />
élevé que celui des professeurs, à côté desquels<br />
figure en plus un important personnel. >'<br />
Comme je le disais en commençant, la loi de<br />
finances est une boite à surprises. Pouvait-on,<br />
au pied levé, trancher une question de cette importance<br />
et bouleverser toute la législation qui<br />
a créé, réparti et organisé les écoles normales?<br />
C'est ce qu'a fait remarquer aussitôt M. Herriot,<br />
qui n'est pas l'ennemi des économies<br />
puisque, sur ce chapitre des écoles normales, il<br />
a, malgré les résistances de l'administration,<br />
obtenu de la Chambre une économie d'un million.<br />
Et d'ailleurs, avant de supprimer, il faut établir<br />
sur la suppression l'accord des départements<br />
intéressés et des Conseils généraux.<br />
Tout ce qu'a pu faire le ministre, ç'a été, dans<br />
une circulaire récente adressée aux recteurs l ,<br />
de proposer une réorganisation administrative<br />
de l'enseignement et d'envisager les économies<br />
qui résulteraient de la fusion ou de la transformation<br />
de certains postes. Car il ne faut'pas<br />
non plus se laisser leurrer par le mirage des<br />
économies. Il y en a qui sont difficiles à réaliser.<br />
Il y en a même qui finissent par coûter très<br />
cher. ANDHK BALZ.<br />
]. Voir dans lo présent n°, p. 218, des extraits do cette en><br />
culairo.<br />
D r MONIN. L'HYGIÈNE DU TRAVAIL, 1 volume in-16, broché • 4 fr.
M<br />
PARTIE GENERALE 211<br />
r^ r rTTr~7Tr : ^ r 7 r T^~^ r.'
212 MANUEL GÉNÉRAL <strong>DE</strong> <strong>L'INSTRUCTION</strong> <strong>PRIMAIRE</strong><br />
faire déshériter son fils. Ce plan échoue grâce à l'intervention<br />
du frère d'Orgon, Cléante, qui met à nu les intrigues et<br />
les impostures du faux dévot.<br />
CLÉASTE (à Orgon).<br />
Rh quoi! Vous ne ferez nulle distinction<br />
Entre l'hypocrisie et la dévotion.<br />
Vous les voulez traiter d'un semblable langaçe,<br />
Et rendre même honneur au masque qu'au visage,<br />
Egaler l'artifice à la sincérité,<br />
Confondre l'apparence avec la vérité,<br />
Estimer le fantôme autant que la personne<br />
Et la fausse monnaie à l'égal de la bonne?...<br />
OBGON.<br />
Oui, vous êtes sans doute un docteur qu'on révère;<br />
Tout le savoir du monde est chez vous retiré,<br />
Vous êtes le seul sage et le seul éclairé,<br />
Un oracle, un Caton dans le siècle où nous sommes,<br />
Et, près de vous, ce sont des sots que tous les hommes.<br />
CLÉANTE.<br />
Je ne suis point, mon frère, un docteur révéré;<br />
Et le savoir chez moi n'est pas tout retiré.<br />
Mais, en un mot, je sais, pour toute ma science,<br />
Du faux avec le vrai faire la différence.<br />
Et, comme je ne vois nul genre de héros<br />
Qui soient plus à priser que les parfaits dévots,<br />
Aucune chose au monde et plus noble, et plus belle,<br />
Que la sainte ferveur d'un véritable zèle;<br />
Aussi ne vois-je rien qui soit plus odieux<br />
Que le dehors plâtré d'un zèle spécieux,<br />
Que ces francs charlatans, que ces dévots de place,<br />
fie qui la sacrilège et trompeuse grimace<br />
Abuse impunément, et se joue, à leur gré.<br />
De ce qu'ont les mortels de plus saint et sacré ;<br />
Ces gens qui, par une jme à l'intérêt soumise,<br />
Font de dévotion métier et marchandise<br />
Et veulent acheter crédit et dignités<br />
A prix de 'faux clins d'yeux et d'élans affectés ;<br />
Ces gens, dis-je, qu'on voit, d'une ardeur non commune,<br />
Par le chemin du Ciel courir à leur fortune.<br />
Qui, brûlants et priants, demandent chaque jour,<br />
Et prêchent la retraite au milieu de la Cour;<br />
Qui savent ajuster leur zèle avec leurs vices,<br />
Sont prompts, vindicatifs, sans foi, pleins d'artifices,<br />
Et, pour perdre quelqu'un, couvrent insolemment<br />
De l'intérêt du Ciel leur fier ressentiment,<br />
D'autant,plus dangereux, dans leur âpre colère,<br />
Qu'ils prennent contre nous des armes qu'on révère.<br />
Et que leur passion, dont on leur sait bon gré,<br />
Veut nous assassiner avec un fer sacré :<br />
Le Misanthrope.<br />
Alceste est ic type de l'honnête homme et du pessimiste.<br />
J1 porte en lui uu idéal de justice et d"hoi n ;ur qui lui fait<br />
détester, non seulement les vices et le= faiblesses de<br />
l'humanité, mais les complaisances des indulgents toujours<br />
prêts à pactiser avec les conventions de la vie mondaine.<br />
11 a un procès; il préfère le perdre que de s'abaisser à<br />
d'indignes démarches auprès de ses juges. 11 aime Célimène,<br />
mais Célimène est coquette et mondaine. 11 la<br />
quittera pour vivre seul, après avoir vainement essayé de<br />
1 arracher au milieu frivole, médisant et corrupteur où elle<br />
se complaît.<br />
A Philinte, qui regarde avec une philosophie souriante<br />
les ridicules, les travers et les tares de la société, il ouvre<br />
en ces termes son âme tout entière :<br />
ALCESTE.<br />
Non, je ne peux souffrir cette lâche méthode<br />
Qu'affectent la plupart de vos gens à la mode ;<br />
Et je ne hais rien tant que les contorsions<br />
De tous ces grands faiseurs de protestations,<br />
Ces affables donneurs d'embrassades frivoles,<br />
Ces obligeants diseurs d'inutiles paroles<br />
Qui de civilités avec tous font combat<br />
Et traitent du même air l'honnête homme et le fat.<br />
Quel avantage a-t-on qu'un homme vous caresse,<br />
Vous jure amitié, foi, zèle, estime, tendresse,<br />
Et vous fasse de vous un éloge éclatant<br />
Lorsqu'au premier faquin il court en faire autant?<br />
Non, non, il n'est point d'âme un peu bien située<br />
Qui veuille d'une estime ainsi prostituée;<br />
Et l'a plus glorieuse a des régals peu chers,<br />
Dès qu'on voit qu'on nous mêle avec tout l'univers.<br />
Sur quelque préférence une estime se fonde,<br />
Et c'est n estimer rien qu'estimer tout lo monde.<br />
Puisque vous y donnez, dans ces vices du temps,<br />
Morbleu 1 vous n'êtes pas pour être do mes gens;<br />
Je refuse d'un coeur la vaste complaisance<br />
Qui ne fait de mérite aucune différence.<br />
Je veuxq u'on me distingue; et, pour le trancher net,<br />
L'ami du genre humain n'est point du tout mon fait.<br />
PuiLINTE.<br />
Vous voulez un grand mal à la nature humaine 1<br />
ALCESTE.<br />
Oui, j'ai conçu pour elle une effroyable haine.<br />
PHILINTE.<br />
Tous les pauvres mortels, sans nulle exception,<br />
Seront enveloppés dans cette aversion?<br />
Encore en est-il bien dans le siècle où nous sommes....<br />
ALCESTE.<br />
Nonl Elle est générale et je hais tous les hommes:<br />
Les uns parce qu'ils sont méchants et malfaisants,<br />
Et les autres pour être aux méchants complaisants<br />
Et n'avoir pas pour eux ces haines vigoureuses<br />
Que doit donner le vice aux âmes vertueuses.<br />
De cette complaisance on voit l'injuste excès<br />
Pour le franc scélérat avec qui j'ai procès.<br />
Au travers de son masque on voit à plein le traître,<br />
Partout il est connu pour tout ce qu'il peut être ;<br />
Et ses roulements d'yeux et son ton radouci<br />
N'imposent qu'à des gens qui ne sont point d'ici.<br />
On sait que ce pied plat, digne qu'on le confonde,<br />
Par de sales emplois s'est poussé dans le monde,<br />
Et que par eux son sort de splendeur revêtu<br />
Fait gronder le mérite et rougir la vertu.<br />
Quelques titres honteux qu'en tous lieux on lui donne,<br />
Son misérable honneur ne voit pour lui personne :'<br />
Nommez-le fourbe infâme et scélérat maudit,<br />
Tout le monde en convient et nul n'y contredit.<br />
Cependant sa grimace est partout bien venue,<br />
On l'accueille, on lui rit, partout il s'insinue ;<br />
Et, s'il est, par la brigue, un rang à disputer,<br />
Sur le plus honnête homme on le voit l'emporter.<br />
Tètebleu! Ce me sont de mortelles blessures<br />
De voir qu'avec le vice on garde des mesures,<br />
Et parfois il me prend des mouvements soudains<br />
De fuir dans un désert l'approche des humains.<br />
Et c'est dans un désert, en effet, que se retire Alceste<br />
après avoir perdu son procès et rompu avec Célimène.<br />
Le Bourgeois gentilhomme.<br />
Dans cette comédie-ballet, Molière livre aux rires du par<br />
terre les bourgeois eurichis et vaniteux qui renient leurs<br />
origines pour se faufiler dans la noblesse. Maigre les sages<br />
conseils de sa femme. M. Jourdain oublie qu'il a été marchand<br />
de drap. Il s'entoure de maîtres chargés de lui<br />
enseigner les belles manières. 11 devient la proie et la dupe<br />
des intrigants et des aigrefins qui le bernent et en veulent<br />
surtout a sa bourse.<br />
Dans la scène suivante, il est aux prises avec son maître<br />
de philosophie, qui lui demande ce qu'il doit au juste lui<br />
enseigner:<br />
L E MAÎTRE <strong>DE</strong> PHILOSOPHIE.<br />
Par ou VOUS plait-il que nous commencions? Vouleivofas<br />
que je vous apprenne la logique?<br />
MONSIEUR JOURDAIN.<br />
Qu'est-ce que c'est que cette logique?<br />
LF, MAÎTRE <strong>DE</strong> PHILOSOPHIE.<br />
C'est elle qui enseigne les trois opérations de l'esprit.<br />
MONSIEUR JOURDAIN.<br />
Qui sont-elles, ces trois opérations de l'esprit?<br />
LE MAÎTRE <strong>DE</strong> PHILOSOPHIE.<br />
La première, la seconde et la troisième. La première<br />
est de bien concevoir par lo moyen des universaux;<br />
la seconde, de bien juger par le moyen des catégories<br />
et la troisième, de bien tirer une conséquence par le<br />
moyen des figures : Barbara, Celarent, Darii, Ferio,<br />
Buralipton, etc.<br />
MONSIEUR JOURDAIN.<br />
Voilà des mots qui sont trop "rébarbatifs. Cette<br />
logique-là ne me revient pas. Apprenons autro chose<br />
qui soit plus joli....<br />
MOLIÈRE. LE MISANTHROPE (édition Vaubourdolle). 1 volume in-lô, cartonné, 0.50<br />
Majoration temporaire de 25 °/0 —
LE MAÎTRE <strong>DE</strong> PHILOSOPHIE.<br />
Que voulez-vous donc quo je vous apprenne?<br />
MONSIRU» JOURDAIN.<br />
Apprenez-moi l'orthographe.<br />
LE MAÎTRE <strong>DE</strong> PHILOSOPHIE.<br />
Très volontiers. MONSIEUR JOURDAIN.<br />
Apres, vous m'apprendrez l'almanach, pour savoir<br />
quand il y a de la lune et quand il n'y en a point.<br />
LE MAÎTRE <strong>DE</strong> PHILOSOPHIE.<br />
Soit. Pour bien suivre votre pensée et traiter celle<br />
matière en philosophe, il faut commencer selon l'ordre<br />
des choses par une exacte connaissance de la nature<br />
dos lettres et do la dift'érenlo manière de les prononcer<br />
toutes, Et là-dessus j'ai à vous dire quo los lettres sont<br />
divisées on voyelles, ainsi dites voyelles parce qu'elles<br />
expriment les voix, et en consonnes, ainsi appelées<br />
consonnos parce qu'elles sonnent avec los voyelles et<br />
ne font que marquer les diverses articulations dos<br />
voix. Il y a cinq voyelles ou voix : A. E. I. 0. U.<br />
MONSIEUR JOURDAIN.<br />
J'entends tout cela.<br />
LE MAÎTRE <strong>DE</strong> PHILOSOPHIE.<br />
La voix A se forme en ouvrant fort la bouche : A.<br />
MONSIEUR JOURDAIN.<br />
A. A. Oui. LF. MAÎTRE <strong>DE</strong> rniLOsoniiE.<br />
La voix E se forme en rapprochant la mâchoire d'en<br />
bas de colle d'en haut : A. E.<br />
MONSIEUR JOURDAIN.<br />
A.E. A. E. Ma foi, oui! Ahl que cela est beau!<br />
LE MAÎTRE <strong>DE</strong> PHILOSOPHIE.<br />
Et la voix I en rapprochant encore davantage les<br />
mâchoires l'une de l'autre et écartant les deux coins<br />
de la bouche vers les oreilles : A. E. I.<br />
MONSIEUR JOURDAIN.<br />
A.E. 1.1.1.1. Cela est vrai. Vive la science!<br />
LE MAÎTRE <strong>DE</strong> PHILOSOPHIE.<br />
La voix 0 se forme en rouvrant les mâchoires et<br />
rapprochant les lèvres par les deux coins, le haut et<br />
le bas : 0.<br />
MONSIEUR JOURDAIN.<br />
0. 0. Il n'y a rien de plus juste. A. E. I. 0.1. 0. Cela<br />
est admirable! I. 0.1. 0.<br />
LE MAÎTRE <strong>DE</strong> PHILOSOPHIE.<br />
L'ouverture de la bouche fait justement comme un<br />
petit rond qui représente un 0.<br />
MONSIEUR JOURDAIN.<br />
0.0. 0. Voua avez raison. O.Ahl la belle chose que<br />
de savoir quelque chose!<br />
LE MAÎTRE <strong>DE</strong> PHILOSOPHIE.<br />
La voix U se forme en rapprochant les dénis sans<br />
les joindre entièrement et allongeant les deux lèvres<br />
en dehors, les approchant aussi l'une de l'autre sans<br />
les joindre tout à fait : U.<br />
MONSIEUR JOURDAIN.<br />
U. U. Il n'y a rien de plus véritable : U.<br />
LE MAÎTRE <strong>DE</strong> PHILOSOPHIE.<br />
Vos deux lèvres s'allongent comme si vous faisiez la<br />
moue, d'où vient que, si vous la voulez faire à quelqu'un<br />
et vous moquer de lui, vous ne sauriez lui dire<br />
que : U.<br />
MONSIEUR JOURDAIN.<br />
U.U. Cela ost vrai. Ah! que n'ai-je étudié plus tôt<br />
pour savoir tout cela!<br />
LE MAÎTRE <strong>DE</strong> PHILOSOPHIE.<br />
Demain nous verrons les autres lettres, qui sont les<br />
consonnes.<br />
Les Femmes savantes.<br />
Molièrei a repris et clarg-i encore dans cette comédie la<br />
6atire qu i! avait, dans les Précieuses ridicules, dirigée<br />
contre le bel esprit et le pédantismé.<br />
un est pas l'ennemi du vrai savoir ni de l'instruction des<br />
îemmes. Comme le dit un de ses personnages :<br />
Je consens qu'une femme ait des clartés de tout,<br />
Maïs je ne lui veux pas la passion choquante<br />
lJe se rendre savante afin d'être savante.<br />
PARTIE GÉNÉRALE 213<br />
Ce qu'il livre au ridicule, c'est l'affectation, la sottise<br />
prétentieuse, tout le fatras d'une prétendue science qui<br />
fait oublier aux femmes leurs devoirs d'épouses et de mères.<br />
Auprès de Chrysale, un excellent homme, un peu épais<br />
sans doute, mais plein de bon sens, Molière a placé trois<br />
types de pédantes, Pbilaminte, sa femme. Bèliset sa sœur,<br />
et Armanae, l'une de ses filles. Dans la scène qui va suivre,<br />
elles mettent à la porte Martine, une brave et dévouée<br />
servante, qui a le grand tort d'écorcher le français et d'être<br />
brouillée avec la grammaire. Chrysale essaie timidement<br />
de la défendre et demande à sa femme quel crime elle a<br />
bien pu commettre.<br />
PHILAHINTE.<br />
Elle a d'une insolence à nulle autre pareille,<br />
Après trente leçons, insulté mon oreille<br />
Par l'impropriété d'un mot sauvage et bas<br />
Qu'en termes décisifs condamne Vaugelas<br />
CHRYSALE.<br />
Est-ce là?...<br />
PLIII.AMINTE.<br />
Quoi? Toujours, malgré nos remontrances,<br />
Ilourter le fondement do toutes les sciences,<br />
La grammaire qui sait régenter jusqu'aux rois<br />
Et les fait la main haute obéir à ses lois!<br />
CHRYSALE.<br />
Du plus grand des forfaits je la croyais coupable.<br />
PHILAMINTE.<br />
Quoi? Vous ne trouvez pas ce crime impardonnable?<br />
Si fait.<br />
CHRYSALE.<br />
PHILAHINTE.<br />
Je voudrais bien que vous l'excusassiez i<br />
CHRYSALE.<br />
Je n'ai garde.<br />
BÉLISE.<br />
Il est vrai que ce sont des pitiés ;<br />
Toute construction est par elle détruite,<br />
Et des lois du langage on l'a cent fois instruite.<br />
MARTINE.<br />
Tout ce que vous prêchez est, je crois, bel et bon,<br />
Mais je ne saurais, moi, parler votre jargon.<br />
PHILAMINTE.<br />
L'impudente ! Appeler un jargon le langage<br />
Fondé sur la raison et sur le bel U3age 1<br />
MARTINE.<br />
Quand on se fait entendre, on parle toujours bien,<br />
Et tous vos biaux dictons ne servent pas de rien.<br />
PNILAMINTE<br />
Hé bien 1 Ne voilà pas encore de son style?<br />
Ne servent pas de rien! BÉLISE.<br />
0 cervelle indocile!<br />
Faut-il qu'avec les soins qu'on prend incessamment<br />
On ne te puisse apprendre à parler congrùment?<br />
De pas mis avec rien tu fais la récidive.<br />
Et c'est, comme on t'a dit, trop d'une négative.<br />
MARTINE.<br />
Mon dieu ! Je n'avons pas étugué comme vous<br />
Et je parlons tout droit comme on parle cheux nous.<br />
PHILAMINTE.<br />
Ah ! peut-on y tenir? BÉLISE.<br />
Quel solécisme horrible.<br />
PHILAMINTE.<br />
En voilà pour tuer une oreille sensible.<br />
BÉLISE.<br />
Ton esprit, je l'avoue, est bien matériel.<br />
Je n'est qu'un singulier, avons est un pluriel.<br />
Veux-tu toute ta vie offenser la grammaire ?<br />
MARTINE.<br />
Qui parle d'offenser grand'mère ni grand-père?<br />
PHILAMINTE.<br />
Ciel!<br />
BÉLISE.<br />
Grammaire est prise à contre-sens par toi.<br />
Et je t'ai déjà dit d'où vient ce mot.<br />
MARTINE.<br />
Ma foi.<br />
Qu'il vienne de Chaillot, d'Auteuil ou do Pontoise,<br />
Cela ne me fait rien.<br />
MOLIERE. THÉÂTRE CHOISI (édition Thirion). Petit in-I6, cartonné 7 fr.<br />
'— — Majoration temporaire de 25 "|,
21 ï MANUEL GÉNÉRAL <strong>DE</strong> <strong>L'INSTRUCTION</strong> <strong>PRIMAIRE</strong><br />
BÉLISE.<br />
Quelle âme villageoise I<br />
La grammaire, du verbe et du nominaux<br />
Comme de l'adjectif avec le substantif<br />
Nous enseigne les lois.<br />
MARTINE.<br />
J'ai, madame, à vous dire<br />
Que je ne connais point ces gens-là.<br />
PHILAMINTE.<br />
Quel martyre!<br />
BÉLISE. *<br />
Ce sont les noms des mots et l'on doit regarder<br />
En quoi c'est qu'il les faut faire ensemble "accorder.<br />
MARTINE.<br />
Qu'ils s'accordent entre eux ou se gourment, qu'importe?<br />
PIIJLAMINTE, à sa sœur.<br />
Eh ! mon Dieu ! finissez un discours de la sorte.<br />
[A son mari.)<br />
Vous ne voulez pas, vous, me la faire sortir ?<br />
CHRYSALE.<br />
Si fait. A son caprice il me faut consentir.<br />
Va, ne l'irrite point : retire-toi, Martine.<br />
PHILAMINTE.<br />
Comment! Vous avez peur d'offenser la coquine?<br />
Vous lui parlez d'un ton tout à fait obligeant.<br />
CHRYSALE.<br />
Moi?point. Allons, sortez.... Va-t'en, ma pauvre enfant.<br />
Le Malade imaginaire.<br />
Le Malade imaginaire est la dernière pièce de Molière.<br />
Il y reprend avec autant de vigueur que de verve ses<br />
brocards contre les prétentions, ngnorance et le latin des<br />
médecins. A côté des bouffonneries les plus extravagantes,<br />
on y relève des scènes dignes de la haute comédie, des<br />
vues profondes sur les faiblesses de la nature humaine et,<br />
en particulier, sur l'ègoîsme des vieillards.<br />
Angélique, la fille d'Argan, le malade, a arrêté son choix<br />
sur un jeune homme qu'elle aime ; mais le père, qui songe<br />
surtout à sa santé, veut lui donner pour époux Thomas<br />
Diafoirus, un grand benêt de docteur, tout féru de grec<br />
et de latin et farci des doctrines rétrogrades qu'on enseiiait<br />
alors dans les écoles. Voici en quels 'ermes Thomas<br />
iafoirus fait à la jeune fille sa déclaration :<br />
S<br />
THOMAS DIAFOIRUS.<br />
Mademoiselle, ni plus ni moins que la statue de<br />
Memnon rendait un son harmonieux lorsqu'elle venait<br />
à être éclairée des rayons du soleil, tout de même<br />
me sens-je animé d'un doux transport à l'apparition<br />
du soleil de vos beautés. Et, comme les naturalistes<br />
remarquent que la fleur nommée héliotrope tourne<br />
sans cesse vers cet astre du jour, aussi mon cœur<br />
dorénavant tournera-t-il toujours vers les astres resplendissants<br />
de vos yeux adorables, ainsi que vers<br />
son pôle unique. Souffrez donc, mademoiselle, que<br />
j'appende aujourd'hui, à l'autel de vos charmes, l'offrande<br />
de ce cœur qui ne respire et n'ambitionne<br />
autre gloire que d'être toute sa vie, mademoiselle,<br />
votre très humble, très obéissant et très fidèle serviteur<br />
et mari.<br />
TOINETTE, en le raillant.<br />
Voilà ce que c'est que d'étudier; on apprend à dire<br />
de belles choses.<br />
DIAFOIRUS père, à Argan.<br />
Monsieur, ce n'est pas parce que je suis son père,<br />
mais je puis dire que j'ai sujet d'être content de lui<br />
et que tous ceux qui le voient en parlent comme d'un<br />
garçon qui n'a pas de méchanceté. Il n'a jamais eu<br />
l'imagination bien vive, ni ce feu d'esprit qu'on remarque<br />
dans quelques-uns, mais c'est par là que j'ai<br />
toujours bien auguré de sa judiciaire, qualité requise<br />
pour l'exercice de notre art. Lorsqu'il était petit, il<br />
n'a jamais été ce qu'on appelle mièvre et éveillé. On<br />
le voyait toujours doux, paisible et taciturne, ne disant<br />
jamais mot et ne jouant jamais à tous ces petits jeux<br />
que l'on nomme enfantins. On eut toutes les peines<br />
du monde à lui apprendre à lire, et il avait neuf ans<br />
qu'il ne connaissait pas encore ses lettres : « Bon,<br />
disais-je en moi-même, les arbres tardifs sont ceux<br />
qui portent les meilleurs fruits; on grave sur le marbre<br />
bien plus malaisément que sur le sable, mais les<br />
choses y sont conservées bien plus longtemps et cette<br />
lenteur à comprendre, cette pesanteur d'imagination<br />
est la marque d'un bon jugement à venir. » Lorsque<br />
je l'envoyai au collège, il trouva de la poine, mais il<br />
se raidissait, contre les difficultés, et ses régents selouaient<br />
toujours à moi de son assiduité et de son<br />
travail. Enfin, à force de battre le fer, il en est venu<br />
glorieusement à avoir ses licences; et je puis dire sans<br />
vanité que, depuis deux ans qu'il ost sur les bancs, il<br />
n'y a point de candidat qui ait fait plus de bruit que<br />
lui dans toutes les disputes de notre Ecole. Il s'y est<br />
rendu-redoutable et il ne s'y.passe point d'acte où il<br />
n'aille argumenter à outrance pour la proposition<br />
contraire.il est ferme dans la dispute, fort comme un<br />
Turc sur ses principes, n,e démord jamais de son opinion<br />
et poursuit un raisonnement jusque dans les<br />
derniers ïecoins do la logique. Mais, sur toute chose,<br />
ce qui me plaît en lui [et en quoi il suit mon exemple,<br />
c'est qu'il s'attache aveuglément aux opinions de nos<br />
anciens et que jamais il n'a voulu comprendre ni<br />
écouter les raisons et les expériences des prétendues<br />
découvertes de notre siècle, touchant la circulation<br />
du sang et autres opinions de même farine.<br />
THOMAS DIAFOIRUS. (Il tire une grande thèse roulée f<br />
de sa poche, qu'il présente à Angélique.)<br />
J'ai contre les circulàteurs soutenu une thèse, qu'avec<br />
la permission de Monsieur, j'oso présenter à Mademoiselle<br />
comme un hommage que je lui dois des<br />
prémices de mon esprit.<br />
ANGÉLIQUE.<br />
Monsieur, c'est pour moi un meuble inutile et je<br />
ne connais pas à ces choses-là.<br />
TOINETTE.<br />
Donnez, donnez. Elle est toujours bonne à prendre<br />
pour l'image ; cela servira à parer votre chambre.<br />
THOMAS DIAFOIRUS.<br />
Avec la permission do Monsieur, je vous invite à<br />
venir voir l'un de ces jours, pour vous divertir, la<br />
dissection d'une femme, sur quoi je dois raisonner..<br />
TOINETTE.<br />
Le divertissement sera agréable. Il y en a qui<br />
donnent la comédie à leurs maîtresses, mais donner<br />
une dissection est quelque chose de plus galant.<br />
Angélique échappera toutefois à Thomas Diafoirus.<br />
Pour avoir un médecin dans sa famille, Argan se fera<br />
médecin lui-même. Ne suffit-il pas pour cela de revêtir la<br />
robe et de baragouiner quelques mots de latin?<br />
A la quatrième représentation du Malade imaginaire,<br />
le 17 février 1673, Molière, qui souffrait<br />
depuis quelque temps déjà d'une affection de<br />
poitrine, perdit connaissance sur le théâtre et<br />
mourut quelques heures après. L'Eglise lui refusa<br />
les honneurs funèbres. Il fallut les supplications<br />
de la veuve et l'intervention du roi pour<br />
lui faire obtenir « le peu de terre » dont parle<br />
Boileau. On l'enterra pendant la nuit au cimetière<br />
Saint-Joseph, rue Montmartre. Il avait cinquante<br />
et un ans.<br />
Molière est du petit nombre des écrivains dont •<br />
la renommée n'a pas cessé de grandir avec le ;<br />
temps. Il a beaucoup lu, beaucoup emprunté.'<br />
On lui a quelquefois reproché ses « plagiats », '<br />
et pourtant nul n'est resté plus original. C'est<br />
qu'à côté des livres, il a lu surtout dans le grand'<br />
livre de la nature avec une profondeur d'obser-'<br />
vation à laquelle n'échappe aucune des faiblesses;<br />
de l'humanité. Très attaqué de son temps, il n'aplus<br />
aujourd'hui de rivaux, il n'a plus d'émulés;<br />
et les hommes de théâtre les plus illustres s'in-l<br />
clinent devant son nom et saluent en lui « le ;<br />
Maître ». L'Académie française ne l'a pas compté;<br />
parmi ses membres, mais, sur le buste de Hou-'<br />
don, qui orne la salle des séances, on a gravé<br />
ce vers qui résume à la fois ses regrets et ses<br />
hommages :<br />
Rien ne manque à sa gloire ; il manquait à la nôtre. '<br />
MOLIÈRE. SCÈNES CHOISIES (édition Thirion). 1 volume petit in-16, cartonné. 3.80<br />
• Majoration temporaire de 25 — —<br />
LÉO.
PARTIE GÉNÉRALE 215<br />
Conseil supérieur de l'Instruction publique.<br />
Session extraordinaire du 20 au 24 décembre 1921.<br />
I. — Enseignement primaire.<br />
{• Attribution des récompenses honorifiques.<br />
— L'art. 2 de l'arrêté du 18 Janvier 1887<br />
réservait au Ministre le droit de décerner les médailles<br />
d'argent, de bronze et mentions honorables.<br />
En fait, il ne faisait qu'homologuer les<br />
propositions arrêtées au Conseil départemental.<br />
Désormais ce droit sera attribué au Ilectcur.<br />
2' Électeurs du Conseil départemental. —<br />
Dans une affaire qui lui avait été soumise à sa<br />
dernière session, le Conseil supérieur avait<br />
cassé la décision d'un Conseil départemental<br />
qui avait refusé d'inscrire un instituteur sur la<br />
liste des électeurs au Conseil départemental,<br />
pour ce motif que l'instituteur se trouvait en<br />
congé au moment de la révision annuelle de la<br />
liste. Pour éviter dans l'avenir toute contestation,<br />
une plus grande précision a été apportée<br />
à la rédaction de l'article 2 du décret du 12<br />
novembre 1886 par l'adjonction du nouveau<br />
paragraphe qui suit :<br />
Les listes revisées annuellement<br />
« ne comprennent pas les instituteurs et institutrices<br />
qui, au cours du mois de la revision, n'ont, à aucun<br />
moment, exercé effectivement leurs fonctions, soit<br />
qu'ils se soient trouvés en congé sans traitement, soit<br />
qu'ils aient bénéficié d'un conçé avec traitement par<br />
application de l'art. 71 de la loi du 30 avril 1921. »<br />
En vertu de ce paragraphe, les maîtres bénéficiant<br />
d'un congé de longue durée (tuberculose,<br />
«îaladie mentale) ne pourront être inscrits sur<br />
la liste des électeurs. Par contre; doit être inscrit<br />
tout instituteur qui a exercé effectivement ses<br />
fonctions, ne fût-ce qu'un seul jour, dans le<br />
cours du mois de la revision.<br />
3' Délégués cantonaux. — M. le Ministre a<br />
décidé de rédiger une sorte de code du délégué<br />
cantonal où seraient réunis tous les textes relatifs<br />
à cette institution. Mais auparavant, il a<br />
pensé qu'il convenait d'élargir le texte.rigoureux<br />
par lequel l'art. 140 du décret du 12 janvier<br />
1887, modifié par le décret du 28 octobre 1912,<br />
réglait les attributions des délégués cantonaux.<br />
Le Conseil supérieur aadopté le texte qui suit :<br />
« Dans les écoles publiques, l'inspection des délégués<br />
cantonaux porte sur l'état des locaux, le cliaufiage<br />
et l'éclairage, le mobilier scolaire et le matériel<br />
«l'enseignement, sur l'hygiène, sur la fréquentation<br />
scolaire, sur l'assiduité etsur la tenue des élèves.<br />
« Le délèçué cantonal n'a à formuler d'appréciation<br />
ni sur les méthodes, ni sur les résultats de l'enseignement,<br />
ni sur l'organisation pédagogique de l'école; les<br />
exercices do la classe peuvent continuer en sa présence<br />
et les devoirs des élèves peuvent lui être représentés.<br />
« L'inspection des autres aulorités préposées îi la<br />
surveillance des écoles en vertu des g 4 et 5 de l'art. 9<br />
de la loi du 30 octobre 188G (maires, délégués du<br />
Conseil départemental), porte, dans les écoles publiques,<br />
sur 1 état des locaux et du matériel, sur le chauffage et<br />
éclairage, sur l'hygiène. Elle ne peut jamais porter<br />
sur 1 enseignement.<br />
« Toute infraction aux dispositions qui précèdont<br />
sera signalée par l'Inspecteur d'Académie au Préfet,<br />
en vue de 1 applicaton des sanctions prévues par les<br />
lois et règlements en vigueur. »<br />
• w' nS '<br />
Se ^ rouve marquée une différence sensible<br />
entre les délégués cantonaux, choisis par<br />
le Conseil départemental, qui, par définition,<br />
sont des amis de l'école, et les maires ou délégués<br />
du Conseil départemental (qui peuvent<br />
être des conseillers généraux) qui, à ce point de<br />
vue, n'offrent pas toujours les mêmes garanties.<br />
Devant les premiers, les exercices scolaires<br />
pourront continuer; en présence des seconds,<br />
ils cesseront comme par le passé.<br />
Les relations entre le personnel enseignant<br />
et la délégation cantonale sont avant tout affaire<br />
de tact. Aussi le texte nouveau n'a-t-il pas la<br />
forme impérative habituelle des lois ou décrets.<br />
Il est dit que « les exercices de la classe peuvent<br />
continuer » et que « les devoirs des élèves<br />
peuvent être représentés. » Le Conseil supérieur<br />
a voulu marquer par là que si un délégué cantonal<br />
sortait de ses attributions ou se présentait<br />
en ennemi dans l'école, l'instituteur aurait le<br />
droit d'interrompre les exercices scolaires, et<br />
que s'il était souhaitable que la classe fût continuée,<br />
le délégué cantonal ne pouvait cependant<br />
l'exiger.<br />
En fait, actuellement, les visites des délégués<br />
cantonaux dans les écoles n'aboutissent généralement<br />
à aucun conflit, et il en sera certainement<br />
de même avec la nouvelle législation si<br />
chacun sait apporter le tact nécessaire dans les<br />
relations cordiales et confiantes qu'il est bon<br />
d'établir entre l'école et la délégation cantonale.<br />
II. — La réforme de l'enseignement<br />
secondaire.<br />
La grosse question fut la discussion des réponses<br />
qu'il convenait de faire aux sept questions<br />
posées par le Ministre sur la réforme de<br />
l'enseignement secondaire.<br />
Le Conseil supérieur est d'avis :<br />
Qu'il y aurait lieu de créer, dans les lycées<br />
et collèges, deux enseignements vraiment secondaires<br />
par leurs maîtres, leurs méthodes,<br />
leur esprit, leur égal souci de la culture générale<br />
et désintéressée de L'intelligence, — dont<br />
l'un serait classique gréco-latin, l'autre classique<br />
à base de français;<br />
Que l'organisation de l'enseignement grécolatiu<br />
comporte l'étude du latin à partir de la t>*<br />
et du grec à partir de la 5*;<br />
Qu'aucune bifurcation ne soit prévue, tant<br />
dans l'enseignement moderne que dans l'enseignement<br />
classique, avant la classe de première<br />
inclusivement;<br />
Que, dans l'enseignement gréco-latin, figure<br />
l'étude obligatoire d'une langue vivante, l'étude<br />
d'une seconde langue vivante étant facultative,<br />
et que, dans l'enseignement classique moderne,<br />
l'étude de deux langues vivantes soit obligatoire;<br />
Que la durée des heures de classe (non compris<br />
le dessin) ne dépasse pas un maximum de<br />
22 heures par semaine ;<br />
Que les sanctions des deux enseignements<br />
secondaires soient égales et donnent les mêmes<br />
droits ;<br />
Qu'enfin il convient de réformer dans le même<br />
sens l'enseignement secondaire des jeunes filles<br />
dont le plan d'études devrait devenir, en principe,<br />
identique à celui des jeunes gens.<br />
A . LOMONT,<br />
Mombro da Consoil supérieur Uo l'Instruction publiqua.<br />
H. MICHEL. NOTES SUR L'ENSEIGNEMENT SECONDAIRE, in-16, br. 5 75
216 MANUEL GÉNÉRAL <strong>DE</strong> <strong>L'INSTRUCTION</strong> <strong>PRIMAIRE</strong><br />
Une leçon<br />
La mode change! Pour sacrifier à celle d'hier,<br />
•eus vous êtes composé, Madame, une coiffure<br />
sans chignon puisqu'il fallait à tout prix l'escameter.<br />
C'est le contraire que vous devez réaliser<br />
aujourd'hui si vous voulez être « à. la page ».<br />
Les coiffures nouvelles nous montrent, en<br />
effet, des chignons qui d'ailleurs ne -sont pas<br />
sans grâce. Allez chez<br />
un coiffeur adroit, vous<br />
vous amuserez à les lui<br />
voir tourner d'un revers<br />
de main, car ces chignons,<br />
qu'ils soient en<br />
casque, en éventail<br />
{fig.2), en rouleau (fig.l),<br />
etc., ont pour trait commun<br />
leur simplicité<br />
d'exécution. Ensemble,<br />
nous allons eu exécuter<br />
un et vous jugerez ensuite<br />
en connaissance de<br />
cause.<br />
Mais avant de faire le<br />
chignon, il faut prévoir<br />
une disposition seyante<br />
des cheveux autour du<br />
visage. En ce moment,<br />
les préférences vont à la<br />
raie en biais sur la tempe<br />
droite, raie en biais,<br />
c'est-à-dire n'allant pas<br />
droit du front vers le<br />
crâne, mais déviant un<br />
peu vers l'oreille, grâce<br />
à quoi on peut-, à l'aide<br />
du peigne (fig. 4-J), ramener<br />
les cheveux de<br />
gauche à droite sur le<br />
front où la moire d'une<br />
ondulation enveloppe la<br />
tempe gauche (fig. 4-II).<br />
Au contraire, au ni<br />
Fig. 3.<br />
Les divers temps<br />
d'exécution du<br />
rouleau et de<br />
l'éventail.<br />
Fi g. 2.<br />
L'éventail : chignon 'dérivé<br />
du rouleau<br />
figure 1.<br />
veau de la raie, la tempe est<br />
complètement dégagée, l'onde<br />
des cheveux décrivant le long<br />
de la joue une ligne en croissant<br />
qui s'allonge sur l'oreille.<br />
Cette asymétrie cherchée n'est<br />
pas sans grâce; elle fait au<br />
visage un cadre amusant, imprévu,<br />
et, en somme, assez<br />
généralement seyant.<br />
Et maintenant passons au<br />
chignon. Si le chignon bas vous<br />
convient, faites le rouleau<br />
(fig-1)-<br />
Il vous faudra diviser vos<br />
cheveux de la manière que<br />
voici: prélever une ample mèche<br />
de front en faisant une<br />
raie allant d'une oreille à l'autre<br />
en passant par le sommet<br />
du crâne ; diviser cette mèche<br />
en deux par une raie sur la<br />
tempe droite (fig. 4-J). Les deux<br />
moitiés de la mèche étant disposées<br />
comme je l'ai indiqué<br />
tout à l'heure autour du front<br />
de coiffure.<br />
(fig.4-H et J), en ramener les extrémités derrièro<br />
la tête où on les lie avec lo reste des cheveux,<br />
tout contre la base du crâne (fig. 3-D), serrer<br />
fortement le lien; on le cale 1e plus près possible<br />
du crâne en tendant les cheveux entre les<br />
deux mains (fig. 3-D). Une fois qu'ils sont ainsi<br />
attaché, son les roule sur l'index des deux mains<br />
(fig. 3-E) ou sur un<br />
Fig- l.<br />
Lo rouleau sur<br />
la nuquo, coiffure<br />
basse facile<br />
à faire.<br />
ni trop courts, et par dessus le<br />
marché, bien plantés autour du<br />
visage.<br />
C'est l'idéal, mais la nature,<br />
hélas! ne le réalise pas toujours<br />
et c'est ici qu'une honnête<br />
coquetterie intervient utilement:<br />
c'est un shampoing de<br />
qualité approprié qui rend les<br />
cheveux mousseux (voir à ce sujet<br />
notre précédente causerie),<br />
c'est un coup de fer qui les moire<br />
d'ondulations à peine marquées<br />
(fi de,la.frisure au petitfer !), c'est<br />
un joli peigne qui agrémente<br />
l'ensemble : choisissez-le sobre,<br />
sans fioritures et d'un galbe en<br />
harmonie avec celui de lacoiflure.<br />
Les coiffures que je viens de<br />
détailler ici sont d'une agréable<br />
simplicité de ligne, faciles à exécuter<br />
par ses propres moyens,<br />
je veux dire sans le secours de<br />
ces postiches dont s'affublent à<br />
tort trop de femmes.<br />
C. REYMOND.<br />
ouvre-gants si l'on<br />
trouve cela plus commode,<br />
jusqu'à leur point<br />
d'attache sur lequel on<br />
les fixe par une épingle<br />
placée à l'intérieur du<br />
rouleau; une autreépingle<br />
fixe chaque bout du<br />
rouleau et le ferme.<br />
Le chignon en éventail<br />
(figure 2) se fail<br />
avec les cheveux roulés<br />
comme en figure 3-E,<br />
mais quand le rouleau<br />
est terminé, au lieu de<br />
l'épingler, on le saisit<br />
de la main droite (fig.<br />
3-F) pour le faire pivoter<br />
sur lui-même de<br />
gauche à droite en lui<br />
faisant décrire un demicercle<br />
de bas en haut<br />
(fig. 3-G), ce qui est<br />
beaucoup plus vite fait<br />
que dit. Essayez.<br />
Se bien coiifer est un<br />
art dans lequel excellent<br />
beaucoup de femmes,<br />
mais pas toutes. Il y faut<br />
des dons de nature :<br />
cheveux fins et souples,<br />
d'une jolie couleur, ni<br />
trop abondants ni trop<br />
clairsemés,ni trop longf<br />
Fig. i.<br />
Laraie et la disposition<br />
des cheveux<br />
autour du<br />
LA MO<strong>DE</strong> PRATIQUE revue hebdomadaire de la famille. Le n° ni. 0.50
A . <strong>DE</strong>BRAY,<br />
Instituteur à Mazingarbe (P.-de-C.).<br />
II. J'approuve tout d'abord l'intention de l'auteur<br />
et des autres signataires du projet : préparer des<br />
maîtres plus compétents, rendre l'enseignement plus<br />
pratique, l'adapter plus exactement à la réalité et au<br />
milieu, armer plus efficacement .l'enfant, surtout le<br />
petit rural, pour les besoins prochains de sa future<br />
profession, arrêter l'exode funeste vers les grands<br />
centres et provoquer enfin ce « retour à la terre »,<br />
qui est le thème favori de nos plus distingués économistes.<br />
Mais les moyens préconisés pour arriver à des résultats<br />
souhaités par tous me paraissent dangereux et,<br />
en tout cas, plus redoutables que l'organisation actuelle,<br />
avec tous ses défauts. Dans l'article i du projet,<br />
on dit, en effet : « Le programme des élèves sera<br />
commun jusqu'à l'âge de 10 ans. A partir do ce moment,<br />
le programme des classes rurales sera allégé<br />
d'une fraction de la partie littéraire qui sera remplacée<br />
par des cour3 d'agriculture, de comptabilité<br />
élémentaire et des notions élémentaires ' de droit<br />
administratif. »<br />
Qu'est-ce à dire? sinon que les élèves de nos campagnes<br />
termineraient, ou presque, leurs études littéraires,<br />
en même temps leur culture générale, dès<br />
' âge de 10 ans, et qu'à partir de ce moment ils se<br />
spécialiseraient dans la science agricole proprement<br />
dite, ou dans l'otude des notions directement utiles à<br />
1 agriculteur ï<br />
Ainsi, en quittant l'école, nos petits campagnards<br />
sauraient, poutrêtre, comment on doit préparer ration-<br />
1. Voir Manuel du 15 octobre 1921, p. 56.<br />
•«. \ oir Manuel du 24 décembre, p. 185.<br />
PARTIE GENERALE 217<br />
Les instituteurs et la proposition de loi<br />
de Monicault.<br />
Notre collaborateur « Le Témoin » a exposé, dans<br />
le Manuel du 10 décembre, le but de cette proposition<br />
de loi 1 nollement le ftimier et tenir hygiéniquement les éta<br />
bles. Par contre, beaucoup, ceux surtout dont la fréquentation<br />
aurait été irrégulière, ne liraient et<br />
n'écriraient que péniblement. Il est facile de prévoir<br />
ce que deviendrait, dans quelques années, un si mo<br />
qui a fait récemment l'objet d'un débat deste bagage. Les meilleurs et les plus assidus eux-<br />
à la Chambre, lors de la discussion du budget *. A'ous mêmes ne dépasseraient çuère le stade rebutant et<br />
avons pensé qu'il serait intéressant de faire con aride de l'apprentissage mécanique.<br />
naître l'avis du personnel enseignant lui-même et, Les èlèves particulièrement doués et qui voudraient<br />
en publiant ci-après deux lettres d'instituteurs, nous poursuivre leurs études, seraient, à 12 ou 13 ans, si<br />
ouvrons les colonnes de notre journal à ceux de nos en retard sur leurs camarades des villes, qu'il leur<br />
lecteurs qui auraient des arguments nouveaux à serait impossible de rattraper lo temps perdu et do<br />
apporter pour ou contre cette proposition de loi. donner suite à leurs projets. Ils devraient comprimer<br />
I. Ce projet renferme, à mon avis, de graves incon"<br />
leurs penchants, laisser leurs aptitudes en friche et sa<br />
résoudre à ne pas sortir de leur condition première.<br />
vénients. L'article 4 stipule qu'à, partir de dix ans,
218<br />
MANUEL GÉNÉRAL <strong>DE</strong> <strong>L'INSTRUCTION</strong> <strong>PRIMAIRE</strong><br />
r-vcv: v y y \y,v •<br />
Traitement de l'instituteur d'E.P.S. — S. a D.<br />
(AU<strong>DE</strong>). — Quel sera en 1922 le traitement de l'instituteur<br />
adjoint d'ccole primaire supérieure ?<br />
En vertu des dispositions transitoires de la loi du<br />
30 avril 1921, les instituteurs adjoints délégués dans<br />
les écoles primaires supérieures recevront-, en 1922,<br />
le traitement de la loi du 6 octobre 1919, augmenté<br />
d'un supplément non soumis à retenue de 700 fr.<br />
communale en tenant lieu. Ils recevront l'indemnité<br />
de résidence fixée par le décret du 11 décembre 1919.<br />
Indemnité de résidence d'école intercommunale.<br />
— D. A B. (HAUTE-VIENNE). — Une école intercommunale<br />
est alimentée en grande partie par les enfants<br />
d'une localité déplus de 10000 habitants, très proche<br />
et adhéren te, mais elle est bâtie sur le territoire d'une<br />
commune de moins de 5000 habitants assez éloignée :<br />
le personnel recevrait-il l'indemnité de résidence?<br />
Le siège de l'école intercommunale est la commune<br />
sur le territoire de laquelle le bâtiment a été construit :<br />
La réforme d es services de l'enseignement.<br />
Circulaire ministérielle aux Recteurs<br />
du 30 novembre 1921 (Extraits).<br />
... Afin d'aider notre pays à surmoriter les difficultés<br />
d'ordre financier qu'il traverse, nous devons envisager, en<br />
ce qui nous concerne, avec la ferme volonté d'aboutir, les<br />
réformes qu'exige la trop grande complexité des services<br />
publics de l'enseignement et la dispersion souvent excessive<br />
des crédits.<br />
Le prestige de l'Université, son rôle et ses méthodes<br />
sont hors de cause. Il s'agit d'y apporter des améliorations<br />
dans un dessein d'économie et de simplification.<br />
... J'ajoute que ce n'est pas la préoccupation de réaliser<br />
des économies qui domine exclusivement les présentes<br />
instructions, mais encore la volonté de mieux employer<br />
les crédits dont nous disposons.<br />
Dans l'étude que je vous propose, il conviendra, d'ailleurs<br />
d'éviter toute construction abstraite de l'esprit. Le<br />
problème doit être résolu à rencontre de tout parti pris<br />
dogmatique, avec la résolution de passer outre aux considérations<br />
d'ordre personnel et local; l'intérêt de la République<br />
et la grandeur de l'Université, qui se confondent,<br />
prévaudront ainsi seuls au terme de notre effort.<br />
Enseignement secondaire. — Vous voudrez bien<br />
vous attacher à examiner la situation de chaque établissement<br />
(lycée, collège, cours secondaire), au point de<br />
vue de son importance géographique, de son utilité, de<br />
sa prospérité ou de sa décadence.<br />
Lorsque-vous l'aurez exactement déterminée, vous me<br />
ferez des propositions pour développer, maintenir ou<br />
supprimer ledit établissement. Vous ne vous préoccuperez<br />
que des services qu'il doit rendre, étant bien entendu<br />
que, lorsque sa disparition s'imposera (ce que vous ne<br />
devrez jamais hésiter à me demander), vous aurez soin<br />
d'envisager les moyens qui nous permettront d'assurer<br />
aux élèves la continuation de leurs études dans un établissement<br />
facilement accessible, en raison des voies de<br />
communication, aujourd'hui trop développées pour qu'on<br />
n'en tienne pas le plus grand compte.<br />
S'il vous était impossible d'appliquer cette dernière<br />
règle, vous examinerez si la création d'une « section secondaire<br />
» comme annexe d'une école primaire supérieure<br />
bien située et prospère, qu'il s'agisse de garçons<br />
(ce qui serait une innovation) ou de filles ne constituerait<br />
pas une compensation suffisante.<br />
Vous n'oublierez point, d'autre part, de vous préoccuper.<br />
le cas échéant, des sections industrielles et commerciales<br />
des lycées et collèges, dont la suppression doit<br />
être réalisée progressivement comme nous l'avons résolu,<br />
M. le sous-secrétaire d'Etat de l'enseignement technique<br />
et moi, à moins que ces sections se soient spécialisées,<br />
avec succès, dans la préparation aux écoles d arts et métiers,<br />
ou que les travaux d'atelier n'y dépassent pas quatre<br />
heures par semaine.<br />
J'ajoute que vous ne manquerez pas de m'indiquer fous<br />
les établissements secondaires o(i, par suite de fusion ou de<br />
disparition, certains locaux et le matériel scolaire et<br />
scientifique deviendraient disponibles. 11 conviendrait,<br />
alors, de me proposer de mettre ceux-ci à la disposition<br />
cela résulte manifestement des termes d u décret du<br />
7 avril 1887, qui, en matière de contrats ot do construction,<br />
charge de l'exécution le maire de cette localité.<br />
L'école envisagée est rattachée, par suite, h une<br />
commune de 5000 habitants, qui ne devra pas d'indemnité<br />
de résidence.<br />
Association de stagiaires. — C. A R. (LOT). —<br />
N'a-t-il pas été fonde récemment une Association<br />
d'instituteurs stagiaires? Quel en est le siège?<br />
Une Fédération des Stagiaires a été fondée en mars<br />
dernier. Elle a un organe de défense professionnelle :<br />
le Réveil enseignant. Son président est M. Julien,<br />
instituteur à Maureilhan (Hérault).<br />
NOTA. — Nous recevons assez fréquemment des demandes<br />
de renseignements auxquelles il ne nous est<br />
pas possible de répondre par la poste en raison de<br />
l'insuffisance des adresses. Nous tenons ces lettres,<br />
avec la réponse, à la disposition de Isurs expéditeurs.<br />
Nous rappelons A nos correspondants qu'aucune<br />
répoyise n'est donnée dans le journal aux lettres qui<br />
nous parviennent non signées ou portant une<br />
adresse incomplète. LACABE.<br />
des établissements de renseignement primaire, en me<br />
précisant leur importance et leur nature (plans et inventaires).<br />
Enseignement primaire. — Ces instructions s'appliquent<br />
aussi à l'enseignement primaire.<br />
Déjà nous procédons à la revision de la carte scolaire<br />
et les inspecteurs d'académie me proposent, après avis<br />
des Conseils départementaux, les suppressions et les<br />
fusions indispensables. Ils doivent persevérer dans cette<br />
voie, qui ne nous interdit nullement par ailleurs de procéder<br />
aux dédoublements et aux créations que l'augmentation<br />
de la population scolaire peut heureusement justifier.<br />
Quant aux écoles normales, j'estime que vous devez,<br />
dès maintenant, vous préoccuper de la fusion de plusieurs<br />
d'entre elles. Vous voudrez bien me faire des propositions<br />
en ce sens, sans perdre de vue toutefois qu'à partir de<br />
1923, tous les instituteurs doivent avoir passé, au moins<br />
une année, dans un de ces établissements. Nous pourrions<br />
ainsi mieux répartir un certain nombre d'élèves-maitres et<br />
maîtresses à leur sortie, et éviter les inégalités qui existent<br />
entre divers départements au point de vue du recrutement.<br />
Je désirerais recevoir votre réponse avant le 20 janvier<br />
1922.<br />
Suppléments [de traitement e t indemnité de<br />
cherté de vie.<br />
Circulaire ministérielle du 21 novembre 1921.<br />
(Extraits.)<br />
... Les suppléments de traitements non soumis à rete<br />
nues, institués par la loi du 30 avril 1921, doivent entrer<br />
dans le décompte des émoluments servant à déterminer<br />
les maxima dans la limite desquels est allouée l'indemnité<br />
exceptionnelle de cherté de vie.<br />
Pour le décompte annuel de ces émoluments, ces suppléments<br />
doivent être comptés fictivement pour une valeur<br />
double de leur montant réel. (Ex. : le supplément de<br />
230 francs des instituteurs et institutrices devra être porte,<br />
dans le décompte annuel, pour une somme de 300 francs.)<br />
Les sommes qui pourraient avoir été indûment perçues<br />
seront reversées au Trésor.<br />
Examens du Brevet agricole et du Brevet<br />
agricole ménager.<br />
Arrêtés du 1" décembre 1921.<br />
Le premier alinéa de l'article 4 des arrêtés du 6 juin 102V<br />
relatifs aux examens du Brevet agricole et du Brevet agricole<br />
et ménager est modifié ainsi qu'il suit :<br />
' Pour être autorisé à.subir l'examen, les instituteurs (ou<br />
institutrices) candidats doivent remplir les conditions suivantes<br />
: être pourvus des brevets supérieur ou élémentaire*,<br />
du certificat d'aptitude pédagogique et compter<br />
au moins trois ans d'exercice dans I enseignement public.<br />
»<br />
1. Voir Manuel du 25 juin 1921, page 531.<br />
2. L'article 4 dos arrôtéa du 0 juin 1921 exigeait dos candidats<br />
on candidates la possession du brevet supériour.<br />
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leçon de choses sur les boissons fermentées et l'alcool.<br />
Les élèves suivront avec plus d'intérêt les effets de ce<br />
poisondans la vie individuelle et dans la vie sociale,<br />
pour tirer une règle de conduite à son égard.<br />
I. Comment on devient alcoolique. — L'intempérance<br />
dans la boisson conduit à l'alcoolisme. Vous<br />
savez qu'on troure l'alcool dans les boissons fermen-<br />
: lies : vin, cidre, bière — 2 à 100/0 d'alcool en géné-<br />
(ral; dans les boissons distillées : eau-de-vie, alcools<br />
| industriels extraits des betteraves, des pommes de<br />
• terre, etc: 30 à 75 0/0 ; dans les liqueurs : boissons<br />
! distillées auxquelles on a ajouté, pour en varier la<br />
saveur, des essences diverses : absinthe, amers, char-<br />
; treuse, bénédictine, et tous ces produits qu'on vend<br />
• dans les cabarets sous les noms les plus fantaisistes.<br />
; Ces essences ont sur le système nerveux un effet<br />
| destructeur beaucoup plus terrible encore que l'alcool :<br />
: elles ont un goût agréable et c'est pour cela qu'on ne<br />
se défie pas d'elles. L'cau-de-vie, au contraire, produit<br />
au début une sensation de brûlure : l'alcool brûle, en<br />
' effet, les papilles nerveuses de la. langue et du palais ;<br />
[malheureusement, cette sensation s'atténue vite et se<br />
transforme en sensation de plaisir. Celle-ci s'émousse,<br />
| d'ailleurs assez vite et pour la ressentir, le buveur est<br />
; obligé d'absorber une quantité toujours plus grande<br />
jde boisson, renfermant un degré de plus en plus élevé<br />
(d'alcool. Une fois dans l'engrenage, impossible d'en<br />
[sortir : « Qui a bu, boira ». Le buveur est la proie de<br />
l'alcool qui ne le lâchera plus, qui le tuera, brisera<br />
son foyer, son bonliiur, sèmera autour de lui la ruine,<br />
la douleur et la mort. L'alcool est le plus cruel ennemi<br />
,des hommes. Nous allons voir en détail comment il<br />
traite celui qui s'est laissé par lui réduire en esclavage.<br />
II. L'homme en proie à l'alcool. — Le besoin de<br />
boire détruit progressivement chez lui tous les autres<br />
•désirs. L'alcoolique n'éprouve plus le besoin d'être<br />
propre, d'avoir des vêtements décents, un logis convenable,<br />
même de manger. 11 donne à l'alcool l'argent<br />
j laissé disponible par la disparition do ces désirs. 11 lui<br />
donne mémo celui qui devrait pourvoir à l'entretien<br />
de sa lamille. Il aimait bien ses enfants, avant l'arrivée<br />
du despote; il n'écoute plus à présent leurs cris<br />
de douleur quand ils ont froid, quand ils ont faim.<br />
11 leur demande même de l'argent et les frappe si,<br />
par leur travail précoce ou par le vol, ils n'apportent<br />
pas l'obole de leur faiblesse au tyran qui les martyrise.<br />
C'est la misère à la maison (la dépeindre).<br />
Mais arrivé à ce point, l'alcoolique n'ira pas loin ;<br />
car pendant qu'il désorganisait son foyer, l'alcool<br />
attaquait son corps dans ses fonctions essentielles.<br />
III. Comment l'alcool tue l'homme. — L'alcool<br />
est un poison. Quelques gouttes sur la langue d'un<br />
cobaye suffisent à lo tuer. L'homme, plus robuste, résiste<br />
plus longtemps ; mais ses jours sont comptés.<br />
Suivons les différentes phases de cette lutte. L'alcool<br />
attaque d'abord l'appareil digestif, détruit les glandes<br />
Partie scolaire.<br />
de l'estomac, empêche la digestion, fait perdre l'appétit.<br />
Il pénètre dans le sang, brûle les globules<br />
rouges chargés de porter l'oxgène aux cellules ; par<br />
suite, l'assimilation des aliments ne peut plus se faire<br />
et l'alcoolique perd ses forces. Le cœur affaibli ne<br />
peut plus remplir son rôle et la circulation du sang est<br />
ralentie ; les artères et les veines, rendues plus fragiles,<br />
peuvent être brisées au moindre effort : mort<br />
subite. Les poumons sont prêts à se laisser envahir<br />
par les microbes de la tuberculose. Toutes ces maladies<br />
le font atrocement souffrir. Si 1e médecin lui ordonne<br />
de cesser de boire, il répond : « Plutôt mourir.<br />
» Et il ne tarde pas à succomber en effet.<br />
IV. Comment l'alcool désorganise l'intelligence.<br />
— 11 attaque le système nerveux, détruit les<br />
cellules du cerveau. Or c'est !e cerveau qui permet<br />
h l'homme de percevoir les objets extérieurs, de comprendre.<br />
de se souvenir, de penser. En le désorganisant,<br />
il l'empêche d'exercer ces fonctions. L'alcoolique<br />
perd d'abord la mémoire ; il est incapable de<br />
faire un effort d'attention pour exécuter son travail<br />
ou pour lire. Ne pouvant organiser ses idées, il lui<br />
est difficile de soutenir une conversation ou d'écrire<br />
une lettre. Il n'est plus le maître do son imagination.<br />
Il est la proie des hallucinations ; une idée fixe s'impose,<br />
grandit et se subordonne toutes les autres;<br />
l'alcoolique a alors perdu la raison : c'est un fou,<br />
mais un fou dangereux, car l'idée qui le hante est<br />
toujours violente, brutale ; elle le pousse k briser<br />
les objets, à tuer. Il meurt souvent dans une crise da<br />
folie aiguë : le delirium tremens.<br />
V. Comment l'alcool détruit la sens moral. —<br />
L'alcoolique ne peut plus discerner le bien du mal ;<br />
sa conscience faussée lui montre le bien dans tout co<br />
qui peut satisfaire sa passion. Tout ce qui s'oppose k<br />
la réalisation des désirs de son maître est mal. Il est<br />
donc capable de commettre toutes sortes de bassesses<br />
et les plus grands crimes avec la conviction d'avoir<br />
raison. Il ne se respecte plus et ne respecte plus les<br />
autres. Il perd le sentiment de sa dignité personnelle<br />
(Lecture 1) ; c'est un mauvais fils, un mauvais<br />
père, qui descend au niveau de la brute.<br />
Un roi cruel fit appeler un jour un de ses sujets et lui<br />
dit : > Je vais te faire mourir ; niais tu peux avoir la vie<br />
sauve si tu exécutes l'une de ces trois actions : frappe ta<br />
soeur, tue ton père ou bois du vin. Choisis. • L'homme<br />
effrayé n'hésita pas. — Pouvait-if hésiter? — Il but du<br />
vin... 1 but du vin, maltraita sa sœur, et tua son père.<br />
(Légende arabe.)<br />
VI. L'alcool trappe même les enfants du buveur.<br />
— 11 ne se contente pas de maltraiter celui<br />
qui se laisse enchaîner par lui; il le poursuit jusque<br />
dans sa descendance. Les enfants du buveur héritent<br />
des maladies organiques de leur père et sont pour la<br />
plupart voués à la tuberculose ; ils héritent de sa<br />
passion et de ses vices.<br />
« Un malhoureux fut tué par son ivrognerie : il<br />
laissait après lui sept enfants. Dès leur bas âge, les deux<br />
premiers sont enlevés çar des convulsions. Le troisième<br />
devient fou à vingt-deux ans ; le quatrième,<br />
pris de la manie du suicide, finit par devenir idiot.<br />
Le cinquième et le sixième sont d'un caractère triste et<br />
incapables de tout effort ; le septième seul est d'une<br />
intelligence et d'une santé supportables ; mais il n'a<br />
i6
MORALE — LANGUE FRANÇAISE<br />
pu sortir encore do la misère où son père l'a laissé. »<br />
(Guyau). Les petits-enfants mêmes des alcooliques sont<br />
poursuivis par le terrible mal ; ils sont souvent ivrognes<br />
invétérés, excités, épiieptiques et finissent par l'aliénation<br />
mentale ; si le mal n'est pas toujours aussi<br />
grand, ils soufiront néanmoins d'une santé chétive.<br />
Vous voyez donc la terrible responsabilité du buveur<br />
d'alcool. 11 n'est pas la.seule victime de son<br />
vice. 11 condamne, sans le savoir, aux pires tortures<br />
des innocents dont il ne verra pas les malheurs. L'alcool<br />
est le grand destructeur de la race.<br />
LECTURES : I* L'alcool fait do l'homme un animal. —<br />
Un intendant, voulant divertir son maitre, apprit à l'un de<br />
ses paysans à fabriquer de l'eau-de-vie avec des graines.<br />
Pour fêter la nouvelle boisson, le paysan invita, un<br />
dimanche, ses parents et ses amis. A la lin du repas,<br />
l'intendant et son maitre assistent à la scène, sans être vus.<br />
La conversation était encore calme. Soudain la femme<br />
renversa son verre : « Sotte que tu es, clama le inoujik, estce<br />
donc de l'eau de vaisselle, cela? » A ce moment un mendiant<br />
entra et demanda à boire. • A boire? crois-tu que je<br />
vais désaltérer tous les vagabonds qui passent ! va-t en ! •<br />
Et le moujik ferma la porte. Tous les convives commençaient<br />
à s'echauffer et se faisaient bruyamment des compliments<br />
exagérés. — « Ils sont maintenant hypocrites comme<br />
des renards, dit l'intendant ; laissons-les boire ; ils vont devenir<br />
comme des loups ». Ils continuèrent à boire en effet<br />
et s'enivrèrent ; ils se querellèrent, s'injurièrent, se battirei.t<br />
avec fureur. — « Attendez, dit l'intendant à son maitre<br />
réjoui. Vous les voyez comme des loups: ils vont devenir<br />
comme des porcs ». Les ivrognes, après avoir bu encore,<br />
voulurent regagner leur demeure; mais tous tombèrent le<br />
long des chemins, et le maitre de la maison roula lui-même<br />
dans la boue et s'endormit. (D'après TOLSTOÏ.)<br />
2* Les conséquences du petit verre. — Lire la suggestive<br />
nouvelle de Guy de Maupassant : Le petit fût.<br />
Résumé. — L'alcool est un poison qui détruit l'individu,<br />
la famille et la race. C'est le grand pourvoyeur<br />
des hôpitaux et des asiles d'aliénés. Il sème<br />
la maladie, la misère et la mort. Si je veux conserver<br />
mes forces et ma santé, si je veux avoir une<br />
intelligence claire et une volonté forte, je ne boirai<br />
jamais d'alcool. ANDRÉ MAILLET,<br />
Inspecteur de l'Enseignement primaire.<br />
La bûche de bois. — Les malheureux.<br />
• C O U R S P R É P A R A T O I R E '<br />
I. — L'idée se forme et se précise.<br />
MATÉRIEL. — Gravures représentant une famille<br />
autour du foyer-, — bûche, tison, pelle à feu, pincettes....<br />
Un enfant jouera le rôle actif.<br />
Récit animé : Autour de la cheminée.<br />
Écoutons. — Obsemons. — Médor, le bon chien<br />
de garde, est assis devant la cheminée qui flamboie.<br />
11 regarde tour à tour la bûche qui s'enflamme, la<br />
l'uinée bleue qui s'élève, les flammes qui lèchent la<br />
marmite accrochée à la crémaillère.<br />
. Un pétillement sec fait sursauter Médor; c'est une<br />
étincelle brillante qui jaillit d'un tison et retombe<br />
dans la pelle à feu.<br />
Mais voici le grand-père qui a tiré son lauteuil près<br />
du foyer et remue les cendres avec les pincettes. Tous,<br />
petits et grands, font cercle autour de idtre. — Médor<br />
a sa part de la douce chaleur.<br />
N'a-t-il pas droit au foyer qu'il défend?<br />
Parions. — Agissons. — Faites ces actions ; élevez<br />
vos mains; faites le geste de sursauter; faites<br />
cercle autour de moi; on attaque votre ami : défendez-le.<br />
Montrez ces objets : la theminée, une bûche, la<br />
crémaillère, la pelle à feu, le foyer, les pincettes,<br />
l'aire.<br />
Imitez l'étincelle qui jaillit.<br />
Quand la bûche s'enflamme-l-Me?<br />
Dessinons. — Une bûche, — un tison, — des<br />
flammes<br />
Enumérons. — Classons. — Les objets, puiâ les<br />
êtres que l'on voit près de la cheminée, — les arbros<br />
qui fournissent le bois de chauffage.<br />
Jouons. — Rions. — Le bon feu. (Imagination;<br />
connaissances usuelles; préparation au dialogue.)<br />
La maîtresse désigne l'élève qui doit jouer le rôle du feu<br />
et lui demande : « Doit feu, que fais-tu ? » — L'enfant doit<br />
répondre en énonçant un.des bienfaits du feu : 'Je cuis le<br />
pain.... —Je réchauffe le malade.... — Je fonds le minerai...,<br />
etc. »<br />
Chaque élève, tour à tour, tiendra le rôle du feu. Les<br />
mêmes réponses ne devront pas être répétées.<br />
L'élève à court de réponse donne un gage.<br />
II. — L'idée se développe et s'étend.<br />
MATÉRIEL — Gravures représentant un feu, un<br />
foyer — un homme pauvre.<br />
Ecoutons. — Observons. — Récitation animée.<br />
Chaud! chaud! nous avons chaud!<br />
Le logis triste et sombre<br />
Des pauvres est tioir .i'omtre.<br />
Les pauvres n'ont jamais de feu,<br />
Jamais de feu blanc, rouge et tleu.<br />
Chaud! chaud! nous avons chaud!<br />
Soyons donc secouratles.<br />
Pour tous les misérables,<br />
Afin qu'ils aient aussi du feu,<br />
Qu'ils aient du feu blanc, rouge et bleu.<br />
OCTAVE ACBEKT.<br />
Parlons. — Agissons. — Montrer : un coin noir<br />
d'ombre, éclaire, — un objet blanc, un autre rouge,<br />
bleu.<br />
Pour qui doit-on être secourablel — Nommez une<br />
personne misérable. — Commeut fait-on pour avoir<br />
du feu?<br />
Dessinons. — Un feu, — un enfant misérable.<br />
Indiquons les qualités. — Copions. — Le feu est<br />
... (blanc), (rouge) ou bien (bleu). — Papa est (charitable).<br />
— Le corn est (sombre). — Le logis est (triste)<br />
ou bien (gai).<br />
111. — L'idée se généralise et s'élève.<br />
Petite dictée : Minet près du feu.<br />
Minet dort près du feu. Il ronronne-, il est heureux.<br />
Reste près du feu, joli Minet.<br />
Réfléchissons. — Parlons. — Agissons. —<br />
Faites, ou imitez ces actions ; dormir, s'éveiller, rêver,<br />
se lever, se coucher — ronronner, murmurer,<br />
se plaindre — rester à sa place.<br />
Quand est-on heureux, v^alheureux, content, mécontent<br />
'f<br />
Trouvez des mots qui s'écrivent comme feu : cheveu,<br />
bleu, moyeu, pieu. — Comme heureux : vitux,<br />
deux, joyeux, honteux....<br />
Pourquoi Minet ronronne-t-il? — Que fait le chien<br />
pour montrer qu'il est heureux? Et l'oiseau? lo cheval?<br />
l'âne?<br />
Dessinons. — Minet près du feu.<br />
Trouvons des idées. — Classons-les. — Parlez<br />
du grillon, de l'oiseau, du chien, de la mouche, du<br />
petit poulet près du feu : Où est l'animal? — ce qu'il<br />
fait, — ce qu'il est, — ce que vous dites ou pensez.<br />
Préparation de la leçon suivante.<br />
Observez. — Une châtaigne, — un marron cuit,<br />
— un enfant écoutant un joli conte.<br />
= = = = = C O U R S É L É M E N T A I R E •<br />
Observation. — Elocutioa. — Réflexion.<br />
Etude de textes.<br />
I. — L'idée se forme et se précise.<br />
ha liûche enflammée. — OBSERVATION DIRECTE. •<br />
— Vous observez une bûche de bois enflammée; qu'y<br />
remarquez-vous? •>—>- Les flammes l'entourent, lèchent<br />
l'écorce qui pétille, s'embrase. Peu à. peu, la bucho<br />
se consume en faisant entendre des craquements, des<br />
sifflements qui ressemblent h. des plaintes.<br />
Que voyez-vous maintenant? La fumée s'élève<br />
en flocons bleuâtres, la braise crépite-, il ne resta<br />
bientôt de la bûche qu'un petit amas do cendres<br />
grises.<br />
R É e n A T S O N : E . DUHAMEL. Morceaux choisis de récitation. Cours moyen. . . . 1.40<br />
•• Majoration temporaire de 25 '/„ ——
LANGUE FRANÇAISE : COURS ÉLÉMENTAIRE 243<br />
TEXTE. — Pendant quo la bûcha se consume. —<br />
On entend mille petites voix qui bruissent dans Je<br />
bois embrasé : le chant plaintif de la bûche verte qui<br />
s'échauffe, le craquement de l'écorce qui éclate en<br />
faisant jaillir une flamme bleuâtre. GEURUB SAND.<br />
Explications. — Bruissent : produisent un bruit confus.<br />
— Embrasé : en braise, en feu. — Bleuâtre : tirant sur le<br />
bleu.<br />
Essayez.de vous imaginer les bruits que l'auteur a entendus<br />
en observant une bûche embrasee.<br />
II. — L'idée se développe et s'étend.<br />
t e foyer — Que remarquez-vous dans<br />
l'âtre'! »-A- Les bûches de bois sont supportées par les<br />
chenets, afin que l'air puisse arriver par dessous et<br />
activer la flamme. Les flammes montent droit dans la<br />
cheminée, lèchent les parois, les noircissent' on dirait<br />
des langues de feu.<br />
Quels objets remarquez-vous près de la cheminée?<br />
B—>- Les pincettes, le soufflet, la pelle à feu, la crémaillère<br />
qui soutient la marmite', dans un coin, le<br />
tas de bûches bien rangées, ou la caisse à bois.<br />
Que pensez-vous on voyant'un foyer qui flambe?<br />
TEXTES. — 1. On allume le feu. — Voici qu'on allume<br />
le premier feu. Entre les hauts chenets, les sarments<br />
petillent sous les grandes bûches, dont l'écorce<br />
est atteinte. Après un petit sifflement, la flamme<br />
s'élance droite et vivante, monte jusqu'au faite de la<br />
cheminée. MME ALPHONSE DACDCT.<br />
Explications. — Sarments : branches de vigne. —<br />
Atteinte : touchée, attaquée par la flamme. — Faite : le<br />
sommet, la partie la plus élevée.<br />
2. Récitation. — Mon foyer.<br />
Du foyer je suis 1 e'monarque.<br />
i Les chenets bornent mes Etats;<br />
Moi seul, je dirige ma barque.<br />
Est-il de pareils potentats ?<br />
J'ai pour ministres les pincettes.<br />
Ma pelle de ter, mon soufflet;<br />
Et pour soldats les allumettes<br />
Au turban rouge ou violet.<br />
Ma potence est la crémaillère<br />
Menaçante et montrant les dents;<br />
Mais, bon prince, je n'y pends guère<br />
Que la marmite aux larges flancs. JOBEKT,<br />
Explications. — Monarque : roi. — Je dirige ma barque<br />
: je.suis libre, je fais ce que je veux. — Potentat : monarque<br />
puissant. — Turban : coiffure des habitants de<br />
l'Orient. — Potence : instrument servant à pendre les condamnés<br />
à mort. — Bon prince : peu méchant, indulgent.<br />
A quoi l'auteur compare-t-il son foyer? A qui se compare-t-iî<br />
lui-même ? Pourquoi ?<br />
III. — L'idée se généralise et s'élève.<br />
&ut«ni du foyer. — On est bien près du foyer :<br />
pourquoi? e—• On y sent une douce chaleur, la liamma<br />
égaie et réjouit....<br />
Pour quelles autres raisons aime-t-on à se trouver<br />
près du loyer, B—> C'est là surtout quo l'on se réunit,<br />
en famille, entre amis ; c'est là qu'on se repose après<br />
le travail de la journée....<br />
Qu'y fait-on souvent? »-» On y joue, on y cause....<br />
Quelles personnes sont privées de ces plaisirs l »-*<br />
Les malheureux qui n'ont pas de foyer, ou dunt le<br />
loyer est vide, éteint. .<br />
TEXTES. — 1. Le riant foyer. — Bientôt tous ceux<br />
; que la maison assemble, grands et petits, sont réunis<br />
au foyer. Les enfants battent des mains avec une<br />
rande envie de danser, comme de petits sauvages,<br />
evant la gloire du soleil. Les chaises se rapprochent<br />
au cercle de la cheminée. Près du fauteuil des vieux<br />
parents, on s'assied et l'on cause.<br />
.MMU Ar.i IIONSK DACDRT.<br />
Explications. — Assemble : met ensemble, réunit. — La<br />
gloire : la beauté du soleil brillant. — Cercle : c'est plutôt<br />
un demi-cercle : pourquoi ?<br />
2. Autour du foyer vide. —« Père Durand, pourquoi<br />
n'avez-vous pas do feu? "Vos enfants vont attraper<br />
du mal. u<br />
Une larme coula sur la joue du père Durand.<br />
« Vous n'avez plus de bois? demanda Léontine.<br />
Nous n'avons rien du tout. Pas de bois et pas<br />
a argent pour en acheter ».<br />
<strong>DE</strong>VINÂT. Lectures enfantines (Ch. Dolagravo).<br />
Auquel de ces deux foyers voudriez-vous Sire?<br />
Grammaire et Orthographe.<br />
Grammaire.<br />
Je regarde la flamme.<br />
Elle est jolie.<br />
Je désigne moi-même. — Elle remplace le nom<br />
flamme. —Ces deux mots sont des pronoms; ils remplacent<br />
un nom.<br />
Je et elle sont des pronoms personnels.<br />
Les pronoms personnels peuvent désigner : 1" la<br />
personne qui parle {je, m%, moi, nous); 2° celle à<br />
gui l'on parle (tu, te, toi, vous); 3° celle de qui l'on<br />
parle (il, Me, ils, elles, le, la, les, lui, leur, eux,<br />
se, soi.)<br />
EXERCICES. — 1° Avec les pronoms : je, tu, il (elle),<br />
nous, vous, ils (elles) pris comme sujets, formez des<br />
propositions simples.<br />
2° Dans le texte ci-contre : Mon foyer, relevez les<br />
pronoms personnels.<br />
3° Analysez : Je regai de la flamme (idée du complément<br />
du verbe).<br />
Dictées,<br />
1, La bûche de l'écolier.<br />
Tous les matin3, au petit jour, mon père m'éveiïlait.<br />
Je m'habillais sans faire de bruit, et je sortais<br />
avec, mon petit sac, les pieds dans mes sabots et ma<br />
bûche sous le bras. — J'entrais dans la salle. Je posais<br />
ma bûche à côté du poêle. EIXKMANN-CHATBIAN.<br />
Sens et Orthographe. —Au petit jour : le jour commençait<br />
à peine. — Ma bûche ; autrefois les écoliers apportaient<br />
chacun leur bûche de bois et ces bûches servaient<br />
à chauffer la classe.<br />
Relevez les pronoms personnels de la dictée.<br />
Mots de la famille de sac; sachet (petit sac), bissac (sac à<br />
double poche), sacoche, ensacher, saccager (mettre à sac,<br />
piller), besace (sac ouvert par le milieu).<br />
2. Pensons aux malheureux.<br />
Quand le copeau et la branche sèche pétillent dans<br />
la flamme, le rouge-gorge accourt en chantant pour<br />
prendre sa part du feu du bûcheron. Ouvrez, de<br />
grâce, donnez-lui quelques miettes, un peu de grain.<br />
D'APRÈS MICHELET.<br />
Sens et Orthographe. — Copeau: ruban de bois enlevé<br />
par un outil. — Pétillent : éclatent cil produisant de petits<br />
bruits secs. — Accourt : vient très vite. — De grâce : je<br />
vous en supplie.<br />
Mettre la dictée au pluriel ; Quand les copeaux....<br />
Composition française.<br />
Exercices préparatoires.<br />
Dessinez : une bûche, — une bûche embrasée, — un<br />
foyer allumé.<br />
Enumérez : les objets qu'on voit près du foyer, —<br />
les bruits que l'on y entend, — les raisons qui nous<br />
font aimer notre foyer.<br />
Décrivez : une bûche en flammes, — la fumée qui<br />
s'élève, — un vieillard qui tend les mains vers le feu.<br />
Exprimez : votre plaisir lorsque vous vous approchez<br />
d'un bon feu, — votre joie de retrouver votre<br />
foyer.<br />
Sujets de rédaction.<br />
1. La bûche enflammée : 1° La bûche enflammée;<br />
— 2° Les flammes; — 3" La fumée; —••4''- Ce qu'on<br />
entend.<br />
2. Un foyer allumé : 1° Le foyer; — 2" La cheminée;<br />
— 3" Les objets autour du foyer; — 4° Bruits^<br />
et odeurs.<br />
'3. Autour du foyer. — S UJET TRAITÉ. — 11 fait nuit,<br />
il fait froid; toute la famille est réunie autour de la<br />
cheminée.<br />
Les vieillards sont les plus près du foyer; les enfants<br />
jouent et rient; les grandes personnes causent<br />
entre elles, ou bien travaillent.<br />
On est bien, près du loyer; 011 y a chaud, on s'y<br />
sent à l'aise, on est en famille.<br />
Je pense aux malheureux qui n'ont pas de foyer.<br />
Préparation de la leçon suivante.<br />
Observez. — Châtaignes et marrons. — Une veillée<br />
en famille. — On écoule un conte de fées.<br />
GRAMMAIRE : DUSSOUCHET. Cours de grammaire française. Cours préparatoire. . 1.-19<br />
~ Majoration temporaire de 25
244 LANGUE FRANÇAISE : COURS MOYEN<br />
. C O U R S M O Y E N •<br />
Observation. — Réflexion. — Elocution.<br />
Etude de textes.<br />
I. — L'idée se forme et se précise.<br />
Près du foyer. — OBSERVATION ANTÉRIEURE.—<br />
Vous avez profité de la présence de toute lu famille<br />
autour du lover pour observer les choses, les êtres,<br />
les attitudes, deviner les sensations, les impressions<br />
et ljs pensées de chacun. Essayez de décrire les uns<br />
et de traduire les autres.^<br />
Les choses. «—>- La cheminée large, accueillante,<br />
l'âtre noirci, éclairé, la bûche embrasée, la flamme<br />
léchant le mur... les chenets... la crémaillère....<br />
Les personnages. •—• Les membres de la famillo<br />
groupes (occupation et attitude de chacun...).<br />
Les animaux : •—
entièrement; au réveil, le premier soin était disraviver<br />
ce feu et de l'alimenter avec quelques brancliages.<br />
Le feu no cessait (la briller sur l'autel que lorsque la<br />
famille avait péri tout entière ; foyer eteint, famille<br />
éteinte étaient des expressions synonymes chez les<br />
anciens. (C.E.P.)<br />
FCSTEL <strong>DE</strong> COIJLANQES.<br />
attestions d'examen. — 1* Sens des mots et expressions<br />
en italique. — 2* Recherchez le radical de raviver, et<br />
tirez-en la définition de ce verbe. — 5" Conjuguez se consumer<br />
au passé simple. — Justifiez l'orthographe de<br />
allumJs.<br />
Famille de mots. — Charbon: char donner, charbonnier,<br />
charbonnage; carbone, carbonique, carbonate, carbure<br />
(composes de carbone), carboniser, escarbille (morceau de<br />
charbon incomplètement brûlé); escarboucle (petit charbon,<br />
pierre précieuse). I. L'ouvrier pauvre.<br />
Un homme vivait de son labeur et comme il avait<br />
une bonne santé, et qu'il trouvait aisément h s'employer,<br />
il pouvait, sans trop de peine, pourvoir il sa<br />
subsistance et à cello dessiens.<br />
Mais il arriva qu'une grando gène étant survenue<br />
dans le pays, l'homme de labeur et sa famillo commencèrent<br />
à souffrir beaucoup.<br />
Après avoir bientôt épuisé ses modiques épargnes,<br />
il lui fallut vendre ses meubles d'abord, puis quelquesuns<br />
même do ses vêtements. Et quand il se fut ainsi<br />
dépouillé, il demeura privé de toute ressource, face à<br />
face avec la faim. Et la faim n'était pas entrée seule<br />
en son logis : la maladie y était aussi entrée avec elle.<br />
(C.E.P.)<br />
Questions d'examen. — i. Sens des mots : pourvoir,<br />
subsistance. — 2. Indiquer le plan du morceau.—3 Mots<br />
de la même famille que labeur. — i. Analyse des mots en<br />
italique. — 5. Nombre et nature des propositions de tla<br />
deuxième phrase.<br />
Composition française.<br />
Exercices préparatoires.<br />
PARAGRAPHE <strong>DE</strong>SCRIPTIF. — Enumérez, par ordre<br />
d'importance, les personnages approchant le foyer. —<br />
Décrivez : une étincelle jaillit, — un foyer éteint.<br />
PARAGRAPHE MORAL. — Traduisez : l'impression<br />
que vous ressentez quand vous êtes près du feu ; —<br />
celle que vous laisse la vue d'un foyer détruit, —<br />
d'une grande infortune ; — un regret sincère.<br />
Sujets de rédaction.<br />
1. Près du foyer. — Vous êtes près du feu; décrivez<br />
le foyer; dites quelles sensations vous ressentez;<br />
parlez de vos impressions et des pensées qui vous<br />
viennent alors.<br />
2. Le foyer détruit. — Un incendie a détruit la<br />
demeure d'une pauvre famille; la mère, entourée de<br />
ses enfants, contemple les ruines fumantes do son<br />
foyer; décrivez le tableau et faites connaître votre<br />
impression.<br />
SUJET TRAITÉ. — Il y a quelques heures, uû incendie<br />
s'est déclaré dans l'habitation d'une pauvre famille.<br />
La mère, une veuve de guerre, entourée de ses enfants,<br />
contemple les débris fumants de son foyer.<br />
La pauvre femme est immobile, les yeux fixés sur<br />
ce qui reste de la demeure qui l'a si longtemps abritée,<br />
elle et les siens. Sa bouche se crispe douloureusement,<br />
les traits do son visage sont altères par la douleur, et<br />
son regard navrant sembla ne pas pouvoir se détacher<br />
des fumerolles bleuâtres qui flottent au-dessus d'un<br />
pan de mur calciné.<br />
Ses enfants se cramponnent à son tablier; le plus<br />
jeune sanglote k fendre l'âme, et l'ainé a le même air<br />
sombre que sa mère.<br />
Mon émotion est si profonde que je ne puis trouver<br />
de mots pour l'oxprimer. Comme je voudrais venir<br />
en aide à cette malheureuse famille 1<br />
3. Respectons les malheureux. — Vous avez vu<br />
quelques gamins se moquer d'un infirme. Décrivez la<br />
Ecèno: moqueries'des gamins; peina do l'infirme. Vos<br />
réflexions. (C. E. P.).<br />
Exercices correctifs.<br />
Directions : Voir lo' n° 12 du Manuel.<br />
Préparation de la leçon suivante.<br />
Observez. — Une veillée en famille. — Conteurs<br />
et auditeurs. A . POMATIIIOD,<br />
Directeur (l'école.<br />
LANGUE" FRANÇAISE — CALCUL 2 4 5<br />
COURS PRÉPARATOIRE<br />
La chaîne-^ d'arpenteur.<br />
Mesurons. — Mesurons la longueur de petits<br />
objets : nous nous servons du décimètre (voir n° 5 du<br />
Manuel). Si nous voulons mesurer des longueurs plus<br />
grandes, nous nous servirons d'une dizaine de décimètres<br />
ou mètre (voir n° 7 du Manuel).<br />
Aujourd'hui, nous allons mesurer la longueur de la<br />
cour. Mais nous no nous servirons pas du mètre qui<br />
est incommode parce qu'il est trop petit. Prenons une<br />
longue ficelle sur laquelle nous mesurons un mètre<br />
(nous marquons l'extrémité par un nœud et un fil do<br />
couleur), puis mesurons un 2°, un 3*, ... un ÎO mètra<br />
(nous marquons toujours les extrémités ainsi que nous<br />
l'avons fait pour le 1"). Après le 5* mètre, mettons,<br />
une marque plus apparente.<br />
Notre ficelle mesure donc 10 mètres (10 m.); c'est<br />
une dizaine de mètres qu'on appelle encore décamètre<br />
et qu'on peut écrire 1 dam.<br />
Mesurons la cour à l'aide de notre décamètre et du<br />
métro.<br />
I.a chaîne d'arpen(eiir. — De même qu'il y a<br />
des mètres en métal, il y a des décamètres en métal,<br />
qu'on appelle chaînes d'arpenteur (en montrer une,<br />
si possible, et la décrire).<br />
Comparons la chaîne d'arpenteur en métal à celle<br />
que nous avons faite en ficelle.<br />
•louons à l'arpenteur. — A l'aide de la chaîna<br />
d'arpenteur et du mètre, mesurons la largeur de la<br />
cour — le tour de la cour — la longueur de 100 pas<br />
faits en ligne droite. — Combien faut-il de pas pour<br />
faire 1/2 dam.? — 1 dam.?<br />
Écrivons. — Puisque les dam. sont des dizaines,<br />
ils s'écrivent au 2- rang quand l'unité est la<br />
mètre.<br />
1. Ecrivons en m. les mesures suivantes : 1 dam.;<br />
;— 2 dam. ; — 1 dam. et 5 m. ; — 3 dam. et 2 m.<br />
2. A propos de petits problèmes, faire exécuter les<br />
opérations étudiées jusqu'à ce jour :<br />
Combien font 1 dam. et 17 m.? —"14 m. et 2 dam.?<br />
— 2 m. et 2 dam?<br />
Combien font deux fois 1RS mesures suivantes :<br />
1 dam. et 4 m.? — 1 dam. et 3 m.? — 20 m.? —<br />
2 dam.?<br />
COURS ÉLÉMENTAIRE ET COURS MOYEN<br />
Directions pédagogiques. — Voir au n" 10 du Manuel.<br />
Multiplier un nombre entier<br />
par un nombre décimal.<br />
COURS ÉLÉMENTAIRE. — FAIRE OBSERVER. —<br />
J'achète 4 ni. 6 de soie RI 28 fr. le mètre. Combien<br />
dois-je payer?<br />
. Puisque 1 m. de soie vaut 28 fr., on payera pour<br />
4 m. (3 : 28 fr. X 4,6.<br />
Mais 4 m. 6 valent autant que 16 dm. Or 1 m. de soie<br />
vaut 28 fr., 1 dm. vaut 2 fr. 80 et 46 dm. valent r<br />
2fr. 8 X 46. Nous avons appris précédemment à luira<br />
cette opération. La soie vaut 128 fr. 8.<br />
Nous remarquons qu'il y a autant de chiffres décimaux<br />
dans le produit 1^8 fr. 8 qu'il y en a dans la<br />
multiplicateur 4,6.<br />
FAIRE CONCLURE. — On fait l'opération sans tenir<br />
compte de la virgule, mais on sépare à la droite<br />
du produit autant de chiffres décimaux qu'il y en<br />
a dans le multiplicateur.<br />
FAIRE APPLIQUER. — 1. Quel est le prix de -3 kg. 8<br />
de viande à 6 fr. le kg.? R. : 22 fr. 80.<br />
2. L'huile d'arachide vaut 5 fr. le kg. Combien<br />
doit-on payer pour 2 ltg. 25 ? R. : 11 fr. 25.<br />
3. Trouver le prix do 3 kg. 75 de pâté â 14 fr. lo kg.<br />
->• R. : 52 fr. 50.<br />
GRAMMAIRE : MAQUET, FLOT et ROY. Cours de langue française. ETMOYTNTVOT" 0 2.89<br />
" — ila/oratïoa temporaire de 25 °U —
CALCUL : C O U R S ELEMENTAIRE E T C O U R S M O Y E N<br />
Prendre une fraction d'un nombre.<br />
COURS ÉLÉMENTAIRE ET COURS MOYEN. — FAIRE<br />
OBSERVER. — 1. Trouver la moitié, le tiers, le quart<br />
d'une douzaine d'œufs.<br />
Disposons nos œufs de façon à en faire deux, trois,<br />
quatre parts égales.<br />
O O O O 0 0 0<br />
0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0<br />
0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0<br />
0 0 0<br />
La moitié de Le tiers de Le quart de<br />
12 est 6 12 est 4 12 est 3.<br />
2. J'ai acheté les 2/3 d'une douzaine d'œufs. Combien<br />
d'œufs dois-je recevoir?<br />
Je dois recevoir 2 fois le tiers de 12 œufs. Nous<br />
savons que le tiers de 12 ceuts, c'est 12 oeufs : 3,<br />
l°œ 2<br />
qu'on écrit encore - ^ = 4 œufs. Les = de 12 œufs,<br />
O O<br />
12 OE<br />
c'est 2 fois ~ ou : 4 œufs x 2 = 8 œufs.<br />
O<br />
FAIRE CONCLURE. — Pour prendre une fraction<br />
d'un nombre, on divise ce nombre en autant de<br />
parts égales qu'il est indiqué et l'on multiplie le<br />
résultat par le nombi-e qui indique combien on<br />
doit prendre de ces parts.<br />
FAIRE APPLIQUER. — 1. Un ouvrier gagne 1 5 fr. par<br />
jour. Son fils ne gagne que les 3/5 de ce gain. Combien<br />
gagne-t-il par jour? ^<br />
2. Une pièce d'étoffe mesure 4S m. Une personne<br />
en achète les 2/3, une autre le 1/6. Quelle est la<br />
longueur du coupon acheté par chacune de ces personnes?<br />
3. On achète 3 douzaines d'œufs. On en consomme<br />
les 3/4. Combien en consomme-t-on? Combien en restet-il?<br />
*4. Un tonneau contient 220 1. de vin à 1 fr. 20 le<br />
litre. Par suite d'un dépôt, on perd 2/10 de ce vin et<br />
le reste ne peut être vendu que les 10/12 de ce qu'il<br />
valait avant. On demande : 1» le prix de vente du vin;<br />
2 e le montant de la perte subie.<br />
Multiplication des fractions.<br />
COURS MOYEN. — I. RAPPELER: On verse dans un<br />
tonneau 4 fois un seau contenant 3/5 de dal. Combien<br />
de décalitres a-t-on versé? — On a versé 4 fois<br />
3/5 de dal. 11 faut donc multiplier 3/5 de dal par 4,<br />
c'est-à-dire rendre la fraction 3/5 quatre fois plus<br />
grande. (Voir Manuel n" 5.)<br />
CONCLURE. — Pour multiplier une fraction par<br />
un nombre, on la rend ce nombre de fois plus<br />
grande en multipliant son numérateur par ce<br />
nombre.<br />
II. RAPPELER ÉGALEMENT: Comment on prend une<br />
fraction d'un nombre (voir Cours élémentaire).<br />
FAIRE RAISONNER, PUIS GÉNÉRALISER. — Trouver le<br />
prix de 3/4 de kg. de beurre à 14 fr. 20 le kg. ?<br />
a) Si 1 kg. de beurre coule 14 fr. 20, 3 kg. de<br />
beurce coûteraient 14 fr. 20 x 3. Par analogie, le prix<br />
de 3/4 de kg. de beurre sera donc de 14 fr. 20 x 3/4.<br />
Or, pour trouver le prix des 3/4 de 1 kg. de beurre,<br />
il suffit de trouver le prix de 1/4 de kg., soit<br />
14 fr 20<br />
14 fr. 20 : 4 ou • — —<br />
e t de multiplier ce prix par 3,<br />
soit<br />
14 fr. 20 x 3<br />
b) On peut dire aussi que les3/4 d'un kg. valent le<br />
1/4 de 3 kg. Donc on peut chercher le prix do 3 kg. de<br />
beurre, soit 14 fr. 20 x 3, et prendre le quart du pro-<br />
14 fr. 20 X 3<br />
duit, soit j<br />
FAIRE CONCLUP.E : Pour multiplier un nombre par<br />
une fraction, on prend cette fraction du nombre<br />
en le multipliant parle numérateur de la fraction<br />
et en divisant le produit par le dénominateur.<br />
III. F AIRE P.AISONNER. — On élève sur un terrain<br />
â bâtir une construction qui occupe les 2/3 des 3/5 du<br />
ARITHMÉTIQUE<br />
terrain. Quelle fraction de ce terrain occupe la<br />
construction?<br />
La construction occupe<br />
2 fois le tiers des 3/5 du<br />
terrain<br />
Or le 1/3 de ces 3/5 est<br />
2<br />
égal Ji r —5 et 2 fois c# 1/3<br />
O X o<br />
3 X 2 6<br />
= =<br />
5~x~3<br />
V É R I G E R S U R I A<br />
15 ( FIGURE.)<br />
CONCLURE. : Pour multiplier une fraction par<br />
une fraction, on multiplie les numératews entre<br />
eux et les dénominateurs entre eux.<br />
REMARQUER. —Cas des nombres fractionnaires : on<br />
convertit les nombres fractionnaires en expressions<br />
fractionnaires et on applique les règles étudiées.<br />
GÉNÉRALISER. — Un nombre entier peut être considéré<br />
comme une fraction ayant l'unité pour dénominateur;<br />
— ramener tous les cas au produit d'une<br />
fraction par une fraction et composer une règle générale<br />
s'appliquant à tous les cas.<br />
IV. FAIRE APPLIQUER. — 1. Effectuer les produits<br />
ci-dessous et, s'il y a lieu, extraire les entiers du<br />
produit obtenu : 3/5 m. x G; — 2/31. x 8 : —<br />
7/8 kg. x 12; — 24 fr. x 2/3; — 35 m. x 4/5 ; —<br />
2/5 m s x 3/4 ; —7/10"fr. x 4/5; — 2/7 m 3 x 5/6; etc.<br />
2. 2 m. 1/2 x 8; — 3 1. 3/5 x 4; — 5 kg. 6/7 X 2;<br />
— 8/15 kg. x 4 2/5; etc.<br />
Problèmes. — 1. Que contiennent 15 bouteilles<br />
bordelaises de chacune 3/4 de 1.? — 25 bouteilles<br />
St-Galmier d'une contenance de 4/5 de 1. ?<br />
2. Une famille consomme 2 kg. 2/3 de pain par<br />
jour. Combien en consomme-t-elle par an?<br />
Prendre une fraction d'un nombre. — 1. Un<br />
champ rectangulaire a 240 m. de longueur, la largeur<br />
est les 5/12 de lalongueur. Trouver la surface de<br />
ce champ et la longueur du périmètre?<br />
R. : S. : 24 000 in 1 ; — P. : S30 m.<br />
2. Un terrain rectangulaire mesure 250 m. de lon-<br />
ueur et 180 m. de largeur. Les 2/5 de ce champ profuisent<br />
de l'avoine, les 4/9 de l'orge et le reste du blé.<br />
Ce champ produit en moyenne 18 quintaux de blé à<br />
l'ha. On demande quelles sont 1° : les surfaces cultivées<br />
en avoine et en orge ; 2° quelle est la récolte en<br />
blé.<br />
-V R. : 180 a. en avoine; — 200 a. en orge ; — 70 a. en<br />
blé produisant 12 q. 6 de blé.<br />
3. Une pièce de drap mesure 180 m. On vend<br />
d'abord le 1/3, puis les 3/5. Enfin le reste est vendu<br />
à une 3* personne, à raison de 31 fr. 75 le mètre.<br />
Quelle somme cette personne doit-elle payer?<br />
H- R. : 381 fr.<br />
4. Une usine à gaz produit journellement 2700 m'<br />
de gaz. Or, il faut 100 kg. de houille pour donner<br />
24 m 5 de gaz, et, d'autre part, la houille produit<br />
environ les 4/9 de son poids de coke.Quelle est la production<br />
en coke pendant 3 semaines (21 jours)?<br />
—>R. : En 3 semaines, on consomme ï>6 230 iig.de houille;<br />
— la production en coke est de 105 000 kg.<br />
Fractions de fraction. — 1. Calculer les 3/5 des<br />
8/9 de 2850 fr. (C. Compl., Manche.)'-> R. : 1520 fr.<br />
2. Un hectolitre de blé pèse environ 75 kg. Sachant<br />
que le blé donne les 13/15 de son poids en farine et<br />
que la farine donne les 7/5 de son poids en pain,<br />
trouver combien on peut faire de kg. de pain avec<br />
12 hl. de blé.<br />
->• R. : 12 hl. de blé pèsent 900 kg., et donnent 1092 kg.<br />
de pain.<br />
Calcul mental.<br />
COURS ELEMENTAIRE ET MOYEN. — OBSERVER.—<br />
A l'aide de graphiques du même genre que ceux employés<br />
jusqu à ce jour, faire observer que :<br />
72, c'est 8fois 9 ou 9fois8, 3 fois 24 ou 24 fois 3,<br />
Gfoisl2 oul2fois6, 2 fois 36 ou 36 fois 2.<br />
4fois 18 ou 18fois4,<br />
81, c'est 9 fois 9 ou 3 fois 27.<br />
LEMOINE. Premières notions de calcul. Cours élémentaire. I vol. 2.50<br />
Majoration temporaire de 25 °/,
APPLIQUER. — 1. Compter de 8^m. en 8 m. jusqu'à<br />
80 m. ; — do 9 1. en 9 1. jusqu'à 81 1.<br />
2. Dans 72 fr., combien v a-t-ilde fois 9 fr.?—8fr.?<br />
— 4 fr.? — 3 fr. ? — 2 fr.?<br />
3. Quelle estla moitié, lo quart, le sixième, le huitième<br />
de 72 fr. ? — le tiers, le neuvième de 72 fr. et<br />
de 81 fr. ?<br />
l 4. Combien font:<br />
7 fois 8 j.? I 8 fois 8 j.? I 9 fois 8 j. î<br />
7 fois 9 j.? I 8 fois 9 j.? | 9 fois 9 j.?<br />
5. Compléter les indications suivantes :<br />
Dans 75 h., il y a 8 fois 9 h. + .<br />
« 84 h., il y a 9 fois 9 h. + .<br />
« 77 h., il y a . fois 9 li. + .<br />
Retrancher un nombre exact de dizaines.<br />
— RAISONNER. — Soit À retrancher 20 fr. de 54 fr. ; —<br />
on retranche 2 diz. de 5 diz., reste 3 diz. ou 30; —<br />
plus les 4 fr. du premier nombre, soit 34 fr.<br />
CONCLURE : On fait la différence des 2 nombres<br />
ûe dizaines et on ajoute au résultat les unités du<br />
nombre supérieur.<br />
APPLIQUER. — 1. Combien font :<br />
29 m. — 20 m. I 48 1. —301. I 71 kg. — 30 kg.<br />
47 m. — 20 m. | 54 1. —40 1. | 125 kg. — 80 kg.<br />
2. J'avais une somme de 36 fr. J'ai perdu un billet<br />
de 20 fr. Combien me reste-t-il?<br />
*3. On empierre un chemin de_246 m. de long. On<br />
en a déjà fait 1 hm. Quelle longueur de chemin rcstet-il<br />
à empierrer?<br />
I COURS MOYEN. — Retrancher un nombre de<br />
2 chiffres.<br />
RAISONNER. — Soit à retrancher 1 8 fr. de 54 fr. ; —<br />
remarquer que 18 l'r. = 20 fr. — 2 fr. ; si on retranche<br />
20 fr. au lieu de 18 fr., on retranche 2 fr. de trop,<br />
qu'il faut, par conséquent, ajouter au résultat.<br />
On dit : de 20 fr. à 54 fr., 34 ir., — et 2 fr., 36 fr.<br />
Conclure ;<br />
On retranche le nombre rond immédiatement<br />
supérieur et on'ajoute au résultat la quantité<br />
ajoutée au petit nombre pour l'arrondir.<br />
APPLIQUER. — 1. Calculer mentalement :<br />
46 m. — 29 m. I 37 fr. — 12 fr. I 92 fr. — 58 fr.<br />
76 m. — 38 m. | 56 fr. — 25 fr. | 123 fr. — 76 fr.<br />
2. 53 m. —3 dam.|8dam. —37 m.|3hm.2m. — 7dam.<br />
98 m. — 6 dam,|2 hm. — 97 m.|5hm.— 8dam.6m.<br />
3. La somme de 2 nombres est 56. L'un de ces nombres<br />
est 28. Quel est l'autre ?<br />
4. Expliquer comment vous vous y prendriez pour<br />
retrancher 96 kg. do 500 kg., — 250 kg. de 790 kg.<br />
Mesures agraires.<br />
COURS ÉLÉMENTAIRE ET MOYEN. — FAIRE OBSER<br />
VER. — Quand il s'agit de mesurer ou d'évaluer la<br />
grandeur d'un champ, le mètre carré s'appelle centiare.<br />
I Dans co cas, on prend comme unité la surface<br />
d'un carré ayant 10 m. de côté, surface que l'on<br />
nomme are (1 a.).<br />
CONCLURE : L'are est la surface d'un carré qui<br />
3 1 dam. de côté. — C'est pour cela qu'on l'appelle<br />
«neore décamètre carré.<br />
Au moyen d'un croquis de dimensions réduites, on<br />
montrera. (comme cela a été fait les semaines prècédentés<br />
pour lo dm* et le m 3 ) que 1 a. = 100 ca. ou<br />
' que 1 dam? = 200 m 3 .<br />
Etablir le tableau récapitulatif suivant :<br />
dam 2 m % dm 1 cm 1<br />
ou a. ou ca.<br />
• • O • • • •<br />
.. 1 ^ ppi JLER : Une unité de surface vaut 100 unités<br />
de l'ordre immédiatement inférieur.<br />
Comme 63 m 3 , qui valent 63 ca., peuvent s'écrire<br />
CALCUL : C O U R S M O Y E N 247<br />
(en mettant les chiffres au-dessous des points) 0 a. 63<br />
ou 6300 dm-, en déduire :<br />
Il faut deux chiffres pour écrire chaque unité<br />
de surface.<br />
APPLIQUIR. — 1. Combien y a-t-il de centiares ou de<br />
m 3 dans 1 a? — dans 4 a? — dans 7 a? — dans<br />
0 a 5?...<br />
2. Quelle est la surface,-en m 5 , d'un terrain ayant<br />
120 ca de surface? — 25 a. de surface? etc.<br />
3. Le prix du m 3 d'un terrain est 15 fr. Trouver le<br />
prix d'un ca., — d'un a., — de 0 a. 5.<br />
4. Ecrire lo nombre 526 245 dm 2 . Le partager en<br />
tranches de 2 chiffres : 52, 02, 45 dm 3 et indiquer<br />
combien il vaut de m 3 ? d'ares?<br />
^ 5. Un champ carré mesure 18 m. de côté. On veut<br />
l'entourer d'une palissade. Trouver la longueur de<br />
cette palissade. —R. : 72 m.<br />
6. Si l'on vend co champ à raison de 6 fr. le m®,<br />
quelle somme doit-on recevoir?<br />
—>• R. : S. = 524 m 2 . Prix : 1844 fr.<br />
REMARQUE. — Il ne faut pas confondre la longueur*<br />
du tour d'un champ, ou périmètre,avec la surface de<br />
ce même champ.<br />
COURS MOYEN. — RAPPELER ce qui a été dit au<br />
Cours élémentaire. — Les mesures que l'on emploie<br />
généralement pour déterminer la surface des champs<br />
s'appellent mesures agraires (comparer aux mots :<br />
agriculture, agronome, agrarien). Unité : l'are ou<br />
dam 1 -, — multiple : l'hectare (100 a ou hm 3 ), — sousmultiple<br />
: le ctntiarè (1/100 a. ou m 3 ).<br />
REMARQUER. — On opérera sur les nombres d'ha.<br />
a, et ca, comme s'il s'agissait d'km 1 , dam- et m-.<br />
APPLIQUER. — 1. Combien y a-t-il de ca. dans<br />
22 dam 3 50 m 3 ? — dans 3 hm 3 6425?<br />
2. Combien y a-t-il d'ha.,d'à., de ca., dans 875 225 m 3 ?<br />
3. Ecrire les nombres suivants en prenant pour<br />
unité :<br />
a) L'are : 1575 ca, — 170 m 3 , — 17 dam 3 4 m 3 , —<br />
5 ha 25, etc.<br />
b) Le centiare : 235 dm 3 , — 1 are 27,— 15 ares,—<br />
5 ha2 a., etc.<br />
c) L'hectare : 13428 m 3 , — 3272 ca, — 117 a, —<br />
25 a. 8 ca, etc.<br />
4. Un jardinier a bêché 12 planches de jardin de<br />
chacune b m. 75 de long, 1 m. 35 de large. Combien<br />
lui doit-on s'il demande 8 fr. 50 par are? (C.E.P.)<br />
-> R. : Surf. : 109 m s 35 ou 1 are 0935. Du : 9 fr. 30<br />
5. Un terrain rectangulaire de 160 m. de long, dont<br />
la largeur est égale aux 3/4 de la longueur, a produit<br />
16 hl. -85 de blé par ha. On vend ce blé à raison do<br />
68 fr. le sac de 120 kg. Quel prix en retire-t-on si<br />
l'hl. de blé pèse 75 kg.?(C. E. P. Cher 1918.)<br />
—b R.: Lon°% 120 m., — surf. 1 ha92, — récolte : 52 h 1.5S2.<br />
— pesant 212b kg-, i, — nombre de sacs : 20, valant<br />
1380 fr. Il reste 26 kg.4 valant 14 fr. 96.<br />
Surfaces augmentées ou diminuées.<br />
COURS MOYEN. — FAIRE EXÉCUTER ET OBSFRVER.<br />
— Distribuer à chaque élève une feuille rectangulaire<br />
de 12 cm. sur 8 cm. — Faire calculer sa surface eu<br />
cm 3 c<br />
, —la faire ensuiie<br />
diviser en n ce o m<br />
3<br />
de m<br />
b<br />
.<br />
r e<br />
I<br />
.<br />
— Tracer un second<br />
rectangle d à 2 cm. e<br />
côtés du 1". C — a<br />
1er les dimensions et<br />
la surface de ce nouveau<br />
rectangle et vé<br />
l c<br />
s<br />
u<br />
><br />
- !<br />
rifier en comptant le<br />
nombre de cm 3 qu'il<br />
contient.<br />
CONCLURE. — Chaque fois qu'il s'agit de surfaces<br />
augmentées ou diminuées, il est indispensable de faire<br />
le croquis de ce qui est proposé par l'énoncé afin de<br />
voir clairement l'augmentation ou la diminution des<br />
dimensions primitives.<br />
APPLIQUER. — 1. Dans un jardin rectangulaire de<br />
4 ares 64, on trace un chemin de 3 m. de large dan9<br />
toute la longueur du terrain. La surlace cultivable esj<br />
ARITHMÉTIQUE : LEMOINE. Arithmétique. Cours élémentaire et moyen<br />
" """"— Majoration temporaire de 25 u /0 —<br />
2.80
248 CALCUL — GÉOGRAPHIE<br />
alors réduite i 3 aros 77. Quolle est la longueur de<br />
ce jardin? (C. E. P. Finistère 1919.)<br />
—y R. : Surf, chemin 87 m 1 .— Long. : 29 m.<br />
2. Une feuille de papier mesure Dm. 10 de large sur<br />
0 m. 52 de long. On en détache sur les 4 côtés une<br />
bande dont la largeur est de 2 cm. De combien la<br />
surface a-t-elle été diminuée? (C.E.P. Tonne 1920.)<br />
R. : 232 cm*-.<br />
3. Une jeune fille veut faire un dessus de cheminée<br />
appliqué contre le mur et débordant le marbre de<br />
10 cm. sur les trois autres côtés. Le dessus en marbre<br />
de la cheminée est un rectangle de 30 cm. de large<br />
sur i m. 10 de long. Quelles dimensions devra avoir<br />
l'étoffe employée? Si elle met sur les 3 côtés qui<br />
retombent une bordure de franges, quel en sera le<br />
prix, à raison de 1 fr. 50 le mètre courant? De combien<br />
la surface du dessus de cheminée surpasse-t-elle<br />
celle du marbre recouvert? (G. E. P.)<br />
—VR.: 1- Dimensions 1 m,30 et 0 m.40; 2* prix : 3 fr.15 ;<br />
3" 0 m 1 19.<br />
4. Dans un jardin rectangulaire de 48 m. 30do long,<br />
on trace par le milieu deux allées perpendiculaires,<br />
de 1 m. 50 de large, parallèles aux côtés. La surface<br />
cultivée se trouve réduite à 1085 m-,76. On demande<br />
la surface des allées. (Faire la figure au tableau<br />
,(C. E. P. Yonne 1920.)<br />
-y R. : Larg-, du terrain : 24 m. 70. — Surf, des allées :<br />
107 m 1 ,25.<br />
Les applications du calcu!.<br />
COURS ÉLÉMENTAIRE. — Partages A parts<br />
multiples l'une «le l'antre. — Lï problème<br />
simple. — Un. ruban de 60 cm. est partagé en deux<br />
parties telles que l'une soit 2 fois plus longue que<br />
l'aul e. Trouver la longueur des 2 parties.<br />
FAIRE OBSERVER. — Si l'on représente ces deux<br />
parties par 2 droites dont l'une est le double de<br />
l'autre, on voit que la longueur<br />
j j : totale (60 cm.) est. égale à 3<br />
""A 1 ! 2» • j fois celle de la plus petite par-<br />
' " tie, qui en est donc le tiers ou<br />
00 cm. :.°> = 20 cm. L'autre partie mesure donc 20 cm.<br />
X 2 = 40 cm.<br />
FAIRE APPLIQUER. — 1. Partager 2 4 billes entre<br />
2 écoliers de manière que l'un ait 2 fois la part du<br />
second.<br />
2. On achète une robe et un manteau pour 2S0 fr.<br />
Le manteau coûte le triple de la robe. Dire le prix<br />
de chaque vêtement.<br />
3. Une cour rectangulaire a 72 m. de tour. On sait<br />
que la longueur est le double de la largeur. Quelles<br />
sont ces 2 dimensions?<br />
COURS S/IÔYEN. — 1. Doux héritiers se partagent<br />
une somme de 75000 fr. de façon que la part de<br />
l'un soit le quadruple de celle de l'autre. Quel est le<br />
montant de chacune des 2 parts?<br />
R. 60 000 fr. et 15 000 fr.<br />
?.. Calculer la surface d'un terrain rectangulaire<br />
dont le périmètre mesure 672 m. et dont la longueur<br />
est le triple de la largeur.<br />
-> R. : 1/2 périmètre : 536 m. — Dimensions 252 m. et<br />
8i m. — s. : 21 168 m*.<br />
3. Deux personnes achètent chacune une pièce de<br />
drap, lal" à 28 fr. le m., la 2' paye pour un mètre<br />
les bfl de ce prix. Sachant qu'elles ont dépensé ensemble<br />
560 fr. et que la somme dépensée par la 2* est le triple<br />
de la somme dépensée par la 1", on demande la<br />
longueur des deux pièces de drap.<br />
—y R. : Dépenses : UO fr.et 4'20 fr. — Prix du m. 28 fr. et<br />
20 fr. — Longueur de chaque pièce : 5 m. et 21 m.<br />
POUR LES <strong>DE</strong>UX COURS. — On achète un jardin<br />
Teclangulaire ayant 110 m. de périmètre. Une haie<br />
occupe 2 côtés consécutifs du jardin. Quelle est la<br />
longueur de cette haie? — C. É. 2' ANNÉE ETC. M.).<br />
Si la longueur du jardin contient 4 fois la largeur,<br />
quelles sont les dimensions et la surface de ce jardin?<br />
— COURS MOYEN. — On le partage en 2 parties<br />
dont l'une contient i a. 16 de plus que l'autre. Quelle<br />
est la valeur de chaque partie à raison de 3500 fr.<br />
l'ha?<br />
-y R. : 55 m.— 44 m., 11 m., 484 m',— 105 fr.—64 fr. 40.<br />
C. HENRY, Instituteur.<br />
Les fleuves de France (Suite).<br />
1. Le Rhin. — Le Rhin, un des plus grands fleuve,<br />
de l'Europe (1320 km.), sert de frontièro à la Francen<br />
sur 200 km. environ, do Huningue à l'embouchure dd<br />
la Lauter. — Dans la partie française de son coursj<br />
c'est un fleuve large, coulant du sud au nord dan-;<br />
une plaine; d'abord rapide, il dovient plus calme et<br />
forme plusieurs bras encombrés do bancs de sable.<br />
— Ses crues, après la fonte des neiges (juin), sont<br />
dangereuses : les villes s'en écartont (Strasbourg) et<br />
l'on a dû construire des digues. — La navigation est<br />
très importante, surtout, jusqu'à Strasbourg. — l.o<br />
Rhin compte deux grands affluents français : YJll et<br />
la Moselle (grossie de la Meurthe).<br />
2. La Meuse. — La Meuse prend sa source danl<br />
le plateau de Langres, à. une faible altitude (409 m.).<br />
— D'abord, c'est une pauvre rivière, peu abondante,<br />
très lente, très régulière, coulant à peu près du sud<br />
au nord : elle arrose Verdun et Sedan. Puis elle<br />
s'enfonce dans le massif de l'Ardenne, s'y encaisse<br />
dans une valléo profonde en décrivant des courbes<br />
(méandres), sur lesquelles s'installent les villes : Mélières,<br />
Chàrleville, Givet. Elle pénètre enfin en Belgique<br />
où elle reçoit la Sambrc. Tandis que la Meuse<br />
est inutilisable, la Sambre est très utile à la navigation<br />
dans la région industrielle du Nord.<br />
3. L'Escaut. — L'Escaut prend sa source à uno<br />
très faible altitude, en Picardie. Il coule du sud an<br />
nord, en faisant dans la plaine de large» détours. 11<br />
arrose Cambrai, reçoit la Scarpe, arrose Valenciennes<br />
et entre en Belgique où il reçoit la Lys. — L'Escaut,<br />
la Scarpe et la Lys sont des cours d'eau de plaine,<br />
calmes, abondants, réguliers. Ils sont canalisés, bordés<br />
d'usines et très utilisés pour la navigation.<br />
4. Les petits fleuves de l'Atlantique. — On distingue<br />
: 1° les fleuves du Bassin parisien, réguliers et<br />
de pente faible ; la Somme, l'Orne ; — 2" les fleuves<br />
bretons, nombreux, courts, à pente forte, à large embouchure<br />
: Rance, Aulne, Blavet, Vilaine ; — 3" les<br />
fleuves du sud-ouest : Sèvre Niortaise, Charente (très<br />
calmes), Adour (troublé par les torrents pyrénéens).<br />
5. Les petits fleuves méditerranéens. — Les<br />
petits fleuves méditerranéens sont courts, k pente<br />
forte, très irréguliers, inutilisables et dangereux :<br />
Aude, Hérault, Var.<br />
LECTURE. — La navigation sur le Rhin. — Le Rhin<br />
est fcn lui-même une voie navigable toute faite, parce que<br />
c'est un fleuve large et profond : il a 250 mètres de large<br />
sous les ponts de Baie, 500 mètres sous les ponts de<br />
Mayence, 1000 mètres à son entrée en Hollande; il roule<br />
1000 mètres cubes d'eau par seconde en moyenne à «a<br />
sortie de Suisse. Les grandes étapes de son utilisation<br />
comme voie de transport sont : la création de Ludwigshafen,<br />
en face de Mannheim, par le roi Louis de Bavière, en<br />
1831, celle d'un grand port à Mayence en 1887, celle du port<br />
de Strasbourg en 1892 et 1901, dont le mouvement atteignait<br />
2 millions de tonnes avant la guerre, en attendant<br />
l'aménagement définitif du port de Bâle par la Suisse. Le<br />
groupe des ports de Duisbourg et Ruhrort, au confluent<br />
de la Ruhr, au débouché du bassin houiller de Westphalie,<br />
est le groupe de ports sur rivière le plus important de<br />
l'Europe : bien mieux, avec ses 35 millions de tonnes de<br />
1913, il était devenu avant la guerre le premier port du<br />
monde. La liaison avec le Rhône et la Seine est assurée<br />
par lés canaux français : le canal du Rhône au Rhin,<br />
achevé en 1832, va être approfondi et agrandi sur 141 km.<br />
de son parcours entre Mulhouse et Besançon. Quant au<br />
canal de la Marne au Rhin, il a été achevé en 1853: il franchit<br />
le col de Saverne; par ses prolongements, il se relie<br />
aux canaux du Nord et de la Belgique, il va jusqu'à Metz<br />
par le canal de la Moselle et dessert les houillères de la<br />
Sarre par le canal de la Sarre. L'un et l'autre partent de<br />
Strasbourg, capitale économique, aussi bien que capitale<br />
politiqùe. JEAN BRUNHBS.<br />
Questions d'examen.<br />
1. Que savez-vous du cours français du Rhin et de<br />
ses affluents? — 2. Que savez-vous de la Meuse? —<br />
— 3. Que savez-vous de l'Escaut? — 4. Enumérrz<br />
les petits fleuves de l'Atlantique et de la Méditerranée.<br />
HENRI DUMAS.<br />
GEOGRAPHIE: JlEMONNIER, SCHRA<strong>DE</strong>R et GALLOUÉ<strong>DE</strong>C.Coursélém. ^Géogra^HTE 6 "' 8 # 3 9<br />
V Majoration temporaire do 25 —
C O U R S É L É M E N T A I R E<br />
Un verre à boirè.<br />
L E Ç O N S D E C H O S E S<br />
Matériel. — Verres à boire de formes variées, de<br />
l'eau, du vin rouge, un gobelet de fer-blanc, du fil,<br />
un bouchon, un canif, un verre hors d'usage, ou<br />
des éclats de verre, un diamant de vitrier, une<br />
lampe à alcool.<br />
Forme. — Faire indiquer les formes de verres à<br />
boire les plus employées, et en montrer dos échantillons.<br />
— Mesurer les dimensions de quelques verres ;<br />
compter combien de fois il ost nécessaire de rider un<br />
verre .pour remplir un litro. — Faire trouver les<br />
raisons pour lesquelles on donne aux verres une forme<br />
arrondie au lieu d'une forme angulaire ; ils sont<br />
plus faciles à nettoyer, le liquide s'en écoule plus<br />
régulièrement. — Comparer l'épaisseur du fond du<br />
verre avec celle des bords.<br />
Couleur, transparence. — De quelle couleur vous<br />
paraît le verre que je'tiens devant le tableau? »-*• Il<br />
paraît noir. —Et quand je le place devant une feuille<br />
de papier? »—>• Il parait blanc. — J'y verse un peu de<br />
vin (ou de l'eau rougie avec de l'encre). »-»- Le verre<br />
paraît rouge jusqu'au niveau du vin ; au-dessus il<br />
est d'une couleur différente (variable selon les objets<br />
placés en arrière). — Quelle est donc la couleur du<br />
verre? »-*• Il n'en a pas : il est incolore. — Je verse<br />
du via dans ce gobelet de fer-blanc. Voyez-vous le<br />
niveau où. il s'arrête? Pas du tout. — Pourquoi<br />
le voyez-vous dans, le verre ? »->- C'est que celui-ci<br />
ost transparent, tandis que le gobelet ne l'est pas.<br />
Que voyez-vous à. la surface du verre ? »—• Du côté<br />
de la fenêtre, on voit des raies brillantes. — Regardezles<br />
bien. »-- Il est arrondi,<br />
de façon à se raccorder avec le côté sans former<br />
d'angle. — Je trappe avec une règle ce verre mince<br />
posé sur le bureau, B-* Il produit un beau son clair.<br />
— J'approche du verre cette boulette de liège suspendue<br />
par un fil. s—>- La boulette est repoussée chaque<br />
fois qu'elle touche le verre. — Celui-ci est donc en<br />
mouvement rapide : il vibre. Essayez de rayer le<br />
verre avec l 4 ongle, la pointe d'un canif. »-»- Le verre<br />
n'est pas rayé : il est plus dur que l'acier lui-même. —<br />
Voici un éclat de verre : j'en passe la pointe sur la<br />
lame du canif. »—>- Il reste un trait bien visible. —<br />
Je laisse tomber ce verre ébréché, hors d'usage. »->•<br />
Il se brise, avec bruit. — Je ramasse les éclats avec<br />
précaution ; comparons leurs dimensions. »->- Ils sont<br />
très inégaux. — Regardez les arêtes de l'un de ces<br />
morceaux, a-*- Elles sont très vives, et coupantes. Les<br />
angles sont nets. — Je frotte un éclat sur une table.<br />
»-i- Il enlève une mince couche de bois. (Application :<br />
polissage du bois.) — Comment çeut-on couper le<br />
verre ? »-»- Les vitriers ont des « diamants » spéciaux<br />
(en montrer un, si possible). — On ne doit pas jeter<br />
do verre dans la rue. (Pourquoi?)<br />
Le verre et la chaleur. — Qu'arrive-t-il quand<br />
on verse de l'eau bouillante dans un verre? »-*• Il se<br />
brise. — Que doit-on faire pour éviter cet accident ?<br />
»-v On place du sucre dans le verre ; on peut aussi le<br />
chauffer en le passant dans la vapeur, ou en y versant<br />
d'abord unetrès petite quantité de liquide.—Je choisis<br />
un des éclats los plus pointus du verre brisé,et<br />
j'en chauffe la pointe dans la flammo d'une lampe à<br />
alcool (ou mieux d'un brûleur Bunsen). »-• La flamme<br />
devient, jaune. Le verre lui-même rougit. — Je lerotire<br />
de la flamme et je le laisse refroidir. Touchez-le. »—•<br />
Il n'est plus jjointu ni coupant. — Je le chauffe de<br />
nouveau, et j'applique son extrémité sur une surface<br />
dure. »->- La pointe se recourbe légèrement. — On<br />
peut travailler le verre : en le chauffant très fort,<br />
il deyent pâteux et on lui donne alors la forme qu'on<br />
'désire.<br />
^ C O U R S M O Y E N V<br />
La lumière; l'éclairage.<br />
Matériel. — Bougie, diverses lampes, papier<br />
huilé, un miroir plan, des miroirs courbes, un verre,<br />
de l'eau, une terrine, une pièce de monnaie, des<br />
lentilles, un manchon Auer.<br />
Objets lumineux, objets visibles. — Pendant le<br />
jour, nous distinguons nettement les objets qui nous<br />
entourent. Ces objets deviennent invisibles la nuit, ou<br />
dans une chambre noire bien close ; il faut, pour les<br />
voir, qu'ils reçoivent la lumière émise par un corps<br />
lumineux, soleil ou. appareils d'éclairage.<br />
Transmission de la lumière. — Les rayons lumineux<br />
qui pénètrent dans une chambre bien fermée<br />
par les interstices des volets rendent visibles, sur<br />
leur passage, les poussières en suspension dans l'air.<br />
Ces rayons sont parfaitement rectilignes. — Ils pénètrent<br />
aussi bien en traversant les vitres que si la fenêtre<br />
est ouverte : le verre est transparent. — On arrête les<br />
rayons en interposant sur leur trajet un objet en bois,<br />
en porcelaine, en métal : ces corps sont opaques et<br />
produisent des ombres. — Un papier huilé laisse<br />
passer la lumière, mais ne permet pas de distinguer les<br />
objets placés derrière lui : il est translucide.<br />
La réflexion. — Recevoir sur un miroir un faisceau<br />
de rayons lumineux (solaires ou provenant d'une<br />
lampe). Les rayons sont déviés de leur direction ; eni<br />
modifiant la position du miroir, on peut les diriger<br />
vers n'importe quel point. — On place dans certaines 1<br />
lanternes des reflecteurs qui envoient la lumière dans<br />
une seule direction ; les abat-jour rabattent sur la<br />
table la lumière des lampes. — On distingue dans<br />
une glace l'image des objets placés en avant de la<br />
glace ; cette image est modifiée, la partie gauche<br />
de l'objet étant à droite de l'image et inversement :<br />
l'îm ige est symétrique de l'objet. — Dans les miroirs<br />
courbes, l'image est plus grande ou plus petite. (Montrer<br />
des miroirs convexes ou concaves; faire examiner<br />
l'image qui se forme sur les bords d'un verre à<br />
boire.)<br />
La réfraction. — Plonger un crayon dans l'eau<br />
d'un verre : il paraît brisé à la' surface de l'eau,<br />
l'extrémité inférieure étant relevée en avant. Une<br />
pièce de monnaie placée dans une terrine de façon à<br />
être masquée par le bord de celle-ci devient visible<br />
quand on verse de l'eau dans la terrine. — Les objets<br />
vus dans l'eau ne nous paraissent donc pas à leur<br />
place exacte : les rayons lumineux changent de direction<br />
on passant de l'eau dans l'air. — Il en est de<br />
même quand ils traversent une lentille de verre. Cette<br />
propriété est utilisée pour la confection des lunettes<br />
et des différents instruments d'optique (loupe, jumelles,<br />
microscope,etc.).<br />
L'éclairage. — Un très grand nombre de corps<br />
deviennent lumineux quand on les chauffe. — Les<br />
flammes des bougies, des lampes à pétrole, à essence<br />
ou à. acétylène, contiennent d'abondantes particules<br />
de charbon (y passer une feuille de papier blanc :<br />
elle se couvre de fumée) qui rendent ces flammes éclairantes.<br />
Si elles sont trop abondantes (mèche trop<br />
montée, verre non posé pour activer le tirage), la<br />
flamme devient fumeuse et la lampe file.<br />
Des manchons (système Auer) formés d'un tissu<br />
spécial imprégné d'oxydes métalliques deviennent très<br />
éclairants quand ils sont portés à une haute température.<br />
On les chauffe avec un bec Bunsen, de' l'alcool,<br />
de la vapeur de pétrole, etc. —Dans les lampes à incandescence,<br />
un mince filament de charbon ou de<br />
métal est chauffé par le passage du courant électrique.<br />
Enfin, dans les lampes à arc, on utilise la lumière<br />
produite par l'étincelle électrique.<br />
Questions d'examen. (C. E. P.)<br />
1. Indiquez, avec leurs avantages et leurs inconvénients,<br />
les principaux modes d'éclairage que vous<br />
connaissez. •— 2. Description de la lampe à pétrole;<br />
râle du verre; entretien de la lampe. — 3. Quel est<br />
le rôle des lunettes que portent certaines personnes 1<br />
A quels défauts de la vue veut-on ainsi remédier ?<br />
A. CUABANAS, Instituteur.<br />
SCIENCES : P. LEDOUX. Cinquante leçons de sciences phys.et nat. Cours moyen Ç'étudcs)! 3.20<br />
1 Majoration temporaire de 25 •
250 CIIANT<br />
Paroles CI'AI.FRED D E VIGNY (1797-1863).<br />
Ton Soi<br />
D°." 7<br />
Andante (
Organisation d'une séance de Jeux.<br />
Pour Filles.<br />
Comme pour la séance de jeux des garçons (voir<br />
Manuel n° 14), nous upposerons que l'institutrice,<br />
disposant d'un après-midi, veut aller sur espace libre,<br />
dans la campagne, avec ses trois groupes d'élèves : les<br />
faibles, les moyennes et les fortes.<br />
Groupe des Faibles.<br />
1* MARCHER — Ilondes on chantant: si l'institutrice<br />
est musicienne, elle sapprendra nos vieux airs, et les<br />
lUlcttes » sauront planter les choux » avec ontrain,<br />
« danser la capucino » en mesure, réveiller « Meunier<br />
tu dors » en cadence ; on fera de grands cercles, puis<br />
de petits, à chaque reprise d'un couplet. Les rondes<br />
seront marchées et non sautées.<br />
2° GRIMPER, ÉQUILIBRE, ESCALADËR. — De pied ferme,<br />
sur le sol, so tenir en équilibre d'abord sur pied droit,<br />
puis sur pied gaucho, en comptant 10 tomps. Donner<br />
une « pénitence » amusante à exécuter à qui se trompe,<br />
ou tombe.<br />
Jeu d'imitation. —Les élèves sont encercle autour<br />
d'une compagne qui nomme différents métiers, professions<br />
ou états; les èlèves doivent imiter immédiatement<br />
le geste de l'ouvrier appelé, faute de quoi,<br />
comme pénitence, elles prennent une position d'équilibre,<br />
qu'elles tiennent pendant 2, 3, 4 appellations<br />
Suivantes, ou jusqu'à la fin du jeu.<br />
Exemples : Boulanger!... les élèves font le geste de<br />
pétrir la pâte; — Rameur!... geste de ramer; —<br />
Tailleur!... elles prennent la position du tailleur et<br />
cousent; —Faucheur!... etc., etc....<br />
3° SAUTER. — Sauter à la corde individuelle ou<br />
sauter à deux, avec une seule corde (2 élèves so tenant<br />
par l'épaule, ou par le bras, tiennent une seule corde,<br />
rime de la main droite, l'autre de la main gauche).<br />
4* LEVER. — PORTER. — Exécuter quelques mouvements<br />
de flexion du corps.<br />
Jeu : Chaise à •porteurs modifiée, c'est-à-dire sous<br />
forme de jeu : les élèves sont par groupes de 3,<br />
mais une élève (ou deux) est seule au milieu des.<br />
groupes; au commandement de « En chaise! » chaque<br />
groupe prend la place réglementaire, deux porteuses<br />
^nlevant du sol une compagne qui s'assied sur les<br />
mains réunies des deux autres. Les chaises se mettent<br />
en mouvement, et au commandement de « Changez ! »<br />
les élèves en chaise quittent leur place, courent pour<br />
saisir une autre chaise, tandis que l'élève seule au<br />
début prend la place d'une compagne qui, à son tour,<br />
si elle n'a pu se placer, devient le « pot ».<br />
5" COURIR. — Jouer au Chat et à la Souris; à la<br />
Chandelle. — Le jeu la Chandelle estplus attrayant que<br />
Chat et souris, car le changement des élèves actives<br />
est plus rapide : les élèves sont en cercle, éloignées<br />
l'une de l'autre (distance des bras); une élève désignée<br />
tient un morceau de chiffon ou de papier qu'elle<br />
ira déposer, en courant, derrière une compagne, le<br />
plus silencieusement possible. Si cette compagne<br />
s'aporçoit de la présence du chiffon, vite, elle le<br />
.ramasse et court après celle qui l'a déposé et qui n'a<br />
,que la ressource de se réfugier à la place laissée<br />
:libre par l'élève qui a ramassé le chiffon. A son tour,<br />
! l'élève possédant le chiffon le dépose derrière une<br />
compagne qui le ramassera, courra, etc.... Lorsqu'une<br />
•élève ne s'aperçoit pas qu'elle a le papier ou chiffon<br />
près de ses pieds, derrière elle, celle qui l'a déposé<br />
continue à courir, fait le tour du cercle, revient<br />
GYMNASTIQUE E T J E U X 251<br />
Groupe des Moyennes.<br />
1° MARCHER. — Etablir un petit concours démarchés<br />
au pas cadencé, allure souple et normale, distances:<br />
50 mètres à 60 mètres, et proclamer les premières<br />
arrivées. Sur une distance de 20 mètres, faire le mémo<br />
concours en marchant en « canard ».<br />
2" EQUILIBRE, CRIMPER, ESCALA<strong>DE</strong>R.— Equilibre sur<br />
un arbre couché, sur le montant d'une échelle, voira<br />
même sur une grosse corde appliquée sur le sol. Sa<br />
tenir sur un pied, pyis sur l'autre, compter 10, 15 ou<br />
20 tomps. Marcher sur ces obstacles d'un bout à<br />
l'autre, Jesbras étendus latéralement faisant balancier.<br />
3" SAUTER. — Sautillements d'avant en arrière sur<br />
pointes des pieds, mains aux hanches.<br />
Sauter à la corde. Jouer à la Hauteur, les élèves<br />
sautent l'une après l'autre, avec élan, au-dessus de la<br />
corde, tenue par deux compagnes, à diverses hauteurs.<br />
4" LEVER. — PORTER. — Exécuter plusieurs flexions<br />
du corps.<br />
Porter, aller et retour sur une distance de 10 mètres,<br />
un poids de 2 à 3 kilogrammes sur la tête ; donner un<br />
gage à qui fait une faute.<br />
5" COURIR. — Jeu : à Champ Larinette : Partager<br />
le terrain en deux bandes parallèles, inégales en largeur,<br />
la plus grande sera le « Champ » occupé par<br />
« Larinette », la plus étroite sera le refuge des autres<br />
joueuses, l'endroit où Larinette n'a pas droit d'accès;<br />
Larinette se promène dans son champ, les joueuses<br />
pénètrent chez elle en criant : « Je suis dans ton<br />
champ, Larinette », elles sont vivement poursuivies<br />
par Larinette, qui fait quelques prisonnières, tandis<br />
que les autres se réfugient dans leur camp; à leur<br />
nouvelle incursion dans le champ de Larinette, les<br />
joueuses sont poursuivies à la fois par Larinette et<br />
par ses prisonnières, formant ou non une chaîne.<br />
6° LANCER. — Jonglage à 2 balles, à 3 balles. Lancer<br />
de balles sur cible : faire à la craie, sur un mur,<br />
un carré de 1 mètre de côté : c'est la cible. Placer<br />
les élèves à 5 ou 6 mètres de cette cible sur une ligna<br />
de départ tracée sur le sol et leur donner 3, 4, 5 ou<br />
6 balles; l'élève devra lancer dans la cible 3 balles<br />
de la main droite "et 3 balles de la main gauche;<br />
donner un ou deux points par balle mise et c'est un<br />
petit concours.<br />
Danse. — Chant bien rythmé pour prendre les<br />
danses apprises au cours des leçons d'E. P.<br />
Groupe des Fortes.<br />
1° MARCHER. — Exercices de bras, en souplesse du<br />
poignet, en chantant avec marche cadencée; accentuer<br />
autant que possible le 1" tomps, que le pied<br />
gauche peut marquer en frappant légèrement le sol.<br />
Organiser de petits concours de marche, vers un<br />
but, au pas cadencé, (30 à 80 mètres. Donner une pénitence<br />
à qui change l'allure du pas, ou va trop vite.<br />
2° EQUILIBRE, GRIMPER, ESCALA<strong>DE</strong>R, — Equilibre sur<br />
une jambe en exécutant des mouvements de bras dans<br />
diverses directions. Monter sur une pierre et s'y tenir<br />
sur un pied un temps déterminé.<br />
Grimper à une échelle et essayer de redescendre en<br />
arrière avec traction des bras.<br />
Faire un obstacle avec pierres, branchages, etc., et<br />
en faire l'escalade.<br />
3" SAUTER. — Sauts en longueur, en hauteur, avec<br />
ou sans élan; étude du saut dit américain.<br />
4° LEVER, PORTER. — Porter 5 kilogrammes sur la<br />
tête sur un parcours de 10 mètres, aller et retour; supposer<br />
une élève blessée ou malade ot la porter à deux.<br />
5° COURIR. — Petites courses de vitosse; exemple :<br />
40 mètres en 9 secondes.<br />
6° LANCER. — Jongler à deux balles, à deux élèves.<br />
ramasser le chiffon, et crie à celle qui n'a pas vu :<br />
Lancer de balles sur ciblo, comme pour le groupe des<br />
« Chandelle ! ». L'élève inattentive est
2 5 2 L E C T U R E D U S A M E D I<br />
Il * ^ M<br />
La poupée de Linette.<br />
Ceci est l'histoire d'une des nombreuses petites Suissesses<br />
qui vinrent réconforter nos pauvres prisonniers<br />
civils et militaires lors de leur passage<br />
en Suisse, pendant la guerre.<br />
Linette a six ans, ses petites joues soçt roses, ses<br />
yeux candides et quand on lui demande si elle a été<br />
sage, d'un trait rapide, elle découvre son front où<br />
elle sait bien que ses méfaits, si par hasard elle en<br />
avait commis, seraient écrits en grosses lettres noires.<br />
Linette a un cœur plein de tendresse pour toute<br />
la nature, elle aime ses poules... la cocotte blanche<br />
surtout... celle "qu'on appelle Princesse, pour ses<br />
airs dégoûtés et la façon comique dont elle dédaigne<br />
les vermisseaux...; elle aime la grosse vache rousse<br />
qui pait heureuse dans le pré et mâchonne si longtemps<br />
l'herbe qu'elle attrape en faisant la moue...;<br />
elle aime aussi son lac, son beau lac argenté où des<br />
fées se baignent la nuit, et qui, tout le jour, est sillonné<br />
de bateaux qui sifflent en glissant sur l'eau...;<br />
elle aime encore les grands sapins qui, dans le joli<br />
petit village d'Immensee, trempent leurs pieds dans<br />
le lac, et dont les branches hautes et sombres sont<br />
pleines d'oiseaux au printemps.<br />
Elle aime tout cela et bien d'autres choses, mais<br />
surtout elle adore sa poupée,.sa fille, sa grosse Louisa,<br />
dont le regard écarquillé d'un bleu fadasse et la chevelure<br />
d'étoupe blonde la ravissent.<br />
— Ma chérie, mon amour, mon trésor, murmuret-elle<br />
à son oreille avec une douceur ineffable.<br />
Louisa est un sujet de tourments sans nombre pour<br />
sa vigilance - maternelle... Linette la débarbouille<br />
chaque matin, la sermonne, l'embrasse, la met dans<br />
le coin, et prend de ses ajustements un soin extrême...<br />
Eile l'habille tantôt en écolière, tantôt en mère nourrice,<br />
tantôt en robe de brocart à longue traîne, tantôt<br />
en cotillon court, la tignasse ornée d'un énorme bonnet<br />
d'Alsacienne... Depuis un temps, cependant, elle la<br />
revêt avec des soins passionnés d'un péplum aux couleurs<br />
de France, elle regarde extasiée les trois couleurs,<br />
et trouve sa Louisa miraculeuse sous cet accoutrement...-<br />
Louisa, le regard fixe, un sourire immuable au<br />
coin des lèvres, l'air royalement indifFérent, reçoit<br />
sans broncher les chauds baisers que la fillette applique<br />
sur ses joues arrondies et froides.<br />
Un jour, voilà que Linette entend une grande nouvelle<br />
: demain, à Zurich, passera, un train ramenant<br />
en France des prisonniers, pas des soldats, malheureusement,<br />
des civils, et l'on verra, paraît-il, des petites<br />
filles de son âge, ayant été très malheureuses chez les<br />
Allemands... Cette perspective la rend rêveuse... Elle<br />
cherche à s'imaginer comment pouvait être bâti le<br />
cachot où furent enfermées des Linettes françaises<br />
pas plus grandes qu'elle..., noir, sans doute, avec<br />
d'affreux barreaux de fer tout autour, 1 et peut-être<br />
des rats dedans, qui sautaient sur les jambes des<br />
petites filles pour les dévorer...<br />
— Hein) ma Louisa, tu aurais eu peur dans la<br />
prison...<br />
Louisa, les yeux écarquillés, le sourire figé, ne<br />
témoigne d'aucune apparence de crainte. Mais Linette<br />
la berçant passionnément entre ses bras, s'écrie :<br />
— Je t'aurais défendue, va, mon trésor...<br />
Or, voilà que la maman de linette raconte que<br />
tous les Suisses ayant quelque sympathie pour les<br />
Français doivent en donner des marques ce jour-là<br />
et qu'elle ne manquera pas do se rendre à la gare<br />
pour recevoir les exilés et leur distribuer des présents<br />
et souhaits do bienvenue.<br />
— Tu m'emmèneras, supplie Linette.<br />
La maman explique à Linette qu'elle lui permettra<br />
de l'accompagner si elle a un cadeau personnel à<br />
remettre à une petite Française de son âge, sinon,<br />
Linetto éprouverait certainement de la honte à se<br />
trouver en curieuse auprès de pauvres gens qui ont<br />
tant souffert... Linette réfléchit tristement..., elle a<br />
vidé sa tirelire pour envoyer un œuf en chocolat à<br />
son prisonnier, elle vient do distribuer ses petites<br />
robes et ses joujoux aux enfants pauvres à l'occasion<br />
des l'êtes de Pâques, il ne lui resto plus rien... rien...<br />
Linette se désole et, tournant sos beaux yeux enfantins<br />
vers sa poupée dont elle entend faire sa confidente...<br />
lui dit :<br />
— Raconte, Louisa 1... raconte ce que je pourrais<br />
donner à la Française..., pas la poule blanche bien<br />
jsùr... ni la vache rousse..., ni mon beau lac... alors<br />
quoi?<br />
Louisa inerte, indifférente, sourit éternellement.<br />
Tout d'un coup, une idée traverso la tète do Linette...,<br />
de grosses larmes jaillissent de ses yeux, elle<br />
se jette sur les joues trop roses de la poupée, les<br />
dévore de baisers et part en courant :<br />
— Maman 1 maman I demain tu pourras m'emmener<br />
à la gare, je donnerai... je donnerai... jè donnerai<br />
'ma fille!... j.o la porterai à la petite Françaiso, et<br />
puis aussi la malle avec toutes sos robes...<br />
Linette, cette nuit, a très mal dormi, elle a pris sa<br />
^poupée de prédilection dans son lit, et avant do<br />
s'endormir, elle la cajole, la caresse, avec une piétô<br />
: délicieuse... : « Tu vas me quitter, Louisa, mon trésor,<br />
mon amour, ma lifille, tu seras sage, dis, avec ton<br />
• autre maman, tu penseras à Linette »; et, doucement,<br />
ses larmes coulent..., mais le sacrifice est décidé, ello<br />
aura du courage..., elle donnera ce morceau de son<br />
cœur, pour prouver son amitié à la petite Françaiso...<br />
Le lendemain, Linette est fidèle à son poste, au beau<br />
milieu de la gare, elle tient dans ses mains un peu<br />
: tremblantes la poupée habillée do sa fameuse robe<br />
aux trois couleurs, et dans la horde qui houle devant<br />
:elle et le brouhaha des cris de bienvenue, Linette<br />
•prend la fièvre..., tout ce monde l'effraie, et puis il y<br />
a des vieux qui branlent la tête, et des hommes tout<br />
pâles qui lui font peur, et puis des bébés qui crient<br />
et des enfants qui ouvrent des grands yeux tristes...,<br />
peut-être qu'ils n'ont pas envie de jouer... Linette<br />
crispe ses menottes sur sa chère Louisa..., si elle<br />
gardait son trésor !.. Mais non, elle a promis un<br />
cadeau, Linette n'a qu'une parole... Tout d'un coup,<br />
une fillette française s'arrête extasiée devant la poupee<br />
tricolore... « Oh! fait-elle, oh!... qu'elle est belle...<br />
— C'est une Marianne", assure un grand garçon d'un<br />
air péremptoire...<br />
Linette, très digne, rectifie : « C'est Louisa, pas Marianne,<br />
c'est ma fille... »<br />
La petite exilée dévore des yeux cette merveille,<br />
elle n'a pas vu uno poupée depuis si longtemps!...<br />
cela aurait été bon là-bas, en prison, d'avoir une<br />
enfant à bercer, à aimer...; elle reste pétrifiée d'envie<br />
et d'admiration.<br />
Et tout d'un coup, Linette, brusquement, tendant<br />
l'objet'qui lui est si cher, dit d'une voix douce :<br />
— La veux-tu'?... je te la donne.<br />
La petite Française la saisit et, dans un geste ins*<br />
tinctif se sauve, sa proie entre les bras.<br />
Linette, devant ce départ précipité, sans un merci,<br />
sans un baiser, a le cœur fendu ; stoïque, elle relient<br />
comme elle peut ses larmes, mais son pauvre petit<br />
visage est si défait que sa maman, occupée d'une<br />
distribution ailleurs, s'inquiète...<br />
— Qu'as-tu,. 111011 petit? demande-t-elle.<br />
Et Linette effondrée répond, dans un hoquet do<br />
sanglots :<br />
— J'ai... j'ai... je suis contente... j'ai donné Louisa...<br />
à la France... à la France... à la Française...<br />
Et sa mère, très simple, remarque :<br />
— Tu as bien [l'ait, Linette, tu es une brave enfant...<br />
Au même moment, le train s'ébranla et l'on vit à la<br />
portière une gamine transportée do bonheur agitant<br />
comme un drapeau la chère poupée aux trois couleurs.<br />
A ce spectacle inattendu, tout .le long du quai,<br />
un cri retentit : Vive la France!...<br />
Linette vit sa fiilo disparaître dans une apothéose.<br />
Et ce fut sa première douleur ot peut-Ctro aussi sa<br />
première grande joie. YVONNE SAIICBY,<br />
(Les Annales, 1916.);<br />
LECTURE : GABET et GiLLARD. Nouvelle méthode de lecture. 1 vol<br />
— Majoration temporaire de 25 °/A .<br />
1.80
LANGUE FRANÇAISE : COURS SUPÉRIEUR ET COMPLÉMENTAIRE 253<br />
gff COURS SUPÉRIEUR ET COMPLÉMENTAIRE M<br />
Par M. A . AYMARD, ! Directeur d'école et de Cours complémentaire.<br />
Voltaire conteur.<br />
A. — Jeannot et Colin.<br />
I. Le conte. — 1° C'est un des rares contes de<br />
Voltaire qui puissent Être lus par la jeunesse.<br />
Deuxjeunes Auvergnats, Jeannot et Colin, tous deux<br />
d'origine modeste, ont grandi familièrement. Tandis<br />
que Colin resle dans sa médiocrité première, Jeannot<br />
est emmené à Paris par son père, subitement enrichi.<br />
Lit, il oublio Colin et reçoit une déplorable éducation.<br />
Sur le point d'épouser une jeune veuve de qualité, la<br />
ruine do ses parents le laisserait dans la misère s'il<br />
ne rencontrait le bon Colin qui tend une main secourablo<br />
à son ami d'enfance.<br />
2" Le conte instruit 1out en amusant, car il comporte<br />
des conclusions morales :<br />
a) Il no faut pas abandonner les amis des mauvais<br />
jours. « Qui peut s'assurer d'être toujours heureux? »<br />
t a Fontaine ajoute : « On a souvent besoin d'un plus<br />
petit que soi. ». En dehors de ces raisons d'intérêt,<br />
l'abandon prouve peu d'intelligence et peu de cœur.<br />
b) Toute fortune est instable ; la seule richesse durable,<br />
c'est une bonne éducation. Et Voltaire se rencontre<br />
indirectement avec Rousseau pour souhaiter<br />
que cette éducation comporte l'apprentissage d'une<br />
profession ou d'un métier manuel.<br />
3" Le conte aide à faire connaître la société du<br />
temps. M. et Mme de la Jeannotière sont des types de<br />
parvenus assez répandua.au xviti* siècle.: le système de<br />
Law et l'agiotage qu'il provoqua, la perception des<br />
impôts avec ses « fermiers généraux », ses « partisans »<br />
{qui avaient part dans la ferme générale) édifièrent<br />
rapidement de scandaleuses fortunes. Le «Del esprit»,<br />
commensal de M. et Mme de la Jeannotière, le gouverneur<br />
« liomme du bel air », sont également des<br />
types de la société du XVHI" siècle.<br />
II. 1" Texte. — L'enfance de Jeannot et de Colin.<br />
Plusieurs personnes dignes de foi ont vu Jeannot et Co-<br />
' lin à l'école dans la ville d'Issoire, en Auvergne, ville fameuse<br />
dans tout l'univers par son collège et par ses chaudrons.<br />
Jeannot était fils d'un marchand de mulets très<br />
renommé ; Colin devait le jour à un brave laboureur des<br />
environs, qui cultivait la terre avec quatre mulets, et qui,<br />
après avoir payé la taille, le taillon, les aides et gabelles,<br />
2e sou pour livre, la capitation, et les vingtième», ne se<br />
trouvait pas puissamment riche au bout de l'année. Jeannot<br />
et Colin étaient fort jolis pour des Auvergnats ; ils<br />
jourd'hui centimes additionnels', — la capitation<br />
i'impôt par tête, levé sur chaque individu; — les vingtièmes,<br />
taxe frappée sur le revenu des biens-fonds et<br />
qu'on levait par vingtièmes suivant les besoins; —<br />
privautés : grandes familiarités qu'on né se permet<br />
qu'entre personnes qui partagent la vie privée-, le mot<br />
a, par extension, le sens de libertés ; — Vhabit recouvrait<br />
alors la veste, plus longue que le gilet actuel; —<br />
veste de Lyon, c'est-à-dire en soie tissée à Lyon ; —<br />
affligea : affliger, c'est atteindre douloureusement,<br />
causer un vif chagrin; — méprisa : d & priser, qui<br />
signifie accorder du prix, et me = mal ; c'est considérer<br />
comme étant sans prix, indigne d'estime ; — en poste,<br />
c'est-à-dire par les voitures chargées du service de la<br />
poste; la plus légère était la chaise, à deux ou quatre<br />
roues ; — M. son père ; M. son fils : Voltaire imite le<br />
langage du valet qui, parlant à Jeannot, emploie la<br />
3° personne du singulier; — sourire de protection<br />
assez noble : où il y a dédain, le sentiment de sa propre<br />
supériorité; par ses gestes, Jeannot s'essaye déjà<br />
à être fils de marquis; — néant: qualité de ce qui<br />
n'est rien, de ce qui n'existe pas ; ici le mot peint la<br />
situation de Colin vis-à-vis du fils de M. de la Jeannotière;<br />
—pompe : c'est tout ce qui se déroule avec un<br />
fastueux apparat.<br />
2" LES IDÉES ET L E STYLE. — o) Le texte est l'exposition<br />
du conte ; un modèle d'exposition, car tout ce<br />
qu'il est nécessaire de savoir pour suivre avec intérêt<br />
les événements ultérieurs se trouve ramassé en une<br />
quinzaine de lignes : les origines de Jeannot et de<br />
Colin et leur amitié qui va jusqu'à la familiarité ; la fortune<br />
de Jeannot qui lui tourne la tète et le sépara de<br />
Colin. Déjà se dessinent deux caractères : le bon et<br />
tendre Colin, le vaniteux Jeannot.<br />
b) Nous pouvons saisir sur un exemple, très à la<br />
portée des élèves, quelques-uns des traits dominants<br />
du génie de Voltaire, grand écrivain, terrible railleur<br />
et philosophe. Dans le style, une clarté qui va jusqu'à<br />
la limpidité, un naturel exquis, des mots précis, des<br />
phrases courtes, qui vont droit au but ; — des railleries<br />
r lssoire, ville d'Auvergne u fameuse dans tout<br />
l'univers par son collège et par sa chaudrons »,<br />
« Jeannot et Colin étaient fort jolis pour des Auvergnats<br />
»; — de l'ironie : M. de la Jeannotière,<br />
M. son père, M. son fils, ... dans toute la pompe de<br />
sa gloire; — la haine des abus de l'ancien régime :<br />
et qui après avoir payé la taille, le taillon,.. au bout<br />
de l'année.<br />
III. 2* Texte. — L'éducation de Jeannot.<br />
254 LANGUE FRANÇAISE - GÉOMÉTRIE : COURS SUPÉRIEUR ET COMPLÉMENTAIRE<br />
Enfin, après avoir examiné le fort et le faible des sciences,<br />
il fut décidé que M. le marquis apprendrait à danser.<br />
Explications. — 1° LES MOTS M - EXPRESSIONS. —<br />
Gouverneur : qui dirige l'éducation d'un jeune homme;<br />
au-dessous de lui, le précepteur est chargé spécialement<br />
des études. Ces deux ternies ont perdu de leur<br />
emploi avec le développement de l'éducation publique<br />
au détriment do l'édupation privée; — dessécher : littéralement,<br />
mettre à sec; ici, épuiser, fatiguer; —<br />
sublime : au sens général, l'épithète s'applique à ce<br />
qu'il y a de mieux ; le géomètre sublime est de première'<br />
force en géométrie ; — arpenter : c'est mesurer<br />
la surface ; — bénédictin : on nommait ainsi les membres<br />
de l'ordre fondé au vi* siècle par saint Benoît.<br />
De tffbt temps, des écoles furent annexées aux monastères'bénédictins<br />
et le travail intellectuel fut en faveur<br />
dans l'ordre. De là vient l'expression labeur de, bénédictin<br />
qui s'applique à un travail d'érudition considérable,<br />
bénédictin désignant l'érudit livré sans distraction<br />
au travail; — il fait fleurir tous ces arts en<br />
les encourageant : fleurir est ici employé au sens<br />
liguré et signilie être dans un état brillant, comparé à.<br />
l'éclat d'un arbre en fleurs : en ce sens, fleurir fait à<br />
1 imparfait fleurissait ou florissait, et florissant au participe<br />
présent; à qui remplit un tel rôle, on donne le<br />
nom de Mécène : Mécène, Romain ami de l'empereur<br />
Auguste, fut un protecteur éclairé des lettres et des<br />
Surface du triangle.<br />
A. Notions.<br />
I. Principe. — L'aire d'un triangle a pour mesure<br />
le demi-produit des nombres mesurant su base et sa<br />
hauteur.<br />
1° CONSTATATIONS : a) Avec deux équerres égales,<br />
former un rectangle. Les deux côtés de l'équerre sont<br />
l'un la base, l'autre la hauteur du rectangle. L'équerre,<br />
qui est un triangle, ost la moitié du rectangle. Dono<br />
elle a pour surface la moitié du produit de sa base<br />
par sa hauteur.<br />
b) Dans du papier ou du carton, construire et découper<br />
doux triangles identiques A B C et A'B'C'. Placer<br />
ces deux triangles commo l'indique la lig. 1. Le quadrilatère<br />
ABA'C est un parallélogramme qui a mèma<br />
base et même hauteur que le triangle ABC. Le triangle<br />
A B C est la moitié du parallélogramme ABA'C.<br />
arts. Auxvin'siècle, des financiers comme Helvétius, La<br />
— Popelinière sans avoir pratiquèrent rien appris judicieusement : c'est le mot de le Mascarille mécénat ; D CC'<br />
dans les Précieuses ridicules ; — l'aimable ignorant :<br />
Fig. 1. Kg- 2-<br />
périphrase pour désigner un auteur « célèbre par des<br />
2° VÉRIFICATION : (lig. 2.) Sur du papier assez fort,<br />
ouvrages agréables », qui a été consulté sur l'éducation<br />
construire et découper un triangle ABC. Marquer<br />
de Jeannot. — fin : le but auquel doit mener la vie;<br />
— s'est-on jamais avisé : a-t-on jamais pensé, imaginé ;<br />
par un pli la hauteur BD et déterminer E, milieu de<br />
— Clodion le Chevelu : chef de tribu franque, père de<br />
BD; rabattre B en D et marquer PEG. Découper le<br />
Mérovée ; — initiée : mise au courant des habitudes triangle BEF et le reporter en AHF; découper BEG<br />
de la haute société; — son génie : son intelligence et le reporter en CIG.<br />
naturelle; — fuiras : amas confus de choses, ici de<br />
Le rectangle ACIH est équivalent au triangle ABC.<br />
connaisssances.<br />
La surlace du reciangle ACIH a pour mesure<br />
2° LES IDÉES ET LE STYLE. — C'est un morceau ca AC x ED. Or ED =<br />
pital du conte, car il permet à Voltaire de faire spirituellement<br />
la critique d'une certaine éducation de son La surface du triangle a donc pour mesure :<br />
temps. La discussion s'engage sur l'orientation à donner<br />
A C X B D<br />
AC X — =<br />
aux études du jeune marquis. Successivement, toutes<br />
2<br />
les matières qu'on apprend dans les écoles actuelles — 3° DÉMONSTRATION : (Voir les manuels de géométrie).<br />
latin, histoire, gèometrie, etc., —sont écartées comme 4° FORMULES. —<br />
inutiles à un jeune homme riche et'titré. Pour réussir b x h „ , ,, 2S' , , 2S<br />
S = —r.—i d. ou 1 on tire : b = —r et h = -rdans<br />
la société, il doit savoir plaire uniquement et 2 h b<br />
apprendre à danser. Les mêmes qualités d'ironie II. Conséquences. — 1" <strong>DE</strong>UX TRIANGLES QUI ONT<br />
légère, de clarté limpide se retrouvent dans le style. MÊME BASE ET MÊME HAUTEUR SONT ÉQUIVALENTS. E n<br />
B. — En Eldorado.<br />
effet, leur surface a même mesure.<br />
Quelques enfants du village, couverts de brocarts d'or<br />
tout déchirés, jouaient au palet à l'entrée du bourg ; nos<br />
2° Tous LES TRIANGLES QUI ONT UNE BASE COMMUNS<br />
ET LE SOMMET OPPOSÉ SUR<br />
deux hommes de l'autre monde s'amusèrent à les regarder<br />
: leurs palets étaient d'assez larges pièces rondes, jau<br />
LA MÊME PARALLÈLE A<br />
nes, rouges, vertes, qui jetaient un éclat singulier. 1 prit<br />
CETTE BASE SONT ÉQUIVAenvie<br />
aux voyageurs d'en ramasser quelques-uns ; c'était<br />
LENTS. En effet, tous ces<br />
de l'or, c'étaient des émeraudcs, oes rubis, dont le moindre<br />
triangles ont même base<br />
aurait été le plus grand ornement du trône du Alogol.<br />
et même hauteur (Ug. 3).<br />
Sans doute, dit Cacambo, ces enfants sont les fils du roi<br />
du pays qui jouent au petit palet. Le magister du village<br />
3° Le triangle vaut la<br />
parut dans ce moment pour les faire rentrer à l'école.<br />
moitié du rectangle, ou<br />
Voilà, dit Candide, le précepteur de la famille royale. Les<br />
du carré, ou du parallé<br />
petits gueux quittèrent aussitôt le jeu, en laissant à terre<br />
logramme qui ont même<br />
leurs palets, et tout ce qui avait servi à leurs divertisse base et même hauteur que ce triangle.<br />
ments. Candide les ramasse, court au précepteur et les lui<br />
présente humblement, lui faisant entendre par signes que III. Autres formules ex<br />
leurs altesses royales avaient oublié leur or et leurs pierprimant la surface. —<br />
reries. Le magister du village, en souriant, les jeta par 1° TRIANGLES PARTICULIEP.S :<br />
terre, regarda un moment.la ligpre de Candide avec beau a) Dans le triangle reccoup<br />
de surprise, et continua son chemin. Les voyageurs angle, la base et la hauteur<br />
ne manquèrent pas de ramasser l'or, les rubis et les cmeraudes.<br />
Où sommes-nous ? s'écria Candide. 1 faut que les<br />
sont les deux côtés de l'angle<br />
enfants des rois de ce pays soient bien élevés, puisqu'on droit. En appelant b et c ces<br />
eur apprend à mépriser lor et les pierreries!<br />
deux côtés, on a :<br />
VOLTAIRE (Candide).<br />
6 X 0<br />
Exercice. — On expliquera qu'un jeune homme,<br />
S —<br />
Candide, et son valet Cacambo abordont dans un-pays<br />
inconnu, l'Eldorado. Ensuite, sur cet extrait, on de<br />
b) Triangle éguilatéral :<br />
(fig. 4.) Soit, le triangle a c<br />
mandera aux élèves : 1° de montrer à quoi ils reconnaissent<br />
que Candide est un conte par certains endroits<br />
équilatéral ABC dont le coté<br />
Fig. i.<br />
et de dire quels traits précis prouvent que Voltaire<br />
a pour valeur a Mener BD, la hauteur = h. On a :<br />
est nn maître écrivain, un railleur, un philosophe; — A B = B D + A D<br />
2° d'expliquer : Eldorado, brocarts, Mogol, gueux,<br />
Yiiagisler, etc....<br />
J d'où<br />
et K 1 = a i - ( ' f f = a î a 4 3 A 1<br />
-AD»<br />
" 4 ~ 4<br />
ARITHMÉTIQUE : LEMOîNE. Arithmétique. Cours sup. et Cours compl. Brevet élém. 4.80<br />
Majoration temporaire de 25 °/0<br />
«
GÉOMÉTRIE APPLIQUÉE — GÉOGRAPHIE : COURS SUPÉRIEUR ET COMPLÉMENTAIRE 255<br />
. /HT<br />
donc<br />
1 OV/3.<br />
/L<br />
— V 4 ~ 2 '<br />
a* y/3. ) A 2 J ' :2: " 4<br />
Cette suite de calculs aboutit aux deux règles suivantes<br />
:<br />
La hauteur d'un triangle cquilatéral s'obtient en<br />
multipliant la moitié du côté par 1,732.<br />
La surface d'un triangle équilatéral s'obtient en<br />
multipliant le quart du. carré du côté par 1,732.<br />
2o EN FONCTION <strong>DE</strong>S TROIS CÔTÉS : Soient a, b, c, les<br />
trois côtés d'un triangle.<br />
En appelant p le denû-périmètre = °<br />
c . on a:<br />
S = s/p (p — a) (p — b) (p — c).<br />
3" EN FONCTION <strong>DE</strong>S CÔTKS ET DU RAYON DU CERCLE<br />
INSCRIT : p, désignant le demi-périmètre et r le rayon<br />
du cercle inscrit, on a : S = p r.<br />
IV. Comparaison des aires de deux triangles•<br />
— 1° Si deux triangles ont même base, leurs aires<br />
sont emre elles comme leurs hauteurs.<br />
b x h<br />
Tr. ABC: J o<br />
b cl h ! a Tr. ABC' : bx ïh<br />
S , =<br />
< ]i b et h' = ih<br />
• th<br />
bh<br />
S, = 2 1 _ H<br />
S, = bh ï ~ h'"<br />
2° Si deux triangles onl même hauteur, leurs aires<br />
sont entre elles comme<br />
leurs bases.<br />
3° Les aires de deux triangles<br />
semblables sont entre<br />
elles comme les carrés de<br />
1 eurs côtés homologues (Gg.<br />
Vérification : Construire<br />
ABC avec AB = 5 cm. et<br />
CD = 4 cm. Surface ABC =<br />
•10cm 5 . Joindre A' et B', mi<br />
Fig. 5.<br />
lieux de AC et BC.<br />
A'C = A C B'C = BC<br />
Vérifier que :<br />
S. A'B'C<br />
2:5 10 cm* X 6,25<br />
10 cm' X =<br />
= 2 cm* 5.<br />
S. ABC ~ ~ "5*<br />
B. Applications.<br />
I. Arpenter un terrain triangulaire qui offre<br />
des difficultés de pénétration.<br />
1" Le centre du terrain est occupé par un.obstacle<br />
(mare, broussailles, etc.) qui empêchent de mesurer<br />
ia hauteur.<br />
a) On prend une autre base BE (fig. G.)<br />
Fig. 6.<br />
3<br />
b) On mesure une hauteur CE égale à la première<br />
(fig- 7.) .<br />
c) On mesure les trois côtés et on calcule la surface<br />
du trianglo suivant la .'formule donnée ci-ddssus 2* §<br />
du n» III.<br />
II. Déduire de la surface d'un triangle donné<br />
la surface d'un triangle semblable. — Pour couvrir<br />
un espace triangulaire dont los côtés sont i m. 20,<br />
, m .\ ^0 e ' 0 m. 80, on sait qu'il a fallu environ 30 dm*<br />
de linoléuin._Si on avait à recouvrir d'étoffe le dessus<br />
d un objet triangulaire dont los côtés seraient respectivement<br />
deux fois plus petits, quelle sorait la surfaco<br />
de 1 étoffé nécessaire?<br />
S. linoléum -2'<br />
S. étoffe " = P ' faudrait donc : •••: •: y'",.-.':'<br />
Le Maroc.<br />
Voici un pays neuf, appelé au plus bel avenir et<br />
qui achève la nouvelle France méditerranéenne : il<br />
faut l'étudier avec soin.<br />
A. La nature.<br />
I. Situation et superficie. — Le Maroc est la partie<br />
O. du Maghreb , le versant atlantique de la Berbérie.<br />
En latitude, il s'étend du 30" au 35° (550 km);<br />
de l'est à l'ouest, il couvre un peu moins de 800 km.<br />
Abstraction faite des dépendances sahariennes, la<br />
superficie du Maroc peut être évaluée à environ<br />
300.000 km<br />
30 dm* : 4 = 7 dm* S,<br />
soit 8 dm' d'étoffe au maximum.<br />
2 , un peu plus de la moitié de la superficie<br />
française.<br />
II. Le sol. — 1° LE RELIEF, a) L'Atlas marocain,<br />
formé d'une série de plis presque parallèles, constitue<br />
un rempart élevé et continu entre les versants<br />
maritimes et le désert africain.<br />
Le Haut-Atlas, sur 700 km., de l'Atlantique aux<br />
Monts algériens des Ksours possède le point culminant<br />
du Maroc avec le Dj. Tamjout (A 4.500 m). Par<br />
le massif du Dj. Aïachi (A 4300 m.), il se relie au<br />
Moyen-Atlas (A 3.300 m.); par le volcanique Siroua<br />
à VAnti-Atlas, parallèle à la chaîne maîtresse, mais<br />
qui n'atteint nulle part 2.000 m. En bordure de la<br />
Méditerranée, la chaîne du Rif (A 2500 m.) fait suite<br />
à la Cordillère Bétique espagnole dont elle n'est séparée<br />
que par l'effondrement du détroit de Gibraltar.<br />
b) Les Hauts-Plateaux, du Haut-Atlas au Rif,<br />
couvrent une largeur moyenne de 150 km. Leur altitude<br />
presque uniforme (A 700-800 m.), les pentes<br />
raides par lesquelles ils se terminent h l'O., leur'caractère<br />
de steppe assurent leur ressemblance avec les<br />
plateaux sud-espagnols et leur ont valu le nom da<br />
Meseta marocaine.<br />
c) Les plaines constituent la zone littorale de<br />
l'Atlantique. Alors que les reliefs précédents sont<br />
d'origine secondaire ou volcanique, la désagrégation<br />
des roches superficielles a couvert les plaines de terre3<br />
noires argileuses d'une fertilité exceptionnelle : la<br />
Chaouïa, en arriére de Casablanca, a été justement<br />
appelée « la Beauce du Maroc ».<br />
2° LES CÔTES : La côte méditerranéenne, rocheuse<br />
et abrupte, appartient à l'Espagne. Notre littoral<br />
atlantique est rectiligne, bordé de falaises noires ou<br />
rouges suivant les roches, entre-coupées de dunes et<br />
de plages : la vague très forte frappe de plein fouet ;<br />
les embouchures des fleuves sont coupées de barres.<br />
Au total,côte inhospitalière : les rares découpures sont<br />
•mal abritées.<br />
III. Le climat et les eaux. — i° Comme tout la<br />
Maghreb, ie Maroc appartient à la zene tempérée,<br />
chaude ; mais le voisinage de l'Atlantique y a corrigé \<br />
le caractère méditerraneen qui domine en Algérie-<br />
Tunisie. En outre, l'orientation S.-O.-N.-E. de 1 Atlas<br />
fait du Maroc une terre privilégiée dans le Maghreb<br />
: il bénéficie du voisinage des deux mers ; la<br />
haute barrière de l'Atlas le ierme aux vents desséchants<br />
du Sahara.<br />
11 a, de ces deux faits, un climat moins chaud, plus<br />
humide, plus égal que le resie du Maghreb et dont<br />
voici les principaux traits :<br />
Deux saisons : de novembre à avril, saison fraîche<br />
et pluvieuse; de mai à octobre, saison chaude et sèche ;<br />
Diminution des pluies du nord au sud et de la<br />
côte vers l'intérieur; neiges abondantes sur l'Atlas, à<br />
partir do 1.500 m., pendant plusieurs mois.<br />
2" LES EAUX rencontrent donc au Maroc des con-»<br />
ditions favorables qui manquent aux rivières algérotunisiennes<br />
: les neiges des hauts sommets, les pluies<br />
abondantes pendant la saison d'hiver. La conséquence,<br />
c'est l'existence de cours d'eau permanents,<br />
en cruo vers avril, à la fonte des neiges, en maigre<br />
prononcé de mai octobre, et d'un vrai fleuve : la<br />
Sébou. Long de 800 km. et venu des flancs du Dj. Aïachi,<br />
centre important de dispersion des eaux, le<br />
Sébou atteint une largeur de 300 m. et porte bateau<br />
pendant 250 km.<br />
ARITHMÉTIQUE, Algèbre, Géométrie: J. BAGUET. uï voUin-te tfolTi. 4 fr. 50<br />
~ —— Majoration temporaire de 25 •/, —— —»
256 GÉOGRAPHIE : COURS SUPÉRIEUR ET COMPLÉMENTAIRE<br />
IV. Les voies de communication naturelles. —<br />
Les vallées des fleuves océaniques orientées E.-O.,<br />
les vallées de la Moulouïa méditerranéenne et du Sébou<br />
supérieur orientées S.-N. déterminent les grandes<br />
voies de pénétration. Les voies principales sont :<br />
1° De l'O. à l'E., se reliant à la grande voie côtière<br />
du Maghreb, dite de commandement, la route qui<br />
emprunte la vallée du Sébou et la trouée de Taza ;<br />
les indigènes nomment cette grande voie historique<br />
« la route du sultan » ;<br />
2° D u N . au S. de Fez, la capitale, vers les oasis<br />
Marrai<br />
o uz<br />
Rabat<br />
sahariens du Tafilet : par la vallée supérieure du Sébou,<br />
les cols de Ghérab et de Talremt ;<br />
3" Du N.-E. au S.-E., de la Méditerranée à Marrakech<br />
et l'Atlantique, par les vallées ajustées bout à<br />
(bout de la Moulouaïa et de l'Oued el Abid, puis la<br />
ivallée du Tensift.<br />
MRR MEDIT FritS.<br />
'Ceuta<br />
Y. Les ressources naturelles. — Le Maroc a<br />
toutes les plantes méditerranéennes d u Maghreb ; de<br />
plus les terres noires de ses plaines arrosées ont une<br />
fertilité que n'atteignent pas les autres régions telliennes.<br />
Les zones de végétation sont au nombre de<br />
trois : le Maroc atlantique, agricole ; — la steppe,<br />
avec des îlots boisés comme les Hauts-Plateaux et les<br />
flancs de l'Atlas ; — le Sahara désertique qui apparaît<br />
dès le versant sud de l'Anti-Atlas.<br />
Des prospections assuront la richesse minière du<br />
Sous dans le Sud-Atlantique.<br />
B. LECTURES. — I. Le Siroua. — Par ses dimensions,<br />
par son altitude élevée, le Siroua rappelle l'Etna, niais il<br />
se sépare du volcan sicilien par la nature de ses déjections<br />
et par son âge plus ancien ; à ce point de vue, il doit être<br />
mis en parallèle avec le volcan du Cantal ; comme celuici,<br />
il a subi de profondes modifications depuis l'époque<br />
néogène, encore indéterminée, où la montagne,aujourd'hui<br />
cflacèe, projetait son panache au-dessus<br />
de 1 Atlas et jalonnait deses feux<br />
le bord du grand désert. (GENTIL.)<br />
[!ÏTI7<br />
II. Une exception : L'. O. Sebou-<br />
— Comme les autres oueds de l'Afrique<br />
du Nord le Sebou a un régime<br />
très variable, des crues soudaines et<br />
brutales. Son volume peut varier de<br />
,45 mètres cubes par seconde à 6000<br />
mètres cubes. C'est le plus important<br />
des cours d'eau du Maroc occidental.<br />
Des saignées méthodiques, des prises<br />
d'eau échelonnées sur son cours<br />
supérieur et moyen, ainsi que sur le<br />
trajet de ses affluents, des barrages<br />
dans la montagrne fournissent l'eau<br />
d'irrigation, tempèrent la sauvagerie<br />
des crues. Cet abondant réservoir de<br />
- force et de fécondité a, en outre, cette<br />
supériorité sur tous les autres oueds<br />
de l'Afrique du Nord que, seul, il est<br />
navigable sur son cours inférieur; la<br />
navigation maritime peut y pénétrer<br />
et s'y prolonger par une navigation<br />
fluviale.<br />
Le Sebou draine tout le bassin<br />
compris entre le Rif et le Moyen Atlas.<br />
Opposant ses premières sources à<br />
celles de l'Oum-er-Rebia dans le<br />
Moyen Atlas, il naît par 1920 mètres<br />
d'altitude (Ras Sebou, • tête » ou<br />
• source • du Sebou). Tandis que<br />
l'Oum-ér-Rebia descend vers le sudouest,<br />
le Sebou coule vers le nordest.<br />
Enserré entre des chaînes parallèles,<br />
il se rapproche pourtant graduellement<br />
de Fez.Dans ce mouvement<br />
tournant,unepuissantesource vauclusienne<br />
jaillit dans sa rainure, par 680<br />
mètres ; il descend à 157 mètres au<br />
pont de Fez, où le traverse la route de Taza; il n'est<br />
plus qu'à 40 mètres, non loin de son eutrèe dans la plaine<br />
du Gharb. Parmi les sinuosités continues qui doublent la<br />
longueur de son cours en plaine, il longe la côte dont l'isole<br />
une chaîne de dunes littorales'de 40 à 60 mètres ae hauteur<br />
et atteint l'océau à Madhia (Méhédya). Il peut avoir 650<br />
kilomètres, dont 208 kilomètres pour le cours navigable.<br />
La plaine du Sebou inférieur s'étend presque sans<br />
pente sur une soixantaine de kilomètres, nappe d'alluvions<br />
déposée sur une assise d'argile. Pour atteindre son profil<br />
d'équilibre,le fleuve a creusé un lit encaissé de berges à pic<br />
de 4 mètres à 15 mètres, de 80 mètres de large au plus étroit.<br />
Un petit vapeur de 4 à 5 tonnes y peut remorquer des<br />
chalands en toute saison. L'embouchure, large de 600 mètres,<br />
est accessible pendant la belle saison aux naviies d'un<br />
millier de tonnes. A Knitra, des fonds de 5 à 6 mètres, sur<br />
une longueur de 5 kilomètres, constituent un lieu favorable<br />
à l'établissement d'un port. (D'après PAUL PELET.)<br />
Librairie HACHETTE, 79, boulevard Saint-Germain, Paris.<br />
E. DUHAMEL<br />
MORCEAUX CHOISIS<br />
R É G I T A T I O N<br />
COURS MOYEN<br />
Un volume in-i6, avec gravures, cartonné 1 fr. 40<br />
Majoration temporaire de 25 °l.<br />
Chaque texte de ce recueil est précédé d'un plan qui l'analyse et l'éclairé, et suivi d'un commentaire<br />
qui achève de laire comprendre la substance du texte. Après ce commentaire, quelques maximes en<br />
dégagent la leçon morale.
Manuel général 1921-1922 N° 16 7 Jaavier 1922<br />
SUJETS <strong>DE</strong> COMPOSITIONS<br />
donnés dans<br />
LES EXAMENS ET CONCOURS <strong>DE</strong> L'ENSEIGNEMENT <strong>PRIMAIRE</strong><br />
PRÉPARATION AU CERTIFICAT D'APTITU<strong>DE</strong> PÉDAGOGIQUE<br />
Premier sujet.<br />
tn Inspecteur visitant une école pour la première<br />
fois, constate après examen du registre d'appel<br />
que la fréquentation est régulière ; et il se dit<br />
en lui-rnème : « Voici, sans doute, une bonne école<br />
et un bon maître ». Que pensez-vous de la réflexion<br />
de l'Inspecteur1<br />
Compte rendu mensuel.<br />
SUJETS TRAITÉS EN DÉCEMBRE<br />
A l'exception de deux d'entre eux, tous ceux de nos<br />
candidats qui ont traité ce premier sujet ont bien, TU<br />
^u'il s'agissait ici de la question de la fréquentation<br />
scolaire, toujours actuelle et même à l'un des premiers<br />
plans de l'actualité, par l'examen d'un projet de loi à<br />
la Chambre et au Sénat. Il n'y avait pas à discuter la<br />
réflexion de l'Inspecteur, dont l'affirmation est d'ailleurs<br />
atténuée par un sans doute administratif et prudent,<br />
ni à montrer que la fréquentation peut être satisfaisante<br />
dans une école mediocre et insuffisante dans<br />
une bonne école, double fait que peuvent en vérité<br />
produire des circonstances exceptionnelles, mais fait<br />
qui n'enlève à la réflexion de notre texte aucune<br />
partie de sa justesse.<br />
Il s'agissait donc de disserter sur la fréquentation<br />
colaire, nou point pour, trouver du nouveau sur une<br />
question si souvent traitée, discutée, controversée,<br />
non point pour découvrir des sanctions nouvelles à<br />
ajouter à celles que prépare la loi en chantier, et peutêtre<br />
aussi illusoires; mais pour montrer que le bon<br />
maître sera le meilleur artisan d'une fréquentation<br />
régulière, que la bonne école attirera fortement ses<br />
élèves : « Les bons maîtres, répète un de nos correspondants,<br />
font les écoles bonnes et bien remplies. »<br />
Ces vues semblent d'ailleurs partagées par beaucoup<br />
de bons esprits. La « Revue des Bulletins départementaux<br />
publiée dans le Manuel général du 10 décembre<br />
1921, page ICI,, indique à nouveau quelquesuns<br />
des obstacles à la régularité de la fréquentation<br />
et aussi, pour assurer cette fréquentatioû, des moyens<br />
qui sont jtous du ressort du maître. On ne compte<br />
guère sur des lois que l'on estime devoir être inopérantes<br />
devant les causes très fortes d'absentéisme<br />
scolaire, et très difficiles à appliquer; on est d'avis<br />
que l'école doit, non s'ouvrir aux petits délinquants<br />
qu'amène le garde champêtre, mais attirer et relenir<br />
les enfants par sa valeur, sa réputation, son prestige.<br />
Et c'est cette école au registre d'appel aux colonnes<br />
blanches, dont nous voulons esquisser quelques traits.<br />
_ Quelle est cette école? Où. est-elle? Nous n'en savons<br />
rien. C'est sans doute une école rurale à un seul<br />
maître, cas le plus fréquent. Je me la représente<br />
aisément avec sa porte et ses larges fenêtres tournées<br />
vers l'est, son toit de tuiles rouges sur son rez-dechaussée;<br />
j'entre dans un préau-vestiaire, puis dans<br />
sa classe unique oïl je vois à gauche la chaire du<br />
maître et les deux travées de tables il deux places<br />
pour 40 élèves; la salle est claire et gaie; sur ses<br />
murs blancs ressortent de belles gravures blanches et<br />
noires ; ses tableaux montrent, l'un une carte, l'autre<br />
un dessin; une bibliothèque, des vitrines de musée<br />
scolaire, une boîte de système métrique ; là-bas des<br />
bouliers compteurs..., des tableaux de lecture...; sur le<br />
bureau, des livres et des registres en ordre, un vase<br />
de fleurs. Mobilier et matériel scolaire suffisants et<br />
propres, ^brillants comme les vitres des fenêtres.<br />
L'air y est frais et pur; le maîtro et les 38 élèves<br />
(2 absents), y sont une famille qui travaille. Les petits<br />
font du pliage d'après le dessin du tableau ; moyens<br />
et grands écoutent le maître, bouches mi-ouvertes,<br />
yeux brillants... Quelle jolie classe, gaie, lumineuse,<br />
attirante, ruche ou fourmilière où l'on travaille, où<br />
l'on n'entend que la voix, le bruit du travail. La<br />
grande et belle cour aussi avec quelques arbres, où<br />
tout à l'heure on entendra les cris des joueurs joyeux....<br />
et que prolonge le jardin-modèle de l'instituteur.<br />
Dans ce milieu riant et aimable, on doit venir par<br />
plaisir. En effet, les deux absents sont malades ; la<br />
maître les a vus hier soir, ils ont hâte de rentrer et<br />
s'ennuient qu'on travaille... et qu'on s'amuse sans<br />
eux. Le maître est aussi attirant que la classe ; c'est<br />
un bon papa ; il n'est plus jeune, c'est un fixe et non<br />
un nomade (voir A. Balz, Manuel général, page 156) ;<br />
il a enseigné aux papas de ses plus jeunes élèves; il<br />
est attirant par lui-même et par ce qu'il dit, fait et<br />
fait faire. Il aime ses élèves, ses élèves l'aiment, le<br />
respectent et font mieux que lui obéir : ils préviennent<br />
ses ordres et ses désirs; ils les égaie en les<br />
faisant travailler; par son enseignement qui est intéressant,<br />
utile, pratiqué et si facile à suivre et à comprendre,<br />
il rend tout instructif et concret : français,<br />
géographie, arithmétique; par le dessin et le chant, il<br />
évité la monotonie ; il fait dire par cœur des choses<br />
faciles à apprendre, amusantes et belles, qu'on aimera<br />
à redire dans vingt ans. On n'est pas là pour « attendre<br />
la sortie »; au contraire, la demie de onze heures ou<br />
les quatre coups de la sortie du soir viennent toujours<br />
trop tôt. Quand on le quitte pour toujours, on a du<br />
chagrin que seule atténue la pensée qu'on le reverra<br />
de temps en temps, à quelque cours du soir, ou conférence,<br />
ou fête de l'école. Il a fait tout le monde bon,<br />
honnête, poli, plhs instruit que ne le demande le C. E. ;<br />
il conserve le savoir des anciens élèves, en le leur<br />
rafraîchissant en hiver, et prolonge ainsi son aclion<br />
et son influence sur toute sa commune dont il est une<br />
sorte de père spirituel. Il connaît et voit souveat tous<br />
les parents de ses élèves. S'il vient un immigré dans le<br />
pays, il entre en relations avec lui pour le faire plus<br />
vite membre de la grande famille et pour que ses<br />
enfants fréquentent et aiment, comme les autres,<br />
l'école Par l'enseignement, qui en fera des hommes. par l'éducation, par l'influence<br />
qu'il a sur élèves et parents, par son obligeance, par<br />
son attirance personnelle, son école est pleine, et la<br />
fréquentation aussi régulière que possible. On ne<br />
s'absente qu'avec sa permission, ou si l'on est malade.<br />
Il n'a besoin d'aucun procédé spécial; il sait qu'il y a<br />
ailleurs des bulletins d'absence, des récompenses pour<br />
assiduité, des punitions pour les « renards » qui font<br />
l'école buissonnière; de tout cela, qui peut être utile<br />
à côté, il n'a cure, et n'a que faire. Il ne veut pas<br />
enlever d'élèves aux collègues des villages voisins : il<br />
ajuste assez des siens avec qui il vit six ou sept ans,<br />
et auxquels il donne un peu de savoir, beaucoup de<br />
bon sens et de quoi se faire une vie droite sur le sol<br />
où ils sont nés, où il leur apprit à vivre.<br />
L'inspecteur nouveau qui, ouvrant le registre d'appel<br />
de cette école, n'y vit en mai 19... de croix qu'en<br />
face de deux noms, pouvait dire avec toute vraisemblance<br />
déraison : « Voici sans doute une bonne école<br />
et un bon maître. » Et quelques jours plus tard,<br />
comme il faisait part à l'Inspecteur d'Académie de ses<br />
impressions sur ce maître, le grand chef lui dit :<br />
n Nous n'avons pas mieux dans le département; il a<br />
refusé tous les postes plus avantageux qu'on lui a<br />
G. NAMPON. Cent questions de théorie du Brevet supérieur (Arithmétique, Algèbre, Géométrie). 2.80<br />
-— majoration temporaire de 25 °/0 —»
62 MANUEL GÉNÉRAL <strong>DE</strong> <strong>L'INSTRUCTION</strong> <strong>PRIMAIRE</strong><br />
offerts; c'est un sage qui fait du bien par son action<br />
et son exemple ».<br />
Deuxième sujet.<br />
De la discipline. — « C'est mon opinion de gâ ter<br />
1rs enfants », dit Alfred de Musset.La pédagogie du<br />
poète peut n'etrepas sans inconvénient sérieux, vous<br />
l'avez sans doute constaté. La méthode contraire,<br />
celle qui porte à punir toutes les fautes des enfants,<br />
même leurs peccadilles, et à réprimer toujours 1rs<br />
moindres écarts, n'est-elle pas bien dangereuse elle<br />
aussi? Un éducateur digne de ce nom traitera-t-il<br />
l'enfant sans indulgence et même sans bontél<br />
Deux ou (rois devoirs franchement mauvais ont<br />
diminué la valour do l'intéressante série de copies que<br />
nous arons eues sur ce sujet, : c'étaient dos plans mal<br />
faits, des matériaux non encore placés pour la mise<br />
en œuvre.D'autres, au contraire, nous ont paru presque<br />
excellents : sujet bien posé, appréciation très ferme<br />
sur la « pédagogie du poète », avec de jolis passages<br />
sur les enfants gâtés; mise en contraste do la dure<br />
discipline avec ses conséquences; détermination de la<br />
mesure où fermeté et douceur doivent s'allier pour<br />
constituer la discipline libérale que réclame l'apprentissage<br />
de la liberté, conclusion qui retourne h la proposition,<br />
tels ont été l'allure et le contenu résumés de<br />
certaines copies, d'ailleurs écrites en bonne langue.<br />
Plusieurs fois la note 15 a pu être donnée h nos correspondants.<br />
Le comité de correction en félicite les<br />
bénéficiaires....<br />
On Tient de lire le plan général du sujet. Ajoutonsy<br />
quelques développements.<br />
Un philosophe est souvent doublé d'un pédagogue :<br />
Le Discours de la Méthode contient un chapitre<br />
de pédagogie. En est-il ainsi d'un poète? Il est permis<br />
défenses; au lieu de « dicter le devoir », il faudrait<br />
l'inspirer. » Non qu'il faille absolument exclure l'autorité,<br />
dit Mme de Rémusat, mais c'est un moyen qu'il<br />
faut ménager, o parce que son emploi se b»rne au présent<br />
et qu il satisfait celui qui l'empUis plutôt qu'il<br />
n'avance celui qui en est l'objet. » 11 ne l'avance pas,<br />
en effet, puisqu'elle fait l'enfant craintif et timide, cl<br />
nuit à l'accroissement de sa volonté, arrête son<br />
expansion qui serait si utile pour l'éducation morale,<br />
paralyse l'initiative, supprime la liberté et la responsabilité<br />
et empêche le développement de la personnalité;<br />
puisqu'elle tue l'affection de l'enfant pour son<br />
maître, fait celui-là « chien "fouetté » et défiant, hypocrilo<br />
et lâche, irrospectuoux et désobéissant, aspirant<br />
.'i la liberté pour en abuser. C'est la vieille methode<br />
dos siècles passés, colle dos pères torribles qui met<br />
taient leurs enfants en prison ou au couvent, celle<br />
des
CERTIFICAT D'APTITU<strong>DE</strong><br />
à<br />
L'ENSEIGNEMENT DU TRAVAIL MANUEL<br />
ET À<br />
L'ENSEIGNEMENT MÉNAGER<br />
(Aspirantes.)<br />
Sujets à traiter en janvier.<br />
I. Essayez de dégager les principes sur lesquels<br />
on peut baser l'entretien du linge : blanchissage,<br />
raccommodage, repassage. Partant de ces principes,<br />
établissez le plan d'une leçon pour chacun de ces<br />
exercices.<br />
II. Faites une leçon à des élèves d'école primaire<br />
supérieure (vous indiquerez l'année) sur les soins à<br />
donner aux vêtements : 1• soins journaliers ; 2" soins<br />
de fin de saison. M . BODTIIÎR.<br />
BREVET ÉLÉMENTAIRE E T CONCOURS<br />
D'ADMISSION AUX ÉCOLES NORMALES'<br />
Composition française.<br />
Dons un sonnet, Sully-Prudhomme a écrit :<br />
Demain, j'irai demain voir ce pauvre cliez lui ;<br />
Demain, je reprendrai ce livre ouvert à peine;<br />
Demain, je te dirai, mon âme, où je te mène ;<br />
Demain, je 6erai juste et fort ; pas aujourd'hui.<br />
Commentez ces vers. Dites pourquoi nous sommes<br />
toujours tentés de remettre à demain ce que nous<br />
pouvons faire aujourd'hui; montrez les conséquences<br />
de cette négligence®.<br />
INDICATIONS.<br />
Le texte demande trois parties dans le développement.<br />
I. Commentaire. — Montrez d'abord qu'il s'agit d'une<br />
tendance générale à laquelle chacun de nous est enclin.<br />
Ensuite,vous serrant des vers mêmes de Sully-Prudhomme,<br />
vous donnerez des exemples personnels dont chacun se<br />
rapportera à l'un des faits auxquels il fait allusion. Remarquez<br />
que le troisième vers est relatif à l'examen de conscience<br />
tant recommandé par les moralistes (Franklin, en<br />
particulier) et auquel nous nous dérobons toujours. Ne<br />
vous étendez pas trop sur ce commentaire.<br />
II. Pourquoi avez-vous cette tentation? — 1* Par<br />
paresse et haine de l'effort. Nous nous trouvons bien dans<br />
la situation qui ne demande de notre part aucun effort, le<br />
repos, le jeu tranquille; — 2* par amour de nos habitudes.<br />
L'habitude, cette « seconde nature », nous permet l'action<br />
sans réflexion et sans effort. En interrompre le cours, « se<br />
déranger » cxig« une attention, un examen de ce qu'il faut<br />
faire et des moyens à employer, dont l'homme est trop souvent<br />
incapable» Il y a la quelque chose comme un « saut<br />
dans l'inconnu » qui fait peur à beaucoup de gens ; — 3* par<br />
horreur des responsabilités. Il faudra • prendre une attitude<br />
» et on a peur du jugement d'autrui, des gens avec<br />
qui l'on vit quotidiennement; — 4- par égoisme. On peut<br />
même dire que tout ce qui précède est résumé dans ce mot.<br />
Nous n'aimons pas àagir.nous déranger, être nous-mêmes<br />
devant les autres parce que tout cela implique un certain<br />
oubli de soi. C'est l'attitude du bonhomme Chrysale qui<br />
« aime fort le repos, la paix et la douceur -et ne sait pas<br />
« être homme à la barbe des gens ».<br />
Le mot égoïsme condamne donc formellement l'attitude<br />
passive de celui qui remet toujours au lendemain ce qu'il<br />
peut faire le jour même.<br />
III. Les conséquences de cette attitude passive sont<br />
d'ailleurs toujours fâcheuses, souvent fort graves. Elles<br />
atteignent à la fois l'individu lui-même et ceux qui l'entourent,<br />
même parfois elles ont des répercussions très éloignées.<br />
Donner des exemples : 1. L'écolier qui ne s'instruit<br />
pas parce qu'il remet sans cesse devoirs et leçons. Il est<br />
puni et c'est une première conséquence, — mais il perd un<br />
L Aspirantes, Ardèclio, 1" session 1951.<br />
2. On trouvora un développement do co sujet dans Cent<br />
Compositions françaises du Jirevet élémentaire. Ilachotte<br />
éditour.<br />
SUJETS <strong>DE</strong> COMPOSITIONS 63<br />
temps précieux et les connaissances qu'il n'acquiert pas lui<br />
manqueront gravement plus tard (préciser par des faits). —<br />
2. L e commerçant qui manque une affaire, un rendez-vous<br />
important et qui voit même son concurrent prendre l'affaire<br />
à son compte, réaliser de gros bénéfices, etc. Ce sont les<br />
conséquences individuelles. Il y a des conséquences sociales<br />
: le malade, l'indigent dont la souffrance, la misère<br />
grandit, devient irréparable parce qu'on ne l'a pas secouru<br />
a temps; l'ami dont on lasse la bonne volonté parce qu'on<br />
a négligé de lui écrire. Plus graves encore sont les conséquences<br />
de l'inaction quand on a des subordonnés qui en<br />
subissent nécessairement tous les contre-coups (un officier,<br />
un chef d'industrie, etc.).<br />
Conclusion. —'Ne disons jamais « j'agirai demain •.<br />
.Agissons, tout de suite. C'est un devoir cuvers nous-mêmes<br />
et envers les autres.<br />
Géographie.<br />
Le développement industriel des Klats-Unis. — En<br />
indiquer les raisons. — Dire les principaux centres<br />
industriels.<br />
DÉVELOPPEMENT.<br />
11 n'y a pas cent ans, les Etats-Unis n'avaient pour ainsi<br />
dire aucune industrie. C'était un pays à peu prés exclusivement<br />
agricole. Aujourd'hui, tout en ayant augmenté formidablement<br />
sa production agricole, ce grand pays est<br />
devenu tellement industriel qu'il se place au premier rang<br />
parmi les nations modernes dans toutes les branches de<br />
l'industrie.<br />
Les causes en sont d'abord dans l'activité extraordinaire<br />
des Américains du Nord. Quand ils eurent conquis leur<br />
indépendance, ils durent attendre tout d'eux-mêmes et non<br />
plus de 1 Europe. Ils furent obligés de créer chez eux les<br />
industries nécessaires à l'existence. Mais encore fallait-il<br />
que les Américains trouvassent sur leur propre sol tout ce<br />
dont ils avaient besoin. Or, la nature a merveilleusement<br />
do^è ce pays. Aujourd'hui |encore, la condition essentielle<br />
du développement industriel d'un pays est la présence de<br />
la houille dans son sous-sol. Les Etats-Unis sont devenus<br />
les plus gros producteurs de houille du monde entier. Les<br />
bassins houillers sont surtout groupes dans la région du<br />
nord-est et de l'est des Etats-Unis, [.extraction de la houille<br />
est donc très active pour l'alimentation des propres industries<br />
du pays et pour l'exportation. Les houilles américaines<br />
font maintenant concurrence sur les marchés européens et<br />
dans les ports de l'Amérique du Sud aux houilles anglaises<br />
et fournissent 45 0/0 de la consommation mondiale. Mais<br />
d'autres agents de la force motrice sont venus concurrencer<br />
la houille dans ces derniers temps : le pétrole et la<br />
• houille blanche»ou les chutes d'eau. Les Etats-Unis ont<br />
des gisements de pétrole très importants dans le voisinage<br />
des régions houillères, en Pensylvanie, en particulier. Leur<br />
production annuelle est de 23 millions de tonnes, 62 0/0 de<br />
la consommation mondiale. Ils ont, grâce à l'abondance et<br />
à la richesse de leur réseau fluvial, à leurs grands lacs,<br />
d'immenses installations électriques employées par toutes<br />
les industries.<br />
Toutes sortes de produits servent d'aliment à ces industries.L'industrie<br />
métallurgique est favorisée parlaprésence<br />
du fer, du cuivre, du plomb et de l'aluminium, en particulier<br />
dans la région du nord et de l'est, à proximité des<br />
mines de houille. L'agriculture fournit aussi une matière<br />
abondante à transformer. Les immenses champs de blé<br />
(240 millions d'hectolitres) et de mais (1031 millions d'hectolitres)<br />
de la région centrale et de la plaine du Mississipi<br />
alimentent des minoteries. Les champs de coton de la<br />
région du sud et du sud-est permettent aux Etats-Unis<br />
d'être le plus grand producteur de cotonnades du monde<br />
(2400000 tonnes, 64 O'O de la production mondiale). La canne<br />
a sucre du sud, la betterave dans le nord et l'est alimentent<br />
l'industrie sucrière. L'ancienne « prairie » du centre et du<br />
nord, qui s'étend jusqu'aux Montagnes Rocheuses, a d'innombrables<br />
troupeaux de bœufs avec lesquels on prépare<br />
la viande frigorifiée.Dans le nord, les porcs alimentent l'industrie<br />
en grand de la charcuterie. Les Etats-Unis ne se<br />
contentent pas des produits de leur propre sol. Ils importent<br />
pour leurs industries du caoutchouc, du lin. Enfin l'or,<br />
l'argent, le platine de la région de l'ouest et de l'Alaska<br />
donnent lieu à des industries extractives importantes, mais<br />
qui sont loin d'être au premier rang parmi les facteurs de<br />
la richesse du pays : l'or des Etats-Unis représente 200/0 et<br />
l'argent 28 0/0 de la production mondiale.<br />
Les grands centres industriels sont, pour la métallurgie,<br />
dans la région des Grands Lacs : Chicago, Cleveland. Buffalo<br />
; dans les montagnes de l'est : Pittsburg, Cincinnati ;<br />
sur la côte, New-York et ses faubourgs, à causede l'importance<br />
des relations avec l'Europe. Les industries de transformation<br />
nées de l'agriculture ont leurs centres à Chicago,<br />
Cincinnati (minoteries, charcuteries, conserves), à Milvaukee,<br />
Minneapolis, Saint-Paul, Saint-Louis (minoteries).<br />
La Nouvelle-Orléans, à l'embouchure du Mississipi, et Philadelphie,<br />
sur la côte de l'Atlantique, sont occupées à la<br />
HISTOIRE et GÉOGRAPHIE : M. SCHONE. Cent Compositions. J&yft tn-uXocâ. 5 fr.<br />
-— ' Majoration temporaire de 25 °/0
MANUEL GÉNÉRAL <strong>DE</strong> <strong>L'INSTRUCTION</strong> <strong>PRIMAIRE</strong><br />
manipulation du coton. La région des Montagnes Rocheuses<br />
a surtout Denver comme centre minier.<br />
Mathématiques.<br />
I. Une personne a placé h intérêts simples deux<br />
sommes : la 1 à (i 0/0 et la 2* à 4,5 0/0. Quelles sont<br />
ces deux sommes, sachant quo si la 1 était en argent<br />
et la 2° en or, elles auraient même poids et que la<br />
différence des intérêts égale au bout d'un an 2868 fr. 75?<br />
SOLUTION.<br />
On sait que des poids égaux d'argent et d'or monnayés<br />
ont des valeurs qui sont entre elles comme 1 et 15,5. La<br />
'2* somme vaut donc 15 fois et demie la première, et son<br />
intérêt annuel est :<br />
15 279<br />
1" somme X 15,5 X délai" somme.<br />
1000 400<br />
L'intérêt annuel de la 1 somme est seulement de la<br />
1" somme. On peut écrire :<br />
2968 fr. 75= g - ± )<br />
La première somme vaut :<br />
de la 1" s. = TJ- de la 1" s.<br />
ou<br />
ON<br />
2868 fr. 75 x rr = 4500 fr.<br />
OL<br />
La 2' vaut : 4500 fr. x 15,5 = 69 750 fr.<br />
Vérification :<br />
69750 fr. X ^ — 4500 fr. X ^ = 2SGS fr. 75.<br />
II. Un employé subit sur son traitement brut une<br />
retenue de ^ de ce traitemont. Il dépense chaque<br />
4<br />
année les g de son traitement net plus 400 fr. H a<br />
427<br />
ainsi économisé au bout de 6 ans l'es - de son trai-<br />
5oO<br />
tement brut. Quel est ce traitement?<br />
SOLUTION.<br />
Chaque année, l'économie réalisée est :<br />
r du traitement net — 400 fr.<br />
D<br />
19<br />
ou, puisque le traitement net est ^ du traitement brut :<br />
19 1<br />
gjj du traitement brut x g — 400 fr.<br />
_19.<br />
du traitement brut — 400 fr.<br />
100<br />
L'économie annuelle est aussi - de l'économie réalisée<br />
B<br />
en 6 ans soit :<br />
427 I 407<br />
nr-: du traitement brut x = î-fnr du traitement brut.<br />
550 0 00OU<br />
Et on peut écrire :<br />
19 427<br />
— du trait, brut — 400 fr. = du trait, brut.<br />
1U0 5300<br />
D ' où : {m - m) du trait - brut = 400 fr -<br />
du trait, brut = 400 fr.<br />
OûUU<br />
Le traitement brut s'élève à :<br />
.">300<br />
400 fr. x 6600 fr.<br />
200<br />
Vérification :<br />
19 1<br />
(6600 fr. X ^ X ~ X 6) — (-100 fr. X 6) = 5124 fr.<br />
lu 5<br />
6000 F R 5121 FR<br />
- X ^ = "<br />
Sciences physiques.<br />
Description de la balance. Sur quel principe est-elle<br />
basée? Expliquez la méthode de la double-pesée. Comment<br />
reconnaitriez-vous qu'une balance estjuste?<br />
INDICATIONS.<br />
Se reporter pour traiter cette question aux manuels de<br />
physique, et aux indications données dans le Manuel général<br />
du 15 octobre 1921.<br />
Décrire de préférence une balance qu'on a eu le loisir<br />
d'examiner soigneusement. Dire un mot des leviers dont<br />
elle est une application. Enfin décrire nettement, à l'aide<br />
d'exemples précis, la double-pesée, et la vérification de la<br />
justesse d'une balance.<br />
Dessin (Composition décorative).<br />
Un plateau de bois laqué et peint, ayant la formt<br />
d'un rectangle de 30 centimètres sur 20 centimètres.<br />
La décoration du plateau prendra pour base un<br />
losange inscrit dans le rectangle intérieur.<br />
(Les candidats utiliseront des éléments naturels ou<br />
des éléments géométriques choisis à leur gré.)<br />
Couture.<br />
1° Une pièce d'angle mesurant toute posée 6 centimèlres<br />
de côté, exécutée au point de surjet.<br />
(On tiendra compte dans la note de l'exactitude des<br />
dimensions données.)<br />
2» Une bride à agrafe au milieu de l'étoffe.<br />
Librairie HACHETTE, 79, boulevard Saint-Germain. Paris.<br />
POUR S'INITIER AUX MATHÉMATIQUES.<br />
Jacques CAMESCASSE<br />
L'INITIATEUR MATHÉMATIQUE<br />
Breveté S. G. D. G.<br />
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Rendant facile, dans la famille et à l'école, la mise en pratiqua<br />
de 1' < Initiation Mathématique » de C. A. Laisant.<br />
L'INITIATEUR MATHÉMATIQUE présente la caractéristique principale suivante : il donne<br />
connaissance simultanément : des principes de la numération décimale; des formes géométriques<br />
élémentaires, donc du système métrique décimal.<br />
Un jeu se composant de : 1 caissette contenant 600 cubes blancs, 600 cubes rouges, 144 réglettes, 1 notice.<br />
Prix 40 fr.<br />
DICTÉES : G. MANUEL, cent dictées 1-8»<br />
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