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Manuel général 1921-1922. W 16 7 Janvier 1922 PARTIE SCOLAIRE D I D ï T A r D A "DUTT7 \T/ r ^TTT/"P ATTT'ÙQ [Souscetterubrique.nousmettronsici.chaquesemaineJ'annoncedes I3IBLIOGKA.. Hlh. À UL l LA U 1 ^û. p u b, i c a t j o n s n o u v e I J e s p o u v a n t j ntéres3er n os lecteurs et lectrices.] Molière, par GEORGES LAFENESTRE, membre de l'Institut (Collection des « Grands Écrivains français »). — Un volume in-16, broché : 4 francs. n COURS PRÉPARATOIRE, ÉLÉMENTAIRE ET MOYEN H L'Alcoolisme. REMARQUE. —Faire coïncider cette causerie avec une leçon de choses sur les boissons fermentées et l'alcool. Les élèves suivront avec plus d'intérêt les effets de ce poisondans la vie individuelle et dans la vie sociale, pour tirer une règle de conduite à son égard. I. Comment on devient alcoolique. — L'intempérance dans la boisson conduit à l'alcoolisme. Vous savez qu'on troure l'alcool dans les boissons fermen- : lies : vin, cidre, bière — 2 à 100/0 d'alcool en géné- (ral; dans les boissons distillées : eau-de-vie, alcools | industriels extraits des betteraves, des pommes de • terre, etc: 30 à 75 0/0 ; dans les liqueurs : boissons ! distillées auxquelles on a ajouté, pour en varier la saveur, des essences diverses : absinthe, amers, char- ; treuse, bénédictine, et tous ces produits qu'on vend • dans les cabarets sous les noms les plus fantaisistes. ; Ces essences ont sur le système nerveux un effet | destructeur beaucoup plus terrible encore que l'alcool : : elles ont un goût agréable et c'est pour cela qu'on ne se défie pas d'elles. L'cau-de-vie, au contraire, produit au début une sensation de brûlure : l'alcool brûle, en ' effet, les papilles nerveuses de la. langue et du palais ; [malheureusement, cette sensation s'atténue vite et se transforme en sensation de plaisir. Celle-ci s'émousse, | d'ailleurs assez vite et pour la ressentir, le buveur est ; obligé d'absorber une quantité toujours plus grande jde boisson, renfermant un degré de plus en plus élevé (d'alcool. Une fois dans l'engrenage, impossible d'en [sortir : « Qui a bu, boira ». Le buveur est la proie de l'alcool qui ne le lâchera plus, qui le tuera, brisera son foyer, son bonliiur, sèmera autour de lui la ruine, la douleur et la mort. L'alcool est le plus cruel ennemi ,des hommes. Nous allons voir en détail comment il traite celui qui s'est laissé par lui réduire en esclavage. II. L'homme en proie à l'alcool. — Le besoin de boire détruit progressivement chez lui tous les autres •désirs. L'alcoolique n'éprouve plus le besoin d'être propre, d'avoir des vêtements décents, un logis convenable, même de manger. 11 donne à l'alcool l'argent j laissé disponible par la disparition do ces désirs. 11 lui donne mémo celui qui devrait pourvoir à l'entretien de sa lamille. Il aimait bien ses enfants, avant l'arrivée du despote; il n'écoute plus à présent leurs cris de douleur quand ils ont froid, quand ils ont faim. 11 leur demande même de l'argent et les frappe si, par leur travail précoce ou par le vol, ils n'apportent pas l'obole de leur faiblesse au tyran qui les martyrise. C'est la misère à la maison (la dépeindre). Mais arrivé à ce point, l'alcoolique n'ira pas loin ; car pendant qu'il désorganisait son foyer, l'alcool attaquait son corps dans ses fonctions essentielles. III. Comment l'alcool tue l'homme. — L'alcool est un poison. Quelques gouttes sur la langue d'un cobaye suffisent à lo tuer. L'homme, plus robuste, résiste plus longtemps ; mais ses jours sont comptés. Suivons les différentes phases de cette lutte. L'alcool attaque d'abord l'appareil digestif, détruit les glandes Partie scolaire. de l'estomac, empêche la digestion, fait perdre l'appétit. Il pénètre dans le sang, brûle les globules rouges chargés de porter l'oxgène aux cellules ; par suite, l'assimilation des aliments ne peut plus se faire et l'alcoolique perd ses forces. Le cœur affaibli ne peut plus remplir son rôle et la circulation du sang est ralentie ; les artères et les veines, rendues plus fragiles, peuvent être brisées au moindre effort : mort subite. Les poumons sont prêts à se laisser envahir par les microbes de la tuberculose. Toutes ces maladies le font atrocement souffrir. Si 1e médecin lui ordonne de cesser de boire, il répond : « Plutôt mourir. » Et il ne tarde pas à succomber en effet. IV. Comment l'alcool désorganise l'intelligence. — 11 attaque le système nerveux, détruit les cellules du cerveau. Or c'est !e cerveau qui permet h l'homme de percevoir les objets extérieurs, de comprendre. de se souvenir, de penser. En le désorganisant, il l'empêche d'exercer ces fonctions. L'alcoolique perd d'abord la mémoire ; il est incapable de faire un effort d'attention pour exécuter son travail ou pour lire. Ne pouvant organiser ses idées, il lui est difficile de soutenir une conversation ou d'écrire une lettre. Il n'est plus le maître do son imagination. Il est la proie des hallucinations ; une idée fixe s'impose, grandit et se subordonne toutes les autres; l'alcoolique a alors perdu la raison : c'est un fou, mais un fou dangereux, car l'idée qui le hante est toujours violente, brutale ; elle le pousse k briser les objets, à tuer. Il meurt souvent dans une crise da folie aiguë : le delirium tremens. V. Comment l'alcool détruit la sens moral. — L'alcoolique ne peut plus discerner le bien du mal ; sa conscience faussée lui montre le bien dans tout co qui peut satisfaire sa passion. Tout ce qui s'oppose k la réalisation des désirs de son maître est mal. Il est donc capable de commettre toutes sortes de bassesses et les plus grands crimes avec la conviction d'avoir raison. Il ne se respecte plus et ne respecte plus les autres. Il perd le sentiment de sa dignité personnelle (Lecture 1) ; c'est un mauvais fils, un mauvais père, qui descend au niveau de la brute. Un roi cruel fit appeler un jour un de ses sujets et lui dit : > Je vais te faire mourir ; niais tu peux avoir la vie sauve si tu exécutes l'une de ces trois actions : frappe ta soeur, tue ton père ou bois du vin. Choisis. • L'homme effrayé n'hésita pas. — Pouvait-if hésiter? — Il but du vin... 1 but du vin, maltraita sa sœur, et tua son père. (Légende arabe.) VI. L'alcool trappe même les enfants du buveur. — 11 ne se contente pas de maltraiter celui qui se laisse enchaîner par lui; il le poursuit jusque dans sa descendance. Les enfants du buveur héritent des maladies organiques de leur père et sont pour la plupart voués à la tuberculose ; ils héritent de sa passion et de ses vices. « Un malhoureux fut tué par son ivrognerie : il laissait après lui sept enfants. Dès leur bas âge, les deux premiers sont enlevés çar des convulsions. Le troisième devient fou à vingt-deux ans ; le quatrième, pris de la manie du suicide, finit par devenir idiot. Le cinquième et le sixième sont d'un caractère triste et incapables de tout effort ; le septième seul est d'une intelligence et d'une santé supportables ; mais il n'a i6
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