09.06.2013 Views

DE L'INSTRUCTION PRIMAIRE - INRP

DE L'INSTRUCTION PRIMAIRE - INRP

DE L'INSTRUCTION PRIMAIRE - INRP

SHOW MORE
SHOW LESS

Create successful ePaper yourself

Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.

Manuel général 1921-1922 N° 16 7 Jaavier 1922<br />

SUJETS <strong>DE</strong> COMPOSITIONS<br />

donnés dans<br />

LES EXAMENS ET CONCOURS <strong>DE</strong> L'ENSEIGNEMENT <strong>PRIMAIRE</strong><br />

PRÉPARATION AU CERTIFICAT D'APTITU<strong>DE</strong> PÉDAGOGIQUE<br />

Premier sujet.<br />

tn Inspecteur visitant une école pour la première<br />

fois, constate après examen du registre d'appel<br />

que la fréquentation est régulière ; et il se dit<br />

en lui-rnème : « Voici, sans doute, une bonne école<br />

et un bon maître ». Que pensez-vous de la réflexion<br />

de l'Inspecteur1<br />

Compte rendu mensuel.<br />

SUJETS TRAITÉS EN DÉCEMBRE<br />

A l'exception de deux d'entre eux, tous ceux de nos<br />

candidats qui ont traité ce premier sujet ont bien, TU<br />

^u'il s'agissait ici de la question de la fréquentation<br />

scolaire, toujours actuelle et même à l'un des premiers<br />

plans de l'actualité, par l'examen d'un projet de loi à<br />

la Chambre et au Sénat. Il n'y avait pas à discuter la<br />

réflexion de l'Inspecteur, dont l'affirmation est d'ailleurs<br />

atténuée par un sans doute administratif et prudent,<br />

ni à montrer que la fréquentation peut être satisfaisante<br />

dans une école mediocre et insuffisante dans<br />

une bonne école, double fait que peuvent en vérité<br />

produire des circonstances exceptionnelles, mais fait<br />

qui n'enlève à la réflexion de notre texte aucune<br />

partie de sa justesse.<br />

Il s'agissait donc de disserter sur la fréquentation<br />

colaire, nou point pour, trouver du nouveau sur une<br />

question si souvent traitée, discutée, controversée,<br />

non point pour découvrir des sanctions nouvelles à<br />

ajouter à celles que prépare la loi en chantier, et peutêtre<br />

aussi illusoires; mais pour montrer que le bon<br />

maître sera le meilleur artisan d'une fréquentation<br />

régulière, que la bonne école attirera fortement ses<br />

élèves : « Les bons maîtres, répète un de nos correspondants,<br />

font les écoles bonnes et bien remplies. »<br />

Ces vues semblent d'ailleurs partagées par beaucoup<br />

de bons esprits. La « Revue des Bulletins départementaux<br />

publiée dans le Manuel général du 10 décembre<br />

1921, page ICI,, indique à nouveau quelquesuns<br />

des obstacles à la régularité de la fréquentation<br />

et aussi, pour assurer cette fréquentatioû, des moyens<br />

qui sont jtous du ressort du maître. On ne compte<br />

guère sur des lois que l'on estime devoir être inopérantes<br />

devant les causes très fortes d'absentéisme<br />

scolaire, et très difficiles à appliquer; on est d'avis<br />

que l'école doit, non s'ouvrir aux petits délinquants<br />

qu'amène le garde champêtre, mais attirer et relenir<br />

les enfants par sa valeur, sa réputation, son prestige.<br />

Et c'est cette école au registre d'appel aux colonnes<br />

blanches, dont nous voulons esquisser quelques traits.<br />

_ Quelle est cette école? Où. est-elle? Nous n'en savons<br />

rien. C'est sans doute une école rurale à un seul<br />

maître, cas le plus fréquent. Je me la représente<br />

aisément avec sa porte et ses larges fenêtres tournées<br />

vers l'est, son toit de tuiles rouges sur son rez-dechaussée;<br />

j'entre dans un préau-vestiaire, puis dans<br />

sa classe unique oïl je vois à gauche la chaire du<br />

maître et les deux travées de tables il deux places<br />

pour 40 élèves; la salle est claire et gaie; sur ses<br />

murs blancs ressortent de belles gravures blanches et<br />

noires ; ses tableaux montrent, l'un une carte, l'autre<br />

un dessin; une bibliothèque, des vitrines de musée<br />

scolaire, une boîte de système métrique ; là-bas des<br />

bouliers compteurs..., des tableaux de lecture...; sur le<br />

bureau, des livres et des registres en ordre, un vase<br />

de fleurs. Mobilier et matériel scolaire suffisants et<br />

propres, ^brillants comme les vitres des fenêtres.<br />

L'air y est frais et pur; le maîtro et les 38 élèves<br />

(2 absents), y sont une famille qui travaille. Les petits<br />

font du pliage d'après le dessin du tableau ; moyens<br />

et grands écoutent le maître, bouches mi-ouvertes,<br />

yeux brillants... Quelle jolie classe, gaie, lumineuse,<br />

attirante, ruche ou fourmilière où l'on travaille, où<br />

l'on n'entend que la voix, le bruit du travail. La<br />

grande et belle cour aussi avec quelques arbres, où<br />

tout à l'heure on entendra les cris des joueurs joyeux....<br />

et que prolonge le jardin-modèle de l'instituteur.<br />

Dans ce milieu riant et aimable, on doit venir par<br />

plaisir. En effet, les deux absents sont malades ; la<br />

maître les a vus hier soir, ils ont hâte de rentrer et<br />

s'ennuient qu'on travaille... et qu'on s'amuse sans<br />

eux. Le maître est aussi attirant que la classe ; c'est<br />

un bon papa ; il n'est plus jeune, c'est un fixe et non<br />

un nomade (voir A. Balz, Manuel général, page 156) ;<br />

il a enseigné aux papas de ses plus jeunes élèves; il<br />

est attirant par lui-même et par ce qu'il dit, fait et<br />

fait faire. Il aime ses élèves, ses élèves l'aiment, le<br />

respectent et font mieux que lui obéir : ils préviennent<br />

ses ordres et ses désirs; ils les égaie en les<br />

faisant travailler; par son enseignement qui est intéressant,<br />

utile, pratiqué et si facile à suivre et à comprendre,<br />

il rend tout instructif et concret : français,<br />

géographie, arithmétique; par le dessin et le chant, il<br />

évité la monotonie ; il fait dire par cœur des choses<br />

faciles à apprendre, amusantes et belles, qu'on aimera<br />

à redire dans vingt ans. On n'est pas là pour « attendre<br />

la sortie »; au contraire, la demie de onze heures ou<br />

les quatre coups de la sortie du soir viennent toujours<br />

trop tôt. Quand on le quitte pour toujours, on a du<br />

chagrin que seule atténue la pensée qu'on le reverra<br />

de temps en temps, à quelque cours du soir, ou conférence,<br />

ou fête de l'école. Il a fait tout le monde bon,<br />

honnête, poli, plhs instruit que ne le demande le C. E. ;<br />

il conserve le savoir des anciens élèves, en le leur<br />

rafraîchissant en hiver, et prolonge ainsi son aclion<br />

et son influence sur toute sa commune dont il est une<br />

sorte de père spirituel. Il connaît et voit souveat tous<br />

les parents de ses élèves. S'il vient un immigré dans le<br />

pays, il entre en relations avec lui pour le faire plus<br />

vite membre de la grande famille et pour que ses<br />

enfants fréquentent et aiment, comme les autres,<br />

l'école Par l'enseignement, qui en fera des hommes. par l'éducation, par l'influence<br />

qu'il a sur élèves et parents, par son obligeance, par<br />

son attirance personnelle, son école est pleine, et la<br />

fréquentation aussi régulière que possible. On ne<br />

s'absente qu'avec sa permission, ou si l'on est malade.<br />

Il n'a besoin d'aucun procédé spécial; il sait qu'il y a<br />

ailleurs des bulletins d'absence, des récompenses pour<br />

assiduité, des punitions pour les « renards » qui font<br />

l'école buissonnière; de tout cela, qui peut être utile<br />

à côté, il n'a cure, et n'a que faire. Il ne veut pas<br />

enlever d'élèves aux collègues des villages voisins : il<br />

ajuste assez des siens avec qui il vit six ou sept ans,<br />

et auxquels il donne un peu de savoir, beaucoup de<br />

bon sens et de quoi se faire une vie droite sur le sol<br />

où ils sont nés, où il leur apprit à vivre.<br />

L'inspecteur nouveau qui, ouvrant le registre d'appel<br />

de cette école, n'y vit en mai 19... de croix qu'en<br />

face de deux noms, pouvait dire avec toute vraisemblance<br />

déraison : « Voici sans doute une bonne école<br />

et un bon maître. » Et quelques jours plus tard,<br />

comme il faisait part à l'Inspecteur d'Académie de ses<br />

impressions sur ce maître, le grand chef lui dit :<br />

n Nous n'avons pas mieux dans le département; il a<br />

refusé tous les postes plus avantageux qu'on lui a<br />

G. NAMPON. Cent questions de théorie du Brevet supérieur (Arithmétique, Algèbre, Géométrie). 2.80<br />

-— majoration temporaire de 25 °/0 —»

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!