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Légende<br />
Athanase Kircher : «Mundus Subterraneaus» (1678)<br />
2 - Objet<br />
du poème<br />
Après l’exaltation lyrique des forces de <strong>la</strong> <strong>Nature</strong> sous l’égide<br />
de Vénus, Lucrèce indique nettement, et en peu de mots, son<br />
vrai propos: l’exposition d’un système philosophique complet.<br />
Et les concepts-clés sont indiqués d’emblée: matière, corps premiers.<br />
On sait qu’Épicure par<strong>la</strong>it d’atomes, mot grec signifiant:<br />
«que l’on ne peut briser». Chez Lucrèce, ils sont nommés corps<br />
premiers, ceux sur qui repose tout l’édifice de l’univers. La différence<br />
lexicale n’est peut-être pas à négliger: si Épicure en employant<br />
atome mettait l’accent sur le fait d’être insécable, donc<br />
une propriété statique, Lucrèce en par<strong>la</strong>nt de corpora prima les<br />
considère plutôt sous un angle générique: s’ils sont effectivement<br />
«incassables», ils sont surtout ceux dont tous les autres<br />
proviennent: il le dit c<strong>la</strong>irement au dernier vers de ce passage.