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la revue internationale sur bananiers et plantains - Bioversity ...

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d’Oyugis <strong>et</strong> Homa Bay. À Kwale <strong>et</strong> Kilifi, H.<br />

multicinctus <strong>et</strong> à Kilifi Meloidogyne spp. ont<br />

été découverts seulement <strong>sur</strong> les cultivars<br />

de <strong>bananiers</strong> exotiques <strong>et</strong> non <strong>sur</strong> les EAHB.<br />

Dans le district de Muranga, P. coffeae était<br />

<strong>la</strong>rgement présent <strong>sur</strong> les cultivars EAHB <strong>et</strong><br />

exotiques <strong>et</strong> a aussi été enregistré <strong>sur</strong> les<br />

<strong>bananiers</strong> exotiques dans les districts de<br />

Nyeri <strong>et</strong> Vihiga. Les nématodes Rotylenchus<br />

c<strong>la</strong>vicaudatus, Scutellonema spp., Cricomema<br />

spp., Xiphinema spp, Hemicycliophora spp. <strong>et</strong><br />

une espèce non encore décrite de Trophurus<br />

ont aussi été observés sporadiquement.<br />

Discussion<br />

Le nématode le plus <strong>la</strong>rgement répandu<br />

observé attaquant les <strong>bananiers</strong> EAHB <strong>et</strong><br />

exotiques au Kenya en 1993 était P. goodeyi.<br />

Il a aussi été celui trouvé aux plus fortes<br />

densités. H. multicinctus préva<strong>la</strong>it aussi, alors<br />

que R. similis, dominant dans les pays voisins,<br />

Ouganda <strong>et</strong> Tanzanie, a été observé à des<br />

densités re<strong>la</strong>tivement faibles <strong>et</strong> de manière<br />

sporadique. La densité re<strong>la</strong>tivement élevée<br />

à <strong>la</strong>quelle certaines espèces de nématode<br />

ont été observées pourrait suggérer leur<br />

responsabilité dans les pertes de production<br />

(Gowen <strong>et</strong> al. 2005). Toutefois, alors qu’il<br />

existe des données établissant c<strong>la</strong>irement<br />

l’eff<strong>et</strong> néfaste de R. similis <strong>sur</strong> Musa, <strong>la</strong><br />

re<strong>la</strong>tion entre P. goodeyi, Meloidogyne spp., H.<br />

multicinctus <strong>et</strong> Musa est moins c<strong>la</strong>ire, malgré<br />

des informations de plus en plus nombreuses<br />

quant à leur pouvoir destructeur (Walker <strong>et</strong><br />

al. 1984, Barekye <strong>et</strong> al. 1999, Bridge 2000,<br />

Ssango <strong>et</strong> al. 2004, Moens <strong>et</strong> al. 2005). Il<br />

semble aussi exister une forte influence du<br />

génotype de Musa <strong>sur</strong> l’association avec<br />

ces nématodes (Pinoch<strong>et</strong> <strong>et</strong> Rowe 1978,<br />

Hartman J., IITA, non publié), bien que <strong>la</strong><br />

nature hautement pathogène de P. coffeae<br />

pour Musa devienne de plus en plus évidente<br />

(Speijer <strong>et</strong> al. 2000, Sundararaju 2001, Brentu<br />

<strong>et</strong> al. 2004). Il est à noter dans c<strong>et</strong>te étude<br />

que les densités re<strong>la</strong>tivement élevées de P.<br />

coffeae à Muranga, <strong>et</strong> son occurrence dans les<br />

districts de Nyeri <strong>et</strong> Vihiga. P. coffeae n’avait<br />

pas été observé <strong>sur</strong> Musa au Kenya (Gichure<br />

<strong>et</strong> Ondieki 1977), mais semble être observé de<br />

plus en plus souvent en Afrique de l’Est bien<br />

que de manière erratique. Dans le nord-ouest<br />

de <strong>la</strong> Tanzanie, par exemple, il n’avait pas été<br />

détecté en 1984 (Walker <strong>et</strong> al. 1984), mais l’a<br />

été peu après (Sikora <strong>et</strong> al. 1989), alors qu’il<br />

n’avait pas été détecté à Zanzibar en 1992<br />

(Maas 1992), mais est détecté fréquemment<br />

plus récemment (Rajab <strong>et</strong> al. 1999). Étant<br />

donné le potentiel de dommages observé<br />

dans des études <strong>sur</strong> les <strong>bananiers</strong> p<strong>la</strong>ntain en<br />

Afrique de l’Ouest (Speijer <strong>et</strong> al. 2001, Brentu<br />

<strong>et</strong> al. 2004), l’apparition de P. coffeae <strong>sur</strong> Musa<br />

dans <strong>la</strong> région est inquiétante, même si ‘P.<br />

coffeae’ semble être composé de plusieurs<br />

espèces étroitement apparentées différant par<br />

leur potentiel pathogénique <strong>et</strong> <strong>la</strong> spécificité de<br />

l’hôte (Duncan <strong>et</strong> al. 1999). Actuellement, on<br />

ne connaît pas les eff<strong>et</strong>s des nématodes <strong>sur</strong><br />

les <strong>bananiers</strong> EAHB <strong>et</strong> les <strong>bananiers</strong> dessert.<br />

En outre, il est intéressant de noter <strong>la</strong> présence<br />

observée de P. goodeyi dans des sites de faible<br />

altitude <strong>sur</strong> <strong>la</strong> côte kenyane. Pratylenchus<br />

goodeyi est habituellement repéré à des<br />

altitudes supérieures (au-dessus de 1400 en<br />

Afrique continentale) où les conditions sont<br />

plus fraîches (ce qui lui perm<strong>et</strong> de <strong>sur</strong>vivre)<br />

qu’aux altitudes inférieures (Bridge <strong>et</strong> al.<br />

1995). C’est pourquoi, son occurrence dans<br />

les zones côtières re<strong>la</strong>tivement chaudes<br />

du Kenya est inhabituelle. À l’exception de<br />

sa présence dans les îles Canaries (Price<br />

2000) où il représente un problème pour les<br />

<strong>bananiers</strong> dessert commerciaux, ce<strong>la</strong> semble<br />

<strong>la</strong> seule observation en Afrique continentale <strong>et</strong><br />

peut-être une indication de souche tolérant <strong>la</strong><br />

chaleur.<br />

On ne sait pas si P. coffeae dans le district de<br />

Muranga est natif ou a été introduit par le biais de<br />

matériel importé. Sa présence est, cependant,<br />

une inquiétude <strong>la</strong>tente <strong>et</strong> l’information <strong>sur</strong> sa<br />

distribution actuelle <strong>et</strong> sa pathogénicité serait<br />

utile au secteur bananier du Kenya. De même,<br />

<strong>la</strong> présence de P. goodeyi <strong>sur</strong> <strong>la</strong> côte pourrait<br />

être le résultat d’une introduction, <strong>et</strong> indiquer<br />

que l’échantillonnage de c<strong>et</strong>te étude a eut lieu<br />

re<strong>la</strong>tivement peu après son introduction <strong>sur</strong> le<br />

matériel à p<strong>la</strong>nter, avant que les nématodes ne<br />

meurent. C’est pourquoi, il serait utile d’établir<br />

<strong>la</strong> situation actuelle <strong>et</strong> si besoin, d’intervenir.<br />

La faible occurrence des autres espèces<br />

de nématode n’est pas perçue comme une<br />

inquiétude, bien que certaines d’entre elles<br />

comme Rotylenchus spp. soient reconnues<br />

comme des ravageurs importants dans<br />

certaines zones de production de Musa (De<br />

Waele <strong>et</strong> al. 2000).<br />

Les résultats de c<strong>et</strong>te étude confirment le<br />

besoin d’une évaluation du matériel Musa<br />

introduit contre les ravageurs importants<br />

comme P. coffeae <strong>et</strong> R. similis. Ils confirment<br />

aussi le besoin de restreindre les mouvements<br />

de matériel potentiellement infecté <strong>et</strong>/ou<br />

d’améliorer <strong>la</strong> promotion <strong>et</strong> <strong>la</strong> diffusion<br />

de l’information <strong>sur</strong> l’emploi des me<strong>sur</strong>es<br />

sanitaires pour Musa <strong>et</strong> l’utilisation de matériel<br />

à p<strong>la</strong>nter sain. C<strong>et</strong>te étude a été effectuée,<br />

il y a quelques années <strong>et</strong> sa publication a<br />

été malheureusement r<strong>et</strong>ardée en raison de<br />

circonstances imprévues. Toutefois, elle reste<br />

très pertinente <strong>et</strong> présente une base de <strong>la</strong><br />

distribution des nématodes phytoparasites<br />

<strong>sur</strong> Musa au Kenya <strong>sur</strong> <strong>la</strong>quelle pourront<br />

InfoMusa - Vol. 16 N° 1-2, Juin <strong>et</strong> décembre 2007 21

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