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louis d’or <strong>au</strong> visage, et même assez rudement. Je vous<br />
remercie be<strong>au</strong>coup, et vous prie, quand vous repasserez<br />
par chez nous, de me faire avertir : tous les garçons de<br />
mon endroit iront vous recevoir, parce que chez nous,<br />
on aime fort les bourgeois qui veulent en conter <strong>au</strong>x<br />
p<strong>au</strong>vres filles ! Vous verrez ça, on vous attendra.<br />
– Vous êtes une menteuse et une sotte langue ! dit le<br />
fermier courroucé, en levant son bâton d’un air de<br />
menace. Vous voudriez faire croire ce qui n’est point,<br />
mais vous ne me tirerez pas d’argent : on connaît vos<br />
pareilles !<br />
Marie s’était reculée effrayée ; mais Germain s’était<br />
élancé à la bride du cheval du fermier, et, le secouant<br />
avec force :<br />
– C’est entendu, maintenant ! dit-il, et nous voyons<br />
assez de quoi il retourne... À terre ! mon homme ! à<br />
terre ! et c<strong>au</strong>sons tous les deux !<br />
Le fermier ne se souciait pas d’engager la partie : il<br />
éperonna son cheval pour se dégager, et voulut frapper<br />
de son bâton les mains du laboureur pour lui faire<br />
lâcher prise ; mais Germain esquiva le coup, et, lui<br />
prenant la jambe, il le désarçonna et le fit tomber sur la<br />
fougère, où il le terrassa, quoique le fermier se fût remis<br />
sur ses pieds et se défendît vigoureusement. Quand il le<br />
tint sous lui :<br />
– Homme de peu de cœur ! lui dit Germain, je<br />
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