L'histoire de Maximus sous format pdf - WebRing

Maximus s'installa sur le petit tabouret en bois et prit la lourde armure qu'il lui tendit.
- Dis-moi, Maximus, pourquoi m'as-tu choisi pour être ton tuteur ? Il y a beaucoup d'hommes plus âgés qui
pourraient t'aider.
- J'aime votre style, Monsieur. J'aime la façon dont vous parlez à vos hommes et travaillez à leurs côtés.
Je peux vous dire qu'ils vous admirent. Ils se battent pour vous parce qu'ils vous admirent, pas parce que
vous les avez menacé comme certains autres le font. Ceux-là ne semblent pas avoir envie de salir leurs
vêtements dans la boue.
Darius fixa le garçon avec étonnement. Il n'était pas un jeune ordinaire excité par la perspective de
répandre le sang de l'ennemi. Il se tût et laissa Maximus poursuivre.
- Et les formations que vous développez, les stratégies... Je pense qu'elles sont vraiment remarquables.
Ce garçon observait les manoeuvres ?
- Eh bien, merci, Maximus.
Ils restèrent silencieux un moment, chacun absorbé par ses pensées. Puis Darius demanda :
- D'où es-tu, mon garçon ?
- D'Espagne, Monsieur. Des montagnes. Je suis né là-bas dans une ferme.
- Comment as-tu fini par faire partie de la légion Félix ?
Une ombre passa sur le visage du garçon.
- Ma famille a été tuée dans un incendie, Monsieur. J'ai été épargné. Je ne sais pas pourquoi...
- Parfois, nous survivons pour une raison, Maximus. Les Dieux ont des projets pour nous.
Darius resta pensif pendant un instant puis ajouta :
- Je suis désolé, je t'ai interrompu. Continue.
- On m'a envoyé vivre avec mes grands oncle et tante, mais je n'avais pas ma place là-bas. Un jour, quand
j'ai vu cette légion campée près de la mer, je l'ai simplement rejointe. Je savais que c'était ce que je
voulais faire.
Darius posa son glaive étincelant à côté de lui et se tourna pour faire face au jeune homme à ses côtés.
Il dit sérieusement :
- Tu réalises, Maximus, que tu ne devrais vraiment pas être ici. Tu n'es pas un citoyen de Rome. Ta vraie
place est dans l'auxiliaire.
Darius sourit gentiment en voyant le garçon pâlir visiblement sous son bronzage.
- Il y a peut être quelque chose qui peut être fait à ce propos. Pourquoi n'apprends-tu pas simplement à
devenir le meilleur soldat que tu puisses être en me laissant m'occuper du reste.
- Merci, Monsieur, soupira Maximus, bouleversé à l'idée d'avoir à quitter cette légion.
- Maintenant, dépêche-toi de partir et dors bien. Tu vas avoir besoin d'être en forme pour les tests. Nous
commencerons dans deux jours. Viens me voir après l'exercice vendredi.
- Oui, Monsieur. Et merci.
Darius se contenta de hocher la tête, congédiant le garçon en tournant le dos.
Il commença à jouer avec le rabat de la tente, mais le jeune homme était encore dans ses pensées. Darius
n'avait vraiment jamais connu quelqu'un comme lui.
Chapitre 8 : Le Test
Darius venait à peine de s'asseoir après l'entraînement le vendredi soir quand Maximus vint le rejoindre. Il
n'avait pas oublié le garçon mais avait espéré quelques instants de repos. Il sourit cependant en se
mettant à nouveau debout, attrapa une couverture de laine et fit signe au garçon de le suivre.
Il emmena Maximus à l'extérieur du campement, au bord du large et sombre Danube.
- Sais-tu nager ?
- Oui Monsieur !
- Dans ce cas, nage jusqu'à la moitié depuis la berge et reviens.
Maximus fixa la rive lointaine et tenta de jauger où se trouvait la moitié.
- Contente-toi de nager, dit Darius. Je te dirai quand tu devras faire demi-tour. Trouve le rythme qui te
convient. L'idée est de le faire, pas de le faire rapidement.
Maximus s'assit et commença à essayer d'enlever ses bottes.
- Garde-les. Tu n'enlèves pas tes bottes pendant une bataille.
Le garçon acquiesça et s'enfonça dans l'eau jusqu'aux genoux, frissonnant alors que la froideur répandait
la chair de poule sur chaque centimètre de sa peau. Puis il brisa la surface de l'eau en plongeant et
remonta avec ses bras fendant l'eau et ses jambes poussant très fort.
- Ralentis !
Le commandement venait de la berge et Maximus établit un rythme régulier et soutenu. Il gardait la tête
dans l'eau, sauf pour respirer brièvement et vérifier où il en était. Darius ne fut bientôt plus qu'un point
dans le lointain.
Il n'était pas encore trop fatigué mais il se refroidissait et l'eau autour de lui était aussi noire que du
goudron.
L'appréhension grandissait chez Darius car il devenait de plus en plus difficile de voir Maximus dans la
lumière décroissante. Il pouvait cependant l'entendre et ses mouvements semblaient toujours forts et
réguliers. Darius maudit sa stupidité pour avoir fait accomplir quelque chose d'aussi dangereux au garçon
si tard dans la soirée.
Il faisait de plus en plus froid et de plus en plus noir et le centurion décida de rappeler Maximus en dépit du
fait qu'il n'avait pas réellement atteint la moitié du fleuve. Il mit ses mains en porte-voix autour de sa
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