L'histoire de Maximus sous format pdf - WebRing

- Si vous le souhaitez.
- Je ne suis pas certaine de le souhaiter. Je n'en suis pas certaine du tout.
Comme ils passaient devant Darius, Maximus allongea le bras et mit un doigt sous son menton pour
refermer d'un coup sec sa bouche grande ouverte.
Le centurion ébahi regarda le couple continuer son chemin, suivi de près par quatre gardes prétoriens. Il
se demanda si ces gardes n'allaient pas avoir plus de problèmes sur les bras avec un soldat de Rome
qu'avec toutes les tribus barbares d'Europe.
Les yeux d'un jeune garçon suivaient aussi leur progression. Oh oui, il se souvenait de Maximus. Il s'en
souvenait très bien.
Chapitre 13 : La Conversation
Il se passa deux jours avant que Maximus ne revoie Lucilla, et ce ne fut qu'une rapide apparition.
Elle et les autres proches des Empereurs, aussi bien que les sénateurs, étaient confinés dans le
praetorium et distraits par le général et son personnel.
Maximus utilisait toutes les excuses possibles pour se trouver aux alentours de ce quartier et ses yeux
passaient l'endroit au crible pour tenter d'apercevoir la belle femme aux longues boucles brunes.
La seule fois où il l'avait rapidement entrevue, son coeur avait flanché. Il avait commencé avant à se
demander si son imagination n'avait pas exagéré sa beauté mais un bref regard l'avait assuré du contraire.
Il mourait d'envie de lui parler mais ne trouvait pas de raison plausible pour entrer dans le praetorium. Et
pourtant, il y réfléchissait depuis une heure.
Darius ne l'aidait pas. Il semblait prendre un malin plaisir à envoyer Maximus aux quatre coins du camp
pour des commissions insignifiantes. N'importe quel soldat aurait pu les accomplir mais Darius insistait
pour que ce soit Maximus.
Il se demanda si Lucilla n'était pas aussi fatiguée de son confinement à l'intérieur du praetorium que lui de
son bannissement à l'extérieur.
Elle l'était. Bien que tous les efforts aient été faits pour rendre son logement luxueux, il était relativement
exigu.
A chaque fois qu'elle marchait entre les tentes pour aller rendre visite aux autres ou prendre un repas, elle
regardait brièvement par-dessus la clôture, cherchant Maximus. Il n'était jamais là.
Pouvait-il l'avoir oubliée si vite ? Que faisait-il de tout son temps ? Oh, elle pouvait entendre les exercices
et les ordres criés quand les soldats s'entraînaient pour la bataille, mais qu'en était-il du reste de la journée
? Des soirées ? Elle avait envie de s'asseoir près du feu avec lui et de simplement parler et d'écouter sa
merveilleuse voix chaude.
Frustrée, elle s'allongea sur son lit et ferma les yeux, les rideaux vaporeux se gonflant dans la brise. Elle
n'avait rien d'autre à faire qu'écouter la myriade de bruits et de sons émis par le campement rempli
d'hommes et souhaita être auprès de l'un d'eux en particulier.
Son esprit finit par s'engourdir et elle glissa dans un état quelque part entre la conscience et le sommeil.
Sa patience à bout, Maximus finit par s'approcher de l'entrée du praetorium et fut immédiatement arrêté
par deux gardes prétoriens solidement armés. Haussant la voix, il expliqua qu'il était simplement à la
recherche du chien, Hercule, car l'animal était accoutumé à une promenade vespérale quelques fois par
semaine.
Les yeux de Lucilla s'ouvrirent d'un seul coup et elle souleva sa tête de l'oreiller, se demandant quel son
avait pénétré sa somnolence au point de la réveiller. Elle écouta attentivement.
La voix retentit à nouveau et elle jeta ses jambes hors du lit, à la recherche de ses mules. Tenant sa cape
fermée d'une main, elle se précipita au-dehors de sa tente dans la cour commune et s'arrêta, son coeur
chavirant en entendant la voix de Maximus.
Un sifflement et le mot 'Hercule' dirigèrent son regard vers l'entrée des quartiers où Maximus était
accroupi, en train d'ajuster le lourd collier sur le cou du chien.
- Maximus, l'appela-t-elle.
Il se redressa puis inclina la tête.
- Bonsoir, ma Dame. J'allais emmener Hercule faire un tour dans le camp. Voudriez-vous vous joindre à
nous ?
Un des gardes commença à répondre.
- La Dame n'est pas...
- Comment oses-tu parler à ma place ?!
Lucilla était furieuse et lâcha sa colère sur le garde.
- Rappelle-toi ta place, prétorien. C'est toi qui est à mon service et non l'inverse !
Le garde rougit et marmonna une excuse avant de s'incliner profondément.
Son éclair de colère envolé, Lucilla se tourna vers Maximus.
- J'adorerais vous accompagner vous et Hercule, Maximus. Resterons-nous à l'intérieur de l'enceinte du
camp ?
- Oui, ma Dame.
Lucilla se tourna vers les gardes.
- Alors nous n'aurons pas besoin de vous. Maximus me fournira toute la protection dont j'ai besoin. Est-ce
clair ?
Les lèvres pincées par la contrariété, les deux gardes acquiescèrent puis jetèrent un oeil au jeune soldat
avec le chien. L'un d'eux osa parler.
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