L'histoire de Maximus sous format pdf - WebRing

egard quand elle se tourna pour jeter un oeil à son jeune frère.
Son visage portait une cicatrice disgracieuse et il cravacha haineusement son cheval, le faisant s'ébrouer
et caracoler alors qu'il arrivait à la hauteur de sa soeur.
Comme les yeux de Lucilla revenaient sur Maximus, son frère retourna sa mauvaise humeur contre le
jeune soldat qui le regardait calmement.
Maximus avait deviné que les deux étaient frère et soeur bien avant que Marc-Aurèle ne s'adresse à son
fils.
- Commode, prévint l'Empereur, ne prend pas ce ton-là, ça n'est pas nécessaire.
- Regardez-le, grogna Commode, il n'incline même pas la tête devant moi !
Réalisant son erreur, Maximus baissa les yeux vers le sol.
Il entendit l'Empereur soupirer et sentit à nouveau la main légère serrer son épaule d'un geste rassurant.
- Il est fatigué, fils. C'est un long voyage pour un enfant de 7 ans.
L'Empereur leva les bras et saisit Lucilla par la taille avant de la déposer doucement sur le sol. Il donna les
rênes de son cheval à Maximus avec un clin d'oeil. Puis il se tourna vers Commode et le fit descendre de
cheval mais confia les rênes à un soldat plus âgé.
Avec un enfant accroché à chacune de ses mains, le grand homme salua finalement le Général puis s'en
alla rejoindre Lucius Verus qui l'attendait et emmena ses enfants en direction des quartiers de Patroclus.
Lucilla jeta un dernier regard en arrière vers Maximus avant de se retourner et de gambader joyeusement
derrière son père.
Aussitôt, les soldats se moquèrent impitoyablement de lui et des mains lui tapèrent dans le dos et des
poings lui soulevèrent le menton.
- Eh, Maximus, elle espère peut être aussi que tu vivras selon la grandeur de ton nom !, s'esclaffa une voix
familière derrière lui.
Maximus se retourna pour regarder son ami, la fureur se lisant clairement sur son visage juvénile.
- En arrière, Lucius !, gronda-t-il. C'est une Dame. Ne parle pas d'elle de cette façon.
Lucius recula d'un pas. Il ne voyait pas très souvent Maximus en colère mais quand il l'était, les jeunes
soldats se retiraient précipitamment. Il y avait quelque chose en Maximus qu'ils ne voulaient pas défier.
Comme d'habitude, cependant, l'orage quitta rapidement son visage, remplacé par une solide
détermination.
- J'ai du travail à faire, Lucius, et tu en as aussi.
Maximus considéra le splendide étalon bai de l'Empereur Lucius Verus, dont les rênes étaient tenues
fermement dans la main de Lucius.
- Et tu en as aussi.
Lucius haussa les épaules, heureux de ne pas s'être disputé avec son ami. Il ne remportait jamais ce
genre de querelles.
- Nous ferions mieux de nous y mettre.
- Parfait. Suis-moi.
Il fit tourner les deux chevaux et marcha en direction des écuries, décidé à panser les animaux jusqu'à ce
qu'ils reluisent.
Tout en marchant, il pensait au regard bienveillant qui avait croisé le sien, à la voix taquine et au contact
réconfortant. Cela faisait si longtemps que personne ne l'avait appelé 'fils'.
Chapitre 5 : Lucilla
La famille impériale séjourna au camp pendant trois jours pour se reposer et pour permettre aux
Empereurs de s'entretenir avec l'un des généraux les plus admirables de l'armée, Patroclus.
Ils ne s'aventuraient pas beaucoup au-delà du praetorium qui avait été somptueusement aménagé en
l'honneur de leur visite. Même Maximus avait des vêtements et des bottes neufs, ce qui tombait bien
puisqu'il était toujours trop grand pour la taille de ses vêtements et de ses chaussures de toute façon.
Comme il travaillait autour des quartiers du Général, il apercevait brièvement de temps à autre le grand
Empereur et sa jolie fille.
Maximus était fasciné par elle. Il n'avait pas eu de soeur et les seules filles de son âge avec lesquelles il
s'était jamais lié avaient été ses cousines. Mais elles étaient simples, rien à voir avec cette jeune apparition
vêtue de soie et de fourrure. Ses cheveux étaient dénoués et ils flottaient comme un nuage autour de ses
épaules. Des bracelets et des bagues en or ornaient ses mains. Des pierres précieuses scintillaient à ses
oreilles. Il n'avait jamais imaginé une telle beauté.
Bien qu'elle ne parut pas le remarquer, Lucilla aussi le regardait, l'observant souvent depuis la porte du
Général quand le garçon était occupé à quelque corvée. Ce qu'elle voyait l'impressionnait.
Maximus était grand et robuste avec des cheveux fins et flous. Et beau. Mais avec des yeux un peu tristes.
Certaines fois, ils avaient l'air bleus et d'autres, ils paraissaient plus verts. Sa voix la ravissait quand il
parlait au chien ou qu'il fredonnait et sifflait des airs en travaillant et qu'il se déplaçait avec la force, la
grâce et l'agilité d'un jeune étalon.
Si il regardait de son côté, elle rentrait précipitamment à l'intérieur de la tente, au grand amusement de ses
gardiens omniprésents.
Lucilla s'ennuyait. Elle était lasse d'écouter son père et Lucius Verus parler affaires avec le Général -
affaires qu'elle ne pouvait pas comprendre - et était fatiguée des jeux et des histoires proposés par ses
servantes. Elle voulait découvrir ce qu'il y avait au-delà de la tente. Et parler au garçon avec le chien.
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