L'histoire de Maximus sous format pdf - WebRing

- Merci, Darius. Je veux prendre un bain.
- Tu ne peux pas mouiller ta jambe.
- Eh bien, le reste de mon corps le peut.
- Tu n'es pas sensé quitter cette tente.
- Alors, apporte le bain ici. Et je l'aime bien chaud, s'il te plaît.
Maximus regarda Darius avec les sourcils levés. Comme Darius ne bougeait pas, il lui donna un coup de
coude.
- Tu deviens odieux, tu sais.
Darius adoucit ses paroles en ébouriffant les cheveux de Maximus. Il ôta sa main avec un air faussement
dégoûté.
- Beurk !, dit-il. Tu as encore de la boue séchée et je ne sais quoi d'autre dans les cheveux. J'apporte le
bain.
Plusieurs heures après, Maximus émergea de sa tente fraîchement lavé et portant des vêtements propres,
avec une béquille sous son bras et Darius à ses côtés.
Il boitait lourdement en traversant le camp - une traversée très lente car tout le monde l'arrêtait pour le
féliciter, spécialement les hommes de sa centurie qui étaient plus que jamais impressionnés par leur jeune
chef..
Il finit par atteindre les écuries et y trouva son cheval mastiquant du foin avec contentement.
- Traître, dit-il en caressant affectueusement le nez de l'animal. Tu as décidé que tu préférais retrouver le
confort de ton écurie plutôt que de m'aider à m'en sortir, hein ?
L'étalon brun renifla sa main en réponse.
- Monsieur ?
Maximus se tourna vers le jeune soldat derrière lui - un garçon pas plus vieux que lui quand il avait rejoint
la légion.
- Oui, Flavius ?
- Les empereurs souhaiteraient que vous les rejoigniez dans leur tente, Monsieur.
Maximus regarda la haute tente à travers le camp.
- Tout de suite ?
- Oui, Monsieur.
- Dis-leur que je suis en chemin mais que ça risque de prendre un certain temps.
Flavius fit un large sourire et décampa.
- Entre, entre, Maximus, dit Marc-Aurèle en lui faisant signe depuis l'intérieur des quartiers confortables
qu'il partageait avec Lucius Verus.
Il observa la claudication marquée du jeune homme et l'encouragea d'un sourire, chose qui venait
facilement sur le visage de l'empereur lorsqu'il regardait ce jeune homme qui était devenu son préféré.
- Non, non, n'essaie même pas de t'incliner. C'est nous qui devrions nous incliner devant toi. Assieds-toi.
Assieds-toi ici pour que nous puissions parler.
Maximus s'installa sur la chaise confortable et retourna timidement le sourire de l'empereur.
- Merci, Majesté.
Lucius Verus émergea de l'ombre et s'approcha du siège du jeune centurion. Maximus commença à
essayer de se lever mais fut immobilisé par une main sur son épaule.
- Maximus, restez assis, je vous prie. Je vous dois des excuses.
Des excuses ?
Lucius poursuivit :
- Vous voyez, j'aurais dû remarquer que Patroclus n'était pas avec nous et, au lieu de ça, c'est vous qui
l'avez remarqué, puis êtes resté pour défendre sa vie en dépit du fait que l'ennemi était plus nombreux que
vous et que vous étiez blessé. Je ne peux vous dire à quel point c'était un merveilleux geste altruiste.
- N'importe qui d'autre l'aurait fait, Majesté. J'étais juste celui qui était le plus près de lui.
- Non, Maximus, vous avez tort. Parce que vous n'hésitez pas à accomplir de tels actes de bravoure, vous
pensez que tout le monde en ferait autant, mais c'est faux. J'ai commandé des armées dans tout l'Empire
et rencontré beaucoup d'hommes courageux. Je n'en ai jamais connu un tel que vous : un homme si jeune
avec ce mélange de courage et d'intelligence. Vous n'avez que 20 ans, n'est-ce pas ?
- Oui, Majesté, mais j'aurais bientôt 21 ans.
Lucius Verus eut un sourire en l'entendant.
- Vingt ans révolus. Maximus, vous avez sauvé la vie d'un de mes généraux les plus précieux et cet acte
n'ira pas sans être récompensé.
Maximus ne sut pas quoi répondre. Il regarda Marc-Aurèle qui poursuivit les éloges.
- Tu possèdes tout ce que j'admire le plus chez un soldat : la discipline, la ténacité, un immense sens de la
responsabilité, la faculté d'endurer la souffrance physique et morale sans se plaindre. Tout cela est naturel
chez toi.
- Maximus.
Le jeune soldat reporta à nouveau son attention sur Lucius Verus.
- C'est inhabituel pour un homme de votre âge d'être promu si vite mais Marc et moi ne voyons pas l'utilité
de vous faire attendre des années alors que vous passeriez d'un grade de centurion à un autre. Nous vous
avançons donc au grade le plus élevé de centurion et votre solde augmente en conséquence. La
prochaine étape pour vous sera le grade de tribun. Je ne crois pas que nous ayons jamais eu de tribun de
moins de 22 ans, alors vous devrez peut être attendre un an ou deux, mais je ne pense pas que vous
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