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L'histoire de Maximus sous format pdf - WebRing

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Mais le réconfort qu'il pensait éprouver à sa première visite chez lui n'arriva pas. Au lieu <strong>de</strong> cela, il se<br />

sentait hébété et ne semblait pas parvenir à ré-établir une connexion avec son passé. Ce tas <strong>de</strong> pierres<br />

était juste un tas <strong>de</strong> pierres et non les ruines <strong>de</strong> sa maison et les collines environnantes avaient l'air<br />

étrangères plutôt que familières, tout comme le village <strong>de</strong> Trujillo plus bas dans la vallée.<br />

<strong>Maximus</strong> avait l'impression <strong>de</strong> ne pas appartenir à cet endroit, il avait l'impression d'être nulle part chez lui.<br />

Il se leva et regarda les pentes envahies par la végétation. Il présumait qu'il possédait cette propriété en<br />

tant que seul fils survivant et il était évi<strong>de</strong>nt que personne ne l'avait réclamée durant tout ce temps. Le<br />

terrain était envahi par les broussailles, les arbres emmêlés avec <strong>de</strong>s plantes grimpantes. Il ne restait plus<br />

grand-chose <strong>de</strong> la ferme bien entretenue qu'il avait connue enfant.<br />

Les mains sur les hanches, il marcha autour du mur effondré jusqu'à la face sud et son regard fut aussitôt<br />

attiré par un splendi<strong>de</strong> bouquet <strong>de</strong> fleurs roses - les roses grimpantes qui avaient été si présentes dans<br />

son rêve. D'une façon ou d'une autre, elles avaient survécu à l'incendie et s'étaient régénérées pour être<br />

encore plus vibrantes que dans son souvenir. Cette régénération ne lui arriverait-elle jamais après tout ce<br />

qu'il avait traversé ? Il prit une fleur dans sa main et respira son parfum. Il y eut un déclic dans son esprit -<br />

un souvenir. Sa chambre avait été au-<strong>de</strong>ssus <strong>de</strong> la porte <strong>de</strong> <strong>de</strong>vant et il se souvint du parfum <strong>de</strong>s roses la<br />

nuit. Les o<strong>de</strong>urs. Tout lui revenait au fur et à mesure à présent. Il se mit à quatre pattes et rampa le long du<br />

mur. Sa mère avait planté <strong>de</strong> la menthe à côté <strong>de</strong> la maison. Avait-elle aussi résisté à l'incendie ? Le<br />

temps qu'il l'a trouve, ses mains étaient écorchées mais il frotta les feuilles vertes entre son pouce et son<br />

in<strong>de</strong>x et amena ses doigts à son nez. Oui, c'était l'o<strong>de</strong>ur fraîche qu'il associait à sa mère. La menthe. Cela<br />

lui revenait, à présent. Mais où était son père ? <strong>Maximus</strong> se releva et regarda autour <strong>de</strong> lui. Quelles o<strong>de</strong>urs<br />

associait-il à son père ? Il erra dans ce qui avait été le potager <strong>de</strong> la maison où son père faisait pousser<br />

beaucoup <strong>de</strong> la nourriture qui agrémentait leur table. S'accroupissant, <strong>Maximus</strong> prit une poignée <strong>de</strong> terre<br />

et s'en frotta les mains avant <strong>de</strong> les porter à ses narines. Oui, c'était l'o<strong>de</strong>ur âcre qui émanait <strong>de</strong> son père<br />

après une journée dans les champs.<br />

Des larmes jaillirent dans ses yeux et <strong>Maximus</strong> les ferma brièvement. Il commençait à se sentir à nouveau<br />

connecté à son passé, à sa famille - à la terre.<br />

Sautant avec souplesse par-<strong>de</strong>ssus le mur, il pénétra dans ce qui avait été autrefois l'intérieur <strong>de</strong> sa<br />

maison. Cela semblait tellement plus grand lorsqu'il était enfant. Il savait qu'il ne restait plus rien ici à part<br />

<strong>de</strong>s morceaux du sol en pierre parce qu'il avait passé cet endroit au peigne fin immédiatement après la<br />

perte <strong>de</strong> sa famille, réunissant toute trace <strong>de</strong> leurs vies. Comme il allait partir, quelque chose <strong>de</strong> blanc<br />

attira son regard. Se baissant, il saisit une longue <strong>de</strong>nt recourbée qui était apparemment ici <strong>de</strong>puis<br />

longtemps et qui était à présent blanchie par le soleil. Soudain, son coeur fit un bond dans sa poitrine et il<br />

chercha dans sa tunique la <strong>de</strong>nt <strong>de</strong> lézard qui était toujours attachée à un lien <strong>de</strong> cuir autour <strong>de</strong> son cou.<br />

Les <strong>de</strong>nts étaient i<strong>de</strong>ntiques. Son frère en possédait <strong>de</strong>ux et <strong>Maximus</strong> n'en avait retrouvé qu'une après<br />

l'incendie. Des années <strong>de</strong> soleil et <strong>de</strong> pluie lui avaient rendu l'autre.<br />

<strong>Maximus</strong> s'assit dans les décombres, tournant et retournant la <strong>de</strong>nt entre ses doigts, puis il baissa le<br />

menton et ferma les yeux très fort. Presque aussitôt, ses épaules se soulevèrent avec les sanglots qui<br />

s'échappaient librement <strong>de</strong> sa poitrine.<br />

Il était chez lui.<br />

Chapitre 29 : Olivia<br />

Le dos nu au soleil avec <strong>de</strong> la sueur perlant sur son torse, <strong>Maximus</strong> tira sur la ronce récalcitrante,<br />

arrachant tout ce qu'il pouvait par les racines et le jetant sur un tas <strong>de</strong> saletés qui ne cessait d'augmenter.<br />

Le lien <strong>de</strong> cuir avec les <strong>de</strong>ux <strong>de</strong>nts se balançait autour <strong>de</strong> son cou.<br />

Se redressant, il posa une main sur le bas <strong>de</strong> son dos et se cambra, écoutant sa colonne vertébrale<br />

craquer, puis il joignit les mains et s'étira vers le ciel pour soulager ses courbatures. Les mains sur les<br />

hanches, il fit pivoter son torse à gauche, à droite puis à nouveau à gauche. Il se figea.<br />

De grands yeux noirs le scrutaient, dissimulés <strong>de</strong>rrière l'énorme chêne qui se tenait majestueusement près<br />

<strong>de</strong> l'entrée du domaine. Alors qu'il abaissait lentement ses mains à ses côtés, les yeux disparurent et il<br />

entendit les sons étouffés <strong>de</strong> pas courant sur la terre.<br />

- Eh !, cria-t-il, mais tout ce qu'il put voir était une masse <strong>de</strong> longs cheveux noirs bouclés se balançant<br />

follement comme la fille <strong>de</strong>scendait le chemin en courant et disparaissait dans les bois.<br />

Combien <strong>de</strong> temps était-elle restée là ?, se <strong>de</strong>manda-t-il. Et qui était-elle ?<br />

<strong>Maximus</strong> essaya <strong>de</strong> se remémorer ses voisins mais il avait très peu <strong>de</strong> souvenirs d'eux. De plus, même si<br />

il n'avait pas vu son visage, il était sûr que la fille aurait été très jeune la <strong>de</strong>rnière fois qu'il avait été ici.<br />

C'était légèrement déconcertant <strong>de</strong> s'apercevoir qu'il avait été observé alors qu'il pensait être seul. Il passa<br />

les mains dans ses cheveux et retourna à son travail : nettoyer le terrain autour <strong>de</strong> la maison.<br />

Cette nuit-là, <strong>Maximus</strong> dormit à la belle étoile et eut sa première nuit sans cauchemars <strong>de</strong>puis <strong>de</strong>s mois.<br />

Le matin suivant, il se leva à l'aube et alla jusqu'à la rivière pour se baigner. Alors qu'il commençait à<br />

défaire ses culottes, il hésita et jeta un oeil alentours. Etait-elle ici ? <strong>Maximus</strong> eut un petit rire à cette<br />

pensée et tira ses culottes vers le bas, les envoyant au loin d'un coup <strong>de</strong> pied avant <strong>de</strong> plonger dans l'eau,<br />

sursautant quand elle glaça sa peau chau<strong>de</strong>. Il se passa <strong>de</strong> l'eau fraîche sur le visage et les cheveux avant<br />

<strong>de</strong> revenir sur la berge, s'ébrouant comme un chien. En remettant ses culottes, il regarda subrepticement<br />

autour <strong>de</strong> lui. Il était seul.<br />

Il retourna à son travail rafraîchi mais affamé. Ces <strong>de</strong>rniers jours, il n'avait pas mangé grand-chose à part<br />

<strong>de</strong>s plantes sauvages qu'il avait trouvées. Il était habitué aux rations substantielles d'un soldat et son<br />

régime alimentaire en souffrait certainement. Ses culottes semblaient déjà plus lâches. Il <strong>de</strong>vait redoubler<br />

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