L'histoire de Maximus sous format pdf - WebRing

uns, le prit par le cou et dit :
- Merci, Hercule.
Le matin suivant, Maximus se leva plus tôt, s'occupa des chevaux comme d'habitude et emmena Hercule
pour leur promenade rituelle. Mais quand il revint, l'Empereur et sa famille étaient partis.
Le jeune soldat resta à contempler la route déserte en se demandant s'il reverrait jamais l'affable
Empereur et son espiègle fille.
Chapitre 6 : La Marche
Le camp devint une véritable fourmilière puisque la légion VII Gemina Felix, la seule basée en Espagne,
se préparait à marcher vers le Nord pour servir de renfort aux 15 légions déjà stationnées là-bas - 11 le
long du Danube et 4 le long du Rhin.
L'armée romaine fonctionnait comme une machine bien huilée et la légion Felix ne faisait pas exception.
Elle était constituée de 5 000 hommes bien armés répartis en 10 cohortes dont chacune comprenait au
moins 480 membres, divisés en 6 centuries de 80 à 100 hommes.
La première cohorte de la légion, qui contenait les meilleurs soldats, avait 5 doubles centuries de 160
hommes.
Chaque centurie était commandée par un centurion, l'officier le moins gradé, qui était un homme promu
dans les rangs de sa légion sur les mérites de son service et ses qualités de chef. Les centurions
travaillaient dur pour s'élever à un échelon supérieur, car chaque légion proposait divers grades de
centurions.
Les officiers des rangs supérieurs à celui de centurion venaient de l'extérieur de la légion et étaient choisis
exclusivement dans les deux classes les plus élevées de la société romaine. Le général commandant une
légion devait provenir de la classe sénatoriale supérieure et son second, le légat, de l'inférieure. Les autres
officiers, les six tribuns, venaient de la petite noblesse, juste en dessous de la classe sénatoriale.
Maximus se considérait déjà comme très chanceux de faire partie de cette légion, puisque les légionnaires
se composaient d'hommes recrutés uniquement parmi les citoyens romains et que les provinciaux comme
lui étaient seulement autorisés à faire partie des unités auxiliaires qui avaient un statut bien en-deçà de
celui des légions. Les auxiliaires étaient souvent utilisés pour garder les frontières.
Maximus savait aussi cela : même si il était autorisé à rester avec la légion, son ambition ne pourrait le
mener plus loin que le grade de centurion à cause de son statut social - ou plutôt de son manque de statut.
Quintus avait de la chance. Il était déjà citoyen romain et avait un net avantage sur Maximus et Lucius qui
ne le deviendraient pas avant leur démobilisation, après avoir été soldats pendant 25 longues années. A
14 ans, 25 années était simplement trop long à envisager.
Maximus était enthousiasmé à la perspective de quitter l'Espagne pour la première fois de sa vie. Il mourait
d'envie de voir le monde qui l'entourait et espérait peut être visiter Rome un jour. Mais il allait se diriger
dans la direction opposée pour s'enfoncer dans les contrées sauvages des provinces du Nord où les tribus
Germaniques menaçaient de franchir le Danube et d'envahir le territoire romain.
Les troupes étaient impatientes de faire enfin mouvement à nouveau et le camp fut levé en très peu de
temps. Chaque homme avait une tâche à accomplir et chacun le fit de manière experte.
Les adieux aux êtres chers, y compris les enfants et les concubines, furent brefs et, au milieu de la
matinée, la légion était sur la route vers le Nord, une route qui avait été construite par des légionnaires tout
comme eux bien des années auparavant.
Le cortège derrière l'étendard à l'aigle doré s'étendait sur des kilomètres. Des milliers d'hommes et
d'enfants en marche, des centaines de cavaliers et d'officiers, des douzaines de charrettes contenant des
provisions tirées par des boeufs , des mules croulant sous les sacs lourds de fournitures, des troupeaux de
moutons et de chèvres, des poules caquetant dans des cages et de magnifiques et terribles armes de
destruction comme d'énormes arbalètes, des onagres(1) et des catapultes.
Le cortège incluait aussi tout le personnel permettant à une armée telle que celle-ci de fonctionner : du
personnel clérical et juridique, des médecins et des vétérinaires, des forgerons, des charpentiers, des
maçons et beaucoup d'autres artisans.
Maximus portait ses biens et sa nourriture sur son épaule droite comme les autres soldats, qui portaient
aussi leurs rations, leurs pesantes armures, des armes dont une dague, un javelot et un glaive à lame
courte, un bouclier ovale fait de bois, de lin et de cuir de veau, mais aussi des outils - un chargement
éreintant de 27 kilos.
Il marchait côte à côte avec les garçons qui étaient encore trop jeunes pour être des soldats mais qui
gardaient la tête aussi droite que chaque légionnaire.
Il y avait peu de conversations entre les soldats car ils se concentraient sur leurs pas sur la route de pierre
défoncée et cahoteuse et essayaient d'économiser leur souffle pour les ascensions difficiles.
Ils marchaient en ordre autant que possible, attentifs au moindre signe de danger, prêts à s'armer et à se
défendre si nécessaire. Mais Maximus trouvait ridicule l'idée qu'une quelconque bande de maraudeurs
puisse tenter d'attaquer une légion aussi nombreuse, bien armée et entraînée.
Le voyage vers le Nord devint difficile quand le terrain devint montagneux et que l'air se raréfia et se
rafraîchit considérablement. Cela dérangea moins Maximus que les autres puisqu'il avait grandi dans un
endroit similaire.
Certains passages étaient très étroits et de nombreuses pentes étaient vraiment escarpées, faisant
considérablement ralentir les charrettes surchargées. Quand l'une d'entre elles commençait à reculer en
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