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Société
Lutte contre le cancer
Des maisons de l’espoir
Dans le cadre de
son combat contre le
cancer, l’Association
Lalla Salma construit
des maisons pour
héberger les malades
nécessiteux.
Le traitement du cancer est
souvent long et présente un
moment difficile pour les patients
et leurs proches. Le problème
d’hébergement constitue une des
causes de l’abandon du traitement
ambulatoire. Tout le monde garde en
mémoire le bidonville qui s’était créé à
proximité de l’hôpital d’oncologie Sidi
Mohammed Ben Abdallah et dans
lequel des dizaines de malades cancéreux,
venant des régions éloignées de
la capitale, trouvaient refuge pendant
la durée de leur traitement.
Cette situation qui a marqué les
esprits et qui reflétait l’état calamiteux
dans lequel vivaient les patients
nécessiteux a poussé l’Association
Lalla Salma de lutte contre le cancer
(ALSC) à construire des lieux d’hébergement
pour les malades indigents
qui n’habitent pas dans la ville où ils se
soignent, et ce à proximité des centres
d’oncologie qu’elle bâtit aussi.
Grâce à cette initiative, nous avons
assisté à l’ouverture de plusieurs «Maisons
de vie», dans différentes villes
du pays : Casablanca, Agadir, Fès,
Marrakech et Tanger, ainsi qu’une
maison dédiée aux enfants cancéreux
à Casablanca. Des lieux d’hébergement
construits selon la spécificité
architecturale de chaque ville et dont
les patients peuvent bénéficier en remplissant
trois conditions : être démunis,
ne pas habiter dans la ville où
ils se soignent et suivre le traitement.
REPÈRES
n Les maisons de vie de
Casablanca et Agadir ont coûté
respectivement 3 et 3,5 MDH.
Les quatre autres maisons ont
par contre, exigé un budget de
11 MDH et deux maisons sont
en construction à Meknès et Fès.
n La construction de maisons de
vie se fait grâce à la participation
financière des régions et wilayas,
des donateurs privés et des
fondations internationales.
n Une maison de vie c’est : entre
20 et 25 chambres doubles avec
salle de bain, 2 salles communes
dédiées aux activités, un salon,
une cuisine avec réfectoire,
une salle de consultation, des
bureaux d’administration
et un jardin.
Les maisons de vie sont construites dans le respect de la tradition
architecturale spécifique à chaque ville.
D’ailleurs, la maison de vie de Casablanca
a été la première maison
inaugurée après la création de l’association.
Ouverte le 21 juin 2007
sur une superficie de 2 200 m², cette
grande maison aux murs blancs dispose
de 20 chambres doubles, soit
une capacité de 40 lits, deux salons,
une cuisine, une salle de consultation
et un côté administratif. «Durant
l’année 2011, la maison a accueilli
1 278 personnes, dont 876 malades. Au
cours de l’année 2012, nous avons reçu
1 400 personnes, dont 974 malades.
Nous avons atteint cette année, 80%
du taux d’occupation», déclare Brahim
Adnan, directeur de la Maison de vie
de Casablanca. Et d’ajouter : «Avant la
création de ces lieux d’hébergement,
les malades se trouvaient obligés de
louer des appartements ou de dormir
dans les jardins, ce qui les poussait à
abandonner le traitement. Nos objectifs
sont donc d’encourager les patients
à suivre leur traitement en leur assurant
un suivi régulier ; d’accompagner
les malades en leur apportant le soutien
moral et psychologique nécessaire
et de leur organiser des activités
sociales et culturelles».
En effet, grâce à ses partenaires,
la maison de vie permet à ses «locataires»
de profiter de quelques activités,
comme des cours religieux dispensés
par le Conseil des Oulémas de
Derb Seltan El Fida tous les samedis,
ou encore des séances de coiffure et
d’esthétique assurées par la société de
cosmétiques L’Oréal. Des privilèges
censés remonter le moral des malades
souffrant des douloureux traitements
anti-cancéreux. Des malades qui s’efforcent
de sourire et de garder espoir
face à la maladie du 21 e siècle. «J’ai
découvert ma maladie, pendant le
mois de juin dernier. C’était un choc.
www.lematin.ma sur notre site vous trouverez
d’autres informations et toutes nos rubriques pratiques : TV, jeux, météo…
Le cancer, on a tendance à croire que
cela n’arrive qu’aux autres. Et on n’est
jamais prêts à apprendre la nouvelle.
Et comme si la maladie n’était pas
assez dure, le traitement est très douloureux,
fatigant, long et coûteux»,
confie Mohamed Jabrane, 67 ans. «Vu
qu’on vient d’El-Jadida régulièrement
pour suivre le traitement, cela n’était
pas facile. Le voyage l’exténuait beaucoup
et l’hébergement à Casablanca
coûte très cher. Heureusement que
les médecins et les infirmiers du service
oncologique nous ont parlé de
cette maison. On est venu depuis dix
jours et on se sent très bien ici. Tout
a été mis en place pour assurer notre
confort», affirme la femme du retraité
qui précise que son état s’est amélioré.
Par contre, si Mohamed Jabrane est
venu accompagné de sa femme, cela
n’est pas le cas de tous les patients. Une
patiente, qui a préféré garder l’anonymat,
a été délaissée par son mari et
sa famille dès qu’ils ont appris qu’elle
avait le cancer. «Le soutien psychologique
est important pour la guérison
des malades. Il est assuré d’une manière
permanente à la maison de vie,
ainsi que le soutien social», explique
Adnan. Parmi les habitants temporaires
de la maison, un jeune garçon
de 12 ans souffrant de Leucémie. Il
fait partie des quatre enfants hébergés
dans la maison. Souriant et courant
partout, nous avons du mal à croire
qu’un enfant aussi jeune et dynamique
soit atteint d’une maladie aussi terrible.
«Les cancers sont guérissables à 90%
chez les enfants, surtout si la maladie
est diagnostiquée à un stade précoce»,
UNE MAISON DÉDIÉE AUX ENFANTS
Bâtie sur une superficie de
1 513 m², la maison de vie des enfants,
qui ouvrira ses portes à Casablanca
en début de l’année 2013, est
une demeure colorée où les enfants
sont censés y respirer la vivacité et la
joie de vivre. Cette bâtisse de quatre
niveaux est entièrement dédiée
aux enfants nécessiteux atteints de
cancer. Elle compte 44 chambres,
à raison de 11 chambres par étage,
y compris quatre suites pour les
bébés. Chacune a été décorée selon
un thème spécifique : train, bateau,
papillon, animaux, nature… avec en
plus des espaces jeux pour les petits
malades, un terrain de 490 m² et une
salle de cours où les enfants pourront
poursuivre leur scolarité pendant la
durée de leur hébergement. Tout a
souligne Abdellatif Benider, chef du
service de radiothérapie oncologie Ibn
Rochd-Casablanca, et membre du
Comité scientifique de l’ALSC. Autre
lieu, autre décor. La maison de vie de
Fès a été construite dans la tradition
andalouse sous forme de Riad. Une
grande structure en marbre et bois,
avec une fontaine intérieure. Un joli
décor rien que pour faire plaisir aux
cancéreux nécessiteux. «L’objectif est
que le patient qui se déplace pour des
séances de chimiothérapie vienne ici
avec plaisir et oublie la douleur qui
l’attend», indique Khalid Ait Taleb,
directeur du Centre hospitalier
Hassan II, président du Bureau régional
de Fès de l’ALSC. Ils sont une
dizaine à héberger dans cette magnifique
demeure qui, comme les autres
maisons de vie, offre la nourriture,
l’hébergement, le transport, le soutien
psychologique, ainsi que certaines activités
hebdomadaires.
À Fès, les malades ont droit à des
cours d’alphabétisation, des séances
de sport, des activités culinaires, un
espace de jeux… «Le fait de les inciter
à partager des activités et à manger
dans le réfectoire peut se révéler bénéfique
pour leur moral. Partager
leurs souffrances et leurs expériences
peut être assimilé à une thérapie de
groupe qui permet aux malades de
comprendre que le cancer n’est pas
une fatalité», explique Ait Taleb.
En effet, vivre en communauté avec
des personnes souffrant de la même
maladie encourage les patients à en
parler, même si le mot «cancer» est
encore lourd à porter, d’ailleurs il est
été mis en place pour accueillir les
petits dans les meilleures conditions
et les accompagner sur le chemin de
la guérison. Parce que, rappelons-le,
rarement utilisé de la part des patients.
«Cela fait plus d’une dizaine de jours
que je loge ici. Je suis des séances
de radiothérapie, ce qui m’obligeait
à faire des allers-retours incessants
entre Fès et Meknès. Aujourd’hui,
avec cette maison, la situation est
bien meilleure», indique une patiente
atteinte d’un cancer de sein. «J’avais
senti une petite boule dans mon sein,
il y a quelques années, mais j’avais
tellement peur qu’on me l’ampute
que j’ai refusé de consulter. Quatre
ans après, la boule s’est transformée
en une grande tumeur terriblement
douloureuse.
Quand j’ai fait les analyses, le médecin
m’a informé que j’avais la “mauvaise”
maladie. Mais aujourd’hui, je
vais beaucoup mieux», confie cette
femme divorcée et seule, venue de la
région de Béni Mellal.
Zineb, une autre patiente, originaire
d’Errachidia et souffrant de cancer du
côlon est installée avec son fils dans
l’un de ces lieux d’hébergement. Le
visage à moitié caché sous un grand
voile et ne sachant parler que berbère,
la vieille dame, malgré sa timidité,
exprime son soulagement quant à son
installation dans la maison de Fès.
«Nous faisions le long voyage depuis
Errachidia à chaque rendez-vous de
radiothérapie et nous dépensions
beaucoup d’argent dans le logement.
Le personnel de l’hôpital, conscient de
notre situation, nous a alors conseillé
de venir à ce Riad et Dieu merci, nous
ne regrettons pas cette décision», assure-t-elle.
n
Hafsa Sakhi
le cancer n’est pas une fatalité et le
taux de guérison des enfants peut
atteindre les 90%. Tout dépend du
dépistage.
LE MATIN
Jeudi 13 décembre 2012
EXPRESS
Santé
Un enfant de 4 ans décède
de méningite
Les services du ministère de la Santé
dans la région du Grand Casablanca
ont enregistré un cas de décès par
méningite à germe méningocoque
B confirmé par examen de laboratoire,
il s’agit d’un enfant de quatre
ans scolarisé dans une crèche à la
préfecture d’arrondissement Moulay
Rachid, lequel établissement a été
fermé par les autorités locales.
Selon un communiqué du ministère
de la Santé, les mêmes services ont
été également informés du «décès
d’une personne de la famille de cet
enfant, une femme âgée de 80 ans et
d’un autre enfant de trois ans et demi
scolarisé dans la même crèche, sans
confirmation bactériologique».
«Les services de santé publique et
de surveillance épidémiologique ont
relevé, lors de leur investigation, des
conditions déplorables de promiscuité
au niveau de la crèche, qui accueille
dans des locaux exigus un nombre
très important d’enfants en bas âge,
dépassant les 80 enfants par salle»,
indique-t-on de même source.
Drogue
Saisie de plus de 700 kg
de drogue sur la route
entre Meknès et El Hajeb
La brigade des douanes de Meknès,
relevant de la Direction régionale de
Fès, a saisi lundi dernier 701 kg de
drogue sur deux voitures près de
Loudaya, sur la route nationale N° 13
entre Meknès et El Hajeb, a-t-on indiqué
de source douanière. Cette quantité
de drogue, constituée de 547 kg de
résine de cannabis, 153 kg de feuilles
de tabac et 1,1 kg de chira, était embarquée
à bord de deux voitures de
marque Partner et Ford Mondeo dont
les chauffeurs ont pris la fuite, a-t-on
précisé de même source. La valeur
marchande de la drogue saisie est
estimée à 711 000 DH.
Enseignement
Suspension du délégué
de l’Éducation nationale
à Al Haouz
Le ministère de l’Éducation nationale
a annoncé, mardi dernier, la
suspension de son délégué dans la
province d’Al Haouz, de 3 chefs de
service et d’un chef de bureau pour
«graves dépassements» dans la gestion
de la délégation. Cette décision
intervient à la suite d’une opération
d’inspection menée par un comité ad
hoc relevant de l’inspection générale
des Affaires administratives et financières
de la délégation d’Al Haouz qui
a établi lesdits dépassements, indique
un communiqué du ministère. Le ministère
affirme se réserver le droit
d’engager des poursuites judiciaires
dans cette affaire.
Fait divers
Arrestation de trois auteurs
présumés d’un homicide
volontaire à Tamesna
La Gendarmerie royale de Rabat a
réussi, lundi dernier, à arrêter trois
individus présumés impliqués dans
un homicide volontaire. Cette arrestation
intervient quelques heures
après la découverte dans un quartier
à Tamesna (5 km au sud de Témara)
d’un cadavre de sexe masculin portant
des traces de violence. Les investigations
entreprises ont révélé que la
victime a résisté à un acte d’agression
commis sur sa personne par les auteurs
du crime, qui l’ont poignardé
avec un couteau. Les mis en cause ont
été présentés à la justice et l’arme du
crime a été saisie.