Le Souverain inaugure la première ligne du tramway de ... - Le Matin

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LE MATIN
Jeudi 13 décembre 2012
Maroc-France
Le gouvernement rassure les opérateurs marocains et français
Parallèlement à la
réunion de Haut
niveau marocofrançaise,
les chefs
d’entreprises débattent
du climat des affaires
au Maroc.
Parallèlement aux travaux de
la onzième réunion de Haut
niveau maroco-française tenue
hier, les organisations patronales des
deux pays ont organisé, à Casablanca,
une importante rencontre réunissant
plus de 150 chefs d’entreprises français
et plus de 200 chefs d’entreprises
marocains. «Maroc-France : un partenariat
d’exception au service d’une
compétitivité partagée» a été le thème
fédérateur de cette rencontre à laquelle
ont participé également des ministres
marocains et français, notamment
le chef du gouvernement, Abdelilah
Benkirane et le Premier ministre français
Jean-Marc Ayrault.
Les séances de travail de cet événement
maroco-français organisé par la
CGEM et le MEDEF International
ainsi que le Club des chefs d’entreprise
Maroc-France, en faveur du développement
économique conjoint, ont
porté particulièrement sur l’environnement
et le climat des affaires ainsi
que sur les atouts dont jouit le Maroc
en matière de compétitivité. C’était
COMMUNIQUÉ FINAL
La rencontre organisée à Casablanca
par la CGEM et le MEDEF
et le Club des chefs d’Entreprise
France-Maroc a été sanctionnée
par un communiqué final qui a
mis en avant les enjeux de cette
rencontre. Les trois partenaires
ont souligné que cette manifestation
a permis aux différents
opérateurs de débattre de la compétitivité
globale et sectorielle du
également l’occasion de faire le point
concernant le bilan des groupes de
travail constitués qui ont fait des propositions
pour améliorer le climat des
affaires au Maroc.
Il ressort des différentes interventions
faites par les opérateurs marocains
et français que le Maroc a connu
d’importants changements qui ont
amélioré l’environnement des affaires
dans le Royaume. Or, ont-ils souligné,
il reste également des améliorations à
faire. Ils ont ainsi évoqué le cadre ju-
Maroc, de l’environnement des affaires
ainsi que des perspectives
concrètes de codéveloppement.
Les Comités de suivi sectoriels
institués lors de la précédente
rencontre, tenue à Rabat le
28 mars dernier, ont pour leur
part restitué le bilan de la mise
en œuvre des engagements pris
en présence du chef du gouvernement,
Abdelilah Benkirane.
ridique approprié qui a connu un progrès
notable. Que ce soit en matière
du droit commercial, du droit public
des affaires ou des procédures d’investissement.
Ce qui en fait un corpus
législatif aux standards internationaux.
Cadre qui est familier aux Français,
puisqu’il est, dans une grande mesure,
inspiré du cadre juridique de l’Hexagone.
Il est d’ailleurs constamment
amélioré et de nombreux projets de
loi sont proposés par les différents
départements ministériels. En plus
de ce lifting législatif, il est mis sur
pied des commissions ad hoc pour
simplifier les procédures. Sans parler
du rôle joué par les Centre régionaux
d’investissement (CRI).
Cependant, face à ces points positifs,
les intervenants ont également attiré
l’attention sur ce qui ne marche pas à
ce niveau. Ainsi, en saluant la nature
des textes juridiques, ils ont appelé à
ce que des efforts soient accomplis au
niveau de l’application rigoureuse des
textes de loi ou s’agissant de l’exécution
des décisions judiciaires.
Deux autres points qui sont beaucoup
revenus dans les témoignages
des entrepreneurs marocains et français
concernent la question des délais
de paiement ainsi que la question
du remboursement de la TVA. En
réponse à ces préoccupations, le ministre
de l’Économie et des finances,
Nizar Baraka, ainsi que le ministre
des Affaires générales et de la gouvernance
sont arrivés à rassurer les
opérateurs marocains et ceux venus
de l’Hexagone.
Ils ont rappelé que le gouvernement
marocain avait travaillé avec les opérateurs
économiques membres du Club
de chefs d’entreprise Maroc-France
sur des dossiers précis en toute franchise.
Des revendications faites ont été
satisfaites et d’autres sont en train de
l’être selon un esprit réaliste axé sur
les résultats. Les deux ministres ont
mis en avant, sur le plan juridique, la
visibilité apportée pour les opérateurs à
travers la réalisation d’un agenda législatif
2012-2016 qui détaille les textes
législatifs à adopter avec un échéancier
■ La rencontre organisée à
Casablanca est une initiative
qui entre dans le cadre des
activités du Club des chefs
d’Entreprise France-Maroc,
lequel a œuvré durant
l’année 2012 en faveur de
l’identification précise des
leviers de consolidation
des investissements et du
partenariat entre le Maroc et
la France.
■ Plusieurs groupes de
travail mixtes par secteur
ont été à cet égard constitués
(tourisme, infrastructures,
transport, énergie, agriculture
et agro-industrie, partenariats
public-privé, aéronautique,
équipements automobiles,
offshoring, ressources
humaines et formation) afin
de poursuivre les échanges en
vue de décisions consolidant
le partenariat Maroc-France.
Interview de Patrick Kron, PDG d’Alstom
«Nous sommes dans une logique de combiner notre savoir-faire international
et technologique avec une présence locale industrielle accrue»
Présent au Maroc
à l’occasion de
l’inauguration de la
première ligne de
tramway de Casablanca,
Patrick Kron, PDG
d’Alstom, revient dans
cet entretien sur les
réalisations au Maroc
de l’entreprise dont il
tient les rênes, ainsi
que sur le concept
de localisation
d’activités industrielles
et de formation.
Centrales thermiques,
champs éoliens ou
encore livraison et
maintenance de rames
du tramway et de la
future ligne à grande
vitesse, Alstom affiche
l’ambition d’être un
partenaire «fiable et
équilibré».
Le Matin : Après une quarantaine
d’années de présence
au Maroc, quelle évaluation
faites-vous, aujourd’hui, du
partenariat avec le Royaume ?
Patrick Kron : D’abord, nous avons
CARTE DE VISITE
Alstom est l’un des leaders mondiaux dans les
infrastructures de transport ferroviaire, de production
et de transmission d’électricité. Présent dans
environ 100 pays, le groupe emploie plus de 92 000
salariés et a réalisé un chiffre d’affaires de 19,9 milliards
d’euros (2011/2012). L’entreprise est numéro
un mondial dans les centrales électriques clé en
main, les équipements et services pour la production
d’électricité et les systèmes de contrôles environnementaux.
Alstom propose des solutions pour toutes
les sources d’énergie (charbon, gaz, fuel, nucléaire,
hydroélectricité, éolien) et constitue une référence
dans les technologies innovantes et respectueuses
de l’environnement (réduction des émissions de CO2,
élimination des émissions de polluants).
La rencontre a réuni plus de 350 chefs d’entreprises français et marocains. Ph. Saouri
Patrick Kron, PDG d’Alstom.
été associés à des projets ambitieux,
qu’il s’agisse du TGV, du tramway de
Rabat et maintenant celui de Casablanca.
Nous sommes également très
impliqués dans les infrastructures
énergétiques, puisque nous avons
contribué à la réalisation de beaucoup
d’installations de production électrique
dans le pays. Nous sommes, je l’espère,
un partenaire fiable et équilibré du
Royaume. Sa Majesté le Roi a souhaité
que nous accompagnions cette participation
aux infrastructures et au
développement de filières industrielles
pour pouvoir permettre la création
d’emplois et d’activités industrielles.
Nous avons des projets dans le domaine
énergétique comme celui de l’éolien.
Aussi, sommes-nous retenus dans le
cadre d’ambitieux appels d’offres qui
ont été lancés dans le Royaume, qu’il
s’agisse de l’éolien ou du solaire.
Les réseaux électriques doivent aujourd’hui fournir
plus d’énergie et redoubler de souplesse, et sont
confrontés à un environnement toujours plus complexe.
Alstom Grid montre la voie dans ce domaine
et propose des solutions conçues pour rendre les
réseaux «plus intelligents».
Alstom fournit également matériels roulants, infrastructure
et signalisation de transport, équipements de
maintenance et systèmes ferroviaires clé en main. Du
tout premier TGV livré en 1978 à l’AGV, la quatrième
génération de trains à très grande vitesse, Alstom
s’est affirmé comme le leader du marché. Les avancées
technologiques d’Alstom ont permis à l’entreprise
d’atteindre le record mondial de vitesse sur rail à
574,8 km/h le 3 avril 2007.
Quelles sont les perspectives
d’Alstom en termes de localisation,
aussi bien sur le plan
des activités industrielles
qu’en ce qui concerne la formation
?
Nous sommes engagés dans un accord
qui a été signé l’année dernière avec le
gouvernement, en vertu duquel il faut,
d’une part, localiser différents types
activités. En ce sens, nous venons de
démarrer un partenariat avec Nexans
à travers la mise en place d’une usine
de fabrication de différents câblages à
Fès, qui emploie aujourd’hui 120 personnes,
chiffre qui va doubler dans
un an en lui permettant d’avoir une
capacité, à la fois de répondre à la
demande locale, mais également d’exporter.
Nous avons localisé des activités
propres tel le centre de maintenance
de Casablanca après celui de Rabat.
Avec l’ONCF, nous allons installer un
atelier pour l’assemblage de nos TGV,
préétabli. Et ce, en précisant que le
gouvernement restait ouvert pour inclure
tout autre projet de loi à même
d’améliorer le climat des affaires. Ils
ont cité, dans ce contexte, une série
de textes en cours de préparation qui
vont donner un considérable coup de
pouce à l’environnement des affaires.
Ils ont cité, entre autres, le projet de
loi relatif au partenariat public-privé,
les amendements visant l’amélioration
de la loi bancaire, la bourse, le marché
des capitaux...
Concernant la problématique des
délais de paiement, les deux représentants
du gouvernement ont rappelé la
mise en place d’une nouvelle loi qui
va dans le sens du règlement de cette
problématique dont souffrent les entreprises,
notamment les PME-PMI.
Ils ont affirmé que le gouvernement
avait mis sur pied un comité de suivi
auprès du chef du gouvernement pour
veiller au respect des délais de paiement
par les établissements publics
et l’État. Actuellement, la moyenne
des délais de paiement de la part des
établissements publics est de l’ordre
de 108 jours. Des actions sont menées
pour réduire cette moyenne. En plus,
il y a une cellule qui est installée
auprès du chef du gouvernement et
qui est destinée à accueillir les opérateurs
ayant des problèmes de délai
de paiement avec les établissements
publics. S’agissant de la problématique
de la récupération de la TVA, le ministre
des Finances a avancé que des
efforts sont fournis dans ce sens. Selon
lui, les dernières données (du mois
d’octobre) ont montré que le remboursement
de la TVA a augmenté
de plus de 30% cette année. Ont été
remboursées, en priorité, les PME-
PMI. De même, il a annoncé qu’il y
a une nette amélioration des relations
de l’administration des impôts avec les
opérateurs. De son côté, le ministre
des Affaires générales a annoncé que
des efforts étaient en cours pour amé-
donc nous participons nous-mêmes à
ces opérations industrielles.
Nous avons également réalisé des
opérations très intéressantes de formation
de fournisseurs qui nous accompagnent
dans toutes ces opérations,
avec bien évidemment une focalisation
sur les fournisseurs marocains.
Alstom est également lié, à travers des
partenariats, avec des universités et
des écoles techniques pour accompagner
ces besoins en formation, puisque
le goulot d’étranglement d’un certain
nombre d’opérations industrielles
est, justement, ce besoin en formation.
Nous avons ainsi localisé plusieurs
autres activités et nous nous inscrivons
dans cette logique, c’est-à-dire
répondre aux besoins en infrastructures,
mais aussi créer des activités
industrielles et combiner notre
savoir-faire international et technologique
avec une présence locale
industrielle accrue.
REPÈRES
liorer le climat des affaires. Il a cité
dans ce sens la réflexion lancée pour
la mise en place d’unités régionales du
climat des affaires qui auront pour but
d’aplanir les difficultés rencontrées par
les investisseurs. Il a cité également la
mise en place d’une commission ad
hoc au niveau du gouvernement pour
traiter les dossiers d’investissement qui
rencontrent des problèmes. Commission
qui pourra trouver des solutions
en urgence et arriver à dénouer les
dossiers à problème. En somme, c’était
une rencontre qui a permis aux chefs
d’entreprises marocains et français
de débattre de leurs problèmes et de
réfléchir aux solutions pour améliorer
leurs actions d’investissement au
Royaume. ■
Brahim Mokhliss
Alstom est en concurrence
avec d’autres opérateurs
pour la réalisation de
grands projets dans le domaine
énergétique au Maroc.
Comment vous positionnezvous
par rapport aux autres
offrants ?
Je n’ai pas vraiment de commentaire
spécifique par rapport à tel ou
tel projet, mais je dirai que nous avons
installé dans le domaine du thermique
25% de la capacité électrique mondiale,
nous avons des références reconnues
dans le domaine du charbon
comme dans le domaine des énergies
renouvelables, et nous avons la capacité
de faire des offres qui répondent,
aussi bien sur le plan de la fiabilité que
sur le plan des considérations économiques,
aux demandes du client, et
c’est lui qui décide… ■
Propos recueillis par
Abdelhakim Hamdane