Enver Hoxha - Les khrouchtchéviens - communisme-bolchevisme
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«Nous avons traité de ces questions avec les camarades polonais également avant le congrès de leur<br />
parti, nous dit Khrouchtchev. Nous les avons bien débattues et nous sommes convenus que le<br />
camarade Bierut resterait président du Conseil des ministres et que le camarade Ochab serait nommé<br />
premier secrétaire du parti...»<br />
Ainsi, Khrouchtchev, dès le début, du moment qu'il avait insisté pour faire nommer à ce poste Ochab,<br />
«un très bon camarade polonais», comme il nous le souligna lui-même, avait été pour l'éloigneraient<br />
de Bierut de la direction du parti (puis pour son élimination). Le feu vert était donc donné à tous les<br />
éléments révisionnistes, jusqu'à hier cachés, tapis dans l'attente de moments opportuns. Ces moments,<br />
c'était maintenant Khrouchtchev qui les créait et, par ses actions, ses prises de position et ses «idées<br />
nouvelles», il se faisait le promoteur et l'organisateur des «transformations» et des «réorganisations».<br />
Mais le congrès du Parti ouvrier unifié polonais ne combla pas les vœux de Khrouchtchev. Ce fut<br />
Bierut, un camarade marxiste-léniniste résolu, dont je garde un très bon souvenir, qui fut élu premier<br />
secrétaire du parti, et Cyrankiewicz, premier ministre.<br />
Khrouchtchev «souscrivit» à cette décision, car il ne pouvait faire autrement. Mais la mafia<br />
révisionniste, qui avait commencé à s'animer, pensait à toutes les voies et à tous les moyens possibles<br />
pour parvenir à ses fins. L'araignée tissait sa toile. Et si Bierut ne fut pas évincé de la direction du parti<br />
à Varsovie, comme l'avait voulu et dicté Khrouchtchev, il devait par la suite être éliminé totalement<br />
par un «rhume» soudain à Moscou !<br />
2. LA STRATEGIE ET LA TACTIQUE DE KHROUCHTCHEV A L'INTERIEUR DE<br />
L'UNION SOVIETIQUE<br />
<strong>Les</strong> racines de la tragédie de l'Union soviétique. <strong>Les</strong> étapes parcourues par Khrouchtchev vers sa mainmise<br />
sur le pouvoir politique et idéologique. La caste khrouchtchévienne rouille l'épée de la révolution. Ce qui se<br />
cachait derrière la «direction collégiale» de Khrouchtchev. Khrouchtchev et Mikoyan, têtes du complot<br />
contre-révolutionnaire. Un vent de libéralisme souffle en Union soviétique. Khrouchtchev et Vorochilov se<br />
prononcent ouvertement contre Staline. Khrouchtchev érige son culte. <strong>Les</strong> ennemis de la révolution sont<br />
proclamés «héros» et «victimes».<br />
Une des orientations principales de la stratégie et de la tactique de Khrouchtchev consistait à prendre<br />
totalement en main, à l'intérieur de l'Union soviétique, le pouvoir politique et idéologique et à mettre à<br />
son service l'armée soviétique et la Sécurité d'Etat.<br />
Pour réaliser cet objectif le groupe Khrouchtchev devait procéder par étapes. Au début, il ne<br />
s'attaquerait pas de front au marxisme-léninisme, à l'édification du socialisme en Union soviétique et à<br />
Staline. Au contraire, il s'appuierait sur les réalisations acquises, les exalterait même le plus possible,<br />
pour se faire valoir et susciter une situation d'euphorie, afin de parvenir, par la suite, à saper la base et<br />
la superstructure socialistes.<br />
En premier lieu, ce groupe renégat devait prendre en main le parti pour annihiler la résistance<br />
éventuelle des cadres qui n'avaient pas perdu leur vigilance révolutionnaire de classe, neutraliser les<br />
hésitants et les rallier à lui par la persuasion ou la menace, et porter aux postes clés les éléments<br />
nuisibles, antimarxistes, carriéristes, opportunistes, qui, naturellement, ne manquaient pas au sein du<br />
Parti communiste de l'Union soviétique et dans les appareils de l'Etat soviétique. Dans le Parti<br />
communiste de l'Union soviétique, au sortir de la grande Guerre patriotique, se firent jour certains<br />
phénomènes négatifs. La situation économique difficile, les dévastations, les grandes pertes humaines<br />
dont le pays avait souffert, exigeaient une mobilisation totale des cadres et des masses pour en assurer<br />
la consolidation et le progrès. Mais au lieu de cela on constata un avilissement du caractère et de la<br />
moralité de nombreux cadres. D'autre part, par leur présomption tapageuse pour les glorieuses batailles<br />
gagnées, en cumulant les décorations et les privilèges, et par beaucoup d'autres vices et conceptions<br />
nocives, les éléments mégalomanes dépouillaient le parti de sa vigilance, ils l'étouffaient, le rongeaient<br />
de l'intérieur. Dans l'armée se créa une caste qui étendit aussi sa domination brutale et arrogante dans<br />
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