Enver Hoxha - Les khrouchtchéviens - communisme-bolchevisme
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Nous rentrâmes. <strong>Les</strong> autres camarades étaient arrivés. Je bouillonnais de colère. Ce soir-la on devait<br />
nous servir des sourires et des promesses d'un «plus grand», d'un «plus impétueux développement» du<br />
socialisme, d'«aides accrues» et d’une «coopération élargie dans tous les domaines».<br />
C'était le temps où l'on préparait le XX e Congrès tristement célèbre, l'époque où Khrouchtchev<br />
avançait rapidement vers la prise du pouvoir. Il se créait une image de dirigeant moujik «populaire»<br />
qui ouvrait les portes des prisons, les portes des camps de concentration, qui, loin de craindre les<br />
réactionnaires et les ennemis condamnés et emprisonnés en Union soviétique, voulait montrer, en les<br />
libérant, qu'il y avait peut-être aussi parmi eux des «innocents».<br />
On sait quels trotskistes, quels comploteurs, quels contre-révolutionnaires furent Zinoviev et<br />
Kamenev, Rykov et Piatakov, quels traîtres furent Toukhatchevski et les autres généraux agents de<br />
l'Intelligence service ou des Allemands. Mais pour Khrouchtchev et Mikoyan, tous ces hommes-là<br />
étaient de braves gens, et quelque temps plus tard, en février 1956, ils devaient être présentés comme<br />
les victimes innocentes de la «terreur stalinienne». Cette vague était gonflée lentement, on préparait<br />
soigneusement l'opinion. <strong>Les</strong> «nouveaux» dirigeants, qui n'étaient autres que les anciens, à l'exception<br />
de Staline, se posaient en libéraux et disaient au peuple : «Respire librement, tu es libre, tu es en<br />
démocratie véritable, car le tyran et la tyrannie ont été liquidés. Maintenant tout marche dans la voie<br />
de Lénine, nous créons l'abondance, les marchés regorgeront de produits au point que nous ne saurons<br />
quoi en faire».<br />
Khrouchtchev, cette odieuse crécelle, camouflait ses astuces et ses roueries de sornettes et de palabres.<br />
Malgré tout, par ces pratiques, il créa une situation favorable à son groupe. Il ne se passait pas de jour<br />
sans que Khrouchtchev ne fît une démagogie effrénée pour le développement de l'agriculture, n'y<br />
changeât les hommes et les méthodes de travail, ne se posât en ce domaine comme le seul «patron<br />
compétent» qui y introduisait des «réformes» personnelles.<br />
Khrouchtchev avait «inauguré» aussi son accession au poste de Premier secrétaire du Parti<br />
communiste de l'Union soviétique par un long rapport sur les problèmes de l'agriculture qu'il présenta<br />
au cours d'un plénum du Comité central en septembre 1953. Ce rapport, qui fut qualifié de «très<br />
important», énonçait les idées et les réformes khrouchtchéviennes, qui portèrent en réalité à<br />
l'agriculture soviétique un si grave préjudice que l'on en ressent encore aujourd'hui les tristes effets. Le<br />
bruit et le tapage menés à propos des «terres nouvelles» étaient une publicité creuse. L'Union<br />
soviétique achetait et continue d'acheter des millions de tonnes de céréales aux Etats-Unis d'Amérique.<br />
Mais la «direction collégiale» et la disparition des portraits de Khrouchtchev des pages des journaux<br />
furent des phénomènes éphémères. Le culte de Khrouchtchev était entretenu par les tripoteurs, les<br />
libéraux, les carriéristes, les écumeurs de marmites et les flagorneurs. La grande autorité de Staline,<br />
fondée sur son oeuvre ineffaçable, fut sabotée au dedans comme au dehors de l'Union soviétique. Son<br />
autorité céda la place à celle d'un charlatan, d'un clown, d'un maître-chanteur.<br />
3. DES MARXISTES-LENINISTES ? NON, DES MERCANTIS<br />
Mikoyan, trafiquant cosmopolite toujours hostile à l'Albanie. Négociations économiques difficiles en juin<br />
1953 — les dirigeants soviétiques marchandent leurs aides à l'Albanie. <strong>Les</strong> «conseils» de Khrouchtchev un an<br />
plus tard : «Vous n'avez pas besoin d'industrie lourde», «Nous vous fournirons du pétrole et des métaux»,<br />
«Ne vous préoccupez pas de la culture des céréales panifiables. Nous pouvons vous en donner tant que vous<br />
voudrez». Prise de bec avec Mikoyan. Mécontentement des chefs révisionnistes au Comecon. Ochab, Dej,<br />
Ulbricht. La réunion du Comecon de juin 1956 à Moscou. Khrouchtchev : «... Nous devons faire comme a<br />
fait Hitler». Nouvel entretien avec Khrouchtchev. Ses «conseils» : «L'Albanie doit progresser dans la culture<br />
du coton et des agrumes, dans les ovins et la pêche».<br />
Nous étions décidés à poursuivre et à développer encore la pratique inaugurée du vivant de Staline, et<br />
qui consistait à procéder à des échanges de vues avec la direction soviétique et à solliciter son aide<br />
pour le règlement de nos problèmes économiques. Dans les huit ou neuf premières années de pouvoir<br />
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