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Enver Hoxha - Les khrouchtchéviens - communisme-bolchevisme

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une analyse approfondie préalable, faite de concert par tous les partis intéressés, et à plus forte raison,<br />

la publication de cette décision dans la presse et sa mise à l'ordre du jour des conversations de<br />

Belgrade, seraient non seulement prématurées mais même susceptibles de causer de sérieux préjudices<br />

à l'orientation générale vis-à-vis de la Yougoslavie.<br />

«Pour ce qui est de notre Parti du Travail, il lutte depuis sept ans pour l'application de sa ligne générale<br />

concernant la Yougoslavie, ligne édifiée conformément aux résolutions du Kominform et approuvée<br />

par le I er Congrès de notre Parti. Nous sommes convaincus que cette ligne générale de* notre Parti, à<br />

propos des rapports avec la Yougoslavie, est juste. Mais même si l'on admet un moment qu'il y ait<br />

quelque chose à y changer, il faudrait pour cela réunir le Congrès ou tout au moins la conférence du<br />

Parti, et ce seulement après avoir analysé à fond la ligne générale de tous les partis communistes et<br />

ouvriers vis-à-vis de la Yougoslavie, ainsi que les décisions et les conclusions du Kominform.<br />

«C'est pourquoi, dis-je à Levitchkine, nous proposons que les questions soulevées dans la dernière<br />

lettre de la direction soviétique soient analysées dans une réunion des partis membres du Kominform à<br />

laquelle, si possible, participe aussi notre Parti pour qu'il dise son mot à ce sujet. C'est seulement là<br />

que peut être prise une décision commune sur cette question.»<br />

Levitchkine, qui m'avait écouté, l'air pâle, s'efforça de me faire changer d'avis, mais voyant ma<br />

détermination, il n'insista pas :<br />

«Je transmettrai, dit-il, à la direction de mon parti ce que vous venez de me communiquer.<br />

— Dans notre lettre au camarade Khrouchtchev, lui répondis-je pour conclure, nous lui avons écrit<br />

tout ce que je viens de vous exposer, mais si je vous répète cela, c'est pour vous expliquer à vous aussi<br />

ce qui nous a poussés à adopter cette attitude»<br />

Notre opposition était ; parfaitement juste et conforme aux normes marxistes-léninistes sur les rapports<br />

entre partis. Nous savions bien à quel point les analyses et les décisions du Kominform et du Comité<br />

central du Parti communiste de l'Union soviétique des années 1948-1949 sur la question yougoslave,<br />

étaient justes, motivées et pleinement fondées. Lorsque le Kominform prit la décision de condamner<br />

l'activité antimarxiste de la direction yougoslave, nous n'en étions pas membres. Mais pendant cette<br />

période, Staline, le P.C.U.S. et les autres ! partis membres du Kominform nous consultèrent à maintes<br />

reprises, ils écoutèrent aussi très attentivement ce que nous avions à dire à propos de nos rapports avec<br />

la direction yougoslave. Si Staline et ses camarades l'ont fait, ce n'est pas seulement parce que nous<br />

étions des partis frères et que, selon les normes léninistes, nous devions procéder entre nous à un long<br />

échange de vues, mais aussi parce que, et c'était là un fait important, nous avions, compte tenu de nos<br />

liens particuliers, depuis la guerre, avec la direction yougoslave, beaucoup à dire à son sujet.<br />

Parmi les nombreuses rencontres et consultations sur ce problème, je rappellerai mon entrevue<br />

incognito avec Vychinski à Bucarest à laquelle assistait aussi Dej, et où nous eûmes un échange de<br />

vues à propos de l'attitude commune que nous devions adopter à l'encontre des menées traîtresses de la<br />

direction yougoslave. <strong>Les</strong> nombreux faits et arguments incontestables que j'évoquai au cours de cette<br />

entrevue, furent très appréciés par Vychinski et Dej, qui les qualifièrent de précieuse contribution<br />

fournie par notre Parti à une meilleure connaissance des agissements hostiles et antimarxistes des<br />

dirigeants de Belgrade. Je n'ai pas à m'étendre ici sur cet entretien, dont je garde de riches souvenirs ;<br />

je l'évoque seulement pour montrer avec quelle prudence et quelle sagesse Staline et le Kominform<br />

procédaient à l'époque dans leurs analyses et dans l'adoption de leurs décisions.<br />

Khrouchtchev et les autres dirigeants soviétiques faisaient maintenant tout à fait le contraire. Euxmêmes,<br />

qui condamnaient à présent le Kominform et Staline pour avoir soi-disant agi et jugé<br />

incorrectement, foulaient ostensiblement des deux pieds les règles les plus élémentaires des rapports<br />

entre partis, se posaient en maîtres incontestables et ne tenaient aucun compte de l'avis des autres. Cela<br />

ne laissait pas de nous décevoir et de nous préoccuper.<br />

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