Enver Hoxha - Les khrouchtchéviens - communisme-bolchevisme
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étaient pressés de voir se terminer la cérémonie pour s'enfermer à nouveau au Kremlin et y continuer<br />
l'opération de partage et de repartage des postes.<br />
Quant à nous, nous pensions, avec beaucoup d'autres, que Molotov, en tant que collaborateur le plus<br />
proche de Staline, le bolchevik le plus ancien, le plus mûr, le plus expérimenté et le plus connu au<br />
dedans et au dehors de l'Union soviétique, serait élu Premier secrétaire du Comité central du Parti<br />
communiste de l'Union soviétique. Mais il n'en fut rien. C'est Malenkov qui fut mis à la tête, et Beria<br />
se colla à lui. Derrière eux, ces jours-là, un peu plus dans l'ombre, se tenait une «panthère», qui se<br />
préparait à dévorer et à liquider les deux premiers. C'était Nikita Khrouchtchev.<br />
La manière dont il effectua son ascension fut vraiment à la fois surprenante et suspecte: d'abord, il fut<br />
nommé seulement président de la commission centrale d'organisation des obsèques de Staline et, le 7<br />
mars, lorsque le partage des postes fut rendu public, il ne lui en fut assigné aucun, il ne fut libéré que<br />
de sa charge de premier secrétaire du Comité du parti de Moscou, «ses fonctions devant désormais se<br />
concentrer au Comité central du parti». Quelques jours seulement après, le 14 mars 1953, Malenkov,<br />
«à sa demande», fut exonéré du poste de secrétaire du Comité central du parti (!) et, dans la<br />
composition du nouveau secrétariat, choisi ce même jour, Nikita Khrouchtchev figurait en tête.<br />
De telles actions, encore qu'elles ne nous concernaient pas, ne furent guère de notre goût. Nous fûmes<br />
fort déçus dans l'idée que nous nous faisions de la stabilité de la haute direction soviétique, mais nous<br />
pensâmes que nous n'avions nullement connaissance des situations qui se développaient au sein même<br />
du parti et dans la direction de l'Union soviétique. Dans les contacts que j'avais eus avec Staline luimême,<br />
avec Malenkov, Molotov, Khrouchtchev, Beria, Mikoyan, Souslov, Vorochilov, Kaganovitch<br />
et d'autres dirigeants principaux, je n'avais pas noté la moindre faille ou discordance entre eux.<br />
Staline avait lutté avec esprit de suite et il avait été l'un des facteurs décisifs de l'unité marxisteléniniste<br />
du Parti communiste de l'Union soviétique. Cette unité dans le parti, à laquelle œuvrait<br />
Staline, n'avait pas été créée par la terreur, comme le prétendirent par la suite Khrouchtchev et les<br />
<strong>khrouchtchéviens</strong>, faisant écho aux calomnies des impérialistes et de la bourgeoisie capitaliste<br />
mondiale, qui luttaient pour renverser et détruire la dictature du prolétariat en Union soviétique, mais<br />
elle s'appuyait sur les conquêtes du socialisme, sur la ligne et l'idéologie marxistes-léninistes du Parti<br />
bolchevik, sur la haute et indiscutable personnalité de Staline. La confiance de tous en Staline était<br />
fondée sur son esprit de justice et sur sa capacité de défendre l'Union soviétique et le léninisme.<br />
Staline mena judicieusement la lutte de classe, il frappa sans merci (et il fit très bien) les ennemis du<br />
socialisme. En témoigne parfaitement sa lutte concrète et quotidienne, la lutte du Parti bolchevik et de<br />
tout le peuple soviétique ; en témoignent ses écrits politiques et idéologiques, les documents et les<br />
décisions du Parti communiste de l'Union soviétique; en témoignent enfin la presse et la propagande<br />
massive de l'époque contre les trotskistes, les boukhariniens, les tenants de Zinoviev et de<br />
Toukhatchevski et tous les autres traîtres. C'était là une âpre lutte de classe politique et idéologique<br />
pour la défense du socialisme, de la dictature du prolétariat, du parti et des principes du marxismeléninisme.<br />
Et Staline, en cela, a de grands mérites.<br />
Staline fut un marxiste-léniniste éminent, doté d'une claire vision des principes, d'un insigne courage<br />
et d'un grand sang-froid, d'une maturité et d'une clairvoyance de révolutionnaire marxiste. Il n'est que<br />
de penser à la force de l'ennemi extérieur et intérieur en Union soviétique, à ses ruses et à sa<br />
propagande effrénée, à ses tactiques diaboliques, pour apprécier à leur prix les justes principes et<br />
actions de Staline à la tête du Parti communiste de l'Union soviétique. Si, dans toute cette lutte juste et<br />
titanesque, se firent jour aussi des excès, ceux-ci ne furent pas le fait de Staline, mais de<br />
Khrouchtchev, Beria et consorts, qui, dans des desseins obscurs et secrets, à l'époque où ils n'étaient<br />
pas encore aussi puissants, se montrèrent des plus zélés dans les épurations. S'ils agirent ainsi, ce fut<br />
pour se faire valoir en tant qu'«ardents défenseurs» de la dictature du prolétariat, pour paraître<br />
«implacables envers les ennemis», afin de gravir les échelons pour usurper ensuite le pouvoir. On sait<br />
bien que lorsque Staline éventa les agissements hostiles d'un Yagoda ou d'un Yezov, le tribunal<br />
révolutionnaire les condamna sans hésiter. Des éléments de ce genre, de même que Khrouchtchev,<br />
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