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Enver Hoxha - Les khrouchtchéviens - communisme-bolchevisme

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l'autre ne s'inspiraient des intérêts du marxisme-léninisme, malgré les paroles et les slogans soi-disant<br />

marxistes, malgré les serments de Khrouchtchev qui prétendait s'efforcer de ramener Tito aux<br />

positions du marxisme-léninisme. Leurs rapports étaient fondés sur l'anti<strong>communisme</strong> ; c'est à partir<br />

de positions anticommunistes que ces deux larrons allaient faire l'impossible pour se soumettre<br />

mutuellement, chacun d'eux n'étant mû que par son propre intérêt.<br />

Notre Parti devait suivre pas à pas ce processus avec la plus grande vigilance. Dans cette évolution il<br />

devait se convaincre davantage de la vraie nature de Khrouchtchev et des <strong>khrouchtchéviens</strong>, de ce<br />

qu'ils représentaient en Union soviétique et dans le mouvement communiste et ouvrier international.<br />

Nous reçûmes, dès le mois de juin 1954, le premier signal d'un coup de barre donné par la nouvelle<br />

direction soviétique à son ancien cours envers le révisionnisme yougoslave.<br />

Lors de notre séjour à Moscou, la direction soviétique nous remit une longue lettre, signée<br />

Khrouchtchev, et adressée aux Comités centraux des partis frères, par laquelle elle nous mettait au<br />

courant de ses conclusions sur la question yougoslave. Cette lettre était datée du 4 juin et bien que<br />

nous nous trouvions depuis quelques jours à Moscou, où nous avions même eu, le 8, des entretiens<br />

officiels avec les principaux dirigeants soviétiques, ceux-ci ne nous avaient pas du tout parlé du<br />

problème très important qu'ils y soulevaient. Apparemment, Khrouchtchev, connaissant bien notre<br />

attitude résolue et inébranlable à l'égard des traîtres de Belgrade, entendait agir envers nous<br />

graduellement et avec circonspection.<br />

Déformant la vérité historique, Khrouchtchev et Cie étaient arrivés à la conclusion que la séparation de<br />

la Yougoslavie du camp socialiste et «l'isolement de la classe ouvrière yougoslave du sein du<br />

mouvement ouvrier international» étaient uniquement imputables à «la rupture entre le P.C.Y. et le<br />

mouvement communiste international» qui s'était produite en 1948. Selon eux, l'attitude qui avait été<br />

observée en 1948 et 1949 à l'égard du parti yougoslave, était erronée, car elle aurait poussé «les<br />

milieux dirigeants yougoslaves à se rapprocher des USA et de l'Angleterre» (!), à conclure «un accord<br />

militaire et politique avec la Grèce et la Turquie» (Pacte des Balkans), à faire «une série de<br />

concessions sérieuses au capitalisme», à aller vers «la restauration du capitalisme», etc. Bref, selon<br />

Khrouchtchev, le Kominform s'étant montré rigoureux envers la Yougoslavie, celle-ci, par dépit ou par<br />

goût, était allée se vendre à l'impérialisme, comme la jeune mariée qui, voulant faire enrager sa bellemère,<br />

alla coucher avec le meunier.<br />

Selon la logique de Khrouchtchev, notre Parti du Travail aussi, quand il se dressa face au<br />

révisionnisme khrouchtchévien et coupa les ponts avec lui, aurait dû nécessairement se vendre et<br />

vendre le pays à l'impérialisme, faute de quoi il n'aurait pu exister ! Et nous allions entendre ce<br />

raisonnement de la bouche même de Khrouchtchev lorsqu'il nous accuserait de nous vendre «à<br />

l'impérialisme pour trente deniers» !<br />

Mais ce n'était là qu'une logique antimarxiste et capitaliste. Notre Parti s'opposa héroïquement au<br />

révisionnisme khrouchtchévien, comme il s'était opposé auparavant au révisionnisme yougoslave et<br />

comme il luttait résolument contre toute autre variante de révisionnisme, mais il ne se vendit ni ne se<br />

vendra jamais à l'impérialisme ni à qui que ce soit, car un parti marxiste-léniniste authentique, tant<br />

qu'il se veut tel et se respecte à ce titre, ne peut jamais, quelles que soient les conditions et les<br />

situations où il se trouve, se vendre ni se laisser acheter, mais il s'en tient résolument à sa voie, la voie<br />

de la lutte intransigeante contre l'impérialisme, le révisionnisme et la réaction.<br />

Aussi, même si la direction yougoslave avait été condamnée injustement en 1949, comme le prétendait<br />

Khrouchtchev, il ne lui était permis à aucun titre de glisser dans le giron de l'impérialisme. C'était<br />

injustifiable. Au contraire de ce que disait Khrouchtchev, le fait qu'elle renforça encore les ponts la<br />

reliant à l'impérialisme et à la réaction mondiale, montra de la meilleure façon combien Staline, le<br />

Parti communiste de l'Union soviétique, le Kominform, notre Parti et tous les autres partis avaient<br />

raison de l'avoir démasquée et condamnée.<br />

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