25.06.2013 Views

La faim - Dimension 3

La faim - Dimension 3

La faim - Dimension 3

SHOW MORE
SHOW LESS

Create successful ePaper yourself

Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.

UNE CATASTROPHE<br />

HUMANITAIRE<br />

LARGEMENT CANALISÉE<br />

Au mois d’août 2010, une crise humanitaire majeure touchait le Pakistan. Des inondations<br />

sans précédent frappaient un territoire d’une taille comparable à la Grande-Bretagne.<br />

Vingt millions de personnes étaient touchées par ce “tsunami lent”, pour reprendre<br />

les termes du Secrétaire Général de l’ONU Ban Ki-moon. Face à ce défi humanitaire<br />

inouï, la communauté internationale s’est fortement mobilisée. Aujourd’hui encore, les<br />

séquelles de cette catastrophe restent bien présentes, surtout dans le Sind, la province<br />

la plus fortement touchée. Visite des projets fi nancés par la coopération belge…<br />

Des inondations recouvrant à<br />

perte de vue cette vaste vallée<br />

bordée par le fl euve Indus,<br />

il ne subsiste que de vastes<br />

poches d’eau résiduelles. Les visions cauchemardesques<br />

d’il y a quelques mois se<br />

sont évaporées. Comme nous l’explique<br />

un médecin pakistanais travaillant pour<br />

l’UNICEF, témoin aux premières heures<br />

de la catastrophe, “au mois d’août, les<br />

eaux venant du nord du pays ont gagné<br />

progressivement la province du Sind, laissant<br />

peu de temps aux populations<br />

locales pour fuir. Peu de<br />

pertes en vies humaines ont été<br />

à déplorer. Mais il a parfois fallu<br />

utiliser des hélicoptères pour<br />

évacuer certaines personnes.<br />

Dans le district du Dadu en particulier,<br />

ils ont été des milliers à se<br />

retrouver encerclés par les fl ots<br />

de l’Indus et ceux du lac Manchar.<br />

En quelques jours tout était<br />

noyé jusqu’à hauteur d’homme.<br />

Les dégâts ont été forcément<br />

immenses. Une grande partie<br />

du bétail n’a pu être sauvée,<br />

12 AVRIL-MAI 2011 I dimension 3<br />

© AE / Stéphane Mund<br />

beaucoup de terres ont été rendues incultivables<br />

pour des mois encore et la majorité<br />

des habitations ont été endommagées<br />

ou détruites.”<br />

Un défi humanitaire d’une<br />

ampleur sans précédent<br />

Des millions de personnes ont donc dû<br />

être déplacées. Certaines ont pu trouver<br />

refuge pour quelques mois dans leur<br />

famille ou auprès d’amis vivant dans les<br />

villes avoisinantes épargnées. Mais pour<br />

Camp de personnes déplacées dans le Dadu, Sind<br />

beaucoup, la vie dans un camp, avec le<br />

soutien de la communauté internationale,<br />

s’est avérée la seule issue.<br />

Fort heureusement, nombreux ont été<br />

ceux à pouvoir regagner leur village dès<br />

les premiers reculs des fl ots constatés à<br />

la mi-décembre. Encouragés par des<br />

incitants fi nanciers octroyés (pas toujours<br />

équitablement) par les autorités pakistanaises,<br />

et surtout soutenus par les agences<br />

humanitaires et des ONGs locales ou<br />

internationales, ils reconstruisent leur<br />

habitat constitué le plus souvent<br />

de branchages et de terre<br />

séchée. Ceux qui choisissent de<br />

rester aujourd’hui encore dans<br />

un camp – plus de 100.000 personnes<br />

à la fi n février 2011 – le<br />

font le plus souvent pour obtenir<br />

de la part des acteurs humanitaires<br />

des moyens de subsistance<br />

plus élevés qu’en retournant<br />

au village.<br />

Il a d’ailleurs été établi qu’avant<br />

même la catastrophe, la situation<br />

prévalant pour la majeure partie<br />

de la population du Sind pouvait

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!