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MAIRIE DE BAGNEUX - GONSEIL MUNICIPAL - NSEIUIN 2010<br />
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Conclusion : pour finir, nous appelons nos concitoyens à venir manifester massivement jeudi contre<br />
la réforme des retraites du Gouvernement, nous devons être nombreux et unis dans ce combat qui<br />
nous concerne tous. »<br />
Mme MEKER. - Chers collègues, Madame la Députée-Maire, vous avez évoqué toutes sortes de<br />
solutions possibles pour travailler sur la retraite par répartition qui est effectivement, pour nous, une<br />
question de civilisation.<br />
Sans revenir sur tout ce qui a été évoqué ici, cet angle uniquement technique du débat tronque<br />
véritablement le débat.<br />
En fait, c'est un vrai débat de civilisation. Pour revenir sur une phrase très simple, on dit : « là où il<br />
y a une volonté, il y a un chemin ». Si l'on appréhendait le problème dans le bon sens, on mettrait<br />
toute cette science, toute cette réflexion au service de comment faire pour faire perdurer cette<br />
mesure de solidarité, ce ciment de la société qui a été la retraite par répartition depuis la seconde<br />
moitié du XX ème siècle, ce qui était une avancée de civilisation, puisque c'est, dans les années 90,<br />
que, pour la première fois, la retraite n'a plus été synonyme de pauvreté, ce qui a été le cas dans<br />
l'histoire humaine puisque lorsqu'on était âgé dans tous les temps de notre histoire, il était plus<br />
difficile de subsister sauf à être pris en charge par sa famille.<br />
Beaucoup de points techniques ont été évoqués. Je voudrais revenir sur l'un d'eux. On pourrait<br />
puiser dans les 30 milliards de cotisations de la Sécurité Sociale qui proviennent des exonérations<br />
de cotisations sociales attribuées aux entreprises pour limiter l'évolution du chômage, dont on sait<br />
que cela ne fonctionne pas. Ce n'est pas moi qui le dis, c'est le rapport de la Cour des <strong>Compte</strong>s de<br />
2008 sur l'égide de Philippe Seguin.<br />
Une des mesures qui n'a pas été évoquées ce soir pourrait être le retour sur la baisse des droits de<br />
succession, par exemple. Cela aussi, cela fait partie des grandes avancées que nous avons connues.<br />
Dès la Révolution Française, notre société a été basée sur plus de solidarité à une époque où la<br />
naissance faisait tout. Aujourd'hui, ce n'est pas la naissance qui fait tout, c'est la finance. Remettre le<br />
travail au centre, remettre l’homme au centre n'est pas une question technique, mais de civilisation.<br />
A ce moment-là, toute l'économie peut se mettre en marche pour aller dans ce sens, pour créer les<br />
conditions matérielles de cette orientation politique. Et, d'une certaine façon, si toutes ces<br />
intelligences, toutes ces techniques se mettaient au service de la politique et non l'inverse ? Puisque<br />
tel qu'on nous présente cette réforme, il n'y a rien à faire, tout est vu du point de vue d'une société<br />
qui s'individualise, du point de vue d'un modèle de société qui nous est proposé où l'argent gagné<br />
par des mouvements financiers dévore la place même de l'homme, la place du travail dans la<br />
société.<br />
Je pense que de ne pas toucher au montant des pensions, de ne pas toucher à l'âge légal du départ à<br />
la retraite est une question de civilisation même si, aussi, le progrès, la modernité voudraient que,<br />
peut-être, à l'occasion de ces difficultés techniques que rencontre le système par répartition, on<br />
réfléchisse au temps de la vie.<br />
Il n’y a aucune appropriation collective du débat, puisque toutes les règles ont été bafouées, ainsi<br />
que tous les efforts, toutes les tables rondes ou tous les espaces de débats qui avaient été organisés<br />
avec les organisations syndicales de ce pays.<br />
On nous assène comme une vérité inattaquable, inoxydable que, puisque nous vivons plus<br />
longtemps, il faut travailler plus longtemps. C'est un jugement éminemment technique. II n’y a<br />
aucune réflexion philosophique ou de civilisation.<br />
De même les retraites sont vécues uniquement comme un coût, ce qu'elles sont d'un point de vue<br />
technique encore une fois, mais comme l’a souligné Mme Potvin, on ne nous parle jamais de<br />
l'apport des retraités à la société.