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Transformation urbaine et appropriation des espaces ... - entpe

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<strong>Transformation</strong> <strong>urbaine</strong> <strong>et</strong> <strong>appropriation</strong> <strong>des</strong> <strong>espaces</strong> extérieurs : Les limites du modèle de la résidentialisation.<br />

sociaux qui s’y multiplient, ont l’obj<strong>et</strong>, depuis la fin <strong>des</strong> années 1970, de multiples tentatives de<br />

restructuration, qui se sont somme toute révélées vaines.<br />

Faut-il les démolir pour autant ? Si l’Etat s’est résigné pendant un temps à accepter la démolition<br />

de logements sociaux dans un contexte de crise du logement, c’est que le suj<strong>et</strong> réel n’était plus le<br />

logement mais bien les grands ensembles comme forme <strong>urbaine</strong>.<br />

Il faut désormais adm<strong>et</strong>tre ce constat : les grands ensembles sont devenus les archétypes<br />

urbains de l’exclusion, cristallisation <strong>des</strong> problèmes sociaux en tout genre : population la plus<br />

défavorisée, chômage, délinquance... La question de la « sécurité », ou plutôt de l’« insécurité », a<br />

fonctionné de ce point de vue comme un puissant révélateur, <strong>et</strong> a généralisé le sentiment que<br />

ces quartiers sont devenus le lieu de l’insécurité voire dorénavant de la violence <strong>urbaine</strong>. Les<br />

hétérogénéités de population <strong>et</strong> de comportements apparaissent plus vives <strong>et</strong> surtout plus<br />

antagonistes les unes <strong>des</strong> autres. Tout autant de facteurs qui ont fortement changé l’ensemble<br />

<strong>des</strong> représentations qu’on porte aux grands ensembles <strong>et</strong> à leur population, de plus en plus<br />

stigmatisée <strong>et</strong> reléguée au rang d’exclue.<br />

Tous, dans ces grands ensembles, ne sont pas <strong>des</strong> exclus ; de même que tous les exclus ne sont<br />

pas seulement rassemblés dans ces quartiers. Pourtant les grands ensembles sont devenus les<br />

lieux emblématiques, les territoires parfaitement identifiables <strong>et</strong> déterminés de l’exclusion.<br />

Néanmoins, que ces représentations soient concrètes ou déformées, peu importe puisqu’elles<br />

produisent <strong>des</strong> eff<strong>et</strong>s avérés de distanciation sociale.<br />

Ainsi, forcés de constater que les réhabilitations classiques <strong>et</strong> superficielles 7 n’ont pas été<br />

suffisantes pour inverser les tendances, les professionnels de l’aménagement se sont donc<br />

engagés dans <strong>des</strong> proj<strong>et</strong>s d’ensemble portant sur tous les registres. De la gestion quotidienne<br />

(sécurité, entr<strong>et</strong>ien, gestion, services, …) aux investissements structurants (recomposition<br />

foncière <strong>et</strong> <strong>urbaine</strong>, diversification immobilière, équipements, …) combinant restructurations<br />

lour<strong>des</strong>, démolitions <strong>et</strong> reconstructions, les objectifs sont de reconfigurer l’offre de logements, de<br />

mieux répartir les activités <strong>et</strong> services, de réinsérer ces quartiers dans le fonctionnement<br />

d’ensemble de la ville. Il s’agit, pour reprendre les termes de la loi Borloo qui mentionne les<br />

objectifs <strong>et</strong> indicateurs de la politique de la ville, d’envisager un « r<strong>et</strong>our au droit commun ».<br />

« La politique de développement social urbain, en cherchant à requalifier les quartiers<br />

sur le plan architectural, à les intégrer davantage au tissu urbain, à diversifier l’offre de<br />

logements ou encore à accroître la qualité <strong>et</strong> le nombre <strong>des</strong> services, se donne autant<br />

d’objectifs techniques clairs <strong>et</strong> identifiables. Mais son ambition ne peut pas se réduire<br />

à cela : ne convient-il pas qu’elle pense <strong>et</strong> garantisse aussi la place <strong>et</strong> le rôle qu’elle<br />

entend reconnaître aux populations qui y demeurent ? » 8<br />

7 Comprenons dans ce terme que les processus de requalification consistaient essentiellement en <strong>des</strong> travaux de<br />

surface : ravalement de façade, isolation thermique extérieure, <strong>et</strong>c.<br />

8 MOZERE L., PERALDI M., REY H., Intelligence <strong>des</strong> Banlieues, L’Aube, Paris, 1999, page 66.<br />

ARANTES Laëtitia 12

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