Transformation urbaine et appropriation des espaces ... - entpe
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<strong>Transformation</strong> <strong>urbaine</strong> <strong>et</strong> <strong>appropriation</strong> <strong>des</strong> <strong>espaces</strong> extérieurs : Les limites du modèle de la résidentialisation.<br />
« ‘‘Résidentialiser’’, au lieu de réhabiliter ou de requalifier, signifie que l’on cherche à<br />
introduire les valeurs <strong>et</strong> les co<strong>des</strong> de la ‘‘résidence’’ dans l’habitat social. »<br />
Paul Landauer.<br />
Ainsi, au fil <strong>des</strong> années <strong>et</strong> <strong>des</strong> discours réalisés sur la résidentialisation, ont été établies <strong>des</strong><br />
définitions de c<strong>et</strong>te notion émergente. Tantôt sémantique, tantôt plus conceptuelle, les<br />
définitions sont variées, <strong>et</strong> assez souvent elles se prêtent au contexte dans lequel elles ont été<br />
réalisées : qu’il s’agisse d’un article sur la prévention situationnelle <strong>et</strong> les influences sécuritaires<br />
anglo-saxonnes, ou d’un ouvrage relatant les évolutions de la politique de la ville, chacun<br />
proposera une définition somme toute unique de la résidentialisation, définition adaptée au<br />
contexte <strong>et</strong> aux idées que l’auteur veut m<strong>et</strong>tre en exergue.<br />
La résidentialisation apparaît comme un mot-valise : apparu pour la première fois dans les<br />
années 1990, <strong>et</strong> uniquement utilisé à l’époque par les professionnels de l’aménagement urbain,<br />
ce mot fut souvent réemployé par la suite par d’autres acteurs, comme si son sens coulait de<br />
source, alors qu’aucune définition fixe ne lui avait été attribuée. De c<strong>et</strong>te manière, la<br />
résidentialisation n’a pas de définition univoque, ou plutôt possède une multitude de définitions<br />
possibles, qui se sont succédées depuis son apparition, relativement récente.<br />
Ce sont ces définitions que nous essaierons d’aller chercher <strong>et</strong> d’analyser dans c<strong>et</strong>te partie,<br />
autant du côté étymologique, que du côté législatif.<br />
3.1. La résidentialisation : sémantique <strong>et</strong> étymologie.<br />
Si l’on regarde dans un dictionnaire de la langue française, on constate que le terme<br />
« résidentialisation » n’y apparaît pas. Néologisme <strong>des</strong> années 1990, c<strong>et</strong>te notion est devenue<br />
« courante » tant dans le langage <strong>des</strong> architectes qui l’on inventée que dans les discours <strong>des</strong> élus<br />
de plus en plus demandeurs de c<strong>et</strong>te pratique. Pourtant, le terme n’a pas encore sa place dans le<br />
dictionnaire. Aussi semble-t-il nécessaire de s’attarder sur le mot en lui-même <strong>et</strong> plus<br />
particulièrement sur son étymologie, qui, de toute évidence, se rapporte à la notion de<br />
« résidence ».<br />
Le mot « résidence », aujourd’hui connoté de représentations multiples <strong>et</strong> variées (résidence<br />
principale, résidence secondaire, résidence cossue, <strong>et</strong>c.), fait son apparition au XVIII ème siècle.<br />
A c<strong>et</strong>te époque, le terme, qui désigne simplement « l’endroit où l’on reste, où l’on réside », a<br />
plutôt une connotation négative d’assignation à résidence : le terme était employé notamment<br />
pour qualifier le lieu d’habitation <strong>des</strong> émissaires, forcés de résider à l’étranger. Ce n’est qu’au<br />
milieu du XIX ème siècle que le mot « résidence » prend un sens positif, renvoyant alors au « luxe »,<br />
au « confort », à l’habitat <strong>des</strong> « beaux quartiers », tout simplement aux résidences <strong>des</strong> classes<br />
bourgeoises. C’est ainsi que dès 1840, le terme « résidence » correspond, dans le langage<br />
ARANTES Laëtitia 38