Transformation urbaine et appropriation des espaces ... - entpe

Transformation urbaine et appropriation des espaces extérieurs : Les limites du modèle de la résidentialisation.
sécuriser ou embellir, etc. Certes, le besoin se fait sentir de réinsérer ces quartiers relégués, mais
à quels risques ?
Ces réserves ainsi que le côté social et humain de la résidentialisation ne manqueront pas d’être
mentionnées dans les définitions et les préconisations des urbanistes, paysagistes et architectes,
mais aussi des sociologues.
3.2. La résidentialisation : quelle acception pour ses pères ?
Notamment, bien que le terme soit apparu bien avant dans des articles ou rapports d’études, ce
n’est qu’en 2003, qu’une première définition de la résidentialisation soit « officiellement » établie,
qu’elle soit publiée dans un dictionnaire.
3.2.1. 3.2.1. D’un D’un paradoxe... paradoxe...
paradoxe...
En effet, dans le Dictionnaire de l’Habitat et du Logement, Nicolas Golovtchenko, maître de
conférences en sociologie, donne la définition suivante de la résidentialisation :
« Conçue comme la panacée contre les phénomènes de déqualification sociale, la
résidentialisation s’inscrit à la suite du constat de relative inefficacité des opérations
classiques de réhabilitation sur les conditions de vie réelles des habitants. L’objectif
n’est ici plus simplement une réhabilitation de(s) façades, mais la transformation
radicale de la structure spatiale et, par un effet mécanique d’entraînement souhaité,
une véritable requalification sociale des grands ensembles d’habitat social. […] Cette
perspective qui ambitionne de réduire des problèmes mal définis (les incivilités, la
déqualification sociale) à des problèmes de forme urbaine, propose curieusement un
programme d’intégration urbaine par la création d’entités spatiales repliées sur ellesmêmes.
» 84
Par là, Golovtchenko met en évidence le principal paradoxe de la résidentialisation : la prétention
d’ouvrir un quartier de grand ensemble – quartier souvent qualifié d’isolé, d’enclavé, de refermé
sur lui-même – en créant des « entités spatiales repliées sur elles-mêmes », c'est-à-dire en
amenant les bâtiments à se refermer sur eux-mêmes.
D’ailleurs, dans leurs Repères pour la Résidentialisation, l’Union Sociale pour l’Habitat et le PUCA
ajoutent que le projet de résidentialisation « se préoccupe de la relation du quartier avec les
quartiers environnants, du réaménagement du quartier lui-même (voies, espaces publics,
équipements, …) et il va jusqu’au pied des bâtiments, pour lesquels il propose les principes d’un
redécoupage parcellaire qui doit servir de support à la résidentialisation ». 85
84 GOLOVTCHENKO N., « Résidentialisation », in SEGAUD M., BRUN J., DRIANT J.C., Dictionnaire de l’Habitat et du
Logement, Editions Armand Colin, mars 2003, page 371.
85 AMANOU E., BASTIDE C., DUNOYER de SEGONZAC P., DURAND D., LELEVRIER C., De la Cité à la « Résidence ».
Repères pour la résidentialisation., L’Union Sociale pour l’Habitat, janvier 2004, page 19.
ARANTES Laëtitia 40