Transformation urbaine et appropriation des espaces ... - entpe

Transformation urbaine et appropriation des espaces extérieurs : Les limites du modèle de la résidentialisation.
liberté, présente en outre d’importants avantages : sans aucun vis-à-vis, la vue est dégagée ;
l’importance des zones non-bâties autorise plus de liberté dans l’urbanisation par l’ajout d’une
dimension supplémentaire ; etc.
Ainsi, pour beaucoup d’auteurs qui ont réfléchi par la suite sur la question des grands ensembles,
« l’intervention dans les quartiers d’habitat social doit exploiter les qualités potentielles de
l’espace moderne et composer avec les formes urbaines existantes en cherchant à les améliorer
plutôt qu’à les nier » 41. C’est ainsi que depuis plusieurs années, les professionnels de
l’aménagement urbain œuvrent dans le sens de la patrimonialisation des grands ensembles, de
leurs atouts, et de leur mémoire : l’objectif visé n’est plus le simple changement d’image, mais la
réinsertion du quartier dans la ville, en même temps que sa revalorisation. C’est en ce sens que
la résidentialisation, associée aux actions de réhabilitation et de démolition-reconstruction,
prétend « en finir avec les grands ensembles » 42, en renforçant la fierté de ces « cités », et en
remettant leurs habitants marginalisés sur « le droit chemin de l’urbanité policée des beaux
quartiers » 43.
Mais, avant de considérer avec plus de précision les principes de cette nouvelle notion, il est
intéressant d’en détailler au préalable la genèse et les théories qui l’ont fait naître.
2. Aux Aux Aux origines origines de de de la la rés résidentialisation…
rés identialisation…
« […] des objectifs de sécurisation et des principes proches des méthodes anglosaxonnes
et nord-américaines d’aménagement de l’espace contribuant à la sûreté,
notamment à travers le recours à l’espace défendable. »
Céline Loudier 44 .
Qu’ils soient élus ou bailleurs, maîtres d’ouvrage ou maîtres d’œuvre, représentants locaux ou
nationaux, les principaux acteurs institutionnels s’accordent sur le fait que la résidentialisation
apporte une réponse à trois attentes très légitimes des occupants de logements sociaux : la
tranquillité ou la sécurité, la qualité de l’environnement qui passe par la réorganisation de
l’espace public, et l’amélioration de l’image des logements sociaux. L’objectif est de « banaliser »
ces quartiers, en même temps que de les « normaliser » socialement.
41 GUIGOU B., LELEVRIER C., La résidentialisation : genèse et effets attendus d’une pratique d’aménagement, Rapport
de Recherche, Ministère de la Culture et de la Communication, Tome I, juin 2004, page 33.
42 Banlieues 89, décembre 1990.
43 VAYSSIERE B., op.cit.
44 Citée par GUIGOU B., LELEVRIER C., op.cit., page 52.
ARANTES Laëtitia 24