Transformation urbaine et appropriation des espaces ... - entpe
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<strong>Transformation</strong> <strong>urbaine</strong> <strong>et</strong> <strong>appropriation</strong> <strong>des</strong> <strong>espaces</strong> extérieurs : Les limites du modèle de la résidentialisation.<br />
suffisent pas à intégrer les quartiers, du moins la présence de limites <strong>et</strong> de différences claires<br />
d’un quartier à l’autre renforce la singularité du lieu <strong>et</strong> sa mise à l’écart. L’égalité de traitement<br />
d’un quartier à l’autre constitue donc un moyen de r<strong>et</strong>rouver l’unité de la ville, <strong>et</strong> l’appartenance<br />
du quartier à la ville.<br />
4.2.2. 4.2.2. Clôturer Clôturer pour pour pour matérialiser matérialiser les les limites limites entre entre privé privé <strong>et</strong> <strong>et</strong> <strong>et</strong> public.<br />
public.<br />
« Enclore est un grand rêve humain, n’être jamais attaqué, un absolu de l’inconscient<br />
heureux ».<br />
Gaston Bachelard 114 .<br />
En plus du parcellaire pour réponse au besoin de redéfinir les <strong>espaces</strong> <strong>et</strong> leurs statuts, une<br />
mesure complémentaire est instaurée par la résidentialisation. A vrai dire, comme nous l’avons<br />
indiqué dans la partie sur les origines de la résidentialisation, c<strong>et</strong>te mesure a, en quelque sorte<br />
initié la création d’unités résidentielles : il s’agit de la clôture.<br />
C<strong>et</strong>te nouvelle mesure prémunit également d’une autre pathologie <strong>des</strong> grands ensembles, c<strong>et</strong>te<br />
fois non physique : l’incivilité, qui le plus souvent naît au pied <strong>des</strong> immeubles, dans les « <strong>espaces</strong><br />
extérieurs », <strong>et</strong> qui nourrit le sentiment d’insécurité. Pour y répondre, il est indispensable de<br />
délimiter l’espace public de l’espace privé, <strong>et</strong> créer <strong>des</strong> seuils <strong>et</strong> <strong>des</strong> lieux ayant <strong>des</strong> règles<br />
visibles. La privatisation peut ainsi résoudre <strong>des</strong> problèmes d’intrusion dans les parties<br />
communes. C’est d’ailleurs ce que préconisait Jane Jacobs à travers son principe <strong>des</strong> « yeux<br />
braqués sur la rue » : « une séparation claire entre l’espace public <strong>et</strong> l’espace privé <strong>et</strong> une<br />
surveillance naturelle favorisée par une grande lisibilité au sein <strong>des</strong> différents <strong>espaces</strong>. » Elle<br />
propose par là de créer <strong>des</strong> unités résidentielles (residential units), en opposition aux grands<br />
<strong>espaces</strong> indifférenciés constitutifs <strong>des</strong> grands ensembles.<br />
4.2.3. 4.2.3. 4.2.3. Créer Créer <strong>des</strong> <strong>des</strong> <strong>des</strong> <strong>espaces</strong> <strong>espaces</strong> intermédiaires intermédiaires enclos.<br />
enclos.<br />
Parcelliser <strong>et</strong> clôturer, ces deux premiers ingrédients de la résidentialisation encouragent<br />
l’apparition d’un nouvel instrument de la résidentialisation. En matérialisant la limite entre les<br />
différents types d’<strong>espaces</strong>, notamment sous forme d’une clôture, la résidentialisation contribue à<br />
créer un nouvel espace autour <strong>des</strong> bâtiments : un espace au statut privatif.<br />
En 1994, lors de sa présentation au jury du Grand Proj<strong>et</strong> Urbain d’Aulnay sous Bois, Nicolas<br />
Soulier parle, lui, de « lisière », une « lisière qui abrite les services qui perm<strong>et</strong>tent de vivre <strong>et</strong> de<br />
contrôler d’une part la rue, <strong>et</strong> d’autre part <strong>des</strong> <strong>espaces</strong> privés pour à la fois donner sécurité,<br />
gardienner, donner un ‘‘chez soi’’ aux habitants <strong>et</strong> d’autre part faire <strong>des</strong> rues vivantes, c'est-à-<br />
dire où on a <strong>des</strong> boutiques […]. Il s’agit donc de constituer la lisière de la rue en reportant dans<br />
114 Cité par AMANOU E., BASTIDE C., DUNOYER de SEGONZAC P., DURAND D., LELEVRIER C., op. cit.<br />
ARANTES Laëtitia 50